PRESS RELEASES

 

JOHN VAN OERS. I AM YOUR NEIGHBOUR

EXHIBITION #218
ART ANTWERP
25 - 28 April 2024

FR

“I Am Your Neighbour est un tendre hommage au monde dans lequel je vis, dors, travaille, bois et mange. C'est l'endroit où je discute, ris, jure et philosophe. Là où vit mon grand amour et où Frieda mange ses croquettes. I Am Your Neighbour est une ode à l'intimité du quotidien, au sens caché derrière les actes simples de l'existence, comme ouvrir une porte.

Comme sculpteur, John Van Oers développe un univers très singulier à travers des formes récurrentes qu’il décline en les miniaturisant : des paysages urbains, des piscines, des architectures extérieures ou intérieures, des tribunes, des barrières, des fenêtres, des escaliers. On identifie immédiatement sa « patte » quand on tombe sur l’une de ses sculptures. Cette singularité tient non seulement à la récurrence des formes qu’il crée et à l’extraordinaire épure qui les caractérise, mais également à l’esprit qui les habite et qui les rend extrêmement vivantes, très présentes dans l’espace. Ses sculptures sont habitées : par une pensée, par une réflexion, par un désir de matérialiser dans des formes minimales quelque chose qui serait comme l’âme des lieux, l’essence des choses. L’efficacité esthétique, poétique et symbolique de ses sculptures tient à la rencontre de ces deux forces électives qui les animent : d’une part, leur miniaturisation, d’autre part, un travail d’épure et de réduction des formes à ce qui fait l’essence visible des lieux et des objets représentés. Un artiste dans la pleine maturité de son art et de ses moyens.

(Extrait d’un texte de François De Conick, texte de l’artiste en italiques)

EN

“I Am Your Neighbour is a tender tribute to the world where I live, sleep, work, drink and eat. It is the place where I chat, laugh, curse and philosophize. Where my great love lives and where Frieda eats her croquettes. I Am Your Neighbour is an ode to the intimacy of the everyday, to the meaning hidden behind the simple acts of existence like opening a door.”

John Van Oers has developed a very distinctive universe through recurring forms that he reproduces by miniaturizing: urban landscapes, swimming pools, exterior or interior architecture, grandstands, barriers, windows, stairs, etc. One immediately identifies his "touch" when coming across his sculptures. This singularity is due not only to the recurrence of the forms that he creates and to the extraordinary purity that characterizes them, but also to the spirit that inhabits them, making them extremely alive and present in the space. His sculptures are inhabited by a thought, by a reflection, by a desire to materialize in modest forms something that would be like the soul of places. It seems that the aesthetic, poetic and symbolic effectiveness of his sculptures, is due to the meeting of two forces that animate them: on the one hand, their miniaturization; on the other hand, a work of purification and reduction of the forms to the visible essence of the places and objects represented. John Van Oers is an artist in the full maturity of his art and his abilities.

LORE STESSEL. AS THE SEA REMEMBERS THE SKY

EXHIBITION #217
ART ANTWERP
25 - 28 April 2024

FR

“La photographie est la capture d'un moment, notre corps une maison de souvenirs. Nous naissons avec, dans nos fibres, la vie de nos parents et de nos ancêtres. Notre passé commun est gravé dans nos corps comme les cratères d'un bâtiment ravagé par la guerre. Nos mouvements en sont influencés.”

”Bien que tout soit en mouvement et que chaque pas dans une nouvelle direction nous rapproche de notre moi, lorsque tout autour de nous n'est qu'eau et vent, les lignes peuvent se brouiller, nous pouvons nous fondre dans le lieu de l'éternel changement.”

Le mouvement est au cœur du travail de Lore Stessel. La danse est un langage, un langage sans paroles. Dans son travail photographique, elle condense les moments partagés avec des danseurs et leur relation avec l’environnement. Ce qui ne peut être capturé par des mots, elle le traduit en images qui deviennent lisibles.

Un mouvement est si fugace ! En le saisissant, en le cadrant et en le transformant en quelque chose que l'on peut regarder à l'infini, sur lequel on peut s'attarder, on étire le mouvement et on le prolonge dans le temps. C'est de là que naît cette tranquillité.”

La rencontre entre Lore Stessel et le danseur ou la danseuse est cruciale : elle l’invite à danser librement face à elle et à son objectif, dans un contexte ou un lieu choisi par lui ou par elle, parfois à l’intérieur, en général à l’extérieur, mais toujours à un endroit que Lore Stessel découvre à travers lui ou elle.

Lors de ces rencontres entre photographe et danseur ou danseuse, la confiance réciproque entre les partenaires revêt une importance cruciale. L’entièreté du processus créatif se déroule au sein de l’arc de tension du temps, mais avec la conscience omniprésente de son évanescence et donc aussi de la valeur de ces moments.

En substance, elle cherche ce qui caractérise l'homme, tant dans un sens universel que dans une perspective individuelle, tant comme sujet que comme objet. (...) Selon elle, la clé de cette recherche réside dans le mouvement lui-même, dans les petits gestes, dans les infimes changements de sentiment contenus dans chaque mouvement. (...) La clé se trouve dans une certaine courbe des orteils, dans un geste qui semble juste un peu plus intense que les autres, dans une pose qui s'attarde juste assez longtemps, comme un prélude à la suivante. "La danse est un langage", dit-elle. Mais en utilisant ce langage avec ses propres images, elle en fait une nouvelle histoire. (...) Une histoire dépourvue de fioritures, avec sa densité propre. Une possibilité d'atteindre l’essentiel.

 Librement tiré de textes de Frederic De Meyer, Marie-Pascale Gildemyn, Lieve Shukrani Simoens. Textes de l’artiste en italiques.

Lore Stessel souhaite remercier les danceurs Robson Ledesma, Rita Alves, Mariana Miranda, Cintia Sebők, Margarida Marques Ramalhete.

EN

Photography is the capture of a moment, our body the home of memories. We are born with, in our fiber, the lives of our parents and of our ancestors. Our shared past is etched into our bodies like the craters of a war-torn building. Our movements are influenced by this.”

“Although everything is in motion and every step in a new direction brings us closer to our self, when all around us is water and wind, lines can blur, we can melt into the place of eternal change.”

Movement is at the heart of Lore Stessel's practice. Dance is a language, a language without words. In her photographic work, she condenses moments shared with dancers and their relationship with the environment. What cannot be captured in words, she translates into images that become legible. 

“A picture sets time. Movement is something lucid and luminous. By capturing, framing, and translating it into something eternal to look at and to dwell on, movement stretches itself into time. From that moment onwards, the viewer is in full control. Complete stillness arises.”

The encounter between Lore Stessel and the dancer is crucial: she invites him/ her to dance freely in front of her and her lens, in a context or place chosen by the dancer, sometimes indoors, usually outdoors, but always in a place that Lore Stessel discovers through the moment. 

During these encounters between photographer and dancer, mutual trust is essential. The entire creative process takes place within the arc of time's tension, but with an ever-present awareness of its evanescence, and therefore also mindful of the value of these moments. 

In essence, she is looking for what characterizes humans, both in a universal sense and from an individual perspective, both as subject and object. (...) According to her, the key to this search lies in motion itself, in the small gestures, in the minute changes of feelings contained in each movement. (...) The key lies in a certain curve of the toes, in a gesture that seems just a little more intense than the others, in a pose that lingers just long enough, like a prelude to the next. "Dance is a language," she says. But by using this language with her own images, she turns it into a new account. (...) A story devoid of embellishments, with its own density. A possibility of reaching the essential. 

From texts by Frederic De Meyer, Marie-Pascale Gildemyn, Lieve Shukrani Simoens. Text by the artist in italic. 

Lore Stessel would like to thank dancers Robson Ledesma, Rita Alves, Mariana Miranda, Cintia Sebők, Margarida Marques Ramalhete.

CHARLOTTE FLAMAND

EXHIBITION #216
ART ANTWERP
25 - 28 April 2024

FR

”De façon générale, j’envisage mon travail comme un journal quotidien de dessins, de notes et d’images que je compose en peinture pour créer un espace poétique. Cette nouvelle série s'inspire de mes derniers poèmes. Ce sont des formes simples, peintes par amour des mots et de la couleur.”

Charlotte Flamand présente ici des peintures à l’huile sur acier, nouvelles et récentes. L'ensemble témoigne de la démarche de l’artiste, toujours ouverte à de nouvelles interrogations et explorations, tout en restant fidèle à son questionnement autour de l’image et du langage et de leur portée poétique.

En s'éloignant des méthodes de création conventionnelles, Flamand s'aventure dans une quête personnelle visant à s'approcher d'une structure associative libre, similaire à celle de nos pensées ou de nos conversations.

À travers une diversité de récits et de supports, elle explore avec une ferme légèreté une multitude de thèmes, de motifs, de symboles et d’anecdotes qui la fascinent, en raison de leur nature, de leurs interactions et de leurs divergences. Ce principe de disparité et d'irréconciliabilité est devenu le chemin qu'elle emprunte pour conduire ses réflexions. 

l'espace du cœur se construit
chambre de résonance
cavité respirante
des images, des formes, des échos occupent cette étendue
acquiescent à concourir par milliers de minuscules directions à l'amplitude du monde. 
je me souviens de notre respiration, 
nous-l'oiseau
de ce grand A quand nous peinions
que prennent la forme de nos poumons.
cette juste voix là 
est simple
« suis-le simple »
voilà, un petit cheval qui court dans mon verre de lait 
vers il ne sait où

Charlotte Flamand

EN

Generally speaking, I see my work as a daily journal of drawings, notes and images that I compose in painting to create a poetic space. This new series takes inspiration from my latest poems. They are simple forms, painted for the love of words and color.”

Here, Charlotte Flamand presents new and recent oil-on-steel paintings. The ensemble testifies to the artist's approach, always open to new questions and explorations, while remaining faithful to her questioning of image and language and their poetic significance. 

Moving away from conventional methods of creation, Flamand ventures on a personal quest to approach a free associative structure, similar to that of our thoughts or conversations. 

Through an array of narratives and media, she explores with a firm lightness a multitude of themes, motifs, symbols and anecdotes that fascinate her by their nature, their interactions and their divergences. This principle of disparity and irreconcilability has become the path by which she conducts her reflections. 

the space of the heart grows 
resonance chamber 
breathing cavity 
images, shapes and echoes occupy this expanse 
agree to contribute thousands of tiny directions to the amplitude of the world. 
I remember our breathing, 
We-the bird 
of that large A when we toiled 
taking the shape of our lungs. 
that voice 
is simple 
"follow it simply” 
here's a little horse running through my glass of milk 
to who knows where

-
Charlotte Flamand, translated from French

EMMANUEL TÊTE. DES NOUVELLES DU ROYAUME

EXHIBITION #215
14 January - 25 February 2024

FR

“L’artiste tend une corde raide entre l’insolite et le signifiant, entre l’insignifiant et le terrible. Car en fin de compte, y a-t-il du sens, dans ce monde actuel, addict et désoeuvré, qui ne chante ni ne parle ? Emmanuel semble poser exactement cette question aux personnages de ses dessins.” Danielle Boutet* 

Aujourd’hui le peuple du royaume est en émoi car le roi s’apprête à tenir un discours exceptionnel que les experts qualifient déjà d’historique. D’aucuns soupçonnent que le souverain a l’intention de déclarer la guerre aux territoires de l’Est où l’on a récemment découvert de l’or dans les rêvières. Cette suspicion repose sur le redoublement de l’activité des usines à rêves et sur la commande qu’a passé le ministère des frontières d’une très grande maquette des territoires de l’Est. Dans ces contrées reculées, vivent ceux que l’on appelle les « oiseaux », poètes insoumis ou marginaux qui résistent encore à la volonté du seigneur. 

En ce moment, tout le monde parle aussi des cinq grandes statues noires que les archéologues ont déterrées dans la région Sud. Les scientifiques peinent à déterminer de quelle matière sont faits ces géants mais ils ont tout de même réussi à les dater du vingt et unième siècle. À en croire leurs analyses, cette matière recèlerait une puissance encore jamais vue dans l’histoire des couleurs. 

Cette découverte nourrit inévitablement l’hypothèse d’une solution au problème artistique qu’endure notre communauté et tous espèrent que le roi dira quelques mots à ce sujet lors de son discours. 

Depuis ce matin, la fête bat son plein dans le quartier des moulins où les tables et les chapiteaux sont dressés pour la grande occasion. Il est difficile de décrire avec quelle excitation les habitants attendent la venue de leur souverain. Parmi les invités, nous constatons la présence surprenante du peintre officiel de la cour alors que, dit-on, il aurait été puni pour avoir peint son altesse avec un palmier sur la tête. 

Enfin, le cortège officiel et son tambour annoncent l’arrivée de celui que tout le monde redoute. Porté par ses gardes du corps, le roi se présente, comme à son habitude, enveloppé dans son mythique drapeau rouge. Parmi les spectateurs, il se chuchote que le grand homme s’est endormi. La musique s’arrête et le rideau tombe sur la scène, encore en construction. Les convives se dissipent dans la lumière brune d’un ciel de printemps et, malgré les attentes et le tapage médiatique, le roi ne dira rien de ses terribles desseins. 

Pour cette neuvième exposition chez Rossicontemporary, je présente de nouveaux dessins aux crayons de couleurs, feutres et encres sur papier de petit et moyen format. Contrairement à l’histoire que je viens de raconter, aucun récit précis ne sous-tend l’ensemble exposé. Chaque dessin peut se lire comme un « monument pour une indicible chose » ou encore comme une chronique picturale de mon royaume où les sujets, vaquant à leurs affaires poétiques, demeurent inconscients des explorations et des préoccupations dont ils sont l’objet. 

Emmanuel Tête* 

*Extraits des textes de l’ouvrage à tirage limité, publié à l’occasion de la présente exposition

EN

“The artist walks a tightrope between the unusual and the meaningful, between the insignificant and the terrible. After all, is there any meaning in this addicted, idle world that neither sings nor speaks? Emmanuel seems to be asking this very question to the characters of his drawings.” Danielle Boutet* 

Today, the people of the kingdom are in an uproar as the king will make an exceptional speech. Experts are already calling it historic. Some suspect that the sovereign intends to declare war on the eastern territories where gold has recently been discovered in the rêvières. This suspicion is based on the redoubling of activity at the dream factories, as well as on the order placed by the Ministry of Borders for a very large scale model of the eastern territories. These remote regions are home to the so-called “birds”, rebellious or marginal poets who still resist against the king’s command. 

At the moment, everyone is also talking about the five large black statues that archaeologists have unearthed in the southern region. Scientists are struggling to determine the material these giants are made of, but have managed to date them to the twenty-first century. According to their analysis, this material conceals a power never before seen in the history of colors. 

This discovery inevitably feeds the hypothesis of a solution to the artistic problem endured by our community, and everyone hopes that the king will say a few words on the matter during his speech. 

Since this morning, the party is in full swing in the Mills district, where tables and marquees have been set up for the big occasion. It’s hard to describe the excitement with which the locals await the arrival of their sovereign. Among the guests, we note the surprising presence of the court’s official painter, who, it is said, was punished for painting His Highness with a palm tree on his head. 

Finally, the official procession and its drum announces the arrival of the one everyone dreads. Carried by his bodyguards, the king appears, as usual, wrapped in his mythical red flag. In the crowd, it is whispered that the great man has fallen asleep. The music stops and the curtain falls on the stage, still under construction. The guests dissipate in the brown light of a spring sky, and, despite expectations and media hype, the king says nothing of his terrible plans. 

For my 9th exhibition at Rossicontemporary, I present new drawings in colored pencil, felt-tip pen and inks on small and medium-format paper. In contrast to the story I’ve just told, there is no precise narrative underlying the whole exhibition. Each drawing can be read as a “monument to an unspeakable thing”, or as a pictorial chronicle of my realm, where the subjects, going about their poetic business, remain oblivious to the explorations and preoccupations of which they are the object. 

Emmanuel Tête* 

* Excerpts from the catalogue published on the occasion of the exhibition.

RIK DE BOE & JEAN-LOUIS MICHA.
LE DERNIER ÉTEINT LA LUMIÈRE

EXHIBITION #214
14 January - 25 February 2024

FR

En d’autres termes

Il m’importe avant tout de remercier le hasard des rencontres : j’ai fait la connaissance de Rik bien après la découverte de son travail. Nous nous connaissions à distance en quelque sorte, par l’entremise de nos dessins et d’un goût immodéré, semble-t-il, pour le noir et le blanc.

Certaines intuitions silencieuses sont complexes à traduire - en néerlandais comme en français - mais, in fine, notre envie d’instaurer un dialogue et de lui donner corps d’image(s) rencontra également l’enthousiasme de Francesco.

Ainsi, nous avons échangé textes, images et fragments passés ou présents à la lumière de nos questions, fascinations et réactions.

Nous avons trouvé bonheur à dire Fontana ou Stallone, une vue moscovite voisinant avec Ninove : depuis notre lucarne, nous regardons parfois les mêmes obscurités et les mêmes lumières.

Il est toujours question de fenêtre(s).

Par-delà la convention du rectangle, du cadre, ces fenêtres offrent à nos yeux et organisent un monde que nous choisirons de vivre comme mauvais ou lumineux, un monde qui, bien plus souvent encore, est traversés par les innombrables strates qui existent entre ces deux balises.

Dans la rivière des images, une nature morte peut me convoquer aussi puissamment qu’un document d’actualité, comme une photographie familiale peut prétendre à éclairer une abstraction.

Mon aventure du dessin est tout entière occupée par cette étrangeté, je crois que celle de Rik l’est tout autant.

Les images agissent sur nous dans la durée et, fort opportunément, le dessin est une modalité d’action sur elles ; ces tentatives de déplacements nous animent l’un comme l’autre : ils permettent de supposer l’instant d’avant ou d’après, de questionner le statut du souvenir, d’interroger l’œuvre consacrée et la populaire, de dire une nature morte et une figure médiatique sur le même plan, ou encore de passer du bruit du monde au chuchotement.

Nous avons construit cette exposition et cet accrochage sur ce même dialogue : les espaces - qu’ils usent ou non de la couleur, qu’ils reposent sur l’image ou l’énigme - nous voient cheminer ensemble.

Nous n’avons cependant, à ce stade, pas encore déterminé qui éteindra la lumière.

- Jean-Louis Micha

EN

In other words

Firstly, I would like to thank the chances of encounters: I met Rik long after I had discovered his work. We knew each other from a distance, so to speak, through our drawings, and through a seemingly boundless predilection for black and white.

Certain silent intuitions are complex to translate - in Dutch as in French - but, in the end, our desire to establish a dialogue and to give it substance through image(s) also enthused Francesco.

Thus, we exchanged texts, images and fragments, past and present, in the light of our questions, fascinations and reactions. We found happiness in mentioning Fontana or Stallone, a Moscow view neighboring Ninove. Through our skylights, we tend to look at the same darkness and the same light.

It's always a question of window(s).

Beyond the convention of the rectangle, or the frame, the windows offer and organize a world for our eyes that we will choose to experience as bad or bright. A world that, more often, is swept by the countless strata that exist between these two extremes. In the flow of images, a still life can summon me as powerfully as a news clip, just as a family photograph can claim to illuminate an abstraction. My drawing adventure is all about this strangeness, and I think Rik's is too.

Images have a lasting effect on us, and it's fitting that drawing is a way of shifting them. These attempts at displacement animate us both: they allow us to imagine the moment before or after, to question the status of memory, to interrogate the consecrated and the popular, to place a still life and a public personality on the same line, to move again from the noise of the world to a whisper.

We built this exhibition around this dialogue: the setup in the gallery space - whether colorful or not, whether based on image or enigma - witnesses our journey together.

At this stage, however, we have not yet decided who will turn off the lights.

 - Jean-Louis Micha

NL

Met andere woorden

Vooreerst wil ik het geluk van toevallige ontmoetingen bedanken: ik leerde Rik kennen lang nadat ik zijn werk had ontdekt. We kenden elkaar als het ware van op een afstand, via onze tekeningen en dankzij een mateloze voorliefde voor zwart-wit.

Bepaalde stille intuïties zijn moeilijk te vertalen - in het Nederlands net zoals in het Frans - maar ons verlangen om een dialoog op te zetten en er inhoud aan te geven door middel van beeld(en) kon uiteindelijk ook Francesco enthousiasmeren.

Zo wisselden we teksten, beelden en fragmenten uit, heden en verleden, in het licht van onze vragen, fascinaties en reacties. We vonden plezier in het praten over Fontana of Stallone, een uitzicht op Moskou naast één van Ninove. Vanuit ons dakraam zien we soms dezelfde duisternis en hetzelfde licht.

Het is altijd een kwestie van ramen.

Buiten de conventie van de rechthoek, van het kader, bieden en organiseren de ramen een wereld voor onze ogen die we verkiezen om als donker of helder te ervaren, een wereld die nog veel vaker wordt doorkruisd door de talloze lagen tussen deze twee uitersten. In de stroom van beelden kan een stilleven me even krachtig aanspreken als een nieuwsbericht, net zoals een familiefoto een abstractie kan belichten. Mijn tekenavontuur draait volledig rond deze vreemdheid en ik denk dat dat bij Rik ook zo is.

Beelden hebben een blijvend effect op ons en, heel toepasselijk, is tekenen een manier om ze te beïnvloeden. Deze pogingen tot verwerking bezielen ons allebei: ze stellen ons in staat om het moment ervoor of erna voor te stellen, om de status van het geheugen in vraag te stellen, om het gewijde en het populaire te bevragen, om een stilleven en een publieke persoonlijkheid op een zelfde lijn te plaatsen, om opnieuw van het lawaai van de wereld naar een gefluister te gaan.

We hebben deze tentoonstelling opgebouwd rond deze dialoog: de opstelling in de galerieruimte - kleurrijk of niet, gebaseerd op een beeld of enigma - is een getuige van onze gezamenlijke reis.

Op dit moment hebben we nog niet besloten wie het licht zal uitdoen.

- Jean-Louis Micha

JEAN-FRANÇOIS OCTAVE. OLD = NEW

EXHIBITION #210
5 November 2023 - 6 January 2024

FR

« […] une sorte de journal intime agrémenté de dessins. S’y entrechoquent des pensées vagabondes, des anecdotes intimes qui débouchent sur des réflexions à portée universelle, des aphorismes et interrogations existentielles, des souvenirs confus d’émotions vagues, des instants bénins que traversent des bribes de dialogue... mais aussi des appropriations d’histoires, des fictions, des mensonges. »

« Un foisonnement d’images imprécises, banales et “neutres” qui se côtoient pour produire des sens, des récits, des narrations, non plus linéaires, mais faits de ruptures et de chocs, d’oppositions et d’attractions, de découpages et de montages. »

« Fiction et réalité, art et vie, bonheur et drame, joie et peine… toute une dialectique d’impressions contradictoires se mélange ainsi à travers les propositions plastiques de Jean-François Octave qui aujourd’hui prennent de plus en plus une dimension scénographique plus ample et plus complexe. »

« Bibliothécaire enthousiaste de sa propre existence, il ordonne son monde entre tendresse et ironie, et rend le nôtre viable. »

 Extraits de : Pierre-Olivier Rollin. Jean-François Octave. Greatest Hits (2)

Pour sa première exposition personnelle chez Rossicontemporary, Jean-François Octave présente une sélection pointue de son vaste corpus de travail. "Old=New" fait référence à la notion cyclique du temps : qu'il s'agisse de dessins réalisés dans les années 80 ou de ses œuvres les plus récentes, l'exposition présente le travail d'Octave sous un jour nouveau. La grande impression de son "Merveilleux", par exemple, est une reproduction d'une pièce perdue sous la forme d'un dessin iPad nouvellement réalisé. L'artiste joue avec une conception vibrante du temps - ce qui est également évident dans sa série de ‘diaries’ : une manière de célébrer chaque jour et chaque pensée.

L'exposition chez Rossicontemporary présente les dessins de Jean-François Octave au stylo bleu, ainsi que son travail graphique et textuel noir. De part et d'autre de la salle, une sélection de ces dessins montre des portraits de jeunes hommes, des objets du quotidiens et des compositions typographiques. Inspiré par des images de magazines, des personnalités ou des amis, des souvenirs de voyages, des slogans ou des phrases détournées, Octave crée un langage visuel vivifiant. Chaque image est pénétrante et effervescente dans sa franchise, mais aussi très poétique.

Loin d'être nostalgique, Jean-François Octave embrasse la trivialité de la vie quotidienne contemporaine et la mêle à des récits importants, parfois politiques, parfois très personnels. La petite salle de la galerie accueille une installation de son diary le plus récent datant de juillet 2023 ; le BPS22, Charleroi, (où Jean-François Octave est en résidence virtuelle) a publié 50 ans de ces entrées de journal intime et continue de les mettre en avant. Bien ancrée dans le présent, mais dans un jeu avec le temps, avec des thèmes comme la disparition ou la répétition, et par des technologies nouvelles ou archétypales, l'exposition personnelle de Jean-François Octave est l'occasion de découvrir une facette exclusive de son travail.

Cette exposition est une collaboration avec OV Project, Bruxelles.

EN

"[...] a sort of personal diary embellished with drawings. Wandering thoughts, intimate anecdotes that lead to reflections of universal scope, aphorisms and existential questions, confused memories of vague emotions, benign moments through which snatches of dialogue pass... but also appropriations of stories, fictions, lies."

"An abundance of imprecise, banal and "neutral" images that rub shoulders to produce meanings, narratives, no longer linear, but made of ruptures and shocks, oppositions and attractions, cutups and montages."

"Fiction and reality, art and life, happiness and drama, joy and sorrow... a whole dialectic of contradictory impressions is thus blended through Jean-François Octave's plastic proposals, which today increasingly take on a wider and more complex scenographic dimension."

"An enthusiastic librarian of his own existence, he orders his world between tenderness and irony, and makes ours viable."

 Excerpts from: Pierre-Olivier Rollin, Jean-François Octave. Greatest Hits (2)

For his first solo exhibition at Rossicontemporary, Jean-François Octave is showing a curated selection from his vast body of work. “Old=New” refers to the cyclical notion of time: whether drawings made in the 80s or his latest work, the exhibition puts forth Octave’s work in a fresh light. A large print of his “Merveilleux”, for instance, is a reproduction of a lost piece as a newly realized iPad drawing. The artist plays with a vibrant conception of time – which is also evident in his diary series: a way of celebrating each day and each thought.

The exhibition at Rossicontemporary features Octave’s blue pen drawings, as well as his black graphic and text work. One either side of the room, a selection of said drawings show portraits of young men, quotidian objects and typographic designs. Inspired by images from magazines, personalities or friends, souvenirs from trips, slogans or diverted phrases, Octave creates an invigorating visual language. Each image is penetrating and effervescent in its directness, and yet highly poetic.

Far from nostalgic, Jean-François embraces triviality from contemporary everyday life, and mixes it with important, sometimes political, sometimes very personal accounts. The cabinet room of the gallery hosts the diary installation of Octave’s most recent entries from July 2023; the BPS22 Charleroi, (where Jean-François Octave is in virtual residency) has published 50 years-worth of these entries and continues to showcase them. Well-nested in the present, but in a play with time, with themes such as disappearance or repetition, and by either new technologies or archetypal ones, Jean-François Octave’s solo exhibition is the opportunity to witness an exclusive side of his work.

This exhibition is a collaboration with OV Project, Brussels

MARIE ROSEN. ROSE ANTHRAQUINONE

EXHIBITION #209
5 November 2023 - 6 January 2024

FR

En cette année 2023 Marie Rosen a provisoirement délaissé la peinture à l’huile sur bois, si caractéristique de sa démarche, pour se consacrer à une réflexion sur le dessin, reprenant ainsi un discours interrompu en 2015.

Sur un papier de lin très particulier, Marie Rosen utilise le gesso comme dans ses peintures, mais en plus minéral, sur quoi elle pose une fine couche d’aquarelle. Elle sable ensuite ce support, afin d’obtenir un fond très fin. Puis, au moyen de crayons de couleur, elle construit des formes abstraites.

S’il est vrai que cette recherche constitue une sorte d’évasion de la peinture, elle n’est toutefois pas totalement étrangère à son travail habituel : ses compositions au crayon sont des plongées dans l’imagerie de ses peintures à l’huile. Comme une observation au microscope, chaque dessin cible une forme ou un modèle. Les images reconnaissables de l’artiste, tels la goutte ou les nuages, sont isolées et deviennent des sujets à part entière. Ses abstractions sont comme les briques d’un ensemble, ou comme les éléments du tableau de Mendeleev.

Le titre Rose Anthraquinone renvoie aux roses chauds omniprésents dans la série. Le rose, tout comme l’orange, le jaune et le bleu sont la signature, à la fois douce, électrique et comme fanée, des travaux récents de Marie Rosen.

A peine sortis de son atelier, ces dessins sont une occasion rare de découvrir une autre facette du monde de l’artiste. Extrêmement techniques, presque scientifiques, ils sont un véritable enchantement.

EN

Setting aside the oil on canvas work she is known for, this year, Marie Rosen has focused on drawing and has created a distinctive series of works in the ideal continuity of research dating from 2015.

On a specific linen paper, Marie Rosen applies gesso like in her paintings, however more mineral, then a very thin layer of aquarelle paint as a background. She then sands the support in order to obtain a refined base. With colored pencil, Marie delicately constructs abstract shapes.

Although this series was Marie Rosen’s getaway from painting, it is not completely alien from her typical work. Her pencil compositions are zooms into the imagery of her oil work. Like looking through a microscope, each drawing frames a form or a pattern. The recognizable shapes of Marie Rosen, like the drop or the clouds, are singled-out as exclusive subject-matter. Her abstractions are like bricks forming matter, or like the elements of Mendeleev’s table.

The title “Rose Anthraquinone” refers to the omnipresent warm pinks. Orange, blue, yellow are also ubiquitous; on pale backgrounds, they have a soft electric taint signature of Marie Rosen’s recent work. Straight from her atelier, the drawings are a rare occasion to discover another face of the painter’s world. Highly technical, almost scientific, with expert shading and a very particular color palette, the drawings are a true delight.

EMMANOUIL BITSAKIS. EXQUISITE FALSE

EXHIBITION #208
5 November 2023 - 6 January 2024

FR

Pour la première fois en Belgique, l’artiste grec Emmanouil Bitsakis expose chez Rossicontemporary un ensemble de peintures récentes, sous le titre Exquisite False.

Le langage pictural de Bitsakis se distingue par des compositions complexes qui foisonnent de références culturelles. Le caractère particulièrement énigmatique de son œuvre résulte de la juxtaposition d’images tantôt reconnaissables et tantôt symboliques avec celles qui relèvent de l’intime, souvent autobiographiques.

Des propos visuels archaïsants et un langage contemporain se mêlent. Classique et moderne coexistent : colonnes grecques, tombeaux, architectures célèbres ou vernaculaires voisinent avec des personnages illustres d’hier et d’aujourd’hui. Icônes religieuses, médailles commémoratives, images de propagande, tout concourt à l’élaboration d’un patchwork à décoder.

La manière de l’artiste se caractérise non seulement par ses divers thèmes, mais aussi par la prouesse de sa technique picturale. Le caractère de son art du portrait est poignant, les personnages sont à l’avant-plan, réminiscence de la peinture de la Renaissance. Le marbre, la pierre, l’herbe quant à eux sont finement dessinés. Sur des ciels aux tons dégradés, on distingue un coup de pinceau délicat.

Exquisite False nous parle du concept ambigu de la « vérité » d’une image, dans le passé comme dans le présent ; de la détermination de la véracité face au tumulte de l’existence humaine. Par son imagerie archétypale, sa réflexion philosophique et son savant travail pictural, Emmanouil Bitsakis construit un univers particulièrement original.

EN

For the first time in Belgium, the Greek painter Emmanouil Bitsakis is exhibiting his work at Rossicontemporary, in a solo show entitled Exquisite False. For the occasion, the artist will present a set of new paintings in his signature, powerful pictorial research.

Bitsakis upholds a distinctive style with rich compositions and collage-like elements. His paintings are filled with cultural references, from well-known historical figures to architectural masterpieces. The result of the juxtaposition of recognizable or even symbolic imagery, with the intimate, often autobiographical, take of the artist, makes his work particularly enigmatic.

Bitsakis’s paintings are like parchment to unfold, with a visual language on the one hand archaic, on the other contemporary. The classical coexists with the modern: Greek pillars, tombs, and towers, with Harry S. Truman, Kemal Ataturk or 21st century bystanders. Inspired by sculptures, religious icons, commemorative medals, images of propaganda, Bitsakis paints a rich iconography. Charged with meaning, whether from the sacred or world affairs, his work is truly a patchwork to decode.

Besides his subject-matters, the artist’s technique shines through with its textural prowess and poignant portraitures. Reminiscent of Renaissance painting, outlined characters are on the forefront. Marble, stone or grass are exquisitely defined. On gradient skies, delicate brushwork is unmatched.

“Exquisite False” refers to the ambiguous degree of truthfulness of an image, in present as in ancient times, as well as the definition of reality within the tumultuous chronicle of human existence. From archetypical imagery to philosophical concerns and expert painterly work, Emmanouil Bitsakis’ paintings are truly penetrating.

THOMAS MAZZARELLA & LIESBETH VAN HEUVERSWIJN.
GRASS WHISTLE

EXHIBITION #207
3 September - 28 October 2023

EN

Year after year, through countless encounters and discoveries, our gallery continues to grow. Today, we are delighted to present Rossicontemporary's 201st exhibition.

Grass Whistle offers a dialogue between the works of two Belgian artists represented by our gallery: Thomas Mazzarella (1983, lives in Brussels) and Liesbeth Van Heuverswijn (1989, lives near Ghent). Although positively different at first sight, the two universes respond to each other with regards to their contemplative nature, inciting a thoughtful observation.

Grass whistle, or an innocent and joyful gesture which is amusing to attempt. But in a game in vogue amongst today's youth, drawing the grass whistle card is equivalent to putting your opponent to sleep. That is the humorous touch chosen by the two artists to illustrate their duo and its silent, still identity.

Thomas Mazzarella presents nineteen oil-on-canvas paintings realized over the last two years in an exhibition comprising of three large canvases and sixteen smaller formats, signature of his work.

With his pink and green hues, his windowsill views, flower vases and shelves, interiors looking outwards, hills and clouds in the distance, Thomas Mazzarella likes to paint moments of solitude. If everything seems frozen and immobile, time nonetheless flows by. A time of quietude, meditation and quest. Instead of jumping to conclusions, the artist seeks to linger - not so much as an escape, but simply to exist. His work is an ode to flânerie.

Thomas Mazzarella feeds on his readings and arms himself with the references that matter to him, returning again and again to his very personal atmospheres. His grass whistle is a discreet melody where flower stems and grass shoots sway in the wind. The breeze rustles the curtains, pushes the clouds away. A figure sometimes glides from left to right, only to be seen from behind or in profile.  It is in this movement, in this slow becoming, that lies the artist's true signature, inviting us to inhabit this time for ourselves.

In Liesbeth Van Heuverswijn's drawings, everything revolves around the pencil and its ally, the eraser. Together, they give depth, grain and surface to the paper support, bringing it to life. At the same time, using rulers, measuring sticks, right angled squares and shapes of all kinds, the artist creates textures, grids and curves. Precision and meticulousness are constantly counterbalanced by the organic, natural aspect of the images created.

Liesbeth Van Heuverswijn is inspired by the botanical encyclopedia, where flora is classified and defined, and where drawing is above all information. The images she draws seem to interest her only in their formal aspect, or in their potential for abstraction. So why do they seem so alive to us?

Her studio is full of drawings: first as sketches, then as finished pieces. The artist works on several drawings at once, taking from one composition and giving to another. In this sense, her works, though produced as individual pieces, truly resonate as sequences. A secret, calm universe takes shape from the tip of her graphite pencil.

LORE STESSEL & ANE VESTER. ONDERSTROOM/ UNDERCURRENTS

EXHIBITION #205
14 May - 15 July 2023

FR

Photographier, c'est arrêter le temps. Un mouvement est si fugace ! En le saisissant, en le cadrant et en le transformant en quelque chose que l'on peut regarder indéfiniment, sur lequel on peut s'attarder, on étire le mouvement et on le prolonge dans le temps. Au reste, on y pense en tant que spectateur. C'est là que s'installe la tranquillité. - Lore Stessel

Pour moi, l'archive est le courant sous-jacent. L'archive qui éclot.  - Ane Vester

L'exposition Onderstroom/Undercurrents est la rencontre des univers de Lore Stessel et d'Ane Vester. Les deux artistes nous emmènent dans leurs souvenirs. Elles puisent dans leurs propres archives des observations qui ont toujours le quotidien pour point de départ.

Par le contraste visuel entre leurs travaux respectifs - entre image et abstraction, entre le noir et blanc et la couleur - les deux artistes se complètent. Elles partagent une même sensibilité aux nuances, aux perceptions, à l'ombre et à la lumière, à "l'échelle humaine", à la matérialité de leur travail et à sa présence dans l'espace. Il ne s'agit donc pas seulement d'une complémentarité, mais parfois d'un chevauchement. Parfois, il s'agit même d'une confluence. Comme des courants sous la surface de l'eau, il y a contact mais pas entrelacement. De plus, la friction créée par cette confluence entraîne un changement. C'est un retour à la simplicité, sans fioritures, pour aller vers l'autre ou vers autre chose.

Le mouvement est au cœur du travail de Lore Stessel. La danse est un langage, un langage sans paroles. Dans son travail photographique, elle condense les moments partagés avec des danseurs et leur relation avec l’environnement. Ce qui ne peut être immédiatement capturé par des mots, elle le traduit en images qui deviennent lisibles. Dans Onderstroom/Undercurrents, Lore Stessel revient de ces moments partagés à ce qui l'a amenée à la danse. Un geste de la vie quotidienne devient pour elle une danse. Elle déplace ici l'attention vers les actes quotidiens les plus intimes qui précèdent ou suivent l’évènement. Une lenteur dans laquelle la danse résonne. Ici, Stessel s'intéresse davantage à l'atmosphère intérieure. A la réflexion et à la connexion. Là où précédemment elle laissait un espace blanc dans ses cadres, elle y insère maintenant des images d'éléments naturels - la densité des corps et des gestes doit pouvoir respirer dans un paysage. Le mouvement s'inscrit dans l'œuvre et dans ses composants. Stessel laisse la complexité du ou des danseur(s) pour amplifier la douceur des petits gestes du quotidien. Il n'y a pas arrêt, mais tranquillité. Ou comme elle le dit : Une photographie, c'est arrêter le temps. Un mouvement est si fugace ! » En le saisissant, en le cadrant et en le transformant en quelque chose que l'on peut regarder à l'infini, sur lequel on peut s'attarder, on étire le mouvement et on le prolonge dans le temps. Au reste, on y pense en tant que spectateur. C'est là que naît cette tranquillité.

Tant dans le processus de création que dans le processus de production, Lore Stessel et Ane Vester prennent en compte la notion de temps et la relation de celui-ci avec leur sujet. La notion de quelque chose qui a été, qui est et qui continue. Le temps est relatif, fugace et insaisissable. Comme un mouvement. Ou, comme dans l'œuvre d'Ane Vester, un souvenir.

Au fil des ans, Ane Vester a accumulé des archives d'échantillons de couleurs. Pour elle, la couleur est bien plus qu'une couleur. Elle accueille le temps et le lieu d'un souvenir. Un moment saisi par une surface monochrome, comme un objet dépouillé de tout contexte et de toute fonctionnalité. En mélangeant les couleurs, elle en recherche une particulière, comme s’il s’agissait de reconstituer le(s) souvenir(s). Parfois, elle ajoute un mot lié à l'objet remémoré, ce qui crée un jeu associatif et donne à la couleur une nouvelle signification. En juxtaposant plusieurs champs de couleurs, elle crée un nouveau passé, ou par conséquent une nouvelle réalité dans le présent. La couleur n'est donc pas seulement porteuse de souvenirs, elle interroge aussi la réalité. Nous ne voyons pas seulement ce que nous voyons, mais notre passé contribue à déterminer ce que nous percevons dans le présent. Ses sculptures en bois composées de blocs de couleur repositionnables sont une représentation spatiale des souvenirs en tant qu'éléments constitutifs de notre réalité. Ses monochromes sur verre représentent le monde visible construit à partir de différentes couches de temps. Pour Vester, le choix du matériau correspond aux propriétés et aux connotations qu'elle attribue à une couleur. Ce choix contribue également à déterminer la relation de l'œuvre avec l'espace dans lequel elle est exposée et, plus loin, avec le spectateur. En faisant de l'espace une partie de l'œuvre, comme son support, elle invite à une expérience globale. En plaçant et en orientant une œuvre, elle guide le regard du spectateur et suscite en lui un moment de présence. C'est là que naît la tranquillité.

Deux fleuves se rencontrent, ils se jettent dans une mer où ils se rejoignent, où dans les profondeurs ils racontent la même histoire. Sous la surface, ils nous trouvent, nous, le spectateur, la spectatrice. Sans paroles, mais en fait il y en a tellement : palpables, audibles, visibles. Presque tout est dit.

- Lieve Shukrani Simoens

EN

To photograph is to stop time. A movement is so fleeting! By capturing it, framing it and transforming it into something you can look at indefinitely, on which you can linger, you stretch the movement and prolong it in time. Besides, you think about it as a spectator. That's where the quietness comes in. - Lore Stessel

For me, the archive is the undercurrent. The archive that bursts forth. - Ane Vester 

The exhibition Onderstroom/Undercurrents is the coming together of Lore Stessel’s and Ane Vester’s worlds. Both artists take us into their memories. They draw on their own archives to make observations that are always based on everyday life.

The visual contrast between their respective works - between image and abstraction, between black and white and colour - complements each other. They share the same sensitivity to nuances, perceptions, light and shadow, to the "human scale", to the materiality of their work and its presence in space. It is not only a question of complementarity, but sometimes of overlap. Sometimes even a confluence. Like currents under the surface of the water, there is contact but not intertwining. Moreover, the friction created by this confluence leads to a change. It is a return to simplicity, without frills, to go towards the other or towards something else.

Movement is at the heart of Lore Stessel's work. Dance is a language, a language without words. In her photographic work, she condenses moments shared with dancers and their environment. What cannot be immediately captured in words, she translates into images that become legible. In Onderstroom/Undercurrents, Lore Stessel returns from these shared moments to what brought her to dance. An everyday gesture becomes a dance for her. Here, she shifts the focus to the most intimate everyday acts that precede or follow the event. A slowness in which the dance resonates. Stessel is more interested in the inner atmosphere, in reflection and connection. Where previously she left a blank space in her frames, she now inserts images of natural elements - the density of bodies and gestures must be able to breathe in a landscape. Movement becomes part of the work and its components. Stessel leaves the complexity of the dancer(s) to amplify the softness of small everyday gestures. There is no stopping, but there is stillness. Or as she puts it: A photograph is stopping time. A movement is so fleeting! By capturing it, framing it and transforming it into something that can be looked at endlessly, on which one can linger, one stretches the movement and prolongs it in time. Besides, you think about it as a spectator. That's where the quietness comes from.

Both in the creative and in the production process, Lore Stessel and Ane Vester take into account the notion of time and its relationship to their subject. The notion of something that has been, is and continues to be. Time is relative, fleeting and elusive. Like a movement. Or, as in Ane Vester's work, a memory.

Over the years, Ane Vester has built up an archive of colour samples. For her, colour is much more than that. It hosts the time and place of a memory. A moment captured by a monochrome surface, like an object stripped of all context and functionality. By mixing colours, she searches for a particular shade, as if she were trying to reconstruct the memory. Sometimes she adds a word related to the remembered object, which creates an associative game and gives the colour a new meaning. By juxtaposing several colour fields, she creates a new past, or consequently a new reality in the present. Colour is therefore not only a bearer of memories, it also questions reality. We do not only see what we see, but our past helps to determine what we perceive in the present. Her wooden sculptures made of repositionable blocks are a spatial representation of memories as part of our reality. Her monochromes on glass represent the visible world constructed from different layers of time. For Vester, the choice of material corresponds to the properties and connotations she attributes to a colour. This choice also helps to determine the relationship of the work to the space in which it is exhibited, and further, to the viewer. By making the space a part of the work, as its support, she invites a total experience. By placing and orienting a work, she guides the viewer's gaze and provokes a moment of presence. This is where quitness is born. 

Two rivers meet, they flow into a sea where they convene, where in the depths they tell the same story. Beneath the surface, they find us, the spectator. Without words, but in fact there are so many: palpable, audible, visible. Almost everything is said. - Lieve Shukrani Simoens

NL

Een foto is de tijd stilzetten. Een beweging, iets die zo vluchtig is. Door het vast te pakken, het te kaderen en om te zetten naar iets waar je oneindig lang naar kunt kijken, kunt bij stilstaan, rek je de beweging uit en trek je deze verder door in de tijd. De rest denk je er als kijker bij. Daar waar verstilling ontstaat. - Lore Stessel

Voor mij is het archief de onderstroom. Het archief dat ontluikt wordt. - Ane Vester

In de tentoonstelling Onderstroom/Undercurrents ontmoeten de universums van Lore Stessel en Ane Vester elkaar. Ze voeren ons mee langs herinneringen, een verzameling van dingen die geweest zijn. Uit het eigen archief aan observaties puren ze, met als vertrekpunt altijd de alledaagsheid.

Door de grote visuele contrasten, tussen het picturale en het abstracte, het zwart-witte en de kleur, vullen ze elkaar aan. Tegelijkertijd is er een gelijklopende gevoeligheid voor nuances, waarneming, schaduw en licht, ‘human scale’, de materialiteit van hun werk en de aanwezigheid ervan in de ruimte. Het is dus niet alleen een aanvullen, soms ook een overlappen. Op momenten zelfs een samenvloeien. Zoals stromingen bewegend onder het wateroppervlak. Er is contact, maar geen verstrengeling. De wrijving die deze samenkomst teweegbrengt zorgt voor een verschuiving. Het is een teruggaan naar eenvoud, het weglaten van alle franjes, om zo tot bij de ander of iets anders te komen.

In het werk van Lore Stessel staat beweging centraal. De dans als taal, een taal zonder woorden. In haar fotografisch werk balt ze de gedeelde momenten met dansers en hoe deze zich tot hun omgeving verhouden samen. Dat wat niet meteen in woorden te vatten is, vertaalt ze naar beelden die leesbaar worden. In Onderstroom/Undercurrents keert ze vanuit die gedeelde momenten terug naar dat wat haar in eerste instantie tot de dans(er) bracht. Een geste uit het dagelijkse leven wordt voor haar een dans. Ze verlegt de focus naar de meer intieme, alledaagse handelingen die voorafgaan aan en na het gebeuren plaatsvinden. Een traagheid waarin de dans nazindert. Het gaat bij Stessel deze keer meer over een naar binnen gerichte sfeer. Over reflectie en connectie. Waar ze vroeger een witruimte liet in het frame, vult ze deze in met autonome beelden van natuurelementen. De densiteit van de lichamen en gestes moet kunnen ademen in een landschap. Binnenin het werk en er tussenin valt de beweging. Nog steeds laat ze de veelheid van de danser(s) toe, om zo de zachtheid van de kleine alledaagse gebaren te versterken. Er heerst geen stilstand, wel verstilling. Of zoals Stessel het verwoordt: « Een foto is de tijd stilzetten. Een beweging, iets die zo vluchtig is. Door het vast te pakken, het te kaderen en om te zetten naar iets waar je oneindig lang naar kunt kijken, kunt bij stilstaan, rek je de beweging uit en trek je deze verder door in de tijd. De rest denk je er als kijker bij. Waar dat verstilling ontstaat »

Beide kunstenaressen zijn zich, zowel in het onstaans-, als in het maakproces, gewaar van de notie van tijd in relatie tot het onderwerp van hun observatie. De notie van iets dat geweest is, dat is en dat steeds blijft doorgaan. Tijd is relatief, vluchtig en ongrijpbaar. Zoals een beweging. Of zoals in Ane Vesters werk, een herinnering.

Over de jaren heen heeft Ane Vester een archief aan kleurstalen aangelegd. Voor haar is kleur veel meer dan een kleur. Het herbergt de tijd en de plaats van een herinnering. Een momentopname vastgehouden door een monochroom vlak. Een object ontdaan van alle context en functionaliteit. Al mengend gaat ze op zoek naar een bepaalde kleur, alsof ze de herinnering(en) tracht te herconstrueren. Af en toe voegt ze een woord toe, gelinkt aan het herinnerde object, waardoor een associatief spel ontstaat en de kleur in de tegenwoordige tijd een nieuwe betekenis krijgt. Door meerdere kleurvlakken naast elkaar te zetten creëert ze een nieuw verleden, of bijgevolg een nieuwe realiteit in het nu. Kleur houdt dus niet louter herinneringen vast, maar stelt bovendien de werkelijkheid in vraag. We zien niet enkel wat we zien, maar ons verleden bepaalt mee wat we in het heden waarnemen. Haar houten sculpturen van herpositioneerbare kleurblokken zijn een ruimtelijke weergave van herinneringen als bouwstenen van onze realiteit. Haar monochromen op glas, de representatie van de zichtbare wereld opgebouwd uit verschillende tijdslagen. Voor Vester sluit de materiaalkeuze aan bij de eigenschappen en de connotaties die ze geeft aan een kleur. Daarnaast bepaalt het mee hoe het werk zich verhoudt tot de ruimte waarin het getoond wordt en verder tot de toeschouwer. Door de ruimte deel te laten uitmaken van het werk, als zijnde de drager, speelt ze in op de totaalbeleving. Via de plaatsing en richting van een werk leidt ze de blik van de kijker en wekt ze bij deze een moment van aanwezigheid op. Daar waar verstilling ontstaat.

Twee rivieren komen samen, ze monden uit in een zee waar ze elkaar raken, waar ze in de diepte hetzelfde verhaal vertellen. Onder het oppervlakte vinden ze ons, de kijker, de toeschouwer. Niets wordt uitgesproken, maar er is zoveel. Zoveel voelbaar, hoorbaar, zichtbaar. Haast alles wordt gezegd. - Lieve Shukrani Simoens 

P.B. VAN ROSSEM. BOSSA

EXHIBITION # 202
12 March - 29 April 2023

FR

J’ai titré mon exposition “Bossa” en hommage aux vingt années de 1950 à 1970 qui ont vu l’essor du modernisme. Je pense notamment au Brésil, avec les architectures de Oscar Niemeyer, l’art de Lygia Clark et les sonorités de la Bossa Nova, musique jamais banale, en dialogue avec les arts, la poésie et la littérature. - P.B. Van Rossem

Faire mieux à chaque nouvelle exposition. - P.B. Van Rossem

Nous étions nombreux à attendre avec impatience ce troisième solo de P.B. Van Rossem chez Rossicontemporary. L’artiste belge nous présente une série de vingt-cinq peintures et cinq sculptures, toutes réalisées pour l’occasion pendant l’année dernière, avec la patience, la passion et l’abnégation que nous lui connaissons.

Typique de sa manière, l’artiste peint à partir de supports et de matériaux trouvés (idem pour ses sculptures) : ici une vieille toile chinée aux Puces, là un morceau d’un vieux classeur, là encore une chute de bois ou de carton. Puis vient la peinture, musicale dans son rythme, minutieuse dans son époustouflante précision.

Malgré leurs couleurs sobres, les œuvres semblent contenir une sorte d’électricité – elles clignotent. Les formes sautillent. Les gradients délicats sont profonds, ils créent de la lumière. Jeux de lignes serrées, de pointillismes et de quadrillages, de cercles hypnotiques. Le tableau nous aspire dans ses abstractions. Les aplats de couleurs dialoguent superbement ; les formes se chevauchent exactement.

Autant les compositions sont cristallines, autant la peinture ne craint pas les textures rugueuses. A première vue, les formes semblent parfaites, en se rapprochant on distingue les asymétries de la peinture, ses couches grasses, les lignes qui vacillent. Les œuvres révèlent leur densité matérielle et les traits de l’artiste.

Les œuvres semblent avoir déjà vécu une vie antérieure : les morceaux de bois des peintures ou des sculptures, les objets trouvés sur lesquels elles prennent forme ont une profondeur qui attise la curiosité. La peinture n’est pas juste posée sur un support, elle semble plutôt épouser intimement les formes parfois irrégulières de son hôte. On distingue les imperfections et la personnalité du bois, puis le regard se perd dans un dégradé de tons ou dans un jeu de géométries. C’est un spectacle fascinant.  

EN

I titled my exhibition "Bossa" in homage to the twenty years from 1950 to 1970 that saw the rise of modernism. In particular, I recall Brazil, with the architecture of Oscar Niemeyer, the art of Lygia Clark and the sounds of Bossa Nova, music that is never banal, in dialogue with the arts, poetry and literature. - P.B. Van Rossem

Many of us have been looking forward to this third solo show by P.B. Van Rossem at Rossicontemporary. The Belgian artist presents a series of twenty-three paintings and five sculptures, all made during the last year and for the occasion of this exhibition, with the patience, passion and abnegation that we know him for.

Typical of his style, the artist paints on found supports and materials (as for his sculptures): here an aged canvas found at the flea market, there, a piece of an old file, or a scrap of wood or cardboard. Then comes the painting, musical in its rhythm, meticulous in its breathtaking precision.

Despite their sober colors, the works seem to contain a kind of electricity - they blink. The shapes bounce. The delicate gradients are deep, they create light. There are games of tight lines, pointillism and squares, hypnotic circles. The painting sucks us into its abstractions. The flat tints of color dialogue superbly; the forms overlap incisively.

As much as the compositions are crystalline, the artist is not afraid of rough textures. At first glance, the shapes seem perfect, but as you get closer, you can see the asymmetries of the paint, its thick layers, the wavering lines. The works reveal their material density and the signature features of P.B. Van Rossem.

It is as if they have already lived a previous life: the pieces of wood of the paintings or sculptures, the found objects on which they take shape have a depth that arouses curiosity. The paint is not just placed on a support, but rather seems to intimately embrace the sometimes irregular shapes of its host. One can distinguish the imperfections and the personality of the wood, and then one's gaze is lost in a gradation of tones or in a play of geometries. It is a fascinating spectacle.

JOHAN DE WIT

EXHIBITION # 201
12 March - 29 April 2023

FR

Nous sommes heureux d’accueillir pour la première fois l’artiste gantois Johan De Wit qui présente une série de travaux récents et nouveaux dans deux vitrines et dans la première salle de la galerie.

L’œuvre de Johan de Wit amène avec elle une réflexion sur l’impermanence des choses et des êtres. Ce que nous voyons comme des peintures - abstraites, minimalistes et épurées - ne sont peut-être que des « choses » qui plient, rouillent et déteignent sous l’emprise du temps. Hommage certain à la peinture classique qu’il vénère, le carré et le rectangle sont des formes récurrentes dans son travail. Il en va de même de la couleur qu’il cherche et trouve partout, dans la vie comme dans l’art.

 Les deux grandes sculptures accrochées en hauteur sont aussi des formes plastiques dans lesquelles se rejoignent de nombreuses idées et suggestions, où réapparaissent des souvenirs effacés. Face à l’une d’elles, l’artiste se rappelle un berger vu ou imaginé autrefois, avec son baluchon et son bâton noueux, mais il ne pousse pas plus loin l’évocation car il souhaite que ses sculptures restent ouvertes à l’imagination du spectateur.

 Corollaire de l’idée d’impermanence, l’image du déchet – tout le devient ou le sera un jour - revient sans cesse chez Johan de Wit. Pressante image poétique qui se métamorphose et en génère d’autres, fragiles et sensibles : ainsi des bouteilles écrasées sous le poids d’une barre rouillée, couvertes de rouille elles-mêmes, évoquent tour à tour des oiseaux sur une branche, les mots d’une phrase, les notes d’un chant grégorien. Notons qu’en passionné de peinture, l’artiste cite les natures mortes de Giorgio Morandi comme références fondamentales.

 Puissants trompe-l’œil, les œuvres de Johan de Wit surprennent et intriguent dans leurs alchimies : d’abord par leur matérialité, cette allure de métal qui en fait est du papier très léger (renforcé par des résines, puis enrichi de poudre de fer et de pigments), ensuite par leurs formes, froissées comme par mégarde, mais en réalité dotées d’une intentionnalité précise. C’est justement dans cette ‘rouille’ et dans ces ‘plis’ que l’œuvre s’inscrit. Par sa texture et par ses façonnages, elle prend vie.

 EN

We are pleased to welcome for the first time the Ghent artist Johan De Wit presenting a series of recent and new works in two windows and in the first room of the gallery.

The work of Johan de Wit carries a reflection on the impermanence of things and beings. What we see as paintings - abstract, minimalist and pure - are perhaps only "things" that bend, rust and fade under the influence of time.

A definite homage to the classical paintings he reveres, the square and the rectangle are recurrent forms in his work. The same goes for the color that he seeks in life as in art.

The two large sculptures hung high up are also material shapes in which many ideas and suggestions come together, and where memories reappear. Standing in front of one of them, the artist recalls a shepherd seen or imagined in the past, with his bundle and his gnarled stick. He does not push the evocation any further, however, as he wants his sculptures to remain open to the viewer's imagination.

As a corollary to the idea of impermanence, the image of waste - everything becomes waste or will be one day - is recurrent in Johan de Wit's work. This is a pressing poetic image that metamorphoses and generates others, fragile and sensitive : thus bottles crushed under the weight of a rusty bar, covered with rust themselves, evoke birds on a branch, the words of a sentence, the notes of a Gregorian chant. As a passionate painter, the artist cites the still lifes of Giorgio Morandi as fundamental references.

Powerful trompe-l'oeil, the works of Johan de Wit surprise and intrigue in their alchemy: first by their materiality, this metal look which in fact is very light paper (reinforced by resins, then enriched with iron powder and pigments), then by their forms, crumpled as if by mistake, but in reality endowed with a precise intentionality. It is exactly in this 'rust' and in these 'folds' that the work is inscribed. By its texture and by its shape, it comes to life.

BERT DANCKAERT. UNFINISHED CITIES

EXHIBITION # 200
12 March - 29 April 2023

FR

Pour sa quatrième exposition avec notre galerie, sous le titre Unfinished Cities, l’artiste Bert Danckaert (Anvers, 1965) présente des photographies prises entre 2017 et 2022 dans sept villes différentes, les images les plus récentes ayant été réalisées en novembre dernier à Hanoï, au Vietnam.

Dans les photographies de Danckaert, la figure humaine est carrément absente, pourtant tout ce que nous voyons a été produit par l'homme. L'artiste montre les absurdes résidus de l’activité humaine ; des choses que nous abandonnons dans l'environnement urbain acquièrent une signification explicite dans des compositions épurées qui oscillent entre document social et construction formelle. On a l'impression que ces éléments font partie d'une mise en scène, tant ils apparaissent “composés” dans un cadre rigoureux. Rien n'est moins vrai, la tension que crée Danckaert est simplement le résultat d’un hasard saisissant, dépourvu de sens, qui prend l’apparence d’un complot à cause de l’usage d’un focus hyperdetaillé et de la manière raffinée dont ces images sont composées.

Plus que jamais, nous vivons dans un monde déséquilibré, ce qui entraîne une grande incertitude et une nervosité constante. Dans les photographies de Danckaert, l'homme semble avoir définitivement disparu, ce que rapportent des images teintées d'un humour sinistre. Partout dans le monde, les villes produisent des natures mortes temporaires, des “compositions” qui sont le résultat de ce que nous sommes, de ce que nous faisons et de ce que nous pensons. Cette vision devient, dans l’esthétique propre à Bert Danckaert, le squelette tragique d'une insatisfaction et d'un vide poignant.

Le chaos règne au dehors, mais ces artefacts qui s'entrechoquent avec beaucoup d’à-propos dans le travail de Danckaert, offrent une consolation à ceux qui entrent en contact avec eux, comme si, au fond, ils étaient enfin bons à quelque chose, ne serait-ce que pour ces photos.

NL

Onder de titel Unfinished Cities brengt fotograaf Bert Danckaert (Antwerpen, 1965) werk samen gemaakt in 7 verschillende wereldsteden tussen 2017 en 2022. Het meest recente werk werd afgelopen november gemaakt in Hanoi, Vietnam.

In het werk van Danckaert is de menselijke figuur nadrukkelijk afwezig, toch is alles wat we op deze foto’s te zien krijgen door mensen gemaakt. Wat hij toont, zijn de residuen van absurde menselijke activiteit; de dingen die we achteloos achterlaten in de stedelijke omgeving krijgen een expliciete betekenis in Danckaerts uitgepuurde composities die balanceren tussen sociaal document en formele reductie. Het lijkt alsof deze elementen deel uitmaken van een plan omdat ze zo georganiseerd verschijnen in Danckaerts strakke kader. Niets is echter minder waar, de spanning die Danckaert opbouwt, is eenvoudigweg het resultaat van onoverkomelijk en betekenisloos toeval dat zich verdacht als een complot toont door de doorgedreven focus en het raffinement waarmee Danckaert zijn beelden componeert.

Meer dan ooit leven we in een wereld uit balans met een grote onzekerheid en constante nervositeit als gevolg. In Danckaerts foto’s lijkt de mens definitief verdwenen wat beelden met een sinistere humor oplevert. Waar ook ter wereld produceren steden tijdelijke stillevens en composities die het gevolg zijn van wie we zijn, wat we doen en denken. Hoe veel of hoe weinig dat voorstelt, wordt gedragen door Danckaerts esthetisch kader dat het tragische geraamte is van een schrijnend gemis en onvrede.

Buiten heerst chaos, de heerlijke besmetting van botsende artefacten die gevat in Danckaerts kader troost geven alsof ze toch ergens goed voor zijn, al was het maar voor deze foto’s.

EN

Under the title Unfinished Cities, photographer Bert Danckaert (Antwerp, 1965) brings together works made in 7 different cities between 2017 and 2022, the most recent having been made last November in Hanoi, Vietnam.

In Danckaert's photographs, the human figure is categorically absent, yet everything we see is man-made. The artist shows residues of absurd human activity. The things we carelessly leave behind in the urban environment take on explicit meaning in Danckaert's purified compositions, balancing between social document and formal reduction. It seems as if these elements are part of a plan, as they appear put together in Danckaert's tight compositions. Nothing could be further from the truth – the tension Danckaert builds up is simply the result of insurmountable and meaningless coincidences that reveal themselves suspicious like a conspiracy due to the thorough focus and sophistication with which Danckaert composes his images.

More than ever, we live in a world out of balance, resulting in great uncertainty and constant nervousness. In Danckaert's photographs, humans seem to have definitively disappeared, giving way to images tainted with a sinister humor. All over the world, cities produce temporary still-lives and compositions that are the result of who we are, what we do and what we think. How much and how little that means is supported by Danckaert's aesthetic framework which functions as the tragic skeleton of a poignant void and dissatisfaction.

Outside, chaos reigns, the delicious contamination of colliding artefacts encased in Danckaert's frame giving comfort as if they are good for something after all, if only for these photographs.

FRANK VAN HIEL

EXHIBITION # 199
15 January - 4 March 2023

EN

We have the pleasure to present the second solo show at Rossicontemporary by Frank Van Hiel. The Ghent artist will exhibit a set of paintings on wood, aluminum, cardboard and paper realized during the last year.

Frank Van Hiel’s work features distinctive shapes, clean lines, an elegance in its selective colors and a contrast in its textures. He uses different paints within each composition: some forms are painted in a deep black oil, others are filled-in with graphite, charcoal, ink or lacquer. The diversity gives Frank Van Hiel’s work its depth: when stepping-in close to a painting, one notices the horizontal lines of the brush versus the sooth grain of its backgrounds. These backgrounds, or this void, are often Frank Van Hiel’s starting point, from which a dialogue between form and color comes fill the frame and inhabit the emptiness.

The clean-cut geometric abstraction however bears the mark of Frank Van Hiel’s hand: with pencil marks, gritty backdrops, a bare frame, and visible brushstrokes, the finesse of his paintings is roughened and endowed with a nuanced warmth. In that sense, the ‘industrial’ nature of the work gains its subtle poesy.

FR

En ce début d’année 2023, nous avons le plaisir de présenter la deuxième exposition individuelle de Frank Van Hiel chez Rossicontemporary. L'artiste gantois propose ici un ensemble de peintures tant sur bois que sur aluminium, carton et papier, réalisé au cours de l’année dernière.

Le travail de Frank Van Hiel se caractérise par des formes bien définies, des lignes épurées, une élégance chromatique, un jeu raffiné de contrastes entre textures. L'artiste utilise différents mediums au sein de chaque composition : certaines formes sont peintes à l’huile, d'autres au graphite ou au fusain, d’autres encore à la laque. C’est cette variété de solutions qui donne à l’œuvre de Frank Van Hiel toute son intensité, sa profondeur.

Lorsqu’on s’approche d’un tableau, on remarque le trait régulier du pinceau et celui du crayon, le grain doux et rugueux des arrière-plans. Tout y est mis en place, « mis en scène » avec rigueur et patience au travers des innombrables couches dont se compose chaque œuvre. Jeu et dialogue entre forme et couleur qui viennent remplir le cadre donné, structurer l’espace, habiter le vide et dégager ainsi une élégante poésie.

NL

We hebben het genoegen u de tweede solotentoonstelling van Frank Van Hiel bij Rossicontemporary voor te stellen. De Gentse kunstenaar presenteert hier een geheel van schilderijen zowel op hout als op aluminium, karton en papier gerealiseerd tijdens het laatste jaar.

Het werk van Frank Van Hiel karakteriseert zich door distinctieve vormen, strakke lijnen, een chromatische elegantie, een geraffineerd spel van contrasten tussen de texturen. De kunstenaar gebruikt verschillende mediums binnen elke compositie: sommige vormen zijn geschilderd met olie, anderen zijn gevuld met grafiet, inkt of lak. Het is deze verscheidenheid die het werk van Frank Van Hiel zijn intensiteit en diepte geeft.


Als men de kunstwerken van dichterbij aanschouwt, kan men de regelmatige streek van het penseel en het potlood, de zachte korreling en de ruwheid van de achtergrond opmerken. Alles heeft zijn plaats, gedisciplineerd en geduldig in scène gezet doorheen de vele lagen waaruit elk werk bestaat. Spel en dialoog tussen vorm en kleur vullen het kader, geven de ruimte structuur, bewonen de leegte en stralen een elegante poëzie uit.

JOHN VAN OERS. HAPPY ISLAND

EXHIBITION # 198
ART ANTWERP
15 - 18 December 2022

EN

I have a series of stories in me, things I have experienced or thought about, that I want to give a form to. There is always a story at the beginning.

John Van Oers has developed a very distinctive universe through recurring forms that he reproduces by miniaturizing: urban landscapes, swimming pools, exterior or interior architecture, grandstands, barriers, windows, stairs, etc. One immediately identifies his "touch" when coming across his sculptures. This singularity is due not only to the recurrence of the forms that he creates and to the extraordinary purity that characterizes them, but also to the spirit that inhabits them, making them extremely alive and present in the space. His sculptures are inhabited by a thought, by a reflection, by a desire to materialize in modest forms something that would be like the soul of places. It seems that the aesthetic, poetic and symbolic effectiveness of his sculptures, is due to the meeting of two forces that animate them: on the one hand, their miniaturization; on the other hand, a work of purification and reduction of the forms to the visible essence of the places and objects represented. John Van Oers is an artist in the full maturity of his art and his abilities.

FR

J’ai une série d’histoires en moi, des choses vécues ou pensées auxquelles je veux donner une forme. Il y a toujours une histoire au départ.

John Van Oers développe comme sculpteur un univers très caractérisé, à travers des formes récurrentes qu’il décline en les miniaturisant : des paysages urbains, des piscines, des architectures extérieures ou intérieures, des tribunes, des barrières, des fenêtres, des escaliers. On identifie immédiatement sa « patte » quand on tombe sur l’une de ses sculptures. Cette singularité tient non seulement à la récurrence des formes qu’il crée et à l’extraordinaire épure qui les caractérise, mais également à l’esprit qui les habitent et qui les rend extrêmement vivantes, très présentes dans l’espace. Ses sculptures sont habitées : par une pensée, par une réflexion, par un désir de matérialiser dans des formes minimales quelque chose qui serait comme l’âme des lieux, l’essence des choses. L’efficacité esthétique, poétique et symbolique de ses sculptures tient à la rencontre de ces deux forces électives qui les animent : d’une part, leur miniaturisation ; d’autre part, un travail d’épure et de réduction des formes à ce qui fait l’essence visible des lieux et des objets représentés. Un artiste dans la pleine maturité de son art et de ses moyens.

Extrait de : François de Coninck, Conversation avec John Van Oers, dans « John Van Oers », Rossicontemporary, Brussels, 2022

VINCENT EVERARTS. DÉPLACEMENT

EXHIBITION # 196
6 November 2022 - 7 January 2023

EN

What the artwork is, is where it is. -
Richard Hamilton
Come closer, everything is blurred, flat and disappears.
Distance yourself, and all takes shape. -
Denis Diderot, about « La Raie dépouillée » from J.C. Chardin at the 1763 Salon  
I do something that others think is something else. - Walker Evans

Three years ago, Vincent Everarts exhibited at Rossicontemporary a photography series of artworks captured in the places where his professional activity originally takes him. These images are subjective, as opposed to the assumed objectivity of frontal reproductions for books and catalogs in museum and galleries. After this first successful experience, he now delivers other aspects of the artistic process, of which he is an actor too, and perhaps with an even more incisive reflection. 

Everarts notes the adequacy of the structure of, sometimes minimalist artworks, with that of the walls of the spaces which shelters them. He scans, mischievously, the variety of spaces dedicated to art: more or less permanent transit spaces. Are there any which are not transitory in comparison with the perennial nature of the artwork? He brings up questions of the whole versus the detail, the formal relationship between the object and its context in the broadest sense. Everarts exploits the integrations and contrasts that he discovers between the confronted elements; as did the artist, whose work is photographed.

The art of today is an ultimate recourse for places in disinheritance: industrial or commercial wastelands, hotels out of season, mansions whose architecture imposes their inadequate if not incongruous structure to the objects. The setting is emphasized by the artwork, even though it has been stranded there waiting for a presentation or exhibition. The strangeness which results from certain configurations illustrates the contemporary cultural drifting. The photographer, in turn, exploits these impostures.

Today’s economy promotes a sociological aesthetic, inversely to the one that would take into account the work and its sensitive impact. Here, we enjoy spaces where works bathe in natural light dispensed by the ceilings, filtered by velums. There, the neon lighting with its vibration hurting the eye, or the LED whose powerful charge of ultraviolet destroys subtle hues. Political without being tedious, the discrete discourse of Vincent Everarts invites to take consciousness on what is offered to the sight.

Georges Meurant, 2022

PIERRE SOHIE. RETOUR À L’ATELIER

EXHIBITION # 195
6 November 2022 - 7 January 2023

EN

In this very particular place that is the studio and the singular rooting which occurs there and which decides the orientation of a whole life, the repetition is not mechanical but rather meditative - it passes by the hand, the wrist, the whole body, the attention, the breathing.

 “I am sometimes blind when painting” – Pierre Sohie speaks of the act of painting, versus of seeing. When we establish connections, make references, look at art with a critical mind, we sometimes forget to see. Going back to the studio, one is immersed in the act of painting. Thoughts are unfinished, drawings and sketches cohabit. In the exhibition at Rossicontemporary, a selection of Pierre Sohie’s works have been ‘displaced’ from the atelier to the gallery. They exist as both artefacts of the studio and finished, presented works.

The title Back to the Studio does not refer to nostalgia, but rather to an idea of redirection. It speaks of the studio as a space where creation and instinct overturn formal and synthesized ideas, defined boundaries, rationalized and constructed conceptions heavily marked and marking culture/history. The studio is a setting for freedom, where originality thrives, away from strained and vulgarized accounts and conclusions. It allows for timelessness, essentiality, to find subtlety and taintless focus. The studio is a bound context, but first and foremost an open mindset for recentering oneself. 

Process and technique are key in the exercise and introspection of making. Initially, Pierre Sohie carefully polishes layers upon layers of panel to construct his support, pampering it till its smooth surface is ready to welcome content. Having studied medieval approaches, the preparation of support can be a sort of ritual in its numerous and meditative gestures. Then, Sohie operates from the confines of the support itself. The perimeter of the medium defines its content. It is a strict and fundamental variable, from which the artist can begin to devise and delineate. At times, Sohie plays with this unforgiving frame: painting a faux tapping, a trompe l’oeil. In that sense, a sort of conversation with the painter and his paintings arises.

The artist undeniably works with balance and equilibrium. His shapes and lines, his grids and lozenges, make sense in relation to one another, establishing a strong balance between elements within a composition. Moreover, his study of blue seems endless. When gazing at Sohie’s paintings, the eye loses itself between lines, white hazy shading, intersections. Patterns come and go, others reveal themselves with distance. In the geometry of Sohie’s work, the viewer is both faced with a perfectly established grid and a completely open interpretation of nuances.

The exhibition Back to the Studio brings light to Sohie’s works as a technician, but also as an artist immersed in the sanctuary of his atelier. The studio is a place for absorption, wholeheartedly studious and intimate at the same time.

ALAIN BORNAIN. IMAGE [OF] TIME

EXHIBITION # 194
6 November 2022 - 7 January 2023

EN

In his exhibition Image [of] Time, Alain Bornain presents two visually and thematically bold pieces, unique in their genres: “Memento”, a grand installation originally produced by BPS22, and his latest “Whiteboard” series, radical trompe-l’oeil paintings.

The installation is a staggering 40,000-dice piece, with words replacing the standard pips, evoking instances of life: “presence”, “forgotten”, “ecstasy”, “profit”. Each word has several connotations itself, allowing various readings and personal interpretations. The work is a reflection on the chances of life, as well as existence as a game. “God does not play dice games”, Bornain refers to Einstein, “there are no hazards in life”, and thus refers to divine interrogations versus scientific explanations. The eternal question of fate versus chance: is our life dictated by a greater force, or by ourselves? In the likes of sacramental bread, visitors can take a dice home. Perhaps they will roll their dice and find a blank side…

Furthermore playing with words, the Whiteboard paintings are a continuity to Alain Bornain’s famous Blackboard series. Working with strong graphic signs and marks, as well as impressive technical effects, the artist composes and stages trompe-l’oeil paintings. They refer to the settings to which whiteboards are associated: a conference room, a symposium, a professional environment. With a lexicon of economic and art terms, the Whiteboards unite side by side a more visual versus numerical stance. The painting of a board (in French: le tableau d’un tableau) is a powerful act, where presence and absence are radically disclosed in the gesture of erasure. The result looks like an object, and yet is a classical painting.

Alain Bornain’s minimal, enigmatic and yet direct works questions and confronts notions of time with tangents such as fixation, erasure, chance. Strong allusions and a study of objects, materials and language is presented with the duality of worlds like religion and games, or art and economy. A critical or inquisitive reading of Bornain’s work is likely – but it is up to the viewer to interpret and to decipher, or simply to admire. Whether it is purely technical or esthetic, poetic and political, Bornain stages with a mastery of symbolism and technicity.

DAVID QUINN. REFUGE

EXHIBITION # 193
4 September - 29 October 2022

EN

When I think of refuge I think of the words of the Buddha 'Make an island of yourself, make yourself your refuge; there is no other refuge. Make truth your island, make truth your refuge; there is no other refuge.’

I see my work as an aid to meditation both in the making and in the viewing. I try to find a balance in each piece between fluidity and stability. They are the same size because repetition helps me to work on perfecting what I am doing and the less decision-making and thinking I have to do the better I am able to calm my mind.

The season begins at Rossicontemporary with a solo exhibition by David Quinn, “Refuge”, in which twenty new small format abstract paintings will dress the gallery’s walls. All of them are of the same small format, grouped in lines of three, four or five elements, like syllables of a poetic verse with multiple resonances. David Quinn's pictorial work is born on Fabriano paper that the artist then mounts on wood panels. These two supports merge here perfectly into objects with a strong tactile personality: it seems as if the textures and abstract motifs were engraved directly on the panel, as if the pigments with natural tints were springing from the grain of the paper. The result is a language that is solid and succinct, with a silent and discreet eloquence.

Each painting is a unit, both unique and part of a larger whole: words in a sentence, notes in a chord, hours in a day. Working on several paintings at once, Quinn sees them as markers of time. They are abstract and yet represent time worked and time spent in contemplation.

Although David Quinn has created works in a variety of sizes, he keeps returning to the 20 x 14.5 cm format, the size of the sketchbooks he used as a design student. Quinn's familiarity with this format allows him to move from conscious thought to an instinctive, meditative state that he finds productive. His interest in Wabi-sabi, an aesthetic approach that draws on Buddhism and the Japanese worldview centered on the acceptance of transience and imperfection and the celebration of the imperfect, impermanent, and incomplete, is also evident in his works based on a process of making, meditation, repetition, and erasure.

FR

Quand je pense au refuge, je pense aux paroles du Bouddha : "Fais de toi une île, fais de toi ton refuge, il n'y a pas d'autre refuge. Fais de la vérité ton île, fais de la vérité ton refuge ; il n'y a pas d'autre refuge.

Je considère mon travail comme une aide à la méditation, à la fois dans sa réalisation et dans son observation. J'essaie de trouver un équilibre dans chaque pièce entre fluidité et stabilité. Elles sont de la même taille parce que la répétition m'aide à perfectionner ce que je fais et moins j'ai à prendre de décisions et à réfléchir, plus je suis capable de calmer mon esprit. Enfin, ils sont toutes légèrement différentes, car "on ne peut pas marcher deux fois dans la même rivière".

David Quinn présentera une vingtaine de petites peintures abstraites. Toutes d’un même format réduit, elles sont regroupées en lignes de trois, quatre ou cinq éléments, comme autant des syllabes d’un vers poétique aux multiples résonnances. Le travail pictural de David Quinn naît sur du papier de Fabriano que l’artiste monte ensuite sur des panneaux de bois. Ces deux supports fusionnent ici parfaitement en des objets à la forte personnalité tactile : on dirait que les textures et les motifs abstraits ont été gravés directement sur le panneau, que les pigments aux teintes naturelles jaillissent du grain du papier. Il en ressort un langage qui se veut solide et succinct, d’une éloquence silencieuse et discrète.

Chaque tableau est une unité, à la fois unique et faisant partie d'un tout plus grand : mots en phrase, notes en accord, heures d’un jour.

Travaillant sur plusieurs tableaux à la fois, Quinn les considère comme des marqueurs du temps. Ils sont abstraits et pourtant, ils représentent le temps travaillé et le temps passé à la contemplation.

Bien que David Quinn ait créé des œuvres de dimensions différentes, il ne cesse de revenir au format de 20 x 14,5 cm, la taille des livres de croquis qu'il utilisait lorsqu’il était étudiant en design. La familiarité de Quinn avec ce format lui permet de passer de la pensée consciente à un état instinctif et méditatif qu'il trouve productif. Son intérêt pour le Wabi-sabi, une approche esthétique qui s'appuie sur le Bouddhisme et la vision du monde japonaise centrée sur l'acceptation de l'éphémère et de l'imperfection et la célébration de l'imparfait, de l'impermanent et de l'incomplet, est également évident dans ses œuvres basées sur un processus de fabrication, de méditation, de répétition et d'effacement.

MARIE ROSEN. NOÈMES II

EXHIBITION # 192
2 June - 29 August 2022

FR

Cela fait quinze ans que Marie Rosen affirme et affine la singularité d’un geste de peindre adapté aux spécificités matérielles de son support d’élection : le panneau de bois. Sur des fonds qu’elle prépare minutieusement jusqu’à obtenir des surfaces peintes excessivement fines et douces comme une feuille de papier, elle ajoute des personnages et des objets, compose des décors irréels où les jeux d’ombres et de lumière défient la logique : des espaces purement esthétiques où de somptueux dégradés de couleurs donnent de la préciosité aux textures. C’est « à l’aveugle et du bout des doigts » qu’elle cherche inlassablement à créer les sensations qu’elle désire projeter dans l’espace du tableau, fenêtre immobile et silencieuse qui donne sur son monde intérieur et potentiellement sur le nôtre. Car ses tableaux ont cette rare qualité de faire une vraie place à nos projections, sans jamais imposer de signification préétablie : avec délicatesse, Marie Rosen nous invite à nous frayer notre propre chemin dans l’image peinte, à y trouver des sensations qui entrent en résonance avec notre monde intérieur.

C’est une peinture qui infuse dans la durée et exige que l’on s’y attarde. Au premier regard, on ressent une certaine quiétude face à cette immobilité, ce silence, cette étrange suspension des choses, des êtres et des lieux. Mais pourvu que l’œil prenne la peine de s’approcher des éléments de détails, de légères distorsions apparaissent qui viennent troubler cette quiétude apparente : les lumières se dérobent dans un point de fuite, des jeux d’ombres illogiques provoquent des choses absurdes, on perd progressivement le sens de l’espace. Ainsi, l’image peinte révèle son ambivalence au fur et à mesure que nos projections, confuses et latentes, trouvent à se loger dans ses recoins. Autre chose en émane qui vient attiser leur étrangeté : une légère inquiétude remonte à la surface et s’empare de notre regard.

Soulignons encore que c’est la première fois que Marie Rosen présente d’aussi grands formats. Ils nous donnent à éprouver ce qu’est la peinture comme présence physique dans l’espace. Car à force de ne fréquenter la peinture que par le biais de reproductions – en particulier sur nos multiples écrans – on finit par oublier qu’un tableau ne se réduit pas à une image peinte : c’est un objet matériel composé par un format, un support et une texture. Et soudain, c’est tout notre corps qui est impliqué dans le rapport physique avec ces nouvelles peintures : on est puissamment saisi par la couleur et la texture comme par les jeux de lumière qu’elles induisent.

François de Coninck

EN

For fifteen years, Marie Rosen has been affirming and refining the singularity of a painter’s gesture - adapted to the material specificities of her chosen medium: the wooden panel. On backgrounds that she prepares meticulously, to the point of obtaining excessively fine painted surfaces almost as soft as paper, she adds characters and objects, composes ethereal settings where the play of shadows and light defies logic. These are purely aesthetic spaces where sumptuous gradations of colors give preciousness to their textures. It is "blindly and with her fingertips" that Marie Rosen tirelessly seeks to create the sensations that she wishes to project, a still and silent window that opens onto her inner world and potentially onto ours. Her paintings have the rare quality of making space for our projections, without ever imposing pre-established references.

With delicacy, Marie Rosen invites us to make our own way in the painted image, to find sensations that resonate with our inner world. It is a work that infuses in the long-term and requires for us to linger. At first glance, one feels a certain quietude in front of this immobility, in front of this silence, this strange suspension of things, beings and places. But if the eye takes the time to approach the elements of detail, slight distortions appear that disturb this apparent quietude: the lights slip away in a vanishing point, illogical shadow games cause absurd things to happen, we gradually lose the sense of space. This way, the painted image reveals its ambivalence as our projections, confused and latent, find a place in its hidden corners. Emanating from them, fanning their strangeness, a slight unease goes up to the surface and seizes our gaze.

It is important to note that, for the first time, Marie Rosen presents such large formats. They allow us to experience what painting is like as a physical presence in space. Because as we face painting only through reproductions - on our multiple screens - we end up forgetting that a painting is not reduced to an image: it is a material object composed of a format, a support and a texture. And suddenly, our whole body is involved in the physical relationship with these new paintings. We are powerfully seized by the color and texture, as well as by the play of light they induce.

François de Coninck

NL

Sinds vijftien jaar bevestigt en verfijnt Marie Rosen de eigenheid van een schildersgebaar dat is aangepast aan de materiële eigenheid van het door haar gekozen medium: het houten paneel. Op achtergronden die zij minutieus voorbereidt tot zij uiterst fijne geschilderde oppervlakken verkrijgt, zo zacht als een vel papier, voegt zij personages en voorwerpen toe, componeert zij onwerkelijke decors waarin het spel van schaduwen en licht de logica tart: zuiver esthetische ruimten waarin weelderige kleurgradaties de texturen een kostbaarheid verlenen. Het is "blindelings en met haar vingertoppen" dat zij onvermoeibaar probeert de sensaties te creëren die zij wil projecteren in de ruimte van het schilderij, een stil en stil venster dat zich opent op haar innerlijke wereld en mogelijk op de onze. Haar schilderijen hebben de zeldzame eigenschap dat ze echte ruimte bieden voor onze projecties, zonder ooit een vooraf bepaalde betekenis op te leggen: met fijngevoeligheid nodigt Marie Rosen ons uit om ons een weg te banen in het geschilderde beeld, om sensaties te vinden die resoneren met onze innerlijke wereld. Het is een schilderij dat op lange termijn doordringt en vraagt om te blijven hangen. Op het eerste gezicht voelt men een zekere rust tegenover deze onbeweeglijkheid, deze stilte, deze vreemde opschorting van dingen, wezens en plaatsen. Maar zolang het oog de moeite neemt om de details te benaderen, verschijnen er kleine vervormingen die deze schijnbare rust verstoren: de lichten glijden weg in een verdwijnpunt, onlogische schaduwspelingen veroorzaken absurde dingen, we verliezen geleidelijk ons gevoel voor ruimte. Zo onthult het geschilderde beeld zijn ambivalentie wanneer onze projecties, verward en latent, een plaats vinden in zijn nissen. Er gaat nog iets van hen uit dat hun vreemdheid nog groter maakt: een lichte bezorgdheid komt naar boven en grijpt onze blik. Er zij ook op gewezen dat het de eerste keer is dat Marie Rosen dergelijke grote formaten voorstelt. Zij stellen ons in staat het schilderen te ervaren als een fysieke aanwezigheid in de ruimte. Omdat we vaak alleen via reproducties met de schilderkunst in aanraking komen - vooral op onze vele beeldschermen - vergeten we uiteindelijk dat een schilderij niet alleen maar een geschilderde afbeelding is: het is een materieel object dat bestaat uit een formaat, een drager en een textuur. En plotseling is ons hele lichaam betrokken bij de fysieke relatie met deze nieuwe schilderijen: we worden krachtig gegrepen door de kleur en de textuur en door het spel van licht dat ze teweegbrengen.

François De Coninck


CHARLOTTE FLAMAND. MATRIX VERBATIM

EXHIBITION # 190
13 March - 7 May 2022

FR

J'ai compris que peindre est une succession d'actes posés au moment même, une suite de manipulations, qu'on avance par couches continues pour un temps ignoré (et que parfois cela ne mène à rien). Peindre n’est pas seulement la transcription d’un vécu, c’est aussi un geste tourné vers l’ultérieur, c’est quelque chose en train d’advenir, qui vient à nous.

Je pense à cette phrase de Jacques Lacan sur la fonction de la parole où il dit à propos de ce drôle de temps qu’est le futur antérieur : 
"Ce qui se réalise dans mon histoire n’est pas le passé défini de ce qui fut puisqu’il n’est plus, ni même le parfait de ce qui a été dans ce que je suis, mais le futur antérieur de ce que j'aurai été pour ce que je suis en train de devenir. »

« Je dédie cette exposition au ciel des Pyrénées que je n’ai jamais vu ou plutôt que je ne cesse de voir dans les yeux d’une grande amie. »

Pour sa troisième exposition individuelle chez Rossicontemporary, Charlotte Flamand présente dans les quatre salles de la galerie des peintures, des sculptures et des dessins inédits réalisés au cours de l'année écoulée. L'ensemble des œuvres exposées témoigne d'une nouvelle démarche de l’artiste qui s’ouvre à de nouvelles interrogations et explorations, tout en restant fidèle à son questionnement autour de l’image et du langage et de leur portée poétique.

Si auparavant ses huiles sur acier - son support d’élection – se présentaient souvent comme des surfaces lisses et polies, dans ses nouvelles peintures le support est rayé, gravé, martelé, incrusté. Ici, le jeu de "retirer et ajouter" se fait plus grave et plus rude tant par sa nature physique que dans les relations qu'il suscite et dans les significations qu'il véhicule.

S'éloignant résolument de tout processus « classique » de création, Flamand s'aventure et explore avec une ferme légèreté tous les thèmes, motifs, symboles et anecdotes qui la fascinent. Et pour ce faire elle exploite les possibilités offertes par le langage, par la répétition, voire par la simple énonciation.

Elle écrit : "Je pense à l'hétérogénéité dans mon travail - que je ne cherche pas forcément mais que je trouve toujours - à l'écart, à la déviation, à la différence, qui sont aussi des moyens que j'utilise pour peindre. J'y découvre une dimension poétique".

Flamand travaille à partir d'une matrice de motifs et de mots, auxquels elle donne de nouveaux niveaux de lisibilité pour aboutir à une iconographie nouvelle. Catégorisés de manière ouverte, ces éléments forment un recueil auquel elle revient sans cesse. En ce sens, son œuvre "Abécédaire décomplété non fermé (méthode pour la peinture)", porte bien son nom. Il s'agit d'une tentative personnelle de "se rapprocher d'une structure associative libre, comme lorsque nous pensons ou parlons".

Des œuvres comme des marques précieuses – de perte ou de gain – que chaque métamorphose entraîne avec soi. 

EN

I understood that painting is a succession of acts taken at the very moment, a succession of manipulations, and that we are currently advancing by successive layers for an ignored time (and that sometimes it leads to nothing). But painting is not only the transcription of an experience, it is also a gesture turned towards the future, something in the process of happening, which comes to us.

I think of this sentence of Lacan on the function of the word where he speaks about this strange time that is the future anterior: "What is realized in my history is not the definite past of what was since it is no longer, nor even the perfect of what was in what I am, but the future anterior of what I will have been for what I am becoming."

“I dedicate this exhibition to the sky of the Pyrenees that I have never seen, or rather that I never cease to see in the eyes of a great friend."

For her third solo show at Rossicontemporary, Charlotte Flamand introduces in all four rooms of the gallery never-before-seen paintings, drawings and sculptures realized in the last year. The exhibited body of work is evidence of a new tangent in Flamand’s process, thus bringing about novel enquiries, while staying faithful to her questions over semantics, symbolism, means of poetic representation. Once more a testimony of her mastery of technique, her work links diverse segments of exploration and translations.

While Flamand’s previous paintings on steel were smooth and almost polished enigmas, her newest works stand out by the play at hand. Not only in the surface of their medium: scratched, penetrated, embedded or carved. Here, the act of “removing and adding” is grittier, it is coarser in its physicality but also in the relationships it initiates and in the meanings it conveys.

Drastically away from the scholastic process of making, Flamand allows herself to venture, to investigate with controlled lightness all the thematics and motifs, symbols and anecdotes which fascinate her. A bizarre dream through language, enunciation, metamorphosis, repetition, burning imagery and the glare of water, a knotted heart or a stellar explosion. She writes: “I think of heterogeneity in my work - which I do not necessarily seek but I always find - on the gap, the deviation, the difference, which are also means that I use to paint with. There, I discover a poetic dimension”.

Flamand works with a matrix of motifs and words, to which she gives new levels of readability resulting in a unique iconography. Categorized and filed, they become a compendium from which to begin again. In that sense, her work “Abécédaire décomplété non fermé (méthode pour la peinture)” or Incomplete open alphabet (method for painting), bears well in its name. It is a personal attempt to “come closer to a free associative structure, like when we think or speak”.

Precious speckles of loss or gain emanating from each phase-change.

JOSE BONELL. THROUGH THE MIRROR

EXHIBITION # 188
16 January - 5 March 2022

FR

Première exposition en Belgique de José Bonell (Barcelone,1989), artiste espagnol déjà remarqué et apprécié sur la scène internationale.

Avec une sélection de vingt œuvres parmi ses plus récentes, les quatre salles de la galerie présentent un bel aperçu de son travail par une série de peintures dont chacune propose une histoire singulière.

Les tableaux de Bonell s’offrent à notre regard comme autant d’énigmes et de métaphores. Des objets désuets, des horloges, des bougies et des chandeliers occupent souvent en protagonistes le centre de la toile.

La représentation des intérieurs est frontale, les scènes font songer à un décor de théâtre. Légères et érudites, les images nous invitent à scruter leurs détails et à nous interroger sur le sens de chaque composition. Des blocs de glace, trois perruques, cinq urnes… à la fois figées et mouvantes, ces images baignent dans un climat surréaliste.

La palette des couleurs, composée de notes douces et terreuses (des bruns, des violets, des beiges, des tons sourds d’où émerge parfois une lueur étrange) provoque chez le spectateur une sorte d’engourdissement. Chaque peinture présente une dominante monochrome ; parfois une deuxième couleur et quelques touches pleines de brio dynamisent la scène.

Fiction et références culturelles s’entrelacent pour piquer la curiosité. Étincelles d’enchantement, invitation à traverser le miroir…

EN

While Jose Bonell’s (Barcelona, 1989) international recognition is shaping, Rossicontemporary is pleased to present “Through the Mirror”, the Spanish artist’s first solo show in Belgium.

With a selection of twenty of his most recent works, the exhibition takes over the space in all four rooms of the gallery on a narrative harmony, with yet each painting telling its own story.

Bonell’s paintings are riddles, filled with metaphors and motifs; they portray characters and spaces as conundrums. Costumes, clocks, candles are centered as protagonists on the canvas. Though his patterns and chequered compositions ricochet, the composed nature of Bonell’s interiors is frontal and the confusion within their walls alike a stage. Ten ice blocks, three wigs, five urns. Both lyrical and witty, his images invite us to look for details. Here and there, these details personify hard symbolic imagery and permit the eye to linger. Both still and with a hint of movement, Jose Bonell’s images sway with a surrealist glow.

The painter’s color palette of soft, earthy notes projects its viewers into a daze. Browns, purples and beiges; his tones are dusty. Through the smoke, a vibrancy and a glow emerge. Each painting maintains a monotone or duotone etiquette, Bonell masters colors in what seems like an effortless cohesion.

“Through the Mirror” is deep dive into the artist’s cultural references. Objects and people alike are endowed with a spark. We are transported through the mirror, in a world similar to ours but with a lifelike fantasy.

NL

Dit is de eerste tentoonstelling in België van José Bonell (Barcelona, 1989), een Spaanse kunstenaar die reeds opgemerkt en gewaardeerd werd op de internationale scène.

Met een selectie van twintig van zijn meest recente werken wordt in de vier zalen van de galerie een mooi overzicht gegeven van zijn werk aan de hand van een reeks schilderijen, die elk een eigen verhaal vertellen.

Bonell's schilderijen bieden zich aan onze blik aan als raadsels en metaforen. Verouderde voorwerpen, klokken, kaarsen en kandelaars staan vaak in het middelpunt.

De weergave van de interieurs is frontaal, de scènes doen denken aan een theaterdecor. De beelden zijn licht en erudiet en nodigen uit om de details te onderzoeken en de betekenis van elke compositie in vraag te stellen. Ijsblokken, drie pruiken, vijf urnen... bevroren en bewegend tegelijk, baden deze beelden in een surrealistische sfeer.

Het kleurenpalet, samengesteld uit zachte, aardse tonen (bruin, paars, beige, gedempte tinten waaruit soms een vreemde gloed oprijst), wekt bij de toeschouwer een soort gevoelloosheid op. Elk schilderij is overwegend monochroom; soms maken een tweede kleur en een paar felle streken de scène dynamischer.

Fictie en culturele verwijzingen worden met elkaar verweven om de nieuwsgierigheid te prikkelen. Vonken van betovering, een uitnodiging om de spiegel over te steken...

EMMANUEL TÊTE. DANS LA PEAU DU DÉLUGE

EXHIBITION # 184
September - October 2021

EN

The following fragments are drawn from the publications L’Homme qui and Dans la peau du déluge, which accompany this exhibition.

« They did not all die but were all struck.» - Jean de La Fontaine, The Animals Stricken with The Plague

THE ARTIST ABOUT HIS NEW DRAWINGS
Today the notion of ‘catastrophe’ constantly buzzes in our heads. Hear the media trumpets celebrating it every day! Whether it is economic, social or climactic, the outlook is always ‘catastrophic’. While some don’t feel the rolling waves in their cruise ships, others ferociously struggle to stay afloat their nutshells. For my exhibition at Rossicontemporary, I am presenting an ensemble of pastel and colour pencil drawings around the theme of an imaginary downfall, echoing our contemporary situation. The opportunity for me, via a fictitious community, to explore the graphic and poetic resources of the end of a world and the beginning of a new one.

ABOUT THE EVOLUTION OF HIS WORK
I had finished a cycle, in the sense that I didn’t renew myself with that medium anymore – I was a bit going around in circles. I therefore had to go through something else to perhaps be able to come back to it later. These are common deflection strategies. Now, I am indeed going through this passage with colour in which I feel better and better.

ON COLOUR
With colour, you have to think differently. When you get down to colour, you have to think with colour: you have to think of this parameter independently of the shape - that is to say of the line, of the construction of the contours. Colour must therefore be considered first or at the same time as shape in order to build interesting things with it.

…AND COMPOSITION
My compositions are often quite complex because I like the idea that it takes time to survey a drawing and to make it accessible by several different paths. The drawing is a spider trapping the viewer’s gaze inside its web.

 ABOUT RÊVERIE
So I sit on my couch, grab my pad, and draw. This position is that of the “open book”. It is also linked to childhood stories: we settle in, open our comic book and then we left! I keep functioning like this, when I settle down on my couch and open my notebook. I really like the concept of rêverie developed by Gaston Bachelard, because it clearly expresses this in-between state: we are conscious, and at the same time, we let ourselves go, we let ourselves be carried away - it’s hard to describe, but we are indeed between two states. I put myself in a state of reverie to produce images. Time and space, the place of objects expands and, in this state, diagrams succeed one another until an adequate relationship is formed. To use Victor Hugo’s image: the shape slowly rises to the surface and solidifies as it goes.

AND CLASSICAL PAINTING
I venerate classical painting, especially that of the Italian Renaissance or 18th century France. Some of my drawings are direct tributes to this type of painting: I’m not hiding it at all. They are even quotes. These are thus things I do very consciously. If I compose a sort of big battle in a field, it is in relation to the battles of Uccello or to Piero. It is a way to revisiting all of those topics. And for me, it’s jubilant.

FR

Les fragments qui suivent sont librement extraits des ouvrages L’Homme Qui et La peau du déluge, qui accompagnent cette exposition.
« Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés » - Jean de La Fontaine, Les animaux malades de la peste.

L’ARTISTE A PROPOS DE SES NOUVEAUX DESSINS
Aujourd’hui la « catastrophe » est dans toutes les têtes. Entendez les trompettes médiatiques la célébrer quotidiennement ! Qu’elle soit économique, sociale ou climatique, la perspective est toujours « catastrophique ».  Tandis que les uns ne sentent pas (trop) le roulis des vagues dans les paquebots, les autres luttent férocement pour rester à flot dans leurs coquilles de noix. Je propose pour cette exposition chez Rossicontemporary un ensemble de dessins aux pastels et aux crayons de couleur qui s’articule autour d’un déluge imaginaire, en écho à notre situation contemporaine. L’occasion, via une communauté fictive, d’explorer les ressources graphiques et poétiques de la fin d’un monde et du début d’un autre.

A PROPOS DE L’ÉVOLUTION DE SON TRAVAIL
J’avais fini un cycle, je tournais un peu en rond. Il fallait donc que je passe par autre chose pour pouvoir peut-être y revenir ensuite. Ce sont des stratégies courantes de déviation. Là j’ai fait effectivement ce passage par la couleur dans lequel je me sens de mieux en mieux.

SUR LA COULEUR
Avec la couleur, il faut penser différemment. Or quand tu te mets à la couleur, il faut penser avec la couleur : il faut penser ce paramètre indépendamment de la forme – c’est-à-dire du trait, de la construction des contours. La couleur doit donc être considérée d’abord ou en même temps que la forme pour que l’on puisse vraiment construire des choses intéressantes avec elle.

 …ET LA COMPOSITION
Mes compositions sont souvent assez complexes car j’aime bien l’idée qu’il faille du temps pour arpenter un dessin et le rendre accessible par plusieurs chemins. Le dessin est une araignée qui piège les yeux du regardeur dans sa toile.

 DE LA REVERIE
Donc je m’installe dans mon canapé, je prends mon bloc et je dessine. Cette position est celle du « livre ouvert ». C’est d’ailleurs lié à des histoires d’enfance : on s’installe, on ouvre sa bande dessinée et puis on est parti ! Je continue à fonctionner comme ça, quand je m’installe dans mon canapé et que j’ouvre mon cahier.

J’aime beaucoup le concept de rêverie développé par Gaston Bachelard, car il dit bien cet état d’entre deux : on est conscient et, en même temps, on se laisse aller, on se laisse porter par et vers quelque chose d’autre – c’est difficile à décrire, mais on est effectivement entre deux états. Je me mets en état de rêverie pour fabriquer des images. Le temps et l’espace, la place des objets se dilatent et, dans cet état, les diagrammes se succèdent jusqu’à ce que naisse une relation adéquate. Pour reprendre l’image de Victor Hugo : la forme remonte lentement à la surface et se solidifie au fur et à mesure.

ET DE LA PEINTURE ANCIENNE
Je vénère la peinture classique, dont celle de la Renaissance italienne ou du 18ème siècle français. Certains de mes dessins sont directement des hommages à cette peinture : je ne m’en cache pas du tout. Ce sont même des citations. Ce sont donc des choses que je fais de façon très consciente. Si je compose une espèce de grosse bataille dans un champ, c’est par rapport aux batailles d’Uccello ou de Piero. C’est une manière de revisiter tous ces sujets. Et pour moi, c’est jubilatoire.

THOMAS MAZZARELLA. SUNRISE, SUNSET

EXHIBITION # 183
September - October 2021

EN

“When I enter my studio, I shut the door like an adolescent locking himself in his bedroom, the sign ‘no trespassing’ pinned to the door. Spilliaert, Morandi and Hockney were never far away.”

For his 7th solo show with Rossicontemporary, Thomas Mazzarella (Charleroi, 1983, lives in Brussels) inhabits all four rooms of the gallery with his new series of paintings “Sunrise, Sunset” in which he resumes his light and sober quest over the human condition in the contemporary era.
At first glance, pinks, oranges and blues make up the series, but a second look reveals that Mazzarella’s sharp lines, attention to detail, and charged interiors truly unite his work. These almost dizzying array of scenic views offer a boundless gaze onto infinity. Contrasting with the intimate nature of the interiors, the vastness of what lies beyond the window takes one’s breath away. In awe, or in suffocation, that is the subtlety of Mazzarella’s narratives.
In “Sunrise, Sunset”, the artist fosters his investigation of time and space - duly epitomized by the sky and its unyielding enigma. Are the windows he paints views onto another realm, or are they screens, in fact locking Mazzarella’s characters within their world? “Being elsewhere while thinking about where we stand” shares the artist.
The exhibition, long in the making, has enabled him to slowly and firmly melt these impenetrable notions together, in a soft clash between the melancholy and the absurd and how we deal with them.
His paintings of the quotidian portray an everyday, seemingly sterile at first but in fact unpredictable.
In a quiet and contemplative atmosphere, the characters and spaces in Thomas Mazzarella’s scenes are complicit. Figures and rooms are personified, and yet are anonymous. As if in a glass tower, the figures hover over the horizon line. Sophisticated, the spaces are cold and aloof.
In the midst of these deserts, laid on a table or worn nonchalantly, are minutiae: a fine basket of fruits, a lone sock or a hidden cigarette. These details, against dense color fields, give Mazzarella’s exploration a stint of precision. Humor and exactitude transcend the vastness. These quizzical ‘moments’, like sparks in a vacuum, permit for cordiality and even musicality.
In the end, Thomas Mazzarella’s paintings are not of places or of people, they are scenes of the wandering mind, they are peaceful unanswered questions.

FR

“Je m’enferme dans mon studio, comme le ferait un adolescent dans sa chambre, le cartel "ne pas déranger" punaisé sur la porte. Mes personnages sont ici et ailleurs, absorbés par leurs pensées, le regard perdu dans le lointain. Jour après jour, j’ai essayé de franchir des nouvelles étapes dans la pratique de la peinture à l’huile. Morandi, Spilliaert et Hockney n'étaient jamais très loin.”

La nouvelle saison s’ouvre chez Rossicontemporary avec une exposition individuelle de Thomas Mazzarella (1983, vit à Bruxelles), figure très particulière, voire unique,  du panorama artistique belge actuel.
Depuis l’ample rétrospective au BPS 22 de Charleroi en 2018, Thomas Mazzarella a continué à évoluer en creusant davantage dans les thèmes et le contenus qui lui sont chers – ce qu’on pourrait définir sa quête discrète et légère sur la condition humaine à l'époque contemporaine (scènes d’un esprit vagabond, paisiblement imaginées comme autant de questions destinées à rester sans réponse)  – mais aussi en cherchant des nouvelles solutions expressives – voire notamment son intérêt grandissant pour la céramique, un medium découvert comme par divertissement et en train de devenir une partie bien vivante de son travail – ou le raffinement de sa technique picturale qui appréhende aujourd’hui, avec aisance, des nouveaux formats.
Pour celle qui est donc sa septième exposition individuelle avec la galerie (le temps vole, mais quel plaisir pour nous que cette longue et féconde complicité !) Thomas Mazzarella présente son nouveau travail : à l’accueil le visiteur découvre ses céramiques, puis, dans les trois salles restantes,  les vingt toiles de la série « Sunrise, Sunset », lentement murie ces deux dernières années dans son atelier saint-gillois.
L’aube et le crépuscule, comme dit le titre de l’exposition, c'est-à-dire les deux bouts de nos journées, quand le bleu du ciel se teint de rose et d’orange. Moments magiques où le temps se dilate à loisir, entre mélancolie et rêverie. Ici, face à l’intimité des intérieurs, les vues panoramiques presque vertigineuses invitent à un regard sur l'infini.
Et pourtant ce qu’on voit dans ces peintures ne tarde à révéler son côté paradoxal. ET c’est, au fond, subtilement, gentiment suggéré : s’agit-il de fenêtres qui s’ouvrent sur d’autres mondes ou d’écrans géants qui trompent et écrasent ? Les couleurs des intérieurs sont bien gaies et suaves mais alors pourquoi ces aménagements stériles et artificiels ? Des ambiances bien calmes et contemplatives, mais où l’architecture et les personnages font figure d’anonymes complices …
Heureusement qu’au milieu de tout ça traînent des petites affaires, posés sur une table ou portés nonchalamment. Une corbeille de fruits, une paire de chaussettes, une cigarette allumée ou un bouquet de fleurs. Précises et exactes, ces formes se détachent sur les aplats de couleur. C’est l'humour qui aide à surmonter l'immensité et son contraire. Ce sont comme des petits moments de vie, comme des étincelles dans le vide, qui introduisent alors une note de cordialité, voire de musicalité. 

COLOR & CO.

EXHIBITION # 182
Summer 2021

EN

From Saturday July 3 to Saturday August 28, Rossicontemporary presents its summer exhibition with color as the main protagonist – color playing a central role in the works of the three guest artists: Bert Danckaert, Marie Rosen and Ane Vester.

For 30 years now, Ane Vester, Danish by birth and Belgian by adoption, has been subtly painting flat surfaces of colors onto various supports (wood, aluminum, plexiglass, glass, etc.). In her work, color rules; the artist is particularly interested in the way in which shades interact, in their way of modifying our perception of space, and even in their capacity to awaken memories.

Since the early 2000s, the Brussels-born artist Marie Rosen has been developing a figurative universe in which color actively contributes to the definition of the very particular climate that emerges from it. With her calm and delicate colors, deliciously refined in a few rare hues, the artist stages fictitious, quirky and indefinable spaces.

For photographer Bert Danckaert (Antwerp, 1965), color is mainly encountered on the walls of vernacular architectures around the world. In his rigorous compositions, he tells us about these fortuitous and exotic encounters that awaken the eye. The hyperrealistic rendering of his photography makes the surfaces and their colors almost tangible. But be careful, no touching!

It is up to visitors to discover the multiple links that are woven between the three artists.

FR

Du samedi 3 juillet au samedi 28 août, Rossicontemporary présente son accrochage estival, avec pour grande protagoniste la couleur qui joue un rôle central dans le travail des trois artistes invités : Bert Danckaert, Marie Rosen et Ane Vester.

Depuis 30 ans déjà, Ane Vester, danoise de naissance et belge d’adoption, peint des aplats de couleur tout en subtilité sur des supports variés (bois, aluminium, plexiglas, verre…). Dans son œuvre, la couleur est reine, car l’artiste s’intéresse notamment à la manière dont les couleurs interagissent, à leur façon de modifier notre perception de l’espace, voire à leur capacité d’éveiller nos souvenirs.

De son côté, la bruxelloise Marie Rosen développe depuis le début des années 2000 une peinture figurative où la couleur contribue activement à la définition du climat tout particulier qui s’en dégage. Par ses couleurs apaisées et délicates, délicieusement raffinées en quelques teintes rares, l’artiste met en scène des espaces fictifs, décalés et indéfinissables.

Pour le photographe Bert Danckaert (Anvers, 1965), la couleur est principalement celle rencontrée sur les murs des architectures vernaculaires du monde entier. Dans ses photographies à la composition rigoureuse, il nous raconte ces rencontres fortuites et dépaysantes qui éveillent le regard. Le rendu hyperréaliste de ses tirages rend quasi tangibles les surfaces et leurs couleurs. Mais attention, interdit de toucher !

Au visiteur de découvrir les liens multiples qui se tissent entre ces trois œuvres.

NL

Van zaterdag 3 juli tot zaterdag 28 augustus organiseert Rossicontemporary haar zomertentoonstelling, met kleur als overkoepelend thema. Kleur speelt immers een centrale rol in de werken van de drie genodigde kunstenaars: Bert Danckaert, Marie Rosen en Ane Vester.

Ane Vester, Deens van geboorte en Belgisch door adoptie, schildert reeds gedurende 30 jaar lang subtiele vlakke kleurschakeringen op verschillende dragers (hout, aluminium, plexiglas, glas, …). In haar werk is kleur koning. De kunstenares is bijzonder geïnteresseerd in de manier waarop kleuren op elkaar inwerken, in de manier waarop zij onze waarneming van de ruimte veranderen, in hun vermogen om herinneringen op te wekken.

Sinds de vroege jaren 2000 ontwikkelt de Brusselse Marie Rosen een figuratieve schilderstijl waarin kleur een actieve rol speelt bij het bepalen van de bijzondere sfeer die ze schept in haar werken. Met haar rustgevende en delicate kleuren, buitengewoon verfijnd in enkele zeldzame tinten, ensceneert de kunstenares fictieve, eigenaardige en ondefinieerbare ruimtes.

Fotograaf Bert Danckaert (Antwerpen, 1965) is voornamelijk geïnteresseerd in de kleur op de muren van volksarchitectuur over de hele wereld. In zijn zorgvuldig gecomponeerde foto’s, vertelt hij over toevallige en exotische ontmoetingen die het oog prikkelen. De hyperrealistische weergave van zijn prenten maakt de oppervlakken en hun kleuren bijna tastbaar. Maar opgelet: aanraken is verboden!

Het is aan de bezoeker om de vele verbanden te ontdekken die tussen het werk van deze drie kunstenaars zijn geweven.

GUILLERMO MARTÍN BERMEJO. RÉFLEXION

EXHIBITION # 181
6 May - June 2021


EN

Adolescence, according to Guillermo Martín Bermejo, is this mysterious time that shapes us and whose images never cease to haunt us, not a territory of innocence, but of possible enchantment, time of blossoming desires, of beliefs and superstitions. Extract from: Jean-Baptiste Del Amo, Guillermo, 2020

In spring 2021, Rossicontemporary is hosting the first exhibition in Belgium of the Spanish artist Guillermo Martin Bermejo. Under the title "Reflection", the artist will present eighteen pencil drawings onto pages torn from old books, modest and fragile in appearance.
Guillermo Martin Bermejo's work is the expression of a highly romantic inner world in which the faces of great artists of the past meet - painters, writers, musicians whom he loved and who marked him - as well as the characters from their oeuvres. The various figures constitute a sort of personal Parnassus which we can access by following the path of our sensitivity, of our availability to emotion in the face of this singular "Reflection" which designates both the discovery of oneself through the portraits, and the meditative quality proper to the practice of drawing.
My portraits don't have to be realistic. They are not illustrations either. My drawings reflect my personal and poetic vision of each author. Perhaps they were nourished by the memories of the countless blissful afternoons I spent during my childhood amongst the old books of my house”.
For this first Brussels exhibition, the artist returns to figures of artists and authors, Belgian and foreign, who are dear to him. Music and dance are present with the portraits of Gustav Mahler, Glenn Gould, Fred Astaire or Vaslav Nijinsky, literature and cinema speak to us through the characters of André Gide, Virginia Woolf, Fyodor Dostoyevsky, Federico Fellini, Jean-Pierre Talbot and Jean-Pierre Leaud. The Belgian panel consists of touching tributes to Hergé, to Paul Delvaux, and to James Ensor and his masks.
All of them are represented in their youth, such a delicate and vibrant moment of existence, when we project ourselves into life, where we try to shape our own image. The mirror game has only just begun: we learn that sometimes the artist's friends personify his literary figures. This sympathetic approach plunges us into his work, into the plight or genius of his characters. Each portrait is a precious image, like an old photograph made more personal by the hand of the artist.
Through the play of elective affinities that he stages, Guillermo Martin Bermejo mixes temporalities, he writes: "Reality or fiction? Time is diluted in my drawings. The past mingles with the present, in an attempt to rebalance these two dimensions”.
Published by Rossicontemporary, a catalog bringing together all the works on display comes with the exhibition.

FR

L’adolescence, selon Guillermo Martín Bermejo, est cet espace-temps mystérieux qui nous façonne et dont les images n’ont de cesse de nous hanter, non pas un territoire d’innocence, mais d’enchantement possible, temps de l’éclosion du désir, des croyances et des superstitions. Extrait de : Jean-Baptiste Del Amo, Guillermo, 2020

En ce printemps 2021, Rossicontemporary accueille la première exposition en Belgique de l'artiste espagnol Guillermo Martin Bermejo. Sous le titre « Réflexion », l’artiste présente dix-huit dessins au crayon, à l’apparence modeste et fragile, sur des pages arrachées de vieux livres.
L'œuvre de Guillermo Martin Bermejo est l'expression d'un monde intérieur hautement romantique au sein duquel se croisent aussi bien les visages de grands artistes du passé - peintres, écrivains, musiciens qu'il a aimés et qui l'ont marqué - que ceux de personnages issus de leurs créations. Les diverses figures constituent une sorte de Parnasse personnel auquel nous pouvons accéder en suivant la voie de notre sensibilité, de notre disponibilité à l'émotion face à cette "réflexion" singulière qui désigne à la fois le reflet-découverte de soi à travers les portraits des autres et la qualité méditative propre à la pratique du dessin qui les fait exister.
 « Mes portraits n'ont pas besoin d'être réalistes. Ce ne sont non plus des illustrations. Mes dessins reflètent ma vision personnelle et poétique de chaque auteur. Peut-être ont-ils aussi été nourris par les souvenirs des innombrables après-midis de bonheur que j'ai passés pendant mon enfance parmi les vieux livres que l'on pouvait trouver dans ma maison ».
Pour cette première exposition bruxelloise l’artiste revient sur des figures d’artistes et d’auteurs, belges et étrangers, qui lui sont chères : la musique et la danse y sont présentes avec les portraits de Gustav Mahler, de Glenn Gould, de Fred Astaire ou de Vaslav Nijinsky, la littérature et le cinéma nous parlent via les personnages d’André Gide, de Virginia Woolf, de Fiodor Dostoïevski, de Federico Fellini, de Jean-Pierre Talbot et de Jean-Pierre Leaud. Le volet belge se compose de touchants hommages à Hergé (enfant), à Paul Delvaux, à James Ensor et ses masques.
Tous et toutes sont représentés dans leur jeunesse, moment si délicat et si vibrant de l’existence, où l’on se projette dans la vie, où l’on tente de façonner sa propre image. Le jeu de miroirs ne fait que commencer : on apprend que ce sont des amis de l’artiste qui personnifient parfois les figures littéraires. Il sera ensuite question des douleurs (du pianiste), des larmes (de Cabiria) des derniers jours (d’Aubrey Beardsley). Chaque portrait est une image précieuse comme une vieille photo rendue plus personnelle par la main de l’artiste.
Au travers du jeu des affinités électives qu'il met en scène, Guillermo Martin Bermejo mêle les temporalités, ainsi qu'il l’écrit : « Réalité ou fiction ? Le temps se dilue dans mes dessins. Le passé se mêle au présent, dans une tentative de rééquilibrage de ces deux dimensions ».
Edité par Rossicontemporary, un catalogue réunissant toutes les œuvres exposées accompagne l’exposition.

NL

De adolescentie is volgens Guillermo Martin Bermejo de mysterieuze ruimte-tijd die ons vormt en waarvan de beelden ons altijd blijven achtervolgen. Geen territorium van onschuld, maar van mogelijke betovering. Een tijd van bloei, verlangen, overtuigingen en bijgeloof. Fragment uit: Jean-Baptiste Del Amo, Guillermo, 2020

In het voorjaar van 2021 organiseert Rossicontemporary de eerste tentoonstelling op Belgische bodem van de Spaanse kunstenaar Guillermo Martin Bermejo. Onder de titel "Réflexion" presenteert de kunstenaar achttien potloodtekeningen, bescheiden en fragiel van uiterlijk, op pagina's die uit oude boeken zijn gescheurd.
Het werk van Guillermo Martin Bermejo is de uitdrukking van een zeer romantische innerlijke wereld waarin de grote kunstenaars uit het verleden - schilders, schrijvers, muzikanten van wie hij hield en die hem hebben getekend - en de personages uit hun creaties elkaar ontmoeten. De verschillende figuren vormen een soort van persoonlijke Parnassus die we kunnen betreden door ons open te stellen voor de emoties die réflexion zou kunnen teweegbrengen. “Réflexion” slaat zowel op de reflectie-ontdekking van zichzelf doorheen de portretten van anderen, als op de meditatieve kwaliteit die eigen is aan de praktijk van het tekenen.
Mijn portretten hoeven niet realistisch te zijn. Het zijn ook geen illustraties. Mijn tekeningen geven mijn persoonlijke en poëtische visie van elke auteur weer. Misschien zijn ze ook wel gevoed door de herinneringen aan de talloze gelukzalige middagen die ik tijdens mijn kindertijd doorbracht tussen de oude boeken die in huis te vinden waren.
Voor deze eerste tentoonstelling in Brussel keert de kunstenaar terug naar de figuren van kunstenaars en schrijvers - uit binnen- en buitenland - die hem dierbaar zijn: muziek en dans zijn aanwezig in de portretten van Gustav Mahler, Glenn Gould, Fred Astaire of Vaslav Nijinsky; literatuur en film komen tot leven via de personages van André Gide, Virginia Woolf, Fyodor Dostojevski, Federico Fellini, Jean-Pierre Talbot en Jean-Pierre Leaud. Het Belgische luik bestaat uit een ontroerende eerbetonen aan Hergé (als kind), Paul Delvaux en James Ensor en zijn maskers.
Alle portretten tonen de figuren tijdens hun jeugd, het delicate en levendige moment uit het bestaan waarop we onszelf in het leven projecteren, waarop we proberen ons zelfbeeld vorm te geven. Het spiegelspel is nog maar net begonnen: we leren dat het de vrienden van de kunstenaar zijn die soms literaire figuren personifiëren. De werken gaan dan over de pijnen (van de pianist), over de tranen (van Cabiria), over de laatste dagen (van Aubrey Beardsley). Elk portret is een kostbaar beeld, een oude foto die persoonlijker werd gemaakt door de hand van de kunstenaar.
Door een spel van zorgvuldig gekozen affiniteiten te ensceneren, vermengt Guillermo Martin Bermejo verschillende tijdsdimensies met elkaar. Hij schrijft: “Realiteit of fictie? De tijd wordt verdund in mijn tekeningen. Het verleden vermengt zich met het heden, in een poging om deze twee dimensies opnieuw in evenwicht te brengen.”
Ter gelegenheid van de tentoonstelling verschijnt er tevens een catalogus, uitgegeven door Rossicontemporary, waarin alle getoonde werken zijn samengebracht.



ORAURA. RETURN TO CENTER

EXHIBITION # 180
6 May 2021 - June 2021

EN

What happens in my drawing once I have created the basic pattern is pure intuition. Drawing happens automatically. It is a kind of flow that continues to evolve while drawing. The meaning of these drawings also continues to evolve, as I understand more about geometric grids and find deeper layers in them. I see my drawings as translations of vibration, of moving energy. Energy that groups itself in form as a precursor to matter.
My fascination with geometry goes beyond the visual aspect. I see geometry as the structure that carries the essence of matter / consciousness.
The structures in this selection are very detailed. There is a starting point, the center, on which the grid is built. The grids I use are called Sacred Geometry. There are different methods for creating structures, and each method has its own frequency and influence.
For me Sacred Geometry is a kind of blueprint for the essence, the infinite structure of our reality. I strongly believe that we create our own reality through our thoughts. The fact that we are able to create our own reality is essential to me - inspired by the Sacred Geometry, I have found a way of drawing that illustrates this process.
I think the abstract and the spiritual are closely related.

In Return to Center, her first solo exhibition at Rossicontemporary, the Belgian artist Oraura (pseudonym of Lore Vanelslande) showcases a set of 33 drawings made in between China and Belgium. These drawings, belonging to different series and yet linked by a same common thread, offer an excellent overview of her artistic practice.
Resulting from her personal vision of life, the art of Oraura is an investigation of universal shapes and patterns. Through the use of geometric forms, the artist transports us beyond the physical world, to its mathematical bases in an invisible dimension.
The starting point of this research is Sacred Geometry – which the artist discovered during her stay in Shanghai – a set of geometric structures that can be found both in nature and in the plans of ancient religious monuments of all faiths.
With almost artisanal precision, the artist draws simple and increasingly complex shapes. She detects symbolism and harmony, accesses a contemplative mode through the creative act of drawing. Punctuated by the repetition of the gesture, the temporal dimension of her work leads to an inner peace.
As she points out, her drawings are a 'translation of vibrations', a visualization of the energy that connects all that exists and places us in a state of continuous change. In the movements of the lines, in the nuances of the colors and in the flexible dimension of the structures, the artist finds a model of representation of reality and a metaphor of our very life.
Published by Rossicontemporary, a catalog bringing together all the works on display comes with the exhibition.
Return to Center is a collaboration with Zwarthuis, Brussels.

FR

Ce qui se passe dans mon dessin une fois que j'ai créé le motif de base est une pure intuition. Le dessin se fait tout seul. C'est une sorte de flux, et cela continue d'évoluer pendant que je le fais. La signification de ces dessins continue également d'évoluer, au fur et à mesure que j’en comprends mieux la structure et que j’en découvre les différentes couches. Pour moi, mes dessins sont des traductions de vibrations, d'énergie en mouvement. Énergie qui se condense en une forme.
Ma fascination pour la géométrie va au-delà de l'aspect visuel. Je vois la géométrie comme une sorte de structure qui, d'une certaine manière, porte l'essence de la matière / conscience.
Mes dessins sont généralement très détaillés. Il y a un point de départ, au centre, à partir duquel le motif se construit. Les compositions que j’utilise portent le nom de Géométrie Sacrée. Il y a différentes méthodes pour créer ces structures et chacune a sa propre fréquence et sa propre influence.
Pour moi, la géométrie sacrée est une sorte de modèle pour l'essence, la structure infinie de notre réalité. Je crois fermement que nous créons notre propre réalité à travers nos pensées. Le fait que nous soyons capables de créer notre propre réalité est essentiel pour moi. Inspirée par la Géométrie Sacrée, j'ai trouvé une manière de dessiner qui illustre ce processus.
Je pense que l'abstrait et le spirituel sont étroitement liés.

Dans Return to Center, sa première exposition individuelle chez Rossicontemporary, l'artiste belge Oraura (pseudonyme de Lore Vanelslande) présente un ensemble de 33 dessins réalisés ces dernières années entre la Chine et la Belgique. Ces dessins, appartenant à des séries différentes et cependant reliés par un même fil conducteur, offrent un excellent aperçu de sa pratique artistique.
Placé dans un contexte plus large de vision de la vie, l’art d’Oraura est une enquête sur les formes et les motifs universels. Par l’emploi de patterns géométriques, l’artiste nous transporte au delà du monde physique,  à ses bases mathématiques dans une dimension invisible.
Le point de départ de cette recherche est la Sacred Geometry – que l’artiste a découverte lors de son séjour à Shanghai -, c'est-à-dire un ensemble de structures géométriques qu’on retrouve tant dans la nature que dans les plans des édifices religieux anciens, toutes confessions confondues.
L’artiste dessine avec une précision quasi artisanale des formes simples puis de plus en plus complexes. Elle y décèle une symbolique et une harmonie et accède par l'acte créatif du dessin à un mode contemplatif. Rythmée par la répétition du geste, la dimension temporelle de son travail peut mener à la paix intérieure.
Comme elle le souligne elle-même, ses dessins sont une «traduction des vibrations», une visualisation de l'énergie qui relie tout ce qui existe et nous place dans un état de changement continu. Dans les mouvements des lignes, dans les nuances des couleurs et dans la dimension flexible des structures, l’artiste trouve un modèle de représentation de la réalité et une métaphore de notre vie même.
Edité par Rossicontemporary, un catalogue réunissant toutes les œuvres exposées accompagne l’exposition.
Celle-ci est le fruit d’une collaboration avec la galerie Zwarthuis, Bruxelles.

NL

Wat er in mijn tekening gebeurt als ik het basispatroon heb gemaakt, is pure intuïtie. Het tekenen gebeurt vanzelf. Het is een soort stroom, die tijdens het tekenen blijft evolueren. De betekenis van deze tekeningen blijft ook evolueren, naarmate ik meer begrijp van geometrische grids en er diepere lagen in terugvind. Ik zie mijn tekeningen als vertalingen van vibratie, van bewegende energie. Energie die zichzelf in een vorm groepeert als voorloper van materie.
Mijn fascinatie voor geometrie gaat verder dan het visuele aspect. Ik zie geometrie als de structuur die de essentie van materie/bewustzijn in zich draagt.
De structuren in deze selectie zijn erg gedetailleerd. Er is een beginpunt, het centrum, waarop het grid is gebouwd. De grids die ik hanteer worden Sacred Geometry genoemd. Er zijn verschillende methodes om structuren neer te zetten, en iedere methode heeft een eigen frequentie en invloed.
Sacred Geometry is voor mij een soort blauwdruk voor de essentie, de oneindige structuur van onze werkelijkheid. Ik geloof sterk dat we onze eigen realiteit creëren door middel van onze gedachten. Het feit dat we in staat zijn om onze eigen werkelijkheid te scheppen is essentieel voor mij en geïnspireerd door de Sacred Geometry heb ik een manier van tekenen gevonden die dit proces illustreert.
Ik denk dat het abstracte en het spirituele nauw samenhangen.

In Return to Center, haar eerste solotentoonstelling bij Rossicontemporary, presenteert de Belgische kunstenares Oraura (pseudoniem van Lore Vanelslande) een set van 33 tekeningen die ze de afgelopen jaren in China en België maakte. Deze tekeningen, die behoren tot verschillende reeksen en toch verbonden zijn door eenzelfde rode draad, bieden een uitstekend overzicht van haar artistieke praktijk.
De kunst van Oraura is een onderzoek naar universele vormen en patronen, en kadert binnen haar levensvisie. Door het gebruik van geometrische patronen, voert de kunstenares ons weg van de fysiek waarneembare wereld, naar haar wiskundige basis in een onzichtbare dimensie.
Het uitgangspunt van dit onderzoek is Sacred Geometry, een concept dat de kunstenares ontdekte tijdens haar verblijf in Shanghai en dat een reeks geometrische structuren behelst die zowel in de natuur als in de grondplannen van oude religieuze gebouwen (van om het even welke godsdienst) terug te vinden zijn.
Met een haast ambachtelijke precisie tekent de kunstenares eenvoudige en geleidelijk aan steeds complexere vormen. Ze ontwaart er een symboliek en harmonie in en benadert door de creatieve handeling van het tekenen een contemplatieve modus. Dankzij het ritme van het repetitieve gebaar, kan de tijdsdimensie van haar werk leiden tot een innerlijke rust.
Zoals ze zelf aangeeft, zijn haar tekeningen ‘vertalingen van vibratie’, een visualisatie van de energie die al het bestaande verbindt en ons in een staat van voortdurende verandering plaatst. In de bewegingen van de lijnen, in de nuances van de kleuren en in de flexibele dimensie van de structuren vindt de kunstenares een model van representatie van de werkelijkheid en een metafoor van het leven op zich.
Ter gelegenheid van de tentoonstelling verschijnt er tevens een catalogus, uitgegeven door Rossicontemporary, waarin alle getoonde werken zijn samengebracht.
Deze tentoonstelling is het resultaat van een samenwerking met galerie Zwarthuis, Brussel.

PATRICK CRULIS. RELÂCHE

EXHIBITION # 179
6 May 2021 - June 2021

EN

The accident is important. It becomes the expression, and that has always interested me.
I create dissonances and counterpoints. Like in music. In fact, I want to make things that don't always go together. To simultaneously show a collapse and a softness.
The title of the series will probably be "relâche" (to loosen up, to slack) in reference to the play by Picabia and Satie. The idea came to me when I reread a night watchman's report “there is a blind playing loose on the 2nd floor”. The word also evokes the current period which also plays a "break".
Clay makes me happy and free.
I owe a lot to the history of 20th century art.
Rossicontemporary is pleased to host the first solo exhibition in Belgium of Patrick Crulis, one of the most intriguing figures in French ceramics today. A series of small and large ceramics produced for the occasion and brought together under the title "Relâche" are exhibited.
Patrick Crulis' visual language is characterized by the spontaneity and speed of handling clay, by the rejection of the ‘finished’, by the expressionist and jubilant fluidity of colors. In his astonishing montages of stacked elements, we discover a corrosive humor, an earthy verve, a Rabelaisian gluttony. His ceramics are fortuitous encounters of half-abstract, half-figurative hybrid forms that produce heterogeneous works, "masculine" in their verticality, "feminine" in their apparent flexibility. 
Trained in ceramics in Sèvres, then in the 80s, in painting at the Beaux-Arts in Paris, since the beginning of the 2000s, Patrick Crulis invites into the practice of ceramics the uninhibited freedom of 20th century artistic movements. From Cobra to Neue Wilde, Guston, Schnabel, Beuys, Duchamp and Picasso, this ceramist keen on art and painting tells us that he uses very willingly painter’s “tips”.
And then, carefully guarded as a founding myth of his practice, there are "the stuff of the night watchman" ... What is this about?
The Eighties. To earn a living while studying in Paris, the young Patrick Crulis worked weekends as a night watchman. He guarded all kinds of spaces: offices, automobile factories, inspiring universes. Very quickly, this job nourished his artistic reflection. “Each night, a watchman had to account his hours on duty. In general, as nothing happened, each annotation took on a poetic dimension and opened up to a possible utility, a possible relationship, a possible activity.” This is how “a blind playing loose” of thirty years ago inspired the title of this exhibition. The artist observes his illegible and incomprehensible drawings of those distant nights; he enjoys re-reading the absurd development of his night watchman reports. This is where he finds, surprisingly intact, the fresh and unexpected, free and unrestrained poetry that he likes to give to his joyous collisions.

FR

L’accident est important. Il devient l’expression, et, depuis toujours, c’est ce qui m’intéresse.
Je crée des dissonances et des contrepoints. Comme en musique. En fait, je veux faire sentir des choses qui ne vont pas toujours ensemble, dire à la fois une rupture et une douceur.
Le titre de la série sera probablement "relâche" en référence à la pièce de Picabia et Satie. L'idée m'est venue en relisant un compte-rendu de gardien de nuit « il y a un store qui joue relâche au 2ème étage ». Le mot évoque aussi la période actuelle qui elle aussi joue "relâche ".
La terre me rend heureux et libre.
Je dois beaucoup à l’histoire de l’art du XXème siècle.

 Rossicontemporary est heureux d’accueillir la première exposition individuelle en Belgique de Patrick Crulis, l’une des figures les plus intrigantes de la céramique française d’aujourd’hui. Il présente une série de petites et grandes céramiques réalisées pour l’occasion et réunies sous le titre « Relâche ».
Le langage plastique de Patrick Crulis se caractérise par la spontanéité et la rapidité du travail de la terre, par le rejet du fini, par la fluidité expressionniste et jubilatoire des couleurs. Dans ses montages étonnants d’éléments empilés, on découvre un humour corrosif, une verve truculente, une gourmandise…rabelaisienne. Ses céramiques s’offrent à nous comme autant de rencontres fortuites de formes hybrides mi-abstraites mi-figuratives qui produisent des œuvres hétéroclites, « masculines » dans leur verticalité, « féminines » dans leur apparente souplesse.
Formé à la céramique au lycée de Sèvres, puis, dans les années 80, à la peinture aux Beaux-Arts de Paris, depuis le début des années 2000, Patrick Crulis invite dans la pratique artisanale de la céramique la liberté décomplexée des courants artistiques du XXe siècle. De Cobra aux Neue Wilde en passant par Guston, Schnabel, Beuys, Duchamp ou Picasso, ce céramiste féru d’art et de peinture nous dit utiliser bien volontiers «  des trucs de peintre ».
Et puis, précieusement gardés tel un mythe fondateur de sa pratique, il y a « les trucs du gardien de nuit »… De quoi s’agit-t-il?
Années 80. Pour se gagner sa vie pendant ses études à Paris, le jeune Patrick Crulis travaille le week-end comme gardien de nuit. Il gardera toutes sortes de lieux: des bureaux, des usines automobiles, des univers inspirants. Très vite, ce job alimentaire nourrit sa réflexion artistique. « Chaque gardien de nuit devait rendre compte des heures de garde effectuées. En général, comme il ne se passait rien, chaque annotation prenait une dimension poétique et ouvrait vers une possible utilité, une possible relation, une possible activité » C’est ainsi que le « store qui joue relâche » d’il y a trente ans suggère aujourd’hui le titre de son exposition. L’artiste observe ses dessins illisibles et incompréhensibles de ces nuits lointaines ; il se plaît à relire l’absurde développement de ses rapports de gardiennage nocturne. C’est là qu’il retrouve, étonnamment intacte, la poésie fraîche et inattendue, libre et effrénée qu’il aime donner à ses joyeuses collisions.

NL

Het toeval is belangrijk. Het wordt de expressie, en dat is altijd al hetgeen geweest dat me interesseert.
Ik creëer dissonanten en contrapunten, net als in muziek. In feite wil ik dingen laten voelen die niet altijd samengaan, spreken over zowel de breuk als de tederheid.
De titel van de reeks zal “relâche” zijn, als verwijzing naar het ballet van Picabia en Satie. Het idee kwam bij me op toen ik het rapport van een nachtwaker herlas. Er stond “er is een jaloezie die afleiding zoekt (qui joue relâche) op de tweede verdieping”. Het woord evoceert tevens de huidige periode, waarin we ook allemaal op zoek zijn naar afleiding.
De aarde maakt me gelukkig en vrij.
Ik heb veel te danken aan de kunstgeschiedenis van de twintigste eeuw.

Rossicontemporary is verheugd om de eerste solotentoonstelling in België te organiseren van Patrick Crulis, één van de meest intrigerende figuren die de Franse keramiek vandaag te bieden heeft. Hij presenteert een reeks kleine en grote keramieken die hij creëerde ter gelegenheid van deze tentoonstelling en die hij samenbracht onder de titel “Relâche”.
De beeldtaal van Patrick Crulis wordt gekenmerkt door de spontaniteit en snelheid van het werken met aarde, door de afwijzing van het voltooide, door de expressionistische en jubelende vloeibaarheid van kleuren. In zijn verbazingwekkende montages van op elkaar gestapelde elementen ontdekken we een bijtende humor, een smaakvolle geestdrift, een haast Rabelaisiaanse gulzigheid. Zijn keramiek schijnt een toevallige ontmoeting tussen half-abstracte en half-figuratieve hybride vormen die heterogene werken voortbrengen, 'mannelijk' in hun verticaliteit, 'vrouwelijk' in hun schijnbare soepelheid.
Patrick Crulis volgde een opleiding keramiek aan de middelbare school van Sèvres en studeerde in de jaren ’80 schilderkunst aan de Academie voor Schone Kunsten te Parijs. Sinds het begin van de jaren 2000 combineert de kunstenaar de ongeremde vrijheid van artistieke stromingen uit de twintigste eeuw met de praktijk van keramiek. Van Cobra tot Neue Wilde, met escapades naar Guston, Schnabel, Beuys, Duchamp en Picasso: deze keramist die van kunst en schilderen houdt, toont ons dat hij graag gebruik maakt van “schildertrucs”.
Daarnaast, zorgvuldig bewaard als mythische grondslag van zijn artistieke praktijk, zijn er de referenties naar de nachtwaker. Waar komen die vandaan?
We bevinden ons in de jaren ’80. Om tijdens zijn studie in Parijs de kost te verdienen, werkt de jonge Patrick Crulis in het weekend als nachtwaker. Hij bewaakt allerlei plaatsen: kantoren, autofabrieken, … inspirerende omgevingen. Al snel voedt deze job zijn artistieke reflectie. “Elke nachtwaker moest verantwoording afleggen over zijn diensturen. Over het algemeen gebeurde er niets, waardoor elke opmerking een poëtische dimensie kreeg. Elke gebeurtenis werd plotseling een mogelijkheid: een mogelijk nut, een mogelijke relatie, een mogelijke activiteit.” Op diezelfde manier diende “de jaloezie die afleiding zoekt” als inspiratie voor de titel van zijn tentoonstelling. De kunstenaar observeert de onleesbare en onbegrijpelijke tekeningen die hij lang geleden tijdens die nachten maakte; hij herleest graag de absurde ontwikkeling van zijn nachtwakerverslagen. Daarin vindt hij, verrassend intact, de frisse en onverwachte, vrije en ongeremde poëzie die hij zo graag geeft aan zijn vreugdevolle botsingen.

CHRISTOPHE TERLINDEN.
LA NARINE DE BOUDDHA ET AUTRES CONTES

EXHIBITION # 178
6 May 2021 - June 2021

EN

Action, reaction, reflection” - Ch. Terlinden

Rossicontemporary is pleased to present for the first time in its gallery a solo exhibition by Christophe Terlinden.
A Belgian artist with an atypical background, Christophe Terlinden’s work comes in various forms, from drawing to interventions in public space, including sound, video, graphics and design. In appearance simple, his works, which result from an innocuous or minimalist gesture, are charged with a political and poetic vision, of which the formulation is often imbued with irony.
He carries out interventions according to precise contexts, to reveal their characteristics, flaws or limits. He explores with generosity, wit and poetry the interstices that link art and life.
At Rossicontemporary, the artist brings together under the title La narine de Bouddha et autres contes (Buddha’s nostril and other myths) a series of artistic proposals that currently occupy him, in response to calls for projects for a nursery, a bank, a cultural center and a memorial.

FR

Action, réaction, réflexion” - Ch. Terlinden

Rossicontemporary a le plaisir d’accueillir pour la première fois une exposition individuelle de Christophe Terlinden.
Artiste belge au parcours atypique, son travail se décline sous diverses formes, du dessin à des interventions dans l’espace public, en passant par le son, la vidéo, le graphisme et le design. D’une apparente simplicité, ses œuvres, qui résultent d’un geste anodin ou minimaliste, sont chargées d’une vision politique et poétique, dont la formulation est souvent empreinte d’ironie.
Il réalise des interventions en fonction de contextes précis, pour en révéler les caractéristiques, les failles ou les limites. Il explore avec générosité, ruse et poésie les interstices qui relient l’art et la vie.
Chez Rossicontemporary, l’artiste réunit sous le titre La narine de Bouddha et autres contes une série des propositions plastiques qui l’occupent actuellement, en réponse à des appels à projets pour une crèche, une banque, un centre culturel et un mémorial.

NL

“Actie, reactie, reflectie” - Ch. Terlinden

Rossicontemporary is verheugd om voor de eerste maal Christophe Terlinden te verwelkomen in de galerie.
Christophe Terlinden is een Belgische kunstenaar met een unieke achtergrond. Zijn werk komt in verschillende vormen voor, van tekeningen tot interventies in de openbare ruimte, inclusief geluid, video, grafisch ontwerp en design. Zijn ogenschijnlijk eenvoudige werken, die het resultaat zijn van een triviaal of minimalistisch gebaar, zijn geladen met een politieke en poëtische visie waarvan de formulering vaak doordrenkt is met ironie.
Zijn interventies zijn gebonden aan specifieke contexten, waarvan hij de kenmerken, gebreken of grenzen blootlegt. De kunstenaar onderzoekt met vrijgevigheid, sluwheid en poëzie de tussenruimten die kunst en leven met elkaar verbinden.
Bij Rossicontemporary presenteert de kunstenaar La narine de Bouddha et autres contes, een reeks plastische voorstellen waarmee hij zich momenteel bezighoudt en die een antwoord vormt op oproepen voor projecten voor een kinderdagverblijf, een bank, een cultureel centrum en een gedenkteken.

FRANCOIS JACOB. CAPUT MORTUUM

EXHIBITION # 177
27 February 2021 - 17 April 2021

EN

François Jacob’s new solo exhibition at the gallery – his fourth to this day – is the occasion to discover a series of eighteen paintings, a year in the making. During the months of March and April, François Jacob will also present bronze and resin sculptures, therefore offering a complete look at his practice. A catalogue with texts by Nancy Casielles, Laurent Courtens and François de Coninck is published on this occasion. The following three experts can offer an excellent introduction to the exhibition.

The work of François Jacob is in a perpetual movement between true and false. He uses the codes of theater, carnival or of the circus to support the representation of the simulacrum or at least to question it. His process and technique are expertly mastered and come in an extremely coherent manner to reinforce the artist's intention.

Before painting, he draws images from archives that he mixes to create compositions, in turn serving his preoccupations. These could be resumes to the theme of the human condition. Without pathos or cynicism, he portrays mankind, its tragedy, its dramaturgy, its humor, its loneliness and its desire for freedom. His works are true stagings, where color plays a central role. The range of shades chosen is essential in the creation of the painting and allows, in particular, a distance from the subject represented. However, François Jacob does not try to keep the viewer away from the work, he simply refuses to deliver everything straight away. He uses a device aimed – through a form of strangeness – to arouse a desire to decode the image, to catch it in order to better assimilate it.

Nancy Casielles, excerpt from When color fades

Here, isolated figures by François Jacob, lonely and dullish, posed in undecided spaces, fixed in a stiff gesture, empty. What is the Ithaca of this shoreless Odysseus, stuck in a makeshift boat (Odysée)? What is this haggard, almost naked "stunt double" doing in this diorama, its head stuck in the mouth of a pachyderm (Doublure)? What is this packed "Victory" dreaming of, deprived of the use of its only functioning wing (Vestige)? What are these knots singing, wet with the mist of their outlines (Refrains)?

The answer probably lies in this "region that no word has trodden upon." It also takes shape in this alchemical designation giving its title to the series: Caput Mortuum. "Dead head" is not, however, a sign of macabre thought, it is the term for a purplish-brown pigment that is the result of the calcination of iron sulphate, the last possible operation from an iron oxide. Caput mortuum must therefore be understood as "a residue from which nothing can be extracted", like a last state of matter before its volatilization in the impalpable. This impalpable who gives hope, and lends itself in the practice of painting ...

Laurent Courtens, excerpt from Sulfate ultime

This meticulous search for chromatic balance is put to the service of the painted image: it is from the process of his experiences with color that new paintings are born. Except, in the case of Caput mortum, the experience is not very convincing. It does not succeed, and the color remains mysterious, resistant to usage. After having considered his options, François Jacob gave up trying to integrate the surly pigment in his new compositions. But this admission is not that of failure. What precisely interests the artist is its impracticality. He thus decides to keep at it, but through other means: he subdues all his tones, breaking them with gray or complementary colors, diminishing them. In fact, it's to make them vibrate – in a more delicate, subtle way than in the use of bright colors. It is a work of the minute, the tenuous, the almost nothing. And it is a paradox that painters have long cherished and handled. When something is extinguished, in painting, this something simultaneously becomes brighter. Our gaze acclimates to this range of extinct values, where the slightest dissonance becomes a surprise and a vibration.

François de Coninck, excerpt from Le voile du réel

FR

La nouvelle exposition individuelle de François Jacob dans notre galerie – la quatrième à ce jour – est l’occasion de découvrir une série de 18 peintures dont la conception et la réalisation ont occupé l’artiste pendant cette dernière année. Dans le courant des mois de mars et avril, des sculptures en bronze et en résine viendront s’ajouter, offrant ainsi un aperçu complet de ses préoccupations plastiques actuelles. Un catalogue contenant, entre autres, trois excellentes contributions critiques signées Nancy Casielles, Laurent Courtens et François de Coninck paraît pour l’occasion. En voici trois extraits en guise d’introduction.

Le travail de François Jacob est un perpétuel mouvement entre le vrai et le faux. Il use des codes du théâtre, du carnaval ou du cirque pour appuyer la représentation du simulacre ou du moins le questionner. Le processus et la technique sont savamment maîtrisés et viennent, de manière extrêmement cohérente, renforcer l’intention de l’artiste. En amont à la peinture, il puise dans des fonds d’archives des images qu’il mixe pour créer une composition au service de ses préoccupations. Celles-ci pourraient se résumer à la condition humaine. Sans pathos, ni cynisme, il raconte l’humain, sa tragédie, sa dramaturgie, sa drôlerie, sa solitude et son envie de liberté. Ses travaux sont de véritables mises en scènes où la couleur joue un rôle central. La gamme des teintes choisie est primordiale dans la réalisation du tableau et permet, notamment, une mise à distance avec le sujet représenté. Pourtant, François Jacob ne cherche pas à maintenir le spectateur loin de l’œuvre, il refuse simplement de tout livrer d’emblée. Il se sert d’un dispositif visant - par une forme d’étrangeté - à susciter l’envie de décoder l’image, de l’attraper pour mieux l’assimiler. 

Nancy Casielles, extrait de Au moment où la couleur s’éteint

Ainsi des figures isolées par François Jacob, esseulées et comme atones, posées dans des espaces nous l’avons dit indécis, fixées dans une gestuelle raide et sans objet. Quelle est l’Ithaque de cet Ulysse sans rivage fiché dans une barque de pacotilles (Odyssée) ? Que fait, dans ce diorama ou ce décor de crèche, cette « doublure » hagarde, quasi dénudée, la tête fichée dans la gueule ouverte d’un pachyderme (Doublure) ? A quoi rêve cette « Victoire » empaquetée, privée de l’usage de sa seule aile valide (Vestige) ? Que chantent ces nœuds mouillés par l’embrun des contours (Refrains) ? La réponse réside probablement dans cette « région que jamais parole n’a foulée ». Elle prend corps aussi dans cette désignation alchimique donnant son titre à la série ici assemblée : Caput Mortuum. « Tête morte » n’est pourtant pas le signe d’une pensée macabre, le terme désignant un pigment brun violacé qui est le fruit de la calcination du sulfate de fer, dernière opération possible à partir de l’oxyde de fer. Caput mortuum doit dès lors être entendu comme « résidu dont on ne peut rien extraire », comme un dernier état de la matière avant sa volatilisation dans l’impalpable. Cet impalpable qui s’espère et se donne dans l’exercice de la peinture…

Laurent Courtens, extrait de Sulfate ultime

Le Caput mortuum demeure mystérieux, réfractaire à l’usage. Après avoir beaucoup tourné autour, François Jacob finit par renoncer à intégrer le pigment revêche dans ses nouvelles compositions. Mais cet aveu n’est pas celui d’un échec : qu’il se révèle impraticable, voilà ce qui plaît précisément à l’artiste. Il décide de continuer à tourner autour, mais avec d’autres moyens : il rabat toutes ses teintes, en les cassant par du gris ou par une autre couleur complémentaire, pour les éteindre. En réalité, c’est pour mieux les faire vibrer – de façon plus délicate, plus subtile que dans l’emploi de couleurs vives. C’est un travail de l’infime, du ténu, du presque rien. Et c’est un paradoxe que le peintre chérit et manie de longue date : quand on éteint quelque chose, en peinture, ce quelque chose devient simultanément plus lumineux.

 François de Coninck, extrait de Le voile du réel

NL

De nieuwe solotentoonstelling van François Jacob in de galerie - zijn vierde tot nu toe - is de gelegenheid om een reeks van achttien schilderijen te ontdekken waaraan de kunstenaar het voorbije jaar heeft gewerkt. Tijdens de maanden maart en april zullen sculpturen van brons en hars de schilderijen vervoegen, waardoor de tentoonstelling een volledig overzicht van zijn huidige praktijk zal bieden. Ter gelegenheid verschijnt er een catalogus met teksten van Nancy Casielles, Laurent Courtens en François de Coninck. Volgende fragmenten bieden een inleiding op de tentoonstelling.

Het werk van François Jacob schippert voortdurend tussen waar en onwaar. Hij gebruikt de codes van theater, carnaval of van het circus om de weergave van het simulacrum te ondersteunen, of om het in twijfel te trekken. Het proces en de techniek worden vakkundig beheerst en komen op een uiterst coherente manier tot stand om de intentie van de kunstenaar te versterken. Voordat hij gaat schilderen, zoekt Jacob in archieven naar beelden die hij mixt tot composities die ten dienste staan van zijn bekommernissen. Die composities kaarten elk het thema van de menselijke conditie aan. Zonder pathos of cynisme portretteert hij de mensheid, haar tragedie, haar dramaturgie, haar humor, haar eenzaamheid en haar verlangen naar vrijheid. Zijn werken zijn ware ensceneringen, waarbij kleur een centrale rol speelt. Het gekozen kleurenpalet is essentieel bij het maken van het schilderij en laat in het bijzonder een afstand tot het afgebeelde onderwerp toe. François Jacob probeert de kijker echter niet weg te houden van het werk, hij weigert simpelweg alles meteen prijs te geven. Hij hanteert een werkwijze waarbij hij - door middel van een vorm van vreemdheid - een verlangen wil opwekken om het beeld te decoderen, het te pakken te krijgen opdat het beter kan worden geassimileerd.

Nancy Casielles, fragment uit Wanneer kleur vervaagt

Here, isolated figures by François Jacob, lonely and dullish, posed in undecided spaces, fixed in a stiff gesture, empty. What is the Ithaca of this shoreless Odysseus, stuck in a makeshift boat (Odysée)? What is this haggard, almost naked "stunt double" doing in this diorama, its head stuck in the mouth of a pachyderm (Doublure)? What is this packed "Victory" dreaming of, deprived of the use of its only functioning wing (Vestige)? What are these knots singing, wet with the mist of their outlines (Refrains)? The answer probably lies in this "region that no word has trodden upon." It also takes shape in this alchemical designation giving its title to the series: Caput Mortuum. "Dead head" is not, however, a sign of macabre thought, it is the term for a purplish-brown pigment that is the result of the calcination of iron sulphate, the last possible operation from an iron oxide. Caput mortuum must therefore be understood as "a residue from which nothing can be extracted", like a last state of matter before its volatilization in the impalpable. This impalpable who gives hope, and lends itself in the practice of painting ...

Laurent Courtens, fragment uit Sulfate ultime

This meticulous search for chromatic balance is put to the service of the painted image: it is from the process of his experiences with color that new paintings are born. Except, in the case of Caput mortum, the experience is not very convincing. It does not succeed, and the color remains mysterious, resistant to usage. After having considered his options, François Jacob gave up trying to integrate the surly pigment in his new compositions. But this admission is not that of failure. What precisely interests the artist is its impracticality. He thus decides to keep at it, but through other means: he subdues all his tones, breaking them with gray or complementary colors, diminishing them. In fact, it's to make them vibrate – in a more delicate, subtle way than in the use of bright colors. It is a work of the minute, the tenuous, the almost nothing. And it is a paradox that painters have long cherished and handled. When something is extinguished, in painting, this something simultaneously becomes brighter. Our gaze acclimates to this range of extinct values, where the slightest dissonance becomes a surprise and a vibration.

François de Coninck, fragment uit Le voile du réel

BERT DANCKAERT, JOHN VAN OERS. QUIZÁS, QUIZÁS

EXHIBITION # 176
10 December 2020 - 20 February 2021

EN
“Images are often smarter and more consistent than their creators because they are the eroded residues of looking, thinking, doubting and failing. Words about images are often no more than masks or drapery. Or circling descriptions, useful and challenging, but never until the core of the image.”  -Bert Danckaert 

Beauty itself is boring and meaningless. Maybe that's why I often choose the less beautiful side of life as a subject matter, and I pour that ugliness with beauty as a trickery." -John Van Oers 

In 2019 photographer Bert Danckaert (1965, Antwerp) and sculptor John Van Oers (1967, Neerpelt) were in Havana to create new work. Through completely different mediums, but with a similar approach, both artists deal with a reality that inspires them. 

In the 1940s, Cuban musician Osvaldo Farrés wrote the hit song "Quizás, quizás, quizás". The song was played endlessly, translated into various versions and used in numerous films. Its lyrics describe an amorous indecision that leads to a paralyzing doubt. At the time, Cuba was an amusement park for wealthy Americans who came to gamble, drink and enjoy the everlasting good weather, worry-free. Dictator Batista had yet to be expelled before Fidel Castro and his guerrillas would establish a new, socialist society. 

The ideals of the 1959 revolution are today under severe pressure due to the embargo and the great poverty in Cuba. While the mambo and rumba continue to uninterruptedly play in every café, the Cuban government stubbornly clings to its communist beliefs. An exotic cheerfulness lays in stark contrast to an overwhelming reality. Will the love of Fidel's achievements last, or will the lure of free market and globalization overcome it? Who knows, who knows, who knows ... 
In 2019, John Van Oers and Bert Danckaert were in Havana to create new work. Through completely different mediums, but with a similar approach, both artists deal with a reality that inspires them. They transform insignificant, everyday elements into seductive, aesthetic objects; with Van Oers it is mostly through small-scale sculptures, with Danckaert it is through color photography. Each time, visual potential lies at the basis of their works, where chance, serendipity and self-reliance play a major role. Van Oers turns a handcart that has been rebuilt several times into a subtle echo of the original object through immobilizing and reducing; Danckaert captures traces on walls into unintended, found paintings that are both painterly and documentary. 

The works of Danckaert and Van Oers are socially oriented without articulating a concrete narrative or political position. Both artists work with everyday reality driven by a doubting, questioning attitude. What do the half-decayed stadiums, 1950s architecture and cryptic traces of complex Cuban society tell? How do the theatrical scenes of passers-by compare with the cinemas that once caused dispersion in the apparently carefree, pre-revolution Cuba? 

The exhibition Quizás, Quizás is not about Cuba but about beauty as a consolation for the uncontrollable relentlessness of time that is wearing us all away. It is about the poetry of the ordinary as well and the fundamental question of meaning and value. Quizás, quizás ...

FR
« Les images sont souvent plus intelligentes et plus cohérentes que leurs créateurs parce qu'elles sont les résidus érodés de l’acte de regarder, de penser, de douter et d'échouer. Les mots sur les images ne sont souvent que des masques ou des draperies. Ou des descriptions utiles et stimulantes, mais jamais capables d’aller jusqu'au coeur de l'image. » -Bert Danckaert 

« La beauté en tant que telle est ennuyeuse et dénuée de sens. C'est peut-être pour cela que je choisis souvent comme sujet le côté le moins beau de l’existence et que je comble de beauté cette laideur, comme une tromperie. » -John Van Oers 

En 2019 le photographe Bert Danckaert (Anvers, 1965) et le sculpteur John Van Oers (Neerpelt, 1967) ont effectué une résidence à Cuba. Cette exposition en duo présente les oeuvres inspirées par l’expérience cubaine, chacun des deux artistes l’ayant transposée dans son langage de prédilection. 

Dans les années 1940, le musicien cubain Osvaldo Farrés écrit la chanson "Quizás, quizás, quizás". Jouée sans cesse, celle-ci fut traduite en différentes versions et utilisée dans de nombreux films. Ses paroles décrivent une indécision amoureuse conduisant à un doute paralysant. À cette époque, Cuba était un parc d'attractions pour les Américains fortunés qui venaient jouer, boire et profiter du beau temps éternel, dans l’insouciance. Le dictateur Batista n'avait pas encore été expulsé, Fidel Castro et ses guérilleros préparaient déjà une nouvelle société socialiste. 

Aujourd’hui, les idéaux de la révolution de 1959 subissent de fortes pressions en raison de l'embargo et de la grande pauvreté à Cuba. Alors qu’on continue de jouer le mambo et la rumba dans tous les cafés, le gouvernement cubain s'accroche obstinément à ses croyances communistes. Une gaieté exotique contraste fortement avec une réalité sordide. L'amour des exploits de Fidel durera-t-il, ou l'attrait du marché libre et de la mondialisation prendront-ils le dessus ? Qui sait, qui sait, qui sait ... 

En 2019, John Van Oers et Bert Danckaert étaient à La Havane pour créer de nouvelles oeuvres. A partir de médiums complètement différents, les deux artistes traitent, de manière pourtant similaire, une réalité qui les inspire. Ils transforment des éléments insignifiants en objets séduisants; pour Van Oers ce sont surtout des sculptures, pour Danckaert de la photographie en couleurs. À chaque fois, le potentiel visuel est à la base de leurs oeuvres, où hasard et serendipity jouent un rôle majeur. Chez Van Oers, une charrette qui a été rafistolée plusieurs fois devient par un processus de réduction et d’apaisement l’écho subtil de l'objet original. Chez Danckaert, les traces sur les murs deviennent des oeuvres d’art involontaires, à la fois picturales et documentaires. 

Les oeuvres de Danckaert et de Van Oers sont orientées socialement, sans toutefois exprimer un récit concret ou une position politique. Les deux artistes travaillent avec la réalité quotidienne, via une attitude de doute et de questionnement. Que disent les stades à moitié délabrés, l'architecture des années 50 et les traces cryptiques de la complexe société cubaine ? Comment les scènes de vie des passants dialoguent-elles avec ces façades de cinémas du Cuba sans-souci d’avant la révolution ? 

L'exposition Quizás, Quizás ne parle pas de Cuba, mais de la beauté comme consolation face à l'oeuvre inexorable du temps. Elle traite également de la poésie de l'ordinaire et de la question fondamentale du sens et de la valeur. Quizás, quizás ... 

NL
Beelden zijn vaak slimmer en consequenter dan hun makers omdat ze de geërodeerde residuen zijn van kijken, denken, twijfelen en mislukken. Woorden over beelden zijn vaak niet meer dan maskers of drapages. Of cirkelende beschrijvingen, weliswaar nuttig en uitdagend, maar nooit tot de kern van het beeld.” -Bert Danckaert 

Schoonheid op zich is saai en nietszeggend. Misschien kies ik daarom vaak de minder mooie kant van het bestaan als onderwerp en overgiet ik die lelijkheid met schoonheid als misleiding.” -John Van Oers 

In 2019 waren fotograaf Bert Danckaert (1965, Antwerp) en beeldhouwer John Van Oers (1967, Neerpelt) in Havana om er nieuw werk te maken. Beide kunstenaars gaan vanuit een heel ander medium op een gelijklopende manier om met de realiteit die hun inspireert. 

In de jaren 40 van de vorige eeuw schreef de Cubaanse muzikant Osvaldo Farrés de wereldhit ‘Quizás, quizás, quizás’. Het nummer werd eindeloos gecoverd, in diverse versies vertaald en in verschillende films gebruikt. Het liedje beschrijft een amoureuze besluiteloosheid die tot verlammende twijfel leidt. Cuba was in de jaren 40 pretpark voor rijke Amerikanen die er kwamen gokken, drinken en er zorgeloos van het immer goede weer genieten. Dictator Batista moest nog verdreven worden vooraleer Fidel Castro en zijn guerrillero’s er een nieuwe, socialistische samenleving zou installeren. 

De idealen van de revolutie van 1959 staan vandaag zwaar onder druk door het embargo en de grote armoede in Cuba. Terwijl in elk café de mambo en de rumba onverstoord verder klinken, houdt de Cubaanse overheid halsstarrig vast aan haar communistische overtuiging. Een exotische vrolijkheid staat in schril contrast met een verpletterende realiteit. Zal de liefde voor de verwezenlijkingen van Fidel standhouden of zal de verleiding van de vrije markt en de globalisering het halen? Wie weet, wie weet, wie weet… 

In 2019 waren John Van Oers en Bert Danckaert in Havana om er nieuw werk te maken. Beide kunstenaars gaan vanuit een heel ander medium op een gelijklopende manier om met de realiteit die hun inspireert. Alledaagse, weinig betekenende elementen die ze waarnemen, transformeren ze tot verleidelijke, esthetische objecten; bij Van Oers veelal kleine sculpturen, bij Danckaert zijn het kleurenfoto’s. Telkens ligt het beeldend potentieel aan de basis van hun werken waarbij toeval, serendipiteit en zelfredzaamheid een grote rol spelen. Bij Van Oers wordt een meermaals verbouwde stootkar via stillering en reductie een subtiele echo naar het originele object, bij Danckaert worden sporen op muren onbedoelde, gevonden schilderijen die tegelijk picturaal én documentair zijn. 

De werken van Danckaert en Van Oers zijn sociaal georiënteerd zonder dat er een concreet narratief of politieke stellingname wordt gearticuleerd. Beiden gaan aan de slag met de alledaagse realiteit gestuurd door een twijfelende, afvragende houding. Wat vertellen de half vergane stadions, architectuur uit de jaren 50 en cryptische sporen van de complexe Cubaanse samenleving? Hoe verhouden de theatrale tafereeltjes van toevallige passanten zich tegenover de cinema’s die ooit voor verstrooiing zorgden in het schijnbaar zorgeloze Cuba van voor de revolutie? 

De tentoonstelling Quizás, quizás gaat niet over Cuba maar over schoonheid als troost voor de oncontroleerbare onverbiddelijkheid van de tijd die ons allen verslijt. Over de poëzie van het gewone ook en de fundamentele vraag naar betekenis en wat van waarde is. Quizás, quizás… 

LORE STESSEL. SLOW FUSION

EXHIBITION # 175
30 August 2020 - 31 October 2020

EN
 « Her work has been dominated by the photographic medium, although her background in painting is never far away. »
Marie-Pascale Gildemyn, In Motion*

In her solo exhibition Slow Fusion - Lore Stessel’s 4th show at Rossicontemporary - the Belgian artist presents 15 largescale works in her signature discipline of gelatin-silver emulsions applied on canvas. From gelatin-silver negatives, Lore Stessel transcribes analog photographs through various processes and phases, for the black-and-white images to finally print onto the canvas, laying flat and yet both roughened and refined by the artist’s hand. Her process peers through the work, appearing here and there as subtle or vigorous strokes, as bursting arrays of dust particles, incidental or very deliberate cropping and composing of the canvas. But more than material evidence, it is Lore Stessel’s movement that transpires. Beyond her laborious technique, the artist’s performance in the course of her work is a dance in itself. From the camera to the dark room, Lore Stessel has molded a methodology engrained in the history of photography into her very own requirements.

In the four rooms of the gallery, Slow Fusion combines the poise of shifting forms in intertwining parts: the dancing body, the body immersed in water, and the melting body of glaciers. Lore Stessel photographed glaciers in Patagonia, astonished by their quiet penetrating force reminiscent of the vigor of dancers. With icy layers gradually pressing against each other, glaciers join, tumble, lift and dissolve – one is the witness of an impenetrable spectacle. Melting into each other, like bodies uniting and becoming one. These physical forms defy or indulge gravity in wonderful freedom. In a sequence, Lore Stessel displays a slow narration of these phases, a fusion of the elements.

The artist closely collaborates with dancers (including with those of the P.A.R.T.S school, Brussels) capturing their rhythm and movements, translating the grace of their bodies as imagery, seizing a second or split-second of these shifting scenes. While Lore Stessel invites dancers to perform in a setting of their choosing, she is more than a mere spectator, the artist partakes in an intimate exchange. The ability to materialize this artform anchored in time and to appropriate it into her own is a pillar of Lore Stessel’s work. Literally transcribing her inspirations onto manipulated imagery allows the artist to join the performance, to own and to comprehend these memories.

Onto the canvas, it is a different stage. Devoid of context, the sculptural bodies morph into each other; in the height of a movement, a touch or a lift, their tension transforms. Lore Stessel’s imagery bears delicacy notwithstanding the hard grayscale grit. A silver light hits these bodies contouring and highlighting them. With a game of shades, Lore Stessel’s water is a penetrating black, while her glaciers are icy hues. At times, the artist also enables room for the subject’s steps to gradually fall into vast white negative spaces. It is the physicality of the subject paired with that of the medium which truly stands out. Either plunged into the depths of water, in the midst of a turn, opposite a wall of ice or looking down onto the sea, we are faced with an immense physical mobile plane. Limbs, waves or peaks – the sensibility of Lore Stessel’s work pulls from gesture, dynamic and the physical presence slowly fusing onto the canvas.

The exhibition is also an opportunity to discover a series of editions on paper, as well as Lore Stessel’s new publication, the artist's third monography, designed by herself and with the collaboration of the graphic designer Geoffrey Brusatto. Produced with the support, among others, of the Vlaamse Gemeenschap, the book contains a selection of 60 singular images by Lore Stessel, as well as critical texts, in English, Dutch and French, by Nico Anklam and Marie-Pascale Gildemyn. A superb introduction to her work.

The artist would like to thank the models and dancers Jeanne Colin, Killian Madeleine, Gorka Gurrutxaga Arruti and Rubén Martínez Orio.

*Lore Stessel, The Body Will Thrive, 2020, 96 p., 60 ill. Texts "In Motion" by Marie-Pascale Gildemyn and "Up above the mountain, down by the sea. Painterly encounters of a photographic kind" by Niko Anklam. Graphic conception by Geoffrey Brusatto. With the support of the Vlaamse Gemeenschap, Rossicontemporary Brussels, Cas-Co Leuven, STUK Leuven, Tipi Bookshop Brussels.

FR
« Une œuvre dominée par l’emploi de la photographie, même si l’expérience de la peinture n’en est jamais fort éloignée. »
Marie-Pascale Gildemyn, En mouvement* 

Pour Slow Fusion, sa quatrième exposition individuelle chez Rossicontemporary, l’artiste belge Lore Stessel présente une vingtaine de tirages photographiques sur toile de grand format, réalisés selon la technique de l’émulsion aux sels d’argent, caractéristique de son langage plastique. A partir du négatif et à travers différentes phases, c’est un minutieux processus de création que l’artiste met en place, jonglant, avec gestes vigoureux, entre interventions délibérées et heureux accidents. 

Prises l’année dernière, à des endroits différents et à des moments distincts, les trois ensembles d’images de l’exposition ont convergé naturellement dans l’idée d’une slow fusion, une lente fusion des corps. Dans les quatre salles de la galerie, chaque groupe d’œuvres fait ainsi écho aux autres et s’enrichit de nouveaux degrés de lecture.

Il y est question du corps dansant. Depuis des années l’artiste collabore étroitement avec des danseurs contemporains (notamment de l’école P.A.R.T.S de Bruxelles). Lore Stessel invite le danseur à danser librement devant sa caméra, dans un lieu que le danseur choisit, à un endroit que l’artiste découvre donc à travers lui. Lore Stessel capture rythme et grâce des corps et des gestes. L’œuvre rend l’émotion d’un moment/mouvement en « confiance réciproque »* avec son sujet.

Ou alors c’est le corps d’un jeune homme glissant dans les profondeurs de l’Océan Atlantique, au large de la côte basque.  La mer est d’un noir pénétrant et le corps qui avance se confond paisiblement avec l’élément liquide. En lien intime avec la nature, l’homme fait ici l’expérience d’une « liberté physique, dans et avec l’eau, en partie délivré de sa pesanteur »*. 

Puis il y a le corps des glaciers qui fondent. D’un bateau longeant la côte, Lore Stessel photographie le spectacle terrible et stupéfiant de la fonte des glaces en Patagonie. La puissance de ces masses en mouvement n’est pas sans lui rappeler l’énergie des danseurs. Comme eux, les glaciers s’unissent, dégringolent ou se soulèvent, se pressent les uns contre les autres, et s’effondrent. « Autant la danse des gens que celle des glaciers me rappelle la « finitude des choses », dit l’artiste.

A quoi Marie-Pascale Gildemyn ajoute : « L’entièreté du processus créatif (de Lore Stessel) se déroule au sein de l’arc de tension du temps, mais avec la conscience omniprésente de l’évanescence et donc aussi de la valeur de celui-ci. »*

L’exposition est également l’occasion de découvrir une série d’éditions sur papier, ainsi que la toute nouvelle publication de Lore Stessel, troisième monographie de l’artiste, entièrement conçue par elle-même et mise en page avec la collaboration du graphiste Geoffrey Brusatto. Réalisé avec le soutien, entre autres, de la Vlaamse Gemeenschap, l’ouvrage contient une suite de 60 images marquantes de l’artiste ainsi que les textes critiques, en néerlandais, en anglais et en français, de Nico Anklam et de Marie-Pascale Gildemyn. Une superbe introduction à son travail.

L’artiste souhaite remercier les modèles et danseurs Jeanne Colin, Killian Madeleine, Gorka Gurrutxaga Arruti et Rubén Martínez Orio.

*Lore Stessel, The Body Will Thrive, 2020, 96 p., 60 ill. Textes "En mouvement" de Marie-Pascale Gildemyn et "Up above the mountain, down by the sea. Painterly encounters of a photographic kind" de Niko Anklam. Conception graphique de Geoffrey Brusatto. Avec le soutien de la Vlaamse Gemeenschap, Rossicontemporary Bruxelles, Cas-Co Leuven, STUK Leuven, Tipi Bookshop Bruxelles.

NL

« Stessels oeuvre wordt gedomineerd door het medium fotografie, al blijft haar ervaring met schilderkunst nooit veraf. »
Marie-Pascale Gildemyn, In beweging* 

Voor Slow Fusion, haar vierde solotentoonstelling bij Rossicontemporary, presenteert de Belgische kunstenares Lore Stessel een twintigtal fotografische afdrukken op doeken van groot formaat. De afdrukken zijn gerealiseerd volgens de techniek van de zilvergelatinedruk; een nauwgezet fotografisch proces dat kenmerkend is voor Stessels beeldtaal en dat bestaat uit verschillende fases die de kunstenares toelaten om zich met krachtige gebaren te begeven op het spanningsveld tussen opzettelijke interventies en gelukkige toevalstreffers.

De beelden die te zien zijn op de tentoonstelling zijn op zeer verschillende plaatsen en momenten tijdens het afgelopen jaar gecreëerd. Toch komen ze op een natuurlijke wijze samen in de idee van een slow fusion, een langzame samensmelting van lichamen. In de vier zalen van de galerie resoneert elke groep werken met de anderen, waardoor de verschillende beelden elkaar verrijken met nieuwe interpretatielagen.

Het dansende lichaam is alomtegenwoordig op de tentoonstelling. De kunstenares werkt al jaren nauw samen met hedendaagse dansers (waaronder afstuderenden van de P.A.R.T.S school in Brussel). Lore Stessel nodigt de danser uit om vrij te bewegen voor haar lens, op een zelfuitgekozen plaats. De kunstenares ontdekt de plaats via de danser. Ze legt het ritme en de elegantie van lichamen en gebaren vast. In haar werk tracht ze de emotie van een moment of een beweging te vatten, in “wederzijds vertrouwen”.

Ook ontdekken we een jongeman die voor de Baskische kust in de diepten van de Atlantische Oceaan glijdt. De zee is diepzwart, maar het voortbewegende lichaam versmelt vredig met de donkere, vloeibare massa. De man ervaart, in die intieme band met de natuur, een “(fysieke) vrijheid door in en met het water te bewegen, voor een stuk ontdaan van de wetten van de zwaartekracht.”*

Ten slotte zijn er de smeltende gletsjers. Vanaf een boot langs de kust fotografeert Lore Stessel het ontzagwekkende schouwspel van het smeltende ijs in Patagonië. Er valt een parallel te trekken tussen de kracht van die bewegende massa en de kracht van de dansers: ook gletsjers komen samen, tuimelen, stijgen, drukken zich tegen elkaar aan, storten in. “Zowel de dans van de mensen als die van de gletsjers herinneren me aan de ‘eindigheid van de dingen’”, vertelt Lore Stessel.

Marie-Pascale Gildemyn voegt hieraan toe: “Het hele creatieproces [van Lore Stessel] speelt zich af binnen de dwingende spanningsboog van de tijd, mét hierbij steeds het diepmenselijk besef van de vluchtigheid en dus ook de waarde ervan.”*

De tentoonstelling is tevens een uitgelezen kans om een reeks edities op papier te ontdekken, alsook de nieuwe publicatie van Lore Stessel. Het boek werd volledig door de kunstenares ontworpen en samengesteld in samenwerking met grafisch ontwerper Geoffrey Brusatto. Het is haar derde monografie en werd gerealiseerd met de steun van onder meer de Vlaamse Gemeenschap. De publicatie bevat een reeks van 60 opvallende afbeeldingen van de kunstenares, alsook kritische teksten in het Nederlands, Engels en Frans door Nico Anklam en Marie-Pascale Gildemyn. Het boek is dan ook een mooie introductie tot haar werk.

 Lore Stessel wenst de modellen en dansers Jeanne Colin, Killian Madeleine, Gorka Gurrutxaga Arruti en Rubén Martínez Orio te bedanken.

*Lore Stessel, The Body Will Thrive, 2020, 96 p., 60 ill. Teksten “In beweging" door Marie-Pascale Gildemyn en "Up above the mountain, down by the sea. Painterly encounters of a photographic kind" door Niko Anklam. Grafisch ontwerp door Geoffrey Brusatto. Met de steun van de Vlaamse Gemeenschap, Rossicontemporary Brussel, Cas-Co Leuven, STUK Leuven, Tipi Bookshop Brussel.

LIESBETH VAN HEUVERSWIJN.
FOR THE MARVELOUS ORGANIZATION OF LIVING THINGS

EXHIBITION # 174
4 June 2020 - 29 August 2020

NL
Tekenen is een spelvorm waarbij elke toevalligheid interessant kan zijn.  For the Marvelous Organization of Living Things is de eerste solotentoonstelling van Liesbeth Van Heuverswijn. De Gentse kunstenaar toont bij Rossicontemporary een selectie tekeningen, gaande van kleine intieme werken tot grotere tekeningen die verlijmd zijn op aluminium platen. De tekeningen bestaan uit eenvoudige materialen, namelijk grafiet op papier. De composities ontstaan door vele lagen grafiet over elkaar te leggen. Daarbij gumt de kunstenaar delen weg en bouwt ze de tekening opnieuw op. Deze techniek resulteert vaak in complexe oppervlakken. Door deze manier van tekenen krijg je een soort dieptewerking in de voor- en achtergrond waarbij ook diverse texturen ontstaan.

De metaalachtige weergave staat in een opmerkelijk contrast met de veelal organische vormen die Liesbeth Van Heuverswijn verkiest. Door het aanbrengen van een dicht patroon van symmetrische lijnen lijken deze vormen in het papier gedrukt te zijn. De tentoonstelling is, zoals de titel al aangeeft, een eerbetoon aan de prachtige organisatie van de natuur in de brede zin van het woord. Het startpunt voor vele tekeningen komt uit een flora-encyclopedie, waarbij Liesbeth Van Heuverswijn zich inspireert op de ongelofelijke categorisatie van de natuur en gefascineerd is door de wetenschappelijke beeldtaal. Planten worden geregistreerd en gepresenteerd als structuren en worden vaak als patronen gebruikt om een tekening op te bouwen. Voor Liesbeth Van Heuverwijn gaat het bij tekenen ook over het organiseren van ‘de dingen’ op papier om te komen tot een compositie. Zo maakt ze bijvoorbeeld gebruik van rasters en arceringen om de tekening te structuren. Hierdoor ontstaan tekeningen die spelen met formele en organische vormen.

Het werk doet denken aan afdrukken of etsplaten waarin industriële kenmerken zichtbaar zijn. Tegelijkertijd dragen de beelden elegante en manuele aspecten in zich. Het is misschien in deze dualiteit dat het werk van Liesbeth Van Heuverswijn tot leven komt. Elke potloodlijn lijkt op een bedachtzame manier neergezet. De tekeningen van Liesbeth Van Heuverswijn zijn nauwkeurig - en toch is de hand van de kunstenaar licht vanwege de aandacht voor toevalligheden. For the Marvelous Organization of Living Things is op zichzelf een systeem waarbinnen formaties, figuraties en roosters zich met verwondering, nuance en behendigheid manifesteren.

FR
Le dessin est une sorte de jeu où chaque petit accident peut être intéressant.  For the Marvelous Organization of Living Things est la toute première exposition individuelle de Liesbeth Van Heuverswijn. Chez Rossicontemporary, l'artiste gantoise montre 15 dessins de tailles différentes - de tout petits formats intimes sous verre et des oeuvres de taille moyenne montées sur bois ou sur aluminium, tous sont au crayon sur papier.

Ces compositions sont construites par strates - Liesbeth Van Heuverswijn superpose de nombreuses couches de graphite, puis les efface et reconstruit par-dessus. Ce travail rend les surfaces denses et riches, à la fois polies et structurées. L'effacement permet un mouvement, un rythme, un va-et-vient savourés par l’artiste, et il fait aussi surgir de nouvelles textures et de motifs inattendus. Le crayon gris, profond et intemporel, à la longue tradition, conserve ainsi ses secrets dans les couches des dessins.

Liesbeth Van Heuverswijn aime la simplicité du médium dessin. Pour elle, le dessin est aussi, avant tout, une forme d’organisation des choses sur le papier : recueils de formes, de lignes, de contours. Mais aussi, tel qu'exprimé dans le titre, l'exposition est un hommage à l'organisation systématique de la nature par les sciences naturelles. En effet, le point de départ de l’artiste est souvent les pages d’une encyclopédie botanique dont elle étudie les catégorisations et le langage visuel standardisé. Dans ses dessins, les plantes deviennent alors comme des structures schématiques, on dirait des pochoirs. Les formes organiques sont aplaties, presque pressées sur le papier. Elles évoquent l’effet de la gravure, voire le rendu du dessin industriel et cependant elles conservent toute l’élégance du trait à la main. Chaque ligne semble avoir été tirée dans un calme parfait.

C’est peut-être dans cette relation que le travail de Liesbeth Van Heuverswijn prend vie. Les dessins de Liesbeth Van Heuverswijn sont rigoureux - et pourtant la main de l'artiste y est légère, la composition généreuse. Car ici, la « merveilleuse organisation des êtres vivants » devient un système où les formes, la stylisation et les grillages se manifestent avec émerveillement, nuance et adresse.

EN
Drawing is a kind of game where every little accident can be interesting.  For the Marvelous Organization of Living Things is Liesbeth Van Heuverswijn’s very first solo exhibition. At Rossicontemporary, the Ghent artist shows 14 drawings of various sizes – from intimate square formats, to medium-sized and large vertical drawings mounted on aluminum, all are of graphite pencil on paper. These compositions are built layers upon layers - Liesbeth Van Heuverswijn superimposes rich graphite coats, erasing sometimes up to the whole composition, and building over again. This technique results in dense and complex surfaces, both polished and sturdy from the graphite. Erasing allows for a movement, a rhythm, relished in itself by Liesbeth Van Heuverswijn, but it also gives way to new textures and new patterns, showcasing the artists’ back-and-forth motion as stratums or as eroded.

The metallic rendering of the graphite is remarkable against the curves of Liesbeth Van Heuverswijn’s forms. Although ‘charged’ with dense patterns of symmetrical lines, the organic forms are flattened, almost pressed onto the paper. The exhibition is a tribute, as expressed in its title, to the systematic organization of natural sciences. Liesbeth Van Heuverswijn’s starting point often stems from a flora encyclopedia, inspired by its categorization and standardized visual language. Plants are registered and presented as structures – schematic and pattern-like, these natural species are like stencils. For Liesbeth Van Heuverswijn, drawing is also about the organization of things (collections of forms, repetitions, outlines) on paper. And thus, her drawings bare a certain omnipresent grid, geometrically structured. Alike stamps or even architectural renderings, Liesbeth Van Heuverswijn’s drawings emerge in the duality between their formal and living qualities.

The tradition of the gray pencil, deep and timeless, retains its secrets within the drawings’ layers. At the same time, Liesbeth Van Heuverswijn likes the simplicity of the medium. Evoking overcast prints, almost etching-like, the work has inklings of industrial properties while retaining elegant hand-drawn characteristics. It is perhaps in this relationship that Liesbeth Van Heuverswijn’s work comes to life. Like strings or like incisions, each line seems to have been drafted in perfect composure. Liesbeth Van Heuverswijn’s drawings are strict – and yet the artist’s hand is light, compositions are generous with their leftover pencil lines, and their attention to coincidences. For the Marvelous Organization of Living Things is in itself a system where formations, figuration and grids manifest with wonder, nuance and adroitness.


CHARLOTTE FLAMAND. SOLEIL VAGUE

EXHIBITION # 173
4 June 2020 - 29 August 2020

FR
Les images surgissent dans l'espace de ma mémoire comme un tigre féroce qui dévore mon œil et mon esprit. C'est alors que dévorée et aveugle, à la fois tournée en ma nuit et tournée face au monde, je peins. 

Je rêve de rentrer par effraction dans un lieu occupé par les images.

J'ai passé mon temps à malmener les images.

J’aime l’idée d’une phrase mal dite.

Pour sa deuxième exposition individuelle à la galerie, l’artiste française Charlotte Flamand, qui vit et travaille à Bruxelles, expose une sélection de peintures à l’huile sur des plaques d’acier de différentes tailles, qui semblent signifier une multitude d’instances individuelles.

Charlotte Flamand travaille l'imagerie de manière aisée mais aussi critique et saisissante - elle recueille des images et transpose délicatement des visions, comme des fantasmes, à la surface de ses peintures. Ses figures, parfois tirées de détails insignifiants mais énigmatiques, parlent de sentiments, de sensations. Des images qui se nourrissent de multiples références - de la littérature ou de la philosophie aux éléments autobiographiques - comme autant d’étincelles qui se transvasent du monde extérieur dans la conscience de l’artiste, pour ensuite nourrir son travail. C'est un processus - de la référence au sentiment en passant par l'image - qui peut être pensé comme une chaîne de montage. Elle aime l'idée d'une phrase mal formulée, peut-être à cause de son assemblage complexe, ou parce qu'elle se matérialise comme brisée, énigmatique, privée de son sens originel…

Un élément clé du travail de Charlotte Flamand est sa relation à la vision, au regard. Autant dans l'acte physique de voir que dans le jeu de la perception. Elle s'intéresse à la fragmentation de l'image à travers la vision, au voyage infini qui se produit entre la représentation et le subconscient et réciproquement. Une image fait allusion, elle est mystérieuse, elle a une infinité de facettes et pourtant elle est plate, intemporelle, quelque peu trompeuse mais aussi tenacement ancrée. George Bataille - une référence (importante) de son travail – écrivait : « Je crois que la vérité n'a qu'un visage : celui d'une contradiction violente» Ainsi, la peinture devient le lieu de toutes les possibilités, où la relation entre chaque élément de la figuration est fondamentale, où l'image fait place à une sorte de récit ouvert. Mais pour finir, le regard du spectateur pourra altérer, briser ou reconstruire cette narration.

De vastes paysages, des chambres vides et des personnages isolés habitent ces « aciers peints ». Personnages doux et pourtant énergiques, comme peut l’être une étreinte, ou les larmes silencieuses d’un enfant. Les images de sa peinture sont vides mais pas désolées, elles sont même parfois perçantes. Pâle, son « soleil vague » est un soleil dont l’éclat est terni par la mélancolie. Il est un peu comme un terrain vague, abandonné et dormant. Il est avant tout une sorte de cadavre exquis qui dévoile sa poésie.

EN
Images soar in the space of my memory like a ferocious tiger devouring my eye and my mind. Then, consumed and blind, simultaneously twisted towards the night and twisted towards the world, I paint.

I spent my time brutalizing images.

I dream of breaking-in inside a space occupied by images.

I like the idea of a sentence badly uttered.

For Charlotte Flamand’s second solo show at the gallery, the French artist living and working in Brussels bares a selection of oil paintings on steel plates, each of different sizes as if composed of a multitude of individual instances. Charlotte Flamand works with imagery in a fluid but also critical and poignant way – she collects images and transposes these visions, like phantoms, delicately onto the surfaces of her paintings. These figures are akin to sentiments, sensations, sometimes pulled from slight yet enigmatic details. Her imagery often derives from references: from literature to philosophy to autobiographical elements, these sparks translate from the outside world to Flamand’s consciousness and onto her work. It is a process, which can be thought of as an assembly line – from reference, to sentiment, to imagery. As cited above, Charlotte Flamand likes the idea of a poorly phrased sentence, perhaps because of its complex assemblage, or because it materialises as broken, enigmatic, bereft from its original meaning…

A key element of Charlotte Flamand’s work is her relation to vision, in French: le regard (one’s outlook). As much in the physical act of seeing, as in the game of perception. Charlotte Flamand is interested in the fragmentation from image to vision, the infinite journey which occurs between a representation and one’s subconscious – and vice-versa. An image is alluding and mysterious, has an infinity of facets and yet is flat, it is timeless, somewhat deceitful but also anchored. As quoted by George Bataille, a prominent reference to Charlotte Flamand’s work: “I believe that truth has only one face: that of a violent contradiction.” And thus, painting becomes a space of utter possibilities, where the relationship between each element of figuration is fundamental, where a sort of open narrative gives way to image. Then, the viewer’s gaze can alter, shatter or build up this narration.

Vast landscapes, empty rooms and lone characters inhabit Charlotte Flamand’s spaces, soft and yet forceful, like the union of an embrace, or a child quietly shedding a tear. Her painting’s imagery is scarce, empty but not desolate, sometimes even puncturing. Pallid, Soleil Vague speaks of a wasteland, abandoned or dormant. The exhibition’s title uncovers, first and foremost, the beautiful poetry of Charlotte Flamand like an exquisite corpse. Soleil Vague is a tarnishing sun, discoloring it shine, like melancholia, writes Charlotte Flamand.

BERT HUYGHE. 0123456789

EXHIBITION # 172
4 June 2020 - 29 August 2020

FR
Ce ne sont pas des « peintures de numéros » mais des monochromes numérotés.

Pour la troisième exposition personnelle de Bert Huyghe à Rossicontemporary, l'artiste présente 0123456789, une série quasi-éponyme de 22 peintures à l'huile. Chaque toile comporte un grand chiffre dans une police classique, qui occupe toute la surface de la toile jusqu’aux bords : chaque toile est donc dimensionnée en fonction du format du numéro. En ce sens, "1" se trouve dans un cadre long et étroit, tandis que les chiffres plus gros tels que "4" ou "2" nécessitent plus de surface. Ces choix techniques sont essentiels. En fait, les exigences formelles soutiennent le travail de Bert Huyghe : comme le choix délibéré du blanc pour les chiffres ou du noir pour leurs ombres, ou des couleurs de fond éclatantes et denses. Trois dimensions, comme une trilogie (premier plan, ombre et arrière-plan), sur lequel se fonde la série. Bien que restreintes et définies, ces contraintes sont source de liberté pour Bert Huyghe.

La série des huiles a été inspirée par des notions littérales de numérotation, par exemple l'inventaire des œuvres d'art et la numérotation des éditions. Bert Huyghe commence souvent une série à partir d'une thématique, d'un événement ou d'un dialogue transformé en pensée, plié en plaisanterie, mais ensuite reconsidéré et interrogé avec acuité. L'artiste travaille en série pour explorer ces questions dans leur ensemble, mais aussi pour que chaque peinture garde néanmoins son autonomie. En 0123456789, Bert Huyghe reconsidère les concepts d'addition, d'énumération, de mathématique et de langage, mais aussi de forme des chiffres.

La série de Bert Huyghe parle du frottement entre représentation et réalité. Les éléments formels des nombres sont d'abord des formes, des lignes, des perpendiculaires, des angles et des courbes. Cette poussée vers la forme est également soulignée dans la matérialité et la surface des peintures à l’huile : l'artiste a utilisé ses doigts pour poser des touches de peinture épaisses, pour connecter et ressentir la vivacité du matériau, mais aussi pour contrecarrer la rigidité de la symbolique mathématique. Cette dualité est souvent à l'origine du travail de Bert Huyghe, elle fait partie de sa réflexion mais aussi de l’élaboration et de l’aspect final de ses tableaux. En ce sens, ses œuvres sont des peintures sur la peinture.

EN
These are not 'number-paintings' but monochromes that are numbered.

For Bert Huyghe’s third solo exhibition at Rossicontemporary, the artist presents 0123456789, a quasi-eponymous series of 22 oil paintings. Each canvas features a large classical single number contiguous to its border; each canvas is sized in accordance to the number’s format. In that sense, “1” sits in a narrow long frame, whereas bulky numbers such as “4” or “2” engage more volume. These technical choices are critical. In fact, formal instances sustain Bert Huyghe’s work: like the deliberate white numbers with their black shadow, or the dense distinctive background colors. These three dimensions, or trilogy (foreground, shadow and background), are fundamental. Although minimal and defined, the series’ limitations are what give freedom to Bert Huyghe.

The oil series was instigated from literal notions of numbering, for instance the inventory of artworks and the numbering of editions. Bert Huyghe often begins a series from a light thematic, an occurrence or a dialogue turned into a thought, bent into a joke, but then acutely reconsidered and interrogated. Although his paintings are initially direct, in fact persistent and sensitive reflections emerge in Bert Huyghe’s work. The artist works in series to explore these questions as a whole, but for each painting to stand distinctively nonetheless. In 0123456789, Bert Huyghe reconsiders the concept of addition, of enumeration, of mathematics and language, but also of the form of numbers: their symbol-like, and yet technical paradigm.

Bert Huyghe’s series speaks of the friction between representation and reality. The formal elements of the numbers are first and foremost shapes, lines, perpendiculars, angles and curves. This push towards form is also emphasized in the materiality and the surface of the oil paintings: the artist used his fingers to lay thick paint dabs, to connect and to feel the material’s aliveness, but also to counteract the mathematics, corporate and rigidness of the balance. This duality is often at the root of Bert Huyghe’s work, it is part of his thought-process but also of the making and presence of his paintings. In that sense, his works are paintings about paint.

Symbols as icons that can be repeated, numbers are like codes, akin to last names which unite members within a family, but also an important playing field for form or color. Abstract figures and universal languages merge to become generous, attractive and upbeat works where voluptuous strokes compete with the conceptual environment. There is play even in the paintings’ background, with references to computer programs where: “one click and it’s orange” – the artist replaces the paint bucket tool with his fingers. In 0123456789, Bert Huyghe has successfully connected a scientific language to art where repeated numbers become toys, of bright colors with strict aesthetic codes.

NL 
Dit zijn geen ‘nummerschilderijen’ maar monochromen die genummerd zijn.

Voor zijn derde solo tentoonstelling bij Rossicontemporary, presenteert Bert Huyghe 0123456789, een quasi-eponymische reeks van 22 olieverfschilderijen. Elk doek beeldt een groot, klassiek, aflopend nummer af, waarbij de afmetingen van het werk volgen uit het formaat van het nummer. “1” is bijvoorbeeld lang en smal, terwijl meer omvangrijke nummers zoals “4” en “2” om meer volume vragen. Dit soort technische overwegingen is cruciaal. In feite wordt het werk geschraagd door formele elementen: de weloverwogen witte nummers met hun zwarte schaduw en de felgekleurde, pasteuze achtergronden. Deze drie dimensies - deze trilogie - (voorgrond, schaduw en achtergrond) zijn fundamenteel. Het zijn de strakke, welomlijnde beperkingen van de reeks die de kunstenaar zijn vrijheid geven.

De reeks alludeert op reële praktijken van nummering, zoals de inventarisatie van kunst en het nummeren van edities. Bert Huyghe start zijn reeksen vaak op vanuit een lichtvoetige thematiek: een gebeurtenis of dialoog die een idee vormgeeft wordt omgebogen tot een grap, maar dan opnieuw acuut heroverwogen en ondervraagd. Hoewel zijn schilderijen initieel een bijzonder directe indruk maken, is het werk van Bert Huyghe ook doordrongen van een aanhoudend gevoelsmatig denkproces. De kunstenaar werkt in reeksen om zo bepaalde vragen als geheel te kunnen onderzoeken, maar tegelijk staat ieder werk op zich. In 0123456789, heroverweegt Bert Huyghe concepten als optelling, enumeratie, wiskunde en taal, maar ook de vorm van de nummers: symboolwaarde en technisch paradigma die simultaan aanwezig zijn.

De serie van Bert Huyghe refereert naar de spanning tussen beeld en werkelijkheid. De formele onderdelen waaruit de nummers zijn samengesteld, zijn op de eerste plaats vormen, lijnen, rechten, hoeken en curven. Deze vormelijkheid wordt ook benadrukt door de materialiteit en het oppervlak van de olieverfschilderijen: de kunstenaar heeft zijn handen gebruikt om dikke klodders verf aan te brengen, om de levendigheid van het materiaal te voelen en er een verbintenis mee aan te gaan, maar ook om een teveel aan wiskundigheid, zakelijkheid en rigiditeit tegen te gaan. Deze dualiteit ligt vaak aan de basis van Bert Huyghes werk. Het maakt deel uit van zijn denk- en maakproces en bepaalt de uitstraling van zijn schilderijen. In die zin zijn zijn werken schilderijen over verf.

Symbolen als iconen die kunnen herhaald worden: nummers zijn als codes, vergelijkbaar met achternamen die de verschillende leden van een familie verenigen, maar ook een belangrijk speelveld voor vorm en kleur. Abstracte figuren en universele taal versmelten tot genereuze, aantrekkelijke en uitbundige werken waarbinnen voluptueuze toetsen concurreren met de conceptuele omgeving. Er is een speelsheid, ook in de achtergronden van de werken, die refereren aan computerprogramma’s waarbij - “één klik en het is oranje” - de kunstenaar de paint bucket tool vervangt door zijn vingers. In 0123456789, is Bert Huyghe erin geslaagd om wetenschappelijke taal en kunst met elkaar te verbinden, zodat herhaalde nummers opgevoerd worden als speelgoed, met felle kleuren en strikte esthetische codes.

TINE GUNS. WHY DO WE FALL, BRUCE?

EXHIBITION # 171
8 March 2020 - 26 April 2020

EN
For her second solo show at Rossicontemporary, Belgian photographer Tine Guns partitions each space of the gallery allowing us to dive into a specific project per room, simultaneously curating the exhibition with the omnipresent and comprehensive theme of overcoming one’s battles. While Tine Guns’ work is methodological, stemming from her rigorous study of the cinematic image, it is also highly narrative and personal. A thorough exercise of the medium with an intimate gaze, Tine Guns’ solo exhibition sets the stage for images to form tales of temporality, transitions and sentiments.

Entrance. In the entrance of the gallery, two prints commence the exhibition: Why Do We Fall Bruce? and So We Can Learn To Get Back Up Again. The timing of one event leading, or resulting, to another is directly related in the succession of the prints – in that sense, the prints are visual time frames. A direct and continuous notion of Tine Guns’ photographic work.

1st room. Rocambolesco, from the Italian word of adventure and audacity, is presented in the first room of the gallery. In a search to constitute fragments of an instance, and using the tools of visual storytelling, Tine Guns’ Rocambolesco is the construction of a moment. While the artist is vacationing on the cliffs of Italy with her fiancé, two young girls dive from the rocks: one fearlessly leads the way, the other follows reservedly, meanwhile bathers onlook, boats in the distance float, and waves crash. The narrative and recollection of the artist is fragmented into various stories, or scenes, angled with numerous protagonists. Inspired by an aspect-to-aspect approach, this montage lends to give a contextual overview of the event. On the walls of the gallery, the patchwork, either scratched as to isolate instances, or photographs as independent frames of the timeline, also depict the allegory of jumping, taking the leap, either intrepidly or prudently, into the unknown.

2nd room. Isola is a project that Tine Guns conducted during a residency on the cursed island of Isola Comacina in Italy. Her video installation speaks to the record of time; like the flares and sparks of celebration, the firework on the island lights up as if to ignite memory. Tine Guns’ continual study on the medium of photography and the moving image also comprises her own reflection and intent as an author. Elevating content over simple estheticism, an appreciation for beauty emerges nonetheless in Tine Gun’s work. The second room’s photographs’ ubiquitous sadness and isolation are lit up with occurrences of light: the beauty of the island is tinted by its seclusion and melancholy.

3rd room cabinet. In the smallest room of the gallery, the intimate space features an equally intimate project. Through Tine Guns’ artist book, Under The Pine Tree of the Moon, and photographs hung on the wall, she tells the story of a Japanese tree: in the circular shape of the moon, the tree had fallen, it was healed with bandages, as is custom in Japanese tradition. As the artist buried the ashes of a loved one on the tree, two white cats came to partake in the ritual while crows flew above. Tine Guns’ work composes this meeting, from the nostalgic tale of the event, to the mechanical sequence of its occurring.

4th room. Storm Before The Silence is a procession, documenting a storm, but more importantly documenting the time-lapse of sequences from crashing waves to a resulting stillness. Like a film maker, the storm is recorded in a chronology. As photography suspends a split second, a fleeting reality is captured. And as our eyesight ticks from one photograph to the next, the slow-motion crash of the wave falls into a deep silent pause that could be interminable were it for the never-ending rhythm of time.

The exhibition at Rossicontemporary also features Tine Guns’ numerous artist books, some pertaining directly to the projects in the spaces, others realized in the past independently. Indeed, the artist who lives and works in Ghent, is undertaking a PhD titled The Photobook as a Visual Page. Tine Guns is a multidimensional artist mixing film, book and print making with photography. She has exhibited at the Cinematec/BOZAR in Brussels, her films have been screened at festivals like Jean Rouch Festival in Paris, and her photography selected for Voies Off in Arles. In 2015 she was selected for .tiff Young Artists Belgium after a nomination by FOMU Antwerp, while her artist’s book The Diver was shortlisted for the MACK First Book Award. She was awarded the 2017 Biennial Prize for Visual Arts by the Province of East-Flanders.

FR
Pour sa deuxième exposition individuelle chez Rossicontemporary, la photographe belge Tine Guns présente des projets distincts dans chacune des salles de la galerie, tout en maintenant un lien entre eux, de manière que sa démarche et sa sensibilité se révèlent au long du parcours. Le travail de Tine Guns. est à la fois très méthodique - venu d'une étude rigoureuse de l'image cinématographique, et très personnel, empreint d'une volonté de narration. L'exposition présente un exercice approfondi autour du medium et un regard intime: les œuvres proposent des images en forme de récits et en expriment l'émotion subtile, surgie de la scansion temporelle des moments de vie.

Accueil. Dans l’accueil de la galerie, les deux œuvres Why Do We Fall Bruce? et So We Can Learn To Get Back Up Again ouvrent l’exposition et introduisent le thème des batailles qu’endure chacun de nous. La succession des impressions est directement liée à l’idée du temps d’un évènement qui mène à un autre, ou en résulte. En ce sens, ces deux œuvres sont aussi des espaces temps visuels - une notion constante du travail photographique de Tine Guns.

Salle 1. Est ici présenté le projet Rocambolesco, du mot Italien désignant l’aventure et l’audace. L’artiste est en vacances en Italie avec son fiancé. Au bord des falaises deux jeunes filles plongent des rochers : l’une se lance avec confiance, l’autre la suit timidement. Pendant ce temps des nageurs observent, des bateaux voguent et les vagues se brisent contre les rochers. Le récit et la mémoire de l’artiste se fragmentent en plusieurs scènes, suivant l’angle de vue des différents protagonistes. Inspiré des techniques cinématographiques, le montage proposé reconstitue le contexte de l’évènement. Aux murs de la galerie, l’artiste isole  des moments sur des photographies grattées, d’autres instants sont présentés par des photos de tailles différentes - comme autant des cadres indépendants de la ligne du temps. Rocambolesco est une allégorie du saut dans le vide, et de l’option intrépide ou au contraire prudente, d’aller vers l’inconnu.

Salle 2. Isola est un projet que Tine Guns a mené pendant sa résidence sur l’Isola Comacina en Italie. Ici, une tristesse et une solitude omniprésentes sont illuminées par des moments de lumière : la beauté de l’île est teintée de son isolement et de sa mélancolie. L’artiste voudrait mettre en avant ses propres réflexions et intentions en tant qu’auteur au-delà du simple esthétisme, ses pensées parfois lourdes vacillent devant la beauté des lieux. La projection vidéo documente, en boucle, les lumières et les étincelles de la fête, le feu d’artifice sur l’ile qui semble enflammer la mémoire.

Salle 3 (Cabinet). Dans la plus petite salle de la galerie, Tine Guns met en scène Under The Pine Tree Of The Moon, son tout dernier projet. L’artiste nous conte l’histoire d’un arbre japonais à l’étonnante forme circulaire. Cet arbre dit « de la lune » se brisa en jour et fut soigné avec des bandages, selon une coutume japonaise. Ici l’artiste est venue enterrer les cendres d’une personne chère. Deux chats blancs se joignent au rituel alors que des corbeaux survolent le lieu. Tine Guns nous raconte cette rencontre dans un livre d’artiste, ainsi que par une photographie.

Salle 4. Storm Before The Silence est une suite d’images relatant une tempête, et, en particulier la séquence des vagues se fracassant contre les rochers, jusqu’au silence qui s’ensuit. Comme un metteur en scène, l’artiste enregistre la tempête de manière diachronique. La photographie suspend chaque seconde, une réalité éphémère est capturée. Notre regard se déplace d’une photographie à l’autre – la vague s’écrasant au ralenti génère une pause profondément silencieuse. Elle pourrait être interminable si ce n’était que le temps ne s’arrête pas.

L’exposition chez Rossicontemporary présente aussi les livres d’artiste de Tine Guns déjà largement connus et appréciés et, pour la plupart, épuisés. Deux d’entre eux – Rocambolesco et Under The Pine Tree Of The Moon sont directement liés aux séries de photos exposées. The Collector, quant à lui, fut réalisé suite à l’exposition de l’artiste dans notre galerie en 2017.

Tine Guns, qui vit et travaille à Gand, est une artiste pluridisciplinaire qui mélange cinéma, livre et édition avec la photographie. Elle mène actuellement des recherches pour son doctorat en arts plastiques au LUCA Gent et KU Leuven, The Photobook as a Visual Page. Ses films ont été projetés à des festivals tels que le Festival Jean Rouch de Paris, et son oeuvre photographique a été sélectionnée par le Festival Voie Off à Arles. En 2015, elle a été parmi les .tiff Young Artist Belgium suite à une nomination venant du FOMU Anvers. Elle a exposé à la Cinematek/BOZAR à Bruxelles. Son livre d’artiste The Diver a été finaliste du MACK First Book Award. Tine Guns a été récompensée en 2017 avec le Prix Biennal pour les Arts Visuels de la Province de Flandre Orientale.

DAVID QUINN. VERSES
FRANK VAN HIEL

EXHIBITION # 169 & 170
12 January 2019 - 22 February 2020

EN
The year at Rossicontemporary opens with two solo painting exhibitions. The Irish painter David Quinn is exhibiting for the second time at Rossicontemporary, while it is Ghent artist Frank Van Hiel’s first show in Brussels. Upon meeting, both artists however opted to showcase their work together throughout all the rooms: a congruent blend of their abstract styles, in conversation while firmly maintaining their singularity. The four rooms of Rossicontemporary unite the thick, collected small formats of David Quinn with the large, sophisticated shapes of Frank Van Hiel. In this absolute abstraction, a relation of scale, pattern and line joins a duo of two characteristic exhibitions.

DAVID QUINN, VERSE

Around 20 paintings by David Quinn hang in his exhibition Verse. They are all of uniform small formats. While some are grouped in lines of three, four or five, others stand on their own, like the different harmonies, or the different syllables, of a lyrical verse. David Quinn’s paint on panel work originates from Fabriano paper, which is then mounted on wood. Nevertheless, abstract patterns and textures seem to have been engraved straight from its panel base. These works are subtle, yet material and surfacing depth and grain – with their natural hues, David Quinn’s paintings are quiet whilst holding a well-founded presence.

With a background in design, David Quinn began with busy colorful work; today the artist has evolved towards a more soothing methodology. His work is no longer boisterous nor ephemeral, but solid and succinct. Although a design training persists in David Quinn’s shapes, his spirituality and aspiration for beauty is resolved in the hazed, blurred, etched, layered composed and eloquent work.

FRANK VAN HIEL

Frank Van Hiel presents an ensemble of paintings on wood or paper, from which the majority has been conceived for the exhibition at Rossicontemporary. The painter’s work features distinctive shapes, clean lines, an elegance in its selective colors and a contrast in its textures. He uses different paints within each composition: some forms are painted in a deep black acrylic, others are filled-in with graphite, while the rest is coated with vinyl or lacquer paint. The diversity gives Frank Van Hiel’s work its depth: when stepping-in close to a painting, one notices the horizontal lines of the brush versus the sooth grain of its backgrounds. These backgrounds, or this void, are often Frank Van Hiel’s starting point, from which a dialogue between form and color comes fill the frame and inhabit the emptiness.

The clean-cut geometric abstraction however bears the mark of Frank Van Hiel’s hand: with pencil marks, gritty backdrops, a bare frame, and visible brushstrokes, the finesse of his paintings is roughened and endowed with a nuanced warmth. In that sense, the ‘industrial’ nature of the work gains its subtle poesy. Frank Van Hiel captures negative-space, faint shadows and the essence of his paints through a refined and predetermined abstraction.


VINCENT EVERARTS. DÉCROCHAGE

EXHIBITION # 168
10 November 2019 - 4 January 2020

EN
The Belgian photographer Vincent Everarts is renowned throughout Belgium and abroad for his images of the artworld, notably for his cataloguing and stills of artworks, shots of galleries and museums, clichés of private collections, auctions, ateliers, and more. In his first exhibition at Rossicontemporary, Everarts is showing, for the first time in Brussels, the personal series Décrochage spanning over ten years in the making.
Aligning his acute interest of art history and the exercise of capturing important paintings and sculptures alike, Everarts has long been sensitive to the contextual setting of these works. His series Décrochage (from the French, to unhook and remove off the wall) is a retreat from photographing inside the frame. It is a literal step away - the series showcases artworks in their original surrounds: a Fontana resting on its easel, in a hallway, a Roy Lichtenstein balanced on a staircase, a painting turning its back or even upside down in the atelier, another exhibited amongst personal household objects, or still hanging in the archive’s room.
Everarts naturally combines his trained work with a personal study, Décrochage is the result of the photographer’s position in the cliché but more importantly a novel position for these known paintings, one in which they are in situ in today’s world, no longer frozen in time, brought down from their pedestal but celebrated in a new light. With a slight ironic but spontaneous and precise gesture, Everarts commemorates the place of representation through photography – keeping in line with the American photojournalists of the 20th century, Everarts mindfully balances documentation and composition with a reporter’s and yet personal approach.
Prominent art sometimes veers into iconic imagery – Décrochage peacefully desacralizes the icon and more than its name or its persona, the painting is personified onto a novel, more approachable stage. Selected by Everarts, the 20+ photos exhibited at Rossicontemporary are the result of a decade’s worth of inquiry, conversation, and composition within the artworld.

FR
Vincent Everarts photographie (notamment) divers artefacts pour illustrer, par des reproductions, des livres et des catalogues de musées, d’expositions, de ventes. Ses clichés font généralement abstraction des contextes au sein desquels les objets lui sont présentés dans les lieux consacrés ou chez les particuliers. Rossicontemporary nous propose en tirages de formats divers quelques prises de vues subjectives dont les épreuves nous révèlent ces environnements auxquels le regard du photographe s’est attaché tandis qu’il en explorait les conditions de recul ou de lumière.
L’exposition présente un ensemble d’images sélectionnées parmi une quantité – ce choix est une seconde création – dont on douterait cependant qu’aient été fortuites, simples hasards de situations comme l’affirme leur auteur, les mises en abîmes culturels, esthétiques, psychologiques, etc… dont l’imagination du spectateur exploitera les ouvertures. Le soin consenti à ces mises en scènes gratuites témoigne du recul que s’offre leur discret créateur – dont le commanditairen’attend jamais que la rigueur d’un travail – relativement au statut de l’œuvre présumée qu’il doit servir fut-elle anonyme, du moins de l’artefact magnifié par ce statut proclamé.
Je veux dire que le spectacle de certains de ces objets montrés parfois aux seuils de réserves sépulcrales ou décrochés de murs dès lors orphelins me semble supérieur à celui de restitutions qui n’ont d’objectif que d’avoir été captées par l’œil d’une machine. « Reproduction trahison » dirait le créateur de l’artefact effectivement actif sur la sensation que nous avons de nous-mêmes. Mon point de vue est certes orienté par cette conviction : n’est œuvre que celle qui opère, marque durablement son spectateur, l’invite à revenir à elle. Ainsi, défait de sa saisie en rue par Everarts, l’hommage à Magritte de Marcel Broodthaers me semble singulièrement inerte.
Et les échanges de similitudes et d’oppositions en détours de blancs de Lucio Fontana et Bram Bogart gagnent à être vus sur fond de portes closes avec fuite dans les marges. Entre amoncellements et épures le photographe décalé s’offre la subjectivité d’un humour belge non sans gravité parfois, en réflexion sur l’art, au fil d’une succession d’associations de sensations et d’idées. On verrait volontiers plus de ces constructions dites involontaires, et même en grand nombre.
Georges Meurant, 2019


P.B. VAN ROSSEM. ESERCIZI SEMPLICI

EXHIBITION # 167
10 November 2019 - 4 January 2020

FR
Esercizi semplici, en souvenir des leçons de guitare classique de Leo Brouwer, compositeur cubain.
Je remplis les interstices de l’art du XXème siècle.
Figure sui generis du panorama belge actuel, Bert Van Rossem a développé un travail pictural abstrait très sensible où l’attention est portée tant sur le support que sur la technique. Il en résulte des objets peints d’une rare intensité visuelle, porteurs d’une ambiance toute particulière. Des univers en miniature où le regard se perd à loisir.
Les supports : objets essentiellement trouvés, que l’artiste garde, collectionne et choisit pour leur potentiel plastique. Chaque objet est plié aux besoins et à l’inspiration du moment.
La technique picturale : l’exécution minutieuse et époustouflante est au service d’un projet où l’obstination et la maîtrise n’excluent pas la capacité d’étonnement. 
L’artiste crée des motifs abstraits, géométriques, tantôt rectilignes, le plus souvent ondulés d’une finesse surprenante. Exceptionnelle sensibilité au rythme et au ton, à la couleur et à la musique.

Bert Van Rossem nous a dit sa passion pour l’esthétique minimaliste, l’Arte Povera et les avant-gardes. Tant de rigueur ne pouvait venir que d’un adepte du modernisme.

NL
Esercizi semplici, ter herinnering aan de klassieke gitaarlessen van Leo Brouwer, Cubaanse componist.
Ik vul de tussenruimtes van de kunst van de twintigste eeuw.
Als een sui generis figuur van het huidig Belgisch panorama, heeft P.B. Van Rossem een zeer gevoelig beeldwerk ontwikkeld waarin aandacht wordt besteed aan zowel medium als techniek. Het resultaat zijn schilderijen met een zeldzame visuele intensiteit die een speciale sfeer dragen. Universums in miniatuur waarin de blik verloren gaat.
De picturale techniek: de nauwgezette en adembenemende uitvoering staat ten dienste van een project waarbij koppigheid en meesterschap het vermogen tot verbijstering niet uitsluiten. Uitzonderlijke gevoeligheid voor ritme, toon en kleur. De kunstenaar creëert abstracte, geometrische, soms rechtlijnige motieven maar meestal golvend, met een verrassende finesse.
De steunen: meestal zijn het gevonden voorwerpen, die de kunstenaar bijhoudt, verzamelt en kiest voor hun plastisch potentieel. Elk object is gebogen naar de behoeften en de inspiratie van het moment.

P.B. Van Rossem vertelde ons over zijn passie voor minimalistische esthetiek, Arte Povera en avant-garde. Zoveel strengheid kon alleen komen van een adept van het modernisme.

ANE VESTER. ON PRIMARIES

EXHIBITION # 166
10 November 2019 - 4 January 2020

EN
On Primaries presents a new series of painted wooden objects with color schemes reflecting investigations of the iconic primaries: red, blue and yellow.

In a setting deliberately similar to the previous exhibition in the gallery (On Red & Blue, 2017), the aim of the artist is to open up for a layered and more nuanced interpretation of an otherwise stereotypical and well-known colour-scheme. Small variations in hue call on different meanings and associations. By presenting different interpretations of the combination red, blue and yellow Ane Vester interacts with our sensitivity and ability to observe nuances.

FR
Avec une grande simplicité de moyens et s’imposant sans effort un minimalisme expressif rigoureux, Ane Vester mène depuis de longues années une enquête picturale dans le champ de la couleur. Par celle-ci, l’artiste met en jeu notre perception de l’espace, notre connaissance des choses, notre mémoire, touchant ainsi à plusieurs niveaux de notre expérience de la réalité.
Pour sa cinquième exposition individuelle chez Rossicontemporary Ane Vester a réalisé une nouvelle série de travaux sur bois, à mi-chemin entre peinture et volume, qui donnent à voir - magistralement - l’espace de la galerie.

The Change of Colour is Likely, première monographie sur l’artiste, est en cours de préparation (à paraître en septembre 2020).Historically, the painted objects are in continuation of the expansion from artwork to space that was begun in the 1960s and 70s, with minimal and installation art. Their manner of being mounted on the wall serves to impart to the objects a special rhythm within the room, a concentrated structuring of the viewer’s gaze and movement. They designate horizontal and vertical directions, which relate to the body’s and the gaze’s position in relation to the works, and they investigate the color constructively – and architecturally – on the basis of questions like: What difference does it make? How do we perceive two colors differently depending on which one is up and which one is down? Magnus Thorø Clausen, excerpt from Ane Vester. The Change of Colour is Likely, expected publishing in September 2020

 EMMANUEL TÊTE. POUSSIÈRES

EXHIBITION # 164
6 October - 2 November 2019

 FR
Nous, les vivants, poussières d’étoiles et enfants des météorites, oublions trop souvent de quoi nous sommes faits et de quoi nous sommes capables. Le bruit de nos désirs recouvre en permanence le silence de la pierre. Sans cesse il faut percevoir, penser, faire et dire car telles sont nos armes inaliénables dans la lutte contre les forces de la nuit.

Ici la fenêtre du dessin s’ouvre et nous en donne le témoignage. La poussière se fige sur le tapis et les ombres qui en émanent semblent fixées dans leurs actions pour l’éternité. Doux rêve d’enfant. L’immobilité pourrait-elle être la dimension inconnaissable du réel ? Si, tant bien que mal, nous collectons les preuves de ce qui a pu constituer notre début, notre fin en revanche ne sera jamais racontée. Poussières.

Ainsi que le révèle le texte d'Emmanuel Tête, des images étranges, apparemment incongrues ou absurdes peuvent receler une méditation sur l'existence ou le destin de l'être humain.

Comme sur la scène d'un théâtre fictif, les personnages des dessins de l'artiste semblent saisis dans l'instant immobile d'une action suspendue, dont l'intrigue énigmatique surprend le spectateur et le charme par les trouvailles graphiques et les détails de ces compositions foisonnantes.

La présente exposition, réunissant dix-neuf nouveaux dessins ainsi que trois peintures, est le septième projet de l’artiste français, bruxellois d’adoption, avec Rossicontemporary.

EN
We humans, stardust and children of comets, often forget what we are made of and what we are capable of. The sound of our desires forever covers the stone’s silence. We need to see, think, do and say – as these are our timeless weapons in the fight against the forces of the night.

Here the drawing’s window opens and gives us its testimony. Dust freezes on the rug, and shadows seem fixed for eternity in their actions. A sweet children’s dream. Could immobility be the unknown dimension of reality? Though we have collected the proofs of what constituted our beginnings, our end, however, will never be told. Dust. 

As Emmanuel Tête’s text reveals, strange images, seemingly incongruous or absurd, can harbor a meditation on the existence or destiny of the human being.

Like on the stage of a fictitious theater, the artist’s characters seem seized in the moment, immobile in a suspended action. The enigmatic intrigue surprises the spectator and charms with its graphic findings and the details of the rich compositions.

The current exhibition, gathering nineteen new drawings and three paintings, is the seventh project of the Brussels based French artist with Rossicontemporary.

ARPAÏS DU BOIS. VISITE


EXHIBITION # 163
5 September - 3 October 2019

FR
Pour cette exposition individuelle chez Rossicontemporary, Arpaïs Du Bois redessine les espaces de la galerie avec une installation au sol qui relie les différentes salles. Celles-ci accueillent également six dessins de grand format ainsi qu’une trentaine d’œuvres plus intimes.Visite offre ainsi un aperçu du processus de travail d’Arpaïs Du Bois : des transcriptions compulsives d’état d’âme capables d’investir l’espace d’exposition autant que les pages d’un cahier.

Les dessins d’Arpaïs Du Bois ressemblent à des interrogations, qui auraient tantôt la durée d’une fraction de seconde, tantôt celle de toute une vie. Ils sont le fruit d’un exercice quotidien et spontané, qui transcrit gestes, textures et rythmes. Des textes, insérés çà et là y jouent aussi un rôle, ajoutant un langage autre, complémentaire à celui des lignes et des couleurs. Leur lien est évident ; dessins et textes se lisent comme des phrases. Interrogations toujours percutantes, parfois subtilement drôles, expressions d’un univers éminemment personnel.

Dans le cadre de l’exposition, on pourra voir une sélection de ses livres d’artistes, un autre ‘format’ qui lui est particulièrement cher. « Tout droit vers la fin en sifflotant » est un livre qui fait également découvrir l’envers de ses dessins, parce que la qualité de son travail est aussi dans la matérialité qui en suinte, vivante, au dos de ses papiers imbibés de couleur. Elle y montre ‘l’archéologie de ses dessins’. Tous les traits du faire sont ainsi célébrés. Sa dernière publication, « Si non là », approche ironiquement le format du magazine lifestyle. Pour commenter la nature de l’image et de son contexte, cet ouvrage met en scène des intérieurs parsemés d’œuvres d’Arpaïs. Curieux catalogue qui à la fois questionne et révèle le travail de l’artiste dans un cadre différent de celui des murs d’une galerie.

EN
In this solo show at Rossicontemporary, Arpaïs Du Bois presents a selection of new work on paper in a set conceived by her restless imagination. Visite reveals six imposing large drawings side by side with the intimacy of thirty small formats; a slithering installation binds the rooms of the gallery, and the artworks on the wall are now in dialogue with the thriving ground.

Arpaïs Du Bois’ drawings are products of her thoughts, a split-second or a lifetime of reflection, they are circadian and candid, as if transcribed by a language of gesture, of texture, of rhythm.

Texts, inserted here and there providing another channel of lecture, have their role to play, like that of the lines and the colors. Their liaison is intelligible. Shapes and text alike are read as phrases. Like the richness of her studio, there is light in Arpaïs’ drawings: at times shaded or even somber, and often bright or subtly humorous, her work is pure in its impulse. It is without a doubt her very own world that we are witnesses of, each drawing pulling from qualities that are both formal and deeply personal.

Gritty but sophisticated, earthy shades and shapes that sometimes remind of sounds, Visite puts forth only a glimpse of Arpaïs Du Bois’ process and sequels - like the measureless content hidden in our heads, Arpaïs Du Bois offers here a selection of her thoughts, a visit into her compulsive re-transcription.

The artist fills the gallery walls, intervening with the space, like filling pages of her notebooks. We are invited to visit this niche, a space totally filled with Arpaïs Du Bois’ history, reflections, echo and gesture.

Alongside the exhibition is a selection of Arpaïs Du Bois’ artist books: a collection further proving the depth of her abundant realm. “Tout droit vers la fin en sifflotant” is a book highlighting the back of Arpaïs Du Bois’ sketchbook pages too. Because part of the quality of her work is in the materiality it oozes, alive, the backs of the paper are tinted and penetrated. The process and its eventuality are published, an expended sheet becomes a clean printed page. All traits of the making are celebrated. Her latest publication “Si non là” is an ironic take on a magazine: commenting on the nature of imagery and context, the design magazine lookalike stages intricate interiors dotted with Arpaïs’ work. It is a curious catalogue which questions, and yet reveals the artist’s drawings in a light other than that of the gallery walls.

MARIE ROSEN. NOUMÈNES

EXHIBITION # 162
12 May - 13 July 2019

FR
Extraits

Les tableaux de Marie Rosen ne sont pas ordinaires. De petit ou de moyen format, avec leurs coins légèrement arrondis et leur peinture lisse, douce, hiératique dans l’immobilité des scènes, ils se présentent comme des objets sans âge que l’on aurait découvert quelque part, oubliés, dans un grenier. Leur fraîcheur peut étonner mais il est clair que le temps ne les atteint pas. Ils le défient et savent qu’au bout du compte ils triompheront.

(…) Il y règne une sorte de modestie dans le grand silence qui les habite. Tout est calme, serein bien qu’un tantinet étrange. Tout est ordonné, structuré. Il n’y règne aucune agitation. C’est l’immobilité inébranlable, la placidité parfaite. Rien ne bouge. Tout semble normal. Et pourtant les lieux, les êtres, le décor, l’ambiance finalement trop tranquille, le tout, même les couleurs apaisées et tendrement réservées, délicieusement raffinées en quelques teintes rares, conduisent à un climat anormal. Sans que l’on puisse le définir.

(…) Dans ces tableaux tout se passe dans ce léger décalage souvent indéfinissable, dans cette incongruité si légère qu’elle est indécelable. On la ressent bien davantage qu’on ne la voit.

(…) La peinture, conduite comme elle est, admirable dans son rendu, subtile dans ses tonalités, adroite en ses contours, sage et posée dans ses évocations, retenue comme il faut, habile mais non démonstrative, fait apprécier ses qualités mais ne se livre pas.

Claude Lorent. « Sans titre » 

(…) Marie Rosen ressemble comme deux gouttes d’eau à ses tableaux. Avare de mots, de manifestations, elle va sa vie en sourdine comme pour mieux rester dans sa bulle si féconde. Son monde est un monde de l’au-delà. Un terrain de jeux qui la pousse à en partager avec nous les étoiles par bribes et morceaux, d’une peinture l’autre.

(…) Pour fonds de tableaux, parfois, des papiers peints qu’elle ponctue de douceurs, fleurs ou géométries. Pour les corser, parfois, des personnages en quête d’auteur, assis ou debout et assis parfois dans un vide surprenant comme si l’assise n’était que faux-fuyant. Parfois des portraits de face, regard vide ou alors profondément intériorisé, objet de convoitises et de réflexions. Car ses tableaux, aussi simples soient-ils en apparence, sont les registres de pensées à l’infini. Souvent des espaces articulés par des géométries, parfois, en trompe-l’oeil. Parfois aussi des espaces vides d’humains (parfois en embuscade), comme clos, n’étaient leurs surfaces cernées de barrières, de trous vides, de feuillages inattendus.

Roger Pierre Turine. La grâce et l’esprit 

(…) Les oeuvres de Marie Rosen déclinent une iconographie délibérément réduite, comme lissée et dépouillée par des fixations mémorielles: des espaces confinés qui imposent une impression de vacuité, malgré la présence parfois d’un siège, parfois d’échelles ou de barrières métalliques, de boîtes ou de bacs vides.

(…) Les jeux de surfaces déterminent des variations de profondeur, des murs disjoints – motif récurrent –, des ouvertures aussi, laissent deviner de possibles échappées. Mais paradoxalement, les perspectives ne promettent aucun ailleurs. Dans ces environnements, l’air même semble s’être absenté. Une lumière mystérieuse caresse les surfaces mais ne laisse présager aucune fluctuation. Les ombres sont comme collées aux parois.

Catherine Mayeur. Une spatialité paradoxale

(…) Marie Rosen aime rester modeste. Travailler humblement est magnifique dans l’art. Si sa peinture évoque des artistes tels que Nedko Solakov, elle nous fait également penser à Frida Kahlo qui fut influencée par l’art populaire mexicain et les peintures ex-voto, ou encore au cycle des petites peintures Le temps du sommeil de Francis Alÿs, dont le Projet Fabiola constitué de peintures trouvées témoigne également d’un amour pour le populaire. D’un autre côté, des références aux grands maîtres semblent faire leur apparition : les sols carrelés de Jan van Eyck ou de Johannes Vermeer, la confusion entre intérieur et extérieur de René Magritte, l’anatomie gothique des corps dans le Jardin des délices de Hieronymus Bosch ou l’élégance raffinée de Lucas Cranach. Bon nombre de références historico-artistiques viennent à l’esprit du spectateur. Pourtant l’histoire ne se répète pas. Chaque tableautin naît de sa propre imagination et leur mise en scène n’est pas conçue à l’avance.

"Je continue jusqu'à ce que la peinture dégage un sentiment que je recherche, un sentiment qui n'exclut pas d'autres sentiments et qui soulève des questions. L'art intellectuel ne m'interpelle pas. Je veux faire quelque chose de simple et de beau. "

"Mon imagination a ses propres racines, et celles-ci sont belges", explique-t-elle.

"J'essaie de m'appuyer sur une sorte d'instinct, pas sur l'intellect. En faisant confiance à l'instinct lorsque des sentiments et des situations me plaisent, une sorte de logique intellectuelle peut être cachée dans le tableau. Mais ce n'est pas quelque chose de conceptuel", explique-t-elle à sa manière, calmement.

"Pour peindre, j'ai un esprit plutôt cartésien, un esprit mathématique. Je ne suis pas un poète. Je suis plus prosaïque, je reste les pieds sur terre. Peut-être que cela vient de là", suggère Marie Rosen.

"Échelles de piscine, barrières métalliques, structures tubulaires pour faire la queue : elles indiquent comment nous devons nous déplacer, nous positionner, et nous le faisons automatiquement. Les échelles et les escaliers aident également le corps à se déplacer. Et l'idée du labyrinthe, oui, un labyrinthe est aussi un espace qui oriente la marche à suivre", explique Marie Rosen.

"La façon dont nous organisons, décorons, classons, et comment nous donnons une place aux choses m’intéresse. Ce n'est pas une critique. J’aime les habitudes familières" sourit Marie Rosen.

Christine Vuegen. L’effet Marie Rosen

(…) Dans ce jeu fait d’ambiguïtés et d’illusions, l’image agit comme un dispositif et s’étend comme une scène. Les éléments s’enchâssent et se nouent au profit d’une fiction qui jamais ne s’épuise. Est-ce l’ambivalence des signes, leur étrange familiarité? On se situe à la bascule, séduits et pourtant confrontés à une béance qui immanquablement nous expose. On y « reconnait » un arrière-plan suggérant l’imaginaire des primitifs flamands, une plante empruntant à la peinture naïve, une silhouette magrittienne, un intérieur moderniste… Autant d’éléments a priori hétérogènes et qui pourtant offrent une parfaite cohérence.

(…) La délicatesse et la précision des traits, l’intimité induite par les formats ou le travail sur la lumière sont indissociables de la dimension spéculative propre à cette peinture. On en scrute les moindres inflexions, on y interroge les plus infimes recoins, toujours susceptibles de se muer en indices.

Benoît Dusart. Par toutes espèces de tours

EN
Excerpts

Marie Rosen’s paintings are not ordinary. From small to medium scale, with their corners slightly rounded and their smooth paint, delicate, hieratic in the stillness of their scenes, they present themselves as ageless objects that one could have discovered somewhere, forgotten, in an attic. Their freshness may surprise but it is clear that time has not reached them. They challenge time, knowing that in the end they will triumph.

(…) There reigns a kind of modesty in the great silence that inhabits them. Everything is calm, serene, as well as slightly strange. Everything is ordered, structured. No agitation resides. It is flawless immobility, perfect placidity. Nothing moves. Everything seems normal. And yet the places, the beings, the décor, the quiet atmosphere, everything, even the soothing tenderly-reserved colors, deliciously refined in a few rare hues, lead to an abnormal climate. Indefinable.

(…) In these paintings everything happens in this slight shift often indefinable, in this incongruity so slight that it is often undetectable. It is felt more than it is seen.

(…) This painting braves time because it does not reveal its secrets, its mysteries, the unspoken. It presents itself in front of us as an absolute enigma. Forever unresolved.

Claude Lorent. « Untitled »

(…) Marie Rosen looks just like her paintings. Shy with words and with demonstrations, she keeps to her quiet life, in order to remain in her fertile bubble. Her world is a world of the afterlife. It is a playground that urges her to share gems in bits and pieces, from one painting to another.

(…) In the backgrounds of her painting, sometimes, wallpapers that she punctuates with softness, flowers or geometries. To toughen them, sometimes, characters in search of an author, at times sitting or standing in a surprising emptiness, as if the seat was mere pretext. Sometimes facing portraits, empty looks or deeply interiorized, object of lust and of reflection. Because these paintings, as simple as they may appear, are the registers of infinite thoughts. Often spaces reinforced by geometries, sometimes in trompe-loeil. Sometimes also spaces devoid of humans (sometimes in ambush), sealed as if their surfaces were barricaded, of obstacles, of empty holes, of unexpected foliage.

Roger Pierre Turine. Grace and spirit

(…) Marie Rosen’s paintings present a deliberately reduced iconography, as if smoothened and stripped by memory fixations: confined spaces that enforce an impression of emptiness, despite the occasional presence of a seat, ladders or metal barriers, boxes or empty bins.

(…) The play on surfaces determines depth variations, disjointed walls – a recurring pattern – and openings, reveal possible escapees. But paradoxically, the perspectives make no promises of somewhere else. In these environments, the air itself seems to be absent. A mysterious light caresses the surfaces but does not infer any fluctuation. The shadows are like glued to the walls.

Catherine Mayeur. A paradoxical spatiality

Marie Rosen likes to remain descrete. To work from a humble position is beautiful in art. Artists like Nedko Solakov come to mind. Her paintings recall Frida Kahlo, herself influenced by Mexican popular art and the ex-voto paintings. And again, the cycle of small works: “Le temps du sommeil” by Francis Alÿs, from which the “Project Fabiola” of found paintings also testifies a love for the popular. On the other hand, references to the Masters seem to emerge: Jan van Eyck or Johannes Vermeer’s tiled floors, Magritte’s confusion between inside and outside, the gothic anatomy of bodies in Hieronymus Bosch’s “Garden of Delights”, or again the sophisticated elegance of Lucas Cranach. A large array of historical and artistic associations whirlwind in the mind of the viewer. But history does not repeat itself. Each scene is born from her imagination and the mise-en-scène is not devised in advance.

“I continue until the painting releases the emotion that I am looking for, an emotion that does not exclude other sentiments and that raises questions. Intellectual art does not interest me. I want to do something simple and beautiful.”

“My imagination has its own roots, and these are Belgian”, she explains.

“I am trying to rely on some kind of instinct, not on the intellect. By trusting instinct when feelings and situations please me, a kind of intellectual logic can be hidden in the picture. But it is not something conceptual.” she explains in her calm way.

“To paint, I have a rather Cartesian mind, a mathematical mind, I’m not a poet, I’m more prosaic, I’m down to earth, maybe it comes from there”, Marie Rosen suggests.

“Pool ladders, anti-crush barriers, tubular queuing structures: they show us how to move, and we do it automatically. Ladders and stairs also help the body move, and the idea of the labyrinth, yes, a labyrinth is also a space that guides the way forward”, explains Marie Rosen.

“It interests me how we organize things, decorate, classify, and how we give a place; it’s not a criticism, I love them, our little habits”, smiles Marie Rosen.

Christine Vuegen. The Marie Rosen effect

(…) In this game marked by ambiguity and illusion, the image acts as a device and extends itself like a scene. The elements are embedded and knitted for the benefit of a never-ending fiction. Is it the ambivalence of sign, the strange familiarity? We are on the scale, seduced and yet confronted with a gap that inevitably exposes us. We recognize a background suggesting the imagery of the Flemish Primitives, a plant borrowing from naïve painting, a Magrittian silhouette, a modernist interior… All elements a priori heterogeneous and yet offering a perfect coherence together.

(…) The softness and precision of the lines, the intimacy induced by the format or by the light are inseparable from the speculative dimension specific to this work. We scrutinize the slightest inflection, we interrogate the smallest corners, susceptible and likely to turn into clues.

Benoît Dusart. By all sorts of trick

NL
Uittreksels

(…) Marie Rosen blijft graag bescheiden. Werken vanuit een nederige positie is mooi in de kunst. Het siert ook kunstenaars zoals Nedko Solakov. Bij haar schilderkunst valt te denken aan Frida Kahlo, die werd beïnvloed door Mexicaanse volkskunst en ex-votoschilderijtjes. Of aan de cyclus kleine schilderijen ‘Le temps du sommeil’ van Francis Alÿs, wiens ‘Fabiola Project’ van gevonden schilderijen eveneens getuigt van een liefde voor het volkse. Van de andere kant lijken verwijzingen naar grote meesters op te duiken: de tegelvloeren van Jan van Eyck of Johannes Vermeer, de verwarring tussen binnen en buiten van René Magritte, de gotische anatomie van de lichamen in de ‘Tuin der lusten’ van Jheronimus Bosch of de geraffineerde elegantie van Lucas Cranach. Een hele hoop kunsthistorische associaties dwarrelen door het hoofd van de kijker. Maar de geschiedenis herhaalt zich niet. Elk tafereel ontspruit uit haar eigen verbeelding, en de mise-en-scène is niet vooraf uitgedokterd.

(…) “Ik ga door tot het schilderij een gevoel uitstraalt dat ik zoek, een gevoel dat andere gevoelens niet uitsluit en dat vragen oproept. Intellectuele kunst spreekt me niet aan. Ik wil iets maken dat simpel is en mooi.”

(…) “Mijn verbeelding heeft haar eigen wortels, en dat zijn Belgische wortels”, verklaart ze.

(…) “Ik probeer te vertrouwen op een soort instinct, niet op het intellect. Door op het instinct te vertrouwen als gevoelens en situaties me aanspreken, is er misschien een soort intellectuele logica verborgen in het schilderij. Maar het is niet iets conceptueels”, legt ze op haar rustige manier uit.

(…)  “Om te schilderen heb ik een nogal cartesiaanse geest, een mathematische geest. Ik ben geen dichter. Ik ben meer prozaïsch, ik blijf met beide voeten op de grond. Misschien komt het daarvandaan”, oppert Marie Rosen.

(…)  “Zwembadladders, dranghekken, buizenconstructies om in de rij te staan: ze geven aan hoe we ons moeten verplaatsen, en automatisch doen we het zo. Ladders en trappen helpen het lichaam ook om zich te verplaatsen. En het idee van het labyrint, ja, een labyrint is ook een ruimte die dirigeert hoe we erin moeten voortbewegen”, verklaart Marie Rosen.

(…)  “Hoe we dingen organiseren, decoreren, klasseren, een plaats geven, dat interesseert me. Het is geen kritiek. Ik vind ze mooi, onze kleine gewoontes”, glimlacht Marie Rosen.

Christine Vuegen. Het Marie Rosen-effect

(…) Op kleine formaten penseelt ze secuur een droomwereld bij elkaar. Rosen vertaalt de dagelijkse realiteit in ijle, eenvoudig lijkende, beelden die geenszins om aandacht schreeuwen, maar net lonken naar stilte. 

(…) De bizarre, speelse constellaties trekken ons oog, niet alleen door de inhoud die weliswaar steeds tussen onze vingers glipt, maar evenzeer door het gebruik van wonderlijke vormen. Marie Rosen herdenkt de teken- en schilderkunst vanuit een heel eigen grafiche blik. Deze kenmerkt zich door een onbuigzame, afgemeten lijnvoering, naast sierlijke, soepele frames die lijken op doorlopende lussen. Ze geven het werk een lichte en slanke uitstraling. Karakteristiek is eveneens Rosens rustige, ritmische schikking van motieven, haar keuze voor een rigide vlakverdeling en het gebruik van monochrome, strakke kleurvlakken naast chaotische achtergronden die bestaan uit een uiteenlopend coloriet – alles aangebracht in subtiele, dunne lagen terpentijn en olieverf. De creaties van Marie Rosen baden in een zindering van lichte kleuren. Blauwgroene tinten en roze schakeringen vieren hoogtij, naast sensuele pastels en zachtoranje kleurnuances. Soms in combinatie met een efemeer licht. Deze vormelijke elementen geven de taferelen een tedere glans. Ze laten ruimte voor suggestive en dragen bij tot een ambigue stemming, een weldadig universum waar genade en melancholie met elkaar zijn vervlochten.

Sofie Crabbé

JEAN-LOUIS MICHA. CONSIDÉRATIONS DOMESTIQUES (PROVISOIRES)

EXHIBITION # 161
17 March - 4 May 2019

FR
Le dessin est l’une des modalités de réception du monde et de négociation avec lui.

Re-présenter convoque littéralement une répétition, c’est-à-dire la résurgence, voire la mise à plat d’une première expérience visuelle vécue.

Cette représentation, dans un espace de travail plastique, suppose une durée nécessaire, creuset d’une appropriation, d’une construction et d’une ordonnance subjectives.

Le monde que j’organise et que je représente a pour lieu d’émergence l’espace compris entre deux sas : d’une part la porte d’entrée de ma maison et de l’autre, la fenêtre d’un Ipad. Ces deux rectangles, d’échelles distinctes, ménagent tant la possibilité d’un accès que d’une fuite (provisoire); ils sont les interfaces de mes allers-retours, les bornes symboliques d’un déplacement.

Cet ensemble dessiné s’ordonne en addition d’évènements (d’images) hétérogènes ; il convoque mais n’affirme pas et, à l’instar des photos que je prends quotidiennement par le biais de cet Ipad, il associe mais ne hiérarchise pas. La relation de tension que j’ai souhaité mettre en place est celle du foyer et de l’extérieur, de l’individu et du corps social, de l’être au monde. Cette tension, je l’ai voulue sourde ; à l’instar des violences symboliques patiemment construites.

Par l’allusif, l’association, la dissimulation ou le non-dit, un oiseau peut se faire figure du pouvoir ou demeurer l’oiseau du fond du jardin, autant qu’un sapin de Noël peut se faire symptôme du naufrage consumériste.

Je consacre la majeure partie de mon intention à brouiller les pistes ; condition nécessaire de dépassement du nommable et des déplacements de sens. Il s’agit de dire ici l’horizontalité des images, en usant de la même mécanique.

J’y travaille par télescopage de registres formels, alignement d’images domestiques et publiques,   confrontation d’échelles ou encore par les ambigüités qu’entretiennent signifié et signifiant. C’est ainsi aussi que le déplacement s’opère, lorsque le dessin parvient à devenir son propre sujet.

Demeure cependant un bruit, malgré le silence que je souhaite à mes images, celui d’une lutte. Car c’est peut-être de résistance dont il est question.

Jean-Louis Micha

EN
The world I compose and illustrate is brought to life from the spaces between two platforms: on the one hand the door of my house and on the other, the window of an iPad. These two frames, at distinct scales, offer the possibility of access or of (temporary) escape. They are the interfaces of my coming-and-goings, the symbolic bounds of displacement.

In his 7th solo exhibition with Rossicontemporary, Jean-Louis Micha’s penetrating charcoal compositions continue to conflict and to diverge levels of representations and recognitions with contrasted thematics of the public versus private domain. Considérations domestiques (provisoires) stages new pieces with previous work, allowing the evolution of formal and conceptual to subtly emerge.

Jean-Louis Micha allows for silences in the midst of obscurity. In ‘The Great Escape’, the whites emerging from the density of the branches can be seen as moments of sobriety or virginity, but also as instances devoid of interference and as such, absences or even waste. Forces of tension shield Micha’s work: it is a blurry rupture between the naïve, comforting and tender, and the violent, unstable and dramatic. Allusions, associations, dissimulations or the unspoken prevail; a bird may denote power or royalty but may also remain the nimble creature in our garden. A Christmas tree may speak of never-ending consumerism, while in a paradoxical tangent with private values of festivity, family or childhood.

Reframing or rescaling, Jean-Louis Micha plays and introduces time in order to confront the narrative of formality or of lyricism – and in this way, constituting additional accounts. In 2 Landscapes, Micha readjusts his compositions, claiming: “this is the praise of accident; this zone of no-conflict alludes to the illusion of our choices”. While certain works are strict, others are more freeing. Instability becomes liberating. The action, the symbolism and the materiality of the drawing are reconsidered, for instance in works like Le reliquat d’un reliquat where verticality, hierarchy and scale are paired with themes of desecration and idolatry.

Often considering the essence of an image or of a drawing, as well as to their construction, Micha builds from pixel-like formations, grids and tools of making. Inspired by online imagery or by archetypes of the home, subject-matter varies between iconic and banal.The poetry of childhood, home or the warmth of a fire is thus side-by-side with the cold of politics, society and structure, on a framework. The exhibition is a negotiation, a debate from paper’s flatness to the complexity of dualities, an alternative to the deficiencies of definitions. Through the darkness and grace of charcoal, Jean-Louis Micha addresses foremost concerns of blurred boundaries, repetition, mirrored processes and a conflict between inside and outside.

LORE STESSEL. SAKI CHAN

EXHIBITION # 160
13 January - 2 March 2019

FR
(…) Les images de Lore Stessel (*1987) se déploient dans un jeu permanent d’attraction-répulsion entre photographie et peinture, avec la danse comme source d’inspiration majeure. Stessel tourne son regard vers ce qui se passe dans les marges, loin des choses sublimes ou spectaculaires. Elle introduit souvent des personnes dans l’image en accordant une attention particulière au corps ou au paysage qui les entoure, comme le bout des doigts qui touche quelque chose ou quelqu’un ou bien le vent qui fait bouger l’herbe ou les épis de maïs. Ce sont des choses qui n’ont pas besoin de mots. Elles parlent immédiatement à notre imagination.

Depuis 2013, Stessel collabore avec des danseurs, car ils sont les spécialistes de l’expression corporelle. Pendant que les danseurs exécutent une chorégraphie, elle photographie leurs mouvements. Ses photographies ne sont pas une traduction de la chorégraphie; elles montrent une abstraction dans laquelle composition, lumière, ombre et matière prennent le dessus. Stessel choisit une expression ou un mouvement significatifs, comme par exemple une attitude pendant, avant ou après une danse. C’est ainsi qu’elle capte l’intensité d’un moment unique, qu’il s’agisse de concentration, de tension ou de détente. Ce sont les nuances qui parlent. En capturant un moment et en le situant dans une expérience temporelle et spatiale différente, Stessel crée quelque chose de nouveau. Elle recherche une tension fascinante du corps dans le cadrage photographique et traite l’image de manière à ce qu’elle acquière une individualité matérielle particulière. La dynamique que créent les danseurs avec leur corps, Stessel la poursuit dans son mode de travail. (…)

Du mouvement à l’image, de l’image au mouvement. Tant sa technique que la confrontation entre les différents médias stimulent ces passages. L’échange entre le spectateur et l’œuvre engendre également un mouvement : une sensation, aussi personnelle que fugace. L’énergie que Stessel conserve tout au long de son travail et dont elle charge ses images touche également le spectateur. L’attraction du mouvement parle. La danse bouge, son travail danse.

Extraits de : Indra Devriendt, Rencontres entre image et mouvement, janvier 2019

Saki Chan est une exposition regroupant une série d’images réalisées par Lore Stessel au Mexique (mai-juin 2018) dans lesquelles l'échange entre l’artiste et les danseurs de butoh Sakiko Yokoo (Japon) et Espartaco Martinez (Mexique) est central. Lore Stessel met ces nouvelles œuvres en rapport avec un diptyque d'un paysage montagneux des Andes (Chili, novembre 2016) ainsi qu’avec la sculpture sonore VETA n ° 2 qu'elle a réalisée avec Ruben Martinez Orio. Ce dernier choix ouvre la réflexion sur la place du spectateur et son implication physique dans l'exposition.

VETA est une collaboration entre le percussionniste Rubén Orio et la photographe Lore Stessel. Ils y explorent leur fascination commune pour le bois.

En tant que matériau, le bois est omniprésent dans notre vie quotidienne. De plus, il possède une extraordinaire capacité de croissance dans toutes les directions; il peut se contracter et se développer- il est vivant. Dans leur pratique, Orio et Stessel examinent les ressemblances apparentes entre l'homme et le bois; les veines, la couleur, les capacités de croissance et de transport des fluides. Dans leur esprit, le bois est très semblable au corps humain.

La matérialité du bois en tant qu'instrument et les chorégraphies du musicien sont au cœur de leur travail. Le bois n'est plus uniquement considéré comme le matériau de construction d'un instrument de musique, mais bien comme un instrument en lui même: le son généré par le fait de toucher le bois, de le traverser, de le jouer, est au centre de leur démarche.

N’hésitez pas à  déplacer la sculpture, à l’écouter.

NL
(…) De beelden van Lore Stessel (°1987) ontplooien zich in een voortdurend aantrekken en afstoten tussen fotografie en schilderkunst met dans als grote inspiratiebron. Stessel heeft oog voor wat er in de kantlijn gebeurt, weg van grootse dingen en spektakel. Ze brengt vaak mensen in beeld met bijzondere aandacht voor het lichamelijke of het landschap dat hen omgeeft, zoals vingertoppen die iets of iemand aanraken of wind die gras of maïskolven in beweging zet. Het zijn dingen die geen woorden hoeven, ze spreken meteen onze verbeelding aan.

Sinds 2013 werkt Stessel graag samen met dansers omdat ze specialist zijn in lichaamsexpressie. Terwijl dansers een choreografie uitvoeren, fotografeert ze bewegingen. Haar foto’s zijn geen vertaling van hun choreografie maar tonen een abstractie waar compositie, licht, schaduw en materie de bovenhand nemen. Stessel kiest voor een veelzeggende beweging of uitdrukking, zoals een houding tijdens, voor of na een dans. Daarmee vat ze de intensiteit van een uniek moment of het nu om concentratie, spanning of loslaten gaat. Het zijn de nuances die spreken. Door een moment vast te leggen en te kaderen in een andere tijds- en ruimtebeleving, creëert Stessel iets nieuws. Ze zoekt naar een boeiende spanning van het lichaam binnen het fotografisch kader en behandelt het beeld zodat het een bijzondere materiële eigenheid krijgt. De dynamiek die de dansers genereren met hun lichaam zet Stessel verder in haar werkproces. (…)

(…) Van beweging naar beeld, van beeld naar beweging. Zowel haar techniek als de confrontatie tussen de verschillende media werken deze overgangen in de hand. Ook de uitwisseling tussen de kijker en het werk genereert beweging: een zindering, even individueel als vluchtig. De energie die Stessel doorheen het proces vasthoudt en waarmee ze haar beelden oplaadt, treft ook de kijker. De aantrekkingskracht van beweging spreekt. Dans beweegt, haar werk danst.

Uit: Indra Devriendt, Ontmoetingen tussen beeld en beweging, januari 2019

Saki Chan is een tentoonstelling met als vertrekpunt een reeks nieuwe beelden die Lore Stessel maakte in Mexico (mei-juni 2018) waarbij de uitwisseling tussen zij als fotografe en butoh dansers Sakiko Yokoo (Japan) en Espartaco Martinez (Mexico) centraal staat. Voor dit project plaats Lore Stessel deze beelden in relatie tot een tweeluik van een berglandschap uit de Andes (Chili, november 2016) en tot het geluidssculptuur VETA #2 dat ze maakte samen met Ruben Martinez Orio. Deze keuze opent de reflectie naar de plaats van de toeschouwer en diens fysieke betrokkenheid in de tentoonstelling.

VETA is a collaboration project between the percussionist Rubén Orio and photographer/painter Lore Stessel that investigates their common fascination for wood. As a material, wood is omnipresent in our daily life. In addition, it has the extraordinary capacity to grow in every direction; it can contract and expand - it is alive. In their practice, Orio and Stessel examine the apparent likings between man and wood; the veins, color, capabilities to grow and transport fluids. They consider wood to be much like the human body. The core of their work is the materiality of wood as an instrument and the choreographies of the musician. Wood is no longer considered merely the material of which a musical instrument is built, it is the instrument in and of itself: the sound generated by touching the wood, walking across it, playing it, are what is at stake.

Be welcome to move the sculpture and listen carefully.

THOMAS MAZZARELLA. TEMPS NOUVEAUX

EXHIBITION # 159
13 January - 2 March 2019

FR
(…) Des minuscules habitants s’adonnent à des jeux connus, séculaires, se livrent à des activités ou des oisivetés ordinaires mais de manière radicalement orpheline, dans un vide immense en une absence superbe de lien social. Pour rien. Une solitude galactique inonde cette architecture d’origine terrienne parcourue de verticales, d’antennes ou d’arabesques cyborg-végétales…. (…) C’est raffiné et brutal, jouissif et douloureux.  -Pierre Hemptinne

Ses tableautins posent les cadres de nos existences de primitifs d’une ère nouvelle. La représentation humaine revêt le caractère anonyme des commencements. Ses personnages sont des archétypes de surfeur, de glandeur, de chômeur. Ils sont comme vous et moi: ils glanent des stimuli. La vie est un parc d’attractions et vous avez droit à plusieurs vies. L’aliénation a un parfum de vanille fraise. Vous reprendriez bien une petite boule? -Clément Borre

Bien que sa renommée soit encore confidentielle, Thomas Mazzarella compte parmi les jeunes peintres les plus originaux de la scène actuelle. Ce n'est d’ailleurs pas par hasard si, à chacune de ses apparitions – toujours discrètes, tant pour l’exigüité des formats que pour une certaine réticence de l’artiste à se mettre en avant – son œuvre a été remarquée par les critiques les plus attentifs, par des collectionneurs pointus et par ses pairs, les artistes.

Thomas Mazzarella a vécu la naissance et l’explosion d’internet, des jeux vidéo et des séries américaines. Ses personnages vivent et se déplacent tantôt dans de vastes architectures urbaines aux accents futuristes, tantôt dans l’espace clos d’une chambre, d’un musée, d’un loft ou d’une salle de fitness. L’artiste raconte ainsi notre monde qui change et le vertige qui nous prend devant tout cela, devant cette solitude collective typique de notre époque.

Mais, au delà de l’interprétation sociétale que cette œuvre a souvent inspirée chez ses exégètes, on a mis l’accent sur les prouesses picturales de ce jeune artiste : « le lissé des aplats ; la sensualité contenue des matières ; l’éclat de la palette, les rapports dynamiques que les couleurs entretiennent entre elles ; la construction spatiale à partir de lignes géométriques et de formes simples ; les détails significatifs dont le traitement plastique sommaire est inversement proportionnel à leur puissance sémantique » (Pierre-Olivier Rollin).

Pour cette sixième exposition individuelle à la galerie, Thomas Mazzarella présente une nouvelle série de vingt huiles sur toile ainsi que les premiers résultats de sa recherche dans le domaine de la céramique.

EN
Indeed, his small paintings frame the primitive existences of our own new era. Human representation invested with the anonymous character of beginnings. His protagonists are archetypical of the surfer, the layabout, the jobless. They’re like you and me: they gather stimuli. Life is an amusement park and you’ve got the right to have several goes. Here, alienation has the whiff of strawberry vanilla. Anyone care for another little scoop?  -Clément Borre

It is not by chance that the word “facetiae” is most rapidly imposed on the mind, as its etymology (from Latin “facetus” both well done and pleasing) contains the double requirement of technical precision and agreeable effect. One might write that facetiae is a delayed birth of this “cutting edge” art, to use the old term of mannerist Balthasar Gracian (1647), which expressed all the semantic acuity of form, to the relative detriment of the idea. That is in fact what Thomas Mazzarella’s painting is: a subtle game, delicate and permanent, without pretension or false humility, with all the potentialities offered by the art of painting. -Pierre-Olivier Rollin

Although his fame is still confidential, Thomas Mazzarella counts among the most original young painters of the current scene. It is not by chance that, at each of his appearances - always discreet, as much for the exiguity of the size of his paintings as for a certain reticence of the artist to put forward - his work was noticed by the most attentive critics and collectors and by his peers, the artists.

Thomas Mazzarella experienced the birth and explosion of the internet, video games and American series. His characters live and move sometimes in vast urban architectures with futuristic accents, sometimes in the enclosed space of a room, a museum, a loft or a gym. The artist tells us about our changing world and the vertigo that takes us in front of all this, in front of this collective solitude typical of our time.

But, beyond the societal interpretation that this work has often inspired in its exegetes, some have emphasized the pictorial prowess of this young artist: "the smoothness of flat areas; the contained sensuality of the materials; the brilliance of the palette, the dynamic relationships that colors maintain between them; spatial construction from geometric lines and simple shapes; the significant details whose summary plastic treatment is inversely proportional to their semantic power "(Pierre-Olivier Rollin).

For this sixth solo exhibition at the gallery, Thomas Mazzarella presents a new series of twenty oils on canvas as well as the first achievements of his research in the field of ceramics.

JUAN CAÑIZARES. DORMIR, TAL VEZ SOÑAR

EXHIBITION # 158
13 January - 2 March 2019

FR
Elle avait réussi à trouver le sommeil et dans la sérénité de sa chambre, une flamme brillait en douceur, comme quand la lumière d’été brise le ciel au crépuscule. J'ai toujours été convaincu que là-bas, elle n'était pas seule.

Dans un rituel quotidien, j'adorais me rendre compte qu'avec le premier rayon de lumière qui entrait, sa perle avait capturé la lune. Et qu’une fois encore, les rideaux de sa fenêtre avaient été ceux d’un théâtre où la vie était un rêve.

Elle m’a appris que c’est le courage pour exister, la générosité pour coexister et la sagesse pour survivre qui rendent un homme honnête, comme mon père. Un homme qui est devenu au fil du temps un espace dans lequel nous nous regardons lentement et où nous nous reconnaissons dans le même paysage. Un espace où toutes les matinées sont automnales et les après-midis un pur printemps. Un espace où les nuits nous trouvent les yeux fermés, silencieux et souhaitant que l’obscurité couvre la pauvreté de toutes les vies et de tous les objets et que, pendant que nous respirons calmement, nous puissions nous livrer aux rêves et aux fantasmes les plus riches.

Finalement chacun s’en va comme il peut, la chute n’est qu’un point, la mémoire l’essence des choses et l’amour c’est seulement ouvrir les yeux. Oui, j’ai la conviction que la mort n’est rien d’autre que : dormir et peut être rêver.

 Oui! Dormir y tal vez soñar. (J.C.)

La salle est prête, tout vous attend. Prenez un tabouret, ouvrez les livres, fermez les rideaux ou ouvrez-les complètement, restez avec nous. Il s'agit juste d’aller là, vers cet intérieur où nous tous ne sommes pas trop différents. 

EN
She had got being asleep, and in the quiet of her room her flame glowed gently, as when the light of summer breaks the sky of a sunset. I always, ever, was sure that in there, she never was alone.

In a daily ritual, I enjoyed realizing that with the first incoming ray of light, her pearl captured the moon. And that once more, the curtains of her window had been those of a stage where life was a dream.

 She taught me that the courage for living, the generosity for sharing, and the prudence to survive, makes an honest man, like my father. A man that, as time went by, became a space where we slowly look and we recognize each other in the same landscape. A space in which every morning is autumn morning and each afternoon, pure spring. A space where nights find us eyes shut, silent and hoping that the darkness would hide the poverty of all lives and things. All while breathing calmly, relishing our most enchanting dreams and fantasies.

 In the end, each one goes as he can. Yes, falling is just a dream; memories are the essence of things, and love is just open the eyes. Yes, I am convinced that death isn’t more than sleep, and maybe, dream.

Yes! Dormir y tal vez soñar (J.C.)

LUIS GUZMAN. RITES DE PAYSAGE

EXHIBITION # 157
11 November - 5 January 2019

Peintre taciturne et solitaire, rêveur et prolifique, Luis Guzman aime baigner dans l’atmosphère feutrée et féconde de son atelier ; il ressort de son travail un art d’introspection où la peinture et l’inconscient avancent main dans la main.

Abondante, la nouvelle série de peintures de Luis Guzman, que nous présentons aujourd’hui, se compose de 24 œuvres, dont les premières ont été mises en chantier dès le lendemain de sa dernière exposition en mars 2017 et les plus récentes ont été achevées il y a moins d’une semaine. D’où les deux ou trois registres de style différents qu’il est possible de déceler, qui sont le fruit des envies, des rencontres et des humeurs artistiques qui ont ponctué cette période créative.

Mise à part l’intrigante évolution stylistique, la peinture de Luis Guzman se caractérise avant tout par le goût particulier des gammes chromatiques voire par le recours constant à une série d’images qui refont sans cesse surface dans ses compositions, ce qui finit par en dévoiler leur portée symbolique et leur importance dans la vie de l’artiste. Quelles images ?

Avant tout la maison, comme centre de la famille, comme lieu-dit de toute origine. Et la chambre, espace privé qui parle de notre âme, de notre monde intérieur, où l’homme et la femme peuvent vivre leur nudité –idéal de forme pure, équivalent de l’être profond se manifestant sans contraintes. Puis il y a le jardin comme paradis personnel et privé, et l’arbre, symbole de vie, de fertilité, de sagesse. A l’opposé : les fenêtres, les rideaux, derrière lesquels le regard des autres se manifeste ou bien la forêt qui entoure et qui dit de la multitude, de l’inconnu, du mystère qui fait peur ou attire. Et encore les plantes, les nuages ou la fumée d’une cigarette…

CHARLOTTE FLAMAND. LE REGARD BAS

EXHIBITION # 156
11 November - 5 January 2019

C’est une manière de parler de la paupière baissée, de ce qui tranche la vue. Comme dans le cas de l’image reflétée dans un miroir noir, cette expression me semble exprimer l’idée d’un abaissement, d’un échec du regard. Pour ma part, il y a une charge poétique dans cette expression, un mouvement mélancolique. Aussi, elle peut s’entendre doublement, ce qui me plait. 

 Nous avons le plaisir d’accueillir la première exposition individuelle en galerie de Charlotte Flamand, jeune artiste française installée à Bruxelles. Elle présente un ensemble de peintures à l’huile, récentes et nouvelles,  sur bois, sur toile et sur acier, ainsi que, trônant au centre de la salle, un énigmatique miroir noir sur pied, objet qu’elle a elle-même conçu et qui est l’élément moteur de toute la série.

Le travail de Charlotte Flamand est traversé par le rapport entre l’acte de voir et la disparition. Leitmotiv de ces peintures, le feu, la flamme, le soleil, images insaisissables par excellence, mènent l’artiste aux limites de la représentation.

C’est au travers de la collecte d’images variées (vidéos, écrits, peintures murales…), qu’elle élabore des assemblages destinés à montrer l’inéluctable scission par laquelle nous accédons au visible.

Par l’emploi d’éléments fantasmagoriques ou surréels, elle vise à créer un trouble, une incertitude dans l’image ; par le recours, dans les couleurs, aux tons rabattus (c’est-à-dire avec une addition de noir), elle traque l’assombrissement de la vue retranchée. Ses peintures sont des vues obscures, semblables à des reflets dans le miroir noir de la pierre d’obsidienne polie.

Mélancolie du reflet ou échec du regard, c’est toute la poésie de la peinture de Charlotte Flamand.

BERT HUYGHE. HORIZONS OF EXPECTATION

EXHIBITION # 155
11 November - 5 January 2018

EN
The idea came to me just as with the jerseys as kind of a joke, a funny play on art history, an excuse ... I had never painted landscapes, and never really worked figuratively, but to paint landscapes from the Simpsons stills sounded perfect for me. It is also a joke on my grandmother’s demand to for once paint something ‘serious' like a nice landscape.
So I started gathering stills from all kinds of episodes in the Simpsons and it really became a very lengthy project, and I had to learn and adapt a lot. With the jerseys the whole idea was one painting, but constantly repeated, but now I had to discover and understand every image, in order to paint it.
I did not want to copy the images, I used them as a starting point, the first thing i did was get rid of the black lines, and just work with colors, that is what needs to happen to really make a painting and I understood this is what attracts me to painting; how colors interact, that is why I like Barnett Newman and Roy Lichtenstein, and in a way both are present in these works I think.
I learned a lot about pink clouds, and various shades of purple, and how paint also is grass and never really is, and every work in the show has its very own history.
For his second solo exhibition at the gallery, Huyghe has focused on the classical theme of landscape painting. As the exciting title suggests – a nod to his previous exhibition which had an even more impatient title – every painting in the show depicts a horizon. Walter Swennen once said that in every good painting you have to be able to count to three. Similarly, Huyghe‘s horizons are often made up of only a handful of colorful elements. The painter is again deliberately walking the thin line between abstraction and figuration. Upon closer inspection of the works, it becomes apparent that the way the paint is applied - the way it holds itself on the canvas - has little to do with classical landscape painting, but rather resembles an oil paint mimicking of offset printers, cartoon pages, maybe even the TV screen.
As source material Huyghe used screenshots of his favorite animated tv series, The Simpsons, an archetype of modern culture, equally as old as Huyghe himself. In some paintings you can still make out bits of the typical Simpson-esque style or maybe even recognize certain episodes, but in most cases the paint has taken on a life of its own. For Huyghe it does not matter where you as a viewer fix your attention. The title of the exhibition is a literary term coined in the 70's meaning that every reader approaches a text armed with the knowledge and experience he or she has gained interacting with other texts. Transposing this to Huyghe's new series of paintings, we can assume that nobody sees the same horizon.

FR
Après mon exposition « maillots de foot » chez Rossicontemporary en janvier 2017, j'ai immédiatement commencé à travailler sur une nouvelle idée. Elle m'est venue comme un hommage à ma grand-mère qui a toujours insisté pour que je peigne enfin un paysage. Le fait est que j'ai grandi dans un beau village rural des Polders où je préférais toutefois rester à l’intérieur  à regarder la télé plutôt que de sortir jouer dans la nature.
Pour sa deuxième exposition individuelle à la galerie, Bert Huyghe s'est concentré sur le thème classique de la peinture de paysage. Comme le titre le suggère - un clin d'œil à son exposition précédente, qui portait un titre trahissant encore plus d’impatience -  chaque tableau de l'exposition représente un horizon.
Walter Swennen a dit un jour que dans toute bonne peinture, il faut pouvoir compter jusqu'à trois. De même, les horizons de Huyghe ne sont souvent composés que d’une poignée d’éléments colorés. Le peintre parcourt à nouveau délibérément la ligne de démarcation entre abstraction et figuration. En regardant de plus près les œuvres, on s'aperçoit que la manière dont la peinture est appliquée – comme elle se tient sur la toile - a peu à voir avec la peinture de paysage classique, mais ressemble plutôt à une peinture à l'huile imitant les effets des imprimantes offset, des pages de dessins animés, peut-être même de l'écran de télévision.
En tant que matériau source, Huyghe utilise ici des captures d'écran de sa série d'animation préférée, The Simpsons, un archétype de la culture moderne, qui a le même âge que Bert Huyghe lui-même. Dans certaines peintures, vous pouvez encore distinguer des fragments de l’imagerie typique des Simpsons ou même reconnaître certains épisodes, mais dans la plupart des cas, la peinture a pris sa vie propre. Pour Bert Huyghe, peu importe où vous fixiez votre attention en tant que spectateur.
Le titre de l’exposition est un terme littéraire inventé dans les années 70 qui signifie que chaque lecteur aborde un texte armé des connaissances et de l’expérience qu’il a acquises en interagissant avec d’autres textes. En transposant cela dans la nouvelle série de peintures de Bert Huyghe, nous pouvons supposer que personne ne voit le même horizon. 

SARAH VAN MARCKE. TERRITORIAL DRIFT

EXHIBITION #  153
6 September - 27 October 2018

FR
L’exposition Territorial Drift présente les premiers résultats de la recherche actuelle de Sarah Van Marcke. Dans son travail photographique et vidéo, l’artiste anversoise a toujours questionné notre manière de contrôler l'espace. Dans chacun de ses projets, un nouveau protagoniste en était la clé, assez souvent un architecte ou un urbaniste car qui pourrait dépasser la qualité de contrôle de ces figures lorsqu’il s'agit d’espace ? Quand on parle de territoire, quand on pense à la possession des terres, toutes sortes de questions juridiques peuvent surgir. Même des idées absurdes comme par exemple jusqu’à quelle profondeur possède-t-on la terre qu’on possède ? Et qu'en est-il de la politique par rapport à la question du territoire ? Ou à celle de l’identité (vous êtes ce que vous possédez) ?
Sarah Van Marcke a tendance à poser des questions sérieuses hors de leur contexte dans une stratégie permettant de mieux les comprendre, de les envisager différemment. Ici le protagoniste est un prêtre et écrivain décédé. Pas un homme célèbre. Quelqu'un dont l'héritage est accidentellement tombé dans le giron de l'artiste. Il a laissé une curieuse archive et une maison conçue comme un musée pour idéaliser son propre personnage. Sarah Van Marcke a trouvé la maison truffée d'innombrables listes, notes, schémas, dessins, photographies, manuels, objets, attirails, pierres, coquillages, crânes d'animaux ... Après analyse, il semblerait que tous ces éléments faisaient partie d'une stratégie globale répondant à l’envie compulsive de contrôler chaque aspect de sa vie et de son habitat. Il en découle l'image d'un homme qui a essayé d'avoir une emprise polymorphe sur le présent, le passé et le futur.
Son territoire lui était cher et il y a des boîtes de documents intéressants où on le voit en train de le construire et protéger. Même après sa mort, il garde une forte emprise sur les choses à y faire et à ne pas y faire. Il a légué sa propriété (la maison, le jardin, quelques prés et une petite forêt) à une ONG avec toutefois une énorme liste de conditions. Des conditions qui vont de l'ordinaire à l'étrange.
On trouve donc un large spectre de signaux et de messages intéressants tant dans les lieux qui furent les siens comme dans ses collections. Voire dans ses obsessions comme par exemple sa relation avec ses voisins ou celle avec les oiseaux auxquels il procurait des nichoirs. N’était-ce pas là un acte architectural, voire urbanistique ? (Thierry Vandenbussche)

EN
Territorial Drift is the first outcome from the current research by Sarah Van Marcke. The way we try to control space has always been questioned in her photographic and video work. For each of her projects, a new protagonist was key, not seldom an architect or urbanist (can anyone surpass the controlling qualities of these people when it comes down to space?). When discussing territory, all kinds of legal issues tempt to pop up when we think about owning land. Absurd idea’s too, like, how deep you own the land that you own? And what about politics vs territory? Or identity (you are what you own)?
Sarah Van Marcke has the tendency to place serious questions out of context in a strategy to understand them better, differently. The protagonist today is a deceased priest and writer. Not a famous man. Someone who’s heritage accidentally fell into the lap of the artist. He left an intriguing archive to find in his house as if it was a strange kind of museum mainly idealising his persona. Sarah Van Marcke found the house stuffed with countless lists, notes, diagrams, drawings, photographs, reference books, objects, paraphernalia, rocks, shells, animal skulls... After analysis, it appears that all elements are part of a total strategy in function of the compulsive urge for controlling every aspect of his life and habitat. He reflects the image of a man who tried to get a tight grip on the present, the past and the future.
His territory was dear to him. There are interesting files and cases to find about him building and protecting it. Still, after his dead, he’s keeping a tight grip on the do’s and don’ts there. He granted his property (the house, the garden, some meadows and a small forest) to a NGO with a legacy including an enormous list of conditions. The conditions range from ordinary to straight up alien.
There is an interesting spectrum of significance to be found on his premises and in his beloved collections and obsessions. The relationship with his neighbours for example, or the relationship of birds with the nest boxes he's providing them with (an act of architecture or urban planning...).
As a metaphor for the control man likes to have over space, Territorial Drift mainly focuses on the square architectural form of nest boxes. Birds are invited into a seemingly perfect environment where issues like comfort, safety, protection, weatherability... are forming a base for a recurring perfect square. With scientific precision and seemingly ritual gestures I dissect every element of the boxes (the nest before and after consumption, the layout, the compelling nature of the square...). 
During this Rossicontemporary show you are able to preview the first three titles from an ongoing series of artist publications called Errors and Residuals. The series revolve around the theme of control. The first titles are 'a view', 'a visit' and 'a ritual'. Both the exhibition and the publications follow a similar strategy to visualise the information from the archive the artist is dealing with. The exhibition may be interpreted as a dimensional translation of a possible publication.
(Thierry Vandenbussche)

 NL
Territorial Drift is een eerste conclusie uit het recente onderzoek van Sarah Van Marcke. De manier waarop we ruimte trachten te controleren werd al vaak bevraagd in haar fotografisch – en videowerk. Elk van haar projecten heeft telkens één protagonist als sleutelfiguur, vaak architecten of urbanisten (tenslotte is niemand meer bedreven in het controleren van ruimte dan zij, toch?). Wanneer het idee van territorium aan bod komt stoten we al snel op een pak vragen met een juridische bijklank. Ook absurde vragen komen daarbij bovendrijven, zoals: tot hoe diep ben je eigenaar van de grond die je bezit. Of zaken als politiek vs territorium. Of de relatie met identiteit (you are what you own).
Sarah Van Marcke heeft de neiging om ernstige vragen uit context te trekken in een poging ze beter (of anders) te begrijpen. De protagonist vandaag is een overleden priester/schrijver. Geen beroemdheid deze keer. Maar iemand van wie zijn nalatenschap per toeval in haar schoot terecht kwam. Hij liet een intrigerend archief achter in zijn voormalige huis, dat eerder op een vreemdsoortig museum leek dat zijn persona idealiseerde. Sarah Van Marcke ontdekte dat het huis gevuld was met ontelbare lijstjes, notities, diagrammen, tekeningen, foto's, boeken, naslagwerken, objecten, parafernalia, stenen, schelpen, dierenschedels... Na grondige analyse bleek geen enkel element per toeval achtergelaten. Alles maakte deel uit van een totaalstrategie die vertrok vanuit een compulsieve drang naar controle over zijn leven en zijn habitat. Een man die grip lijkt te willen houden op zowel het verleden, het heden als de toekomst.
Zijn territorium was hem dierbaar. De kunstenares vond interessante dossiers en mappen terug over hoe hij het (ver)bouwde en verdedigde. Zelfs na zijn dood houdt hij een stevige grip over de do's en don'ts op het domein. Hij schonk het domein (het huis, de tuin, een aantal velden en een klein bos) aan een non-profit organisatie. Het legaat kwam met een enorme lijst aan voorwaarden. De voorwaarden variëren ergens tussen ordinair en excentriek. 
Er is een breed spectrum aan betekenissen terug te vinden op zijn gronden en tussen zijn geliefde collecties en obsessies. De relaties met buren bijvoorbeeld (sociale interactie en inter-territoriaal contact). Of de interactie van vogels met de nestkastjes die hij voor hun ter beschikking stelde in zijn bossen (een vorm van architectuur, urbane planning...)
Als metafoor voor de controle die men over ruimte tracht te hebben focust Territorial Drift op de vierkante architectuur van nestkastjes. Vogels worden gelokt naar een schijnbare perfecte locatie waar normen als comfort, veiligheid, bescherming, weerbestendigheid... aan de basis liggen van een steeds weerkerende perfecte vierkante vorm. Sarah Van Marcke ontleedt alle onderdelen met een wetenschappelijke of rituele precisie en vanuit diverse standpunten (het nest voor en na consumptie, het nestkastje als plattegrond, het dwingende van de vierkante vorm…)
Tijdens deze tentoonstelling in Rossicontemporary krijgt u de kans om de eerste drie publicaties in te kijken van een reeks die Sarah Van Marcke ontwikkelt rond de idee van controle. De publicatiereeks heet Errors and Residuals en de eerste titels zijn: ‘a view’, ‘a visit’ en ‘a ritual’. De tentoonstelling enerzijds en de losse publicaties anderzijds volgen een vergelijkbare strategie om de beschikbare informatie te verwerken. De tentoonstelling mag dus ook gezien worden als een ruimtelijke vertaling van een mogelijke publicatie. (Thierry Vandenbussche)

RITSART GOBYN. PARERGON

 EXHIBITION #  152
6 September - 27 October 2018

 ‘A parergon is against, next to, and exterior to the ergon, the work done, the fact, the work of art, but it is not unrelated to it; from the outside, it touches and acts within the work. It is neither simply outside nor simply within. It is like an accessory that we are forced to accommodate alongside and inside’
J. Derrida, The Truth in Painting, 1978, p. 63

EN
At first glance the paintings of Ritsart Gobyn appear to be a random assemblage of traces of a creational process. Drops and sweeps of paint, pieces of wood, tape and shreds of paper cover unprimed pieces of linen. Wooden remains are attached around it and function as a frame, which grants it the status of painting and suggests that it is finished. This work seems like a negation of the image. Or at least a parergon, a byproduct that arises in creating something else. The perception changes however when the pieces of tape and the shreds of paper appear to be small trompe l’oeils. A new negation arises, but this time a denial of the negation. What the spectator believed to perceive, appeared to be an illusion. The negation of the image emphasizes the image even more and pulls it into a pictorial esthetic context. It becomes (self)critical and at the same time esthetic, abstract and figurative, parergon and simultaneously ergon.

Since ancient times the trompe-l’oeil was the ultimate mimesis.  As every other illusion, this optic illusion is necessarily temporary and the successful creation of a trompe-l’oeil fully depends on whether or not the goal of deceiving is achieved. As soon as the optical illusion is pierced, the role of the trompe-l’oeil shrinks to a decorative ornament that, at best, only amazes through the virtuosity of the realization. Since result-oriented virtuosity and striving toward an ever more exact copy of reality is no longer the ultimate goal in the contemporary visual arts, the technique of the trompe-l’oeil faded into the background in the twentieth century. Ritsart Gobyn however uses the trompe-l’oeil as a pictorial strategy to attend the viewer, through the illusion of the result, to the artistic process of creation. In this way, the trompe-l’oeil itself transforms from a simple matter of optical illusion and appearance to a searchlight in the artistic process itself. It questions the ‘status’ of the painting as an image but also as an object.

FR
A première vue, les peintures de Ritsart Gobyn semblent être l’assemblage aléatoire des traces d’un processus créatif. Gouttes et taches de peinture, morceaux de bois, scotch et bouts de papier couvrent la toile de lin brute. Des restes de bois sont fixés tout autour et fonctionnent comme un encadrement, ce qui confère à cette œuvre le statut de peinture et suggère qu’elle est achevée. Le travail semble être la négation d’une image. Ou, du moins, un parergon, un sous-produit qui surgit pendant la création d’autre chose.
Toutefois, la perception change lorsque les bouts de scotch et les fragments de papier se révèlent être de petits trompe-l’œil peints. Survient une nouvelle négation qui, cette fois, nie la négation. Ce que le spectateur croyait percevoir n’était qu’une illusion. La négation de l’image met en valeur l’image et l’attire au sein d’un contexte esthétique et pictural. Elle devient (auto)critique et en même temps esthétique, abstraite et figurative, parergon et, de concert, ergon.
Depuis l’Antiquité, le trompe-l’œil a constitué l’imitation ultime. Comme toute autre illusion, l’illusion optique est nécessairement temporaire et le succès d’un trompe-l’œil dépend complètement de la réussite ou non de la supercherie visée. Dès que l’illusion optique est décelée, le trompe-l’oeil se réduit à un ornement décoratif qui, dans le meilleur des cas, surprend encore et seulement pour la virtuosité de sa réalisation.
Du fait que la virtuosité comme telle, voire l’effort vers une copie conforme de la réalité n’est plus le but ultime dans les arts visuels contemporains, au XXe siècle, la technique du trompe-l’œil a glissé au second plan. Mais Ritsart Gobyn utilise le trompe-l’œil comme une stratégie picturale pour rendre le spectateur attentif au processus de la création artistique, à travers l’illusion du résultat. De cette manière, le trompe-l’œil lui-même se transforme d’un simple effet d’apparence et d’illusion optique en une sorte de projecteur au sein du processus créatif même. Il questionne alors le statut du tableau comme image et comme objet.

NL
Op het eerste zicht lijken de schilderijen van Ritsart Gobyn een willekeurige verzameling van sporen van een creatieproces te zijn. Verfspatten, vegen, houtresten, stukjes tape of papiersnippers bedekken ongeprepareerde stukken linnen. Rondom zijn stukken hout bevestigd die functioneren als een soort kader. Het verleent het de status van schilderij en suggereert dat het een afgewerkt product is. Dit werk schijnt een weigering van het beeld. Of ten minste een parergon, een bijproduct dat ontstaat uit de creatie van iets anders. De perceptie kantelt echter als blijkt dat de tape of de papiersnippers geschilderde trompe-l’oeil zijn. Er ontstaat opnieuw een negatie, maar deze keer juist een negatie van de weigering. Wat de kijker meende waar te nemen, bleek een illusie. De negatie van het beeld wordt juist des te sterker beeld en trekt het geheel in een picturaal esthetisch kader. Het werkt (zelf)kritisch en tegelijk esthetisch, abstract en figuratief, parergon en tegelijkertijd ergon.
Eeuwenlang was de trompe-l’oeil de ultieme mimesis. Deze optische illusie is, zoals elke andere illusie, noodzakelijk tijdelijk en traditioneel staat of valt de creatie van een trompe-l’oeil dan ook met het resultaat. Zodra het gezichtsbedrog doorzien en de illusie doorprikt is, verschrompelt de functie van de trompe-l’oeil immers tot een decoratief ornament dat hooguit nog verwondert door de virtuositeit van de uitvoering. In de hedendaagse beeldende kunst is een resultaatsgerichte virtuositeit en het streven naar een steeds ‘exactere’ kopie van de realiteit echter niet langer het mikpunt, vandaar dat ook de trompe-l’oeil zelf in de twintigste eeuw naar de achtergrond verdween. Ritsart Gobyn hanteert de trompe-l’oeil echter als een beeldstrategie om de kijker, via de illusie van het resultaat, bewust te maken van het creatieproces. Op die manier wordt trompe-l’oeil in plaats van een kwestie van gezichtsbedrog en effectbejag een zoeklicht in het artistieke proces zelf. En het bevraagt de ‘status’ van het schilderij als beeld en als object

DENITSA TODOROVA. AS FAR AS MY EYES CAN SEE

EXHIBITION #  151
6 September - 27 October 2018

Excerpts from an interview with Wouter van de Koot

“The communication between the viewer and my work, that’s the drive behind it. A natural flowing of emotions between me, the paper and the viewer. Compare it to watching a movie, listening to music, reading a book…You can be transported into another world. That is what I want to achieve.”

“My father used to be an artist as well. He studied sculpture, and had a small business making tombstones and marble sculptures. In a way I grew up there, in his studio, playing with marble. Once I fell really hard on a piece of marble and hurt my head. I still have a scar. So you could say that art was literally put into my head. Art has always been something that felt very natural to me.”

“Erasing the drops dot by dot is such an enormous task that in the end the work becomes about energy and concentration. And in the end the viewer’s experience of the work, their personal interpretation is more important than my original thought.”

“I want to pull the viewer into this place of non-existence, where nothing physical is real. A place where you would expect something to happen, which will never happen, like waiting for a voice in the wilderness, or a letter from someone who has passed away.”

“My technique is based on the old sgraffito technique, often used for mural paintings, where several layers of colored stucco are placed on top of each other, before removing certain parts by scratching the surface, to create a new image. I use actually two techniques. One is the traditional way of drawing with pencil, to create volumes, shape light. The other is where I make ashes from the graphite, and rub them onto the paper, covering the surface in black, before starting to erase certain parts and lines. In this marriage of the fat, thick pencil powders and the fragile paper, both materials come together as one structure, one object, like an individual body. I see in this as a new horizon to explore, to see how far I can push the border of drawing.”

“I have done several drawings of spiral structures over the years and I think I could make them throughout the rest of my life. To me this is the biggest symbol of eternity. To erase the circles one by one makes me feel totally complete. If I work on a drawing for a long time, it really becomes spiritual. Sometimes I completely lose the connection with reality. I get into a state of

mind which cures everything. The effort of creating the drawing becomes a performance in itself then, and I believe the viewers can feel this when they look at my work.”

 

FRANCOIS JACOB. ET MES DOIGTS DE GLISSER ENTRE LES RIDEAUX

EXHIBITION #  150
Art on Paper, Brussels, 5 - 9 September 2018

Univers clos mais non fini. Même lorsqu’un paysage s’impose, il n’est qu’une paroi.
L’arrière scène parfois. Le dispositif caché.
Le moment de repli avant le spectacle.

Technique :
Énoncer sans décrire. Raconter sans dire.
La lumière « troue » l’obscurité.
Le fil entre ‘virtuosité’ démonstrative et « retrait » de la main de l’artiste au profit de l’image.

Ligne de fond:
L’ostensible n’est révélateur que de ce qu’il prétend révéler.
‘Le vrai est un instant du faux’.
Le dispositif du théâtre est une allégorie de l’existence. En tant que vaine tentative de reconstruire un réel.
Qu’il s’agisse de maquiller la réalité ou bien de croire la révéler en l’accablant de lumière, l’image échappe toujours à l’image.

Mes œuvres naissent du désir de caresser les contours, de façonner l’écho de cette dimension impalpable.

 

 
P.B. VAN ROSSEM. MANIPOLAZIONI RITMO – CROMATICHE

EXHIBITION #  149
26 May - 14 July 2018

FR
De mes années au conservatoire, je garde une grande passion pour la musique. Celle-ci influence ma peinture.
Je remplis les interstices de l’art du XXème siècle.

Nous avons le plaisir d’accueillir dans nos espaces la première exposition individuelle de l’artiste belge P.B. Van Rossem.
Figure sui generis du panorama belge actuel, Bert Van Rossem a développé un travail pictural très sensible où l’attention est portée tant sur le support que sur la technique. Il en résulte des objets peints d’une rare intensité visuelle, porteurs d’une ambiance toute particulière. Des univers en miniature où le regard se perd à loisir.
Les supports : objets essentiellement trouvés, que l’artiste garde, collectionne et choisit pour leur potentiel plastique. On va de la couverture d’un vieux livre à la planchette fissurée, de la vielle boîte métallique au couvercle d’un pot de confiture. Chaque objet est plié aux besoins et à l’inspiration du moment.
La technique picturale : l’exécution minutieuse et époustouflante est au service d’un projet où l’obstination et la maîtrise n’excluent pas la capacité d’étonnement.  Exceptionnelle sensibilité au rythme, au ton et à la couleur.  L’artiste crée des motifs abstraits, géométriques, tantôt rectilignes, le plus souvent ondulés d’une finesse surprenante.
Bert Van Rossem nous a dit sa passion pour l’esthétique minimaliste, l’Arte Povera et les avant-gardes. Tant de rigueur ne pouvait venir que d’un adepte du modernisme.
Mais aussi : sa propre histoire au sein de la grande Histoire. Parfois des carrés minuscules peuvent cacher une entreprise titanesque.

 

NL
Sinds mijn jaren op het conservatorium, heb ik een grote passie voor muziek. En deze beïnvloedt mijn schilderen.
Ik vul de tussenruimtes van de kunst van de twintigste eeuw.

Het verheugt ons om de eerste solotentoonstelling bij Rossicontemporary van de Belgische kunstenaar P.B. Van Rossem te verwelkomen.
Als een sui generis figuur van het huidig Belgisch panorama, heeft P.B. Van Rossem een zeer gevoelig beeldwerk ontwikkeld waarin aandacht wordt besteed aan zowel medium als techniek. Het resultaat zijn schilderijen met een zeldzame visuele intensiteit die een speciale sfeer dragen. Universums in miniatuur waarin de blik verloren gaat.
De picturale techniek: de nauwgezette en adembenemende uitvoering staat ten dienste van een project waarbij koppigheid en meesterschap het vermogen tot verbijstering niet uitsluiten. Uitzonderlijke gevoeligheid voor ritme, toon en kleur. De kunstenaar creëert abstracte, geometrische, soms rechtlijnige motieven maar meestal golvend, met een verrassende finesse.
De steunen: meestal zijn het gevonden voorwerpen, die de kunstenaar bijhoudt, verzamelt en kiest voor hun plastisch potentieel. Van de cover van een oud boek naar een gebarsten plank, van een oude metalen doos naar het deksel van een confituurpot. Elk object is gebogen naar de behoeften en de inspiratie van het moment.
P.B. Van Rossem vertelde ons over zijn passie voor minimalistische esthetiek, Arte Povera en avant-garde. Zoveel strengheid kon alleen komen van een adept van het modernisme.
Maar ook zijn eigen verhaal binnen de grote geschiedenis. Soms kunnen kleine vierkantjes een titanische onderneming verbergen.

 

 

BÉNÉDICTE HENDERICK. AMOR & ROMA

EXHIBITION #  148
26 May - 14 July 2018

 

FR
Amor & Roma est le premier acte d’une trilogie à venir qui, sous le nom d’Opéra Vaudou, inaugure une nouvelle phase du travail de Bénédicte Henderick. Il rend compte de son engouement pour certains aspects des cultures haïtienne et béninoise que l’artiste a creusés ces dernières années lors de multiples voyages dans ces pays. Si à cela on ajoute ses séjours fréquents en Italie et l’affection pour ce pays, voici indiquées les trois clés de voûte de ses récentes pérégrinations plastiques.
Fascinée par le nomadisme – culture dont elle réutilise dans la présente installation l’écriture tifinagh sous forme des grandes lettres vertes tissant des associations entre images et idées – l’artiste sait pertinemment qu’on peut se déplacer dans des lieux toujours nouveaux mais que dans les bagages on aura toujours les mêmes choses.
En ce sens la présente installation, dictée par la configuration de la salle, sera différente à un autre endroit. Voilée d’inquiétude, elle met en scène une recherche identitaire complexe, ubiquitaire, paradoxale. Un peu comme les deux personnages fictifs Amor & Roma: Amor, personnage masculin portant ce nom africain et Roma, figure féminine, et ville. Amants en miroir comme leurs noms, êtres complémentaires jusqu’à la fusion.
Les rites d’initiation du vaudou et leurs phases saillantes – de la douleur à la purification, du rayonnement à l’apothéose – sont non seulement mis en rapport avec le fantasme amoureux, mais ils évoquent le processus créatif au sens large et la recherche de soi qui l’accompagne.
L’exposition se compose d’un ensemble d’œuvres à multiples facettes, réalisées à partir de techniques et de matériaux différents: tirages photographiques, sculptures et collages en matériaux trouvés, dessins à l’encre, peintures à l’huile, transferts sur toile.

NL
Amor & Roma is de eerste act van een trilogie die, onder de naam Opera Voodoo, een nieuwe fase inluidt van het werk van Bénédicte Henderick. Haar enthousiasme voor bepaalde aspecten van de Haïtiaanse en Beninese culturen waarin de kunstenares de laatste jaren heeft verdiept tijdens haar reizen, haar frequente verblijven in Italië en haar genegenheid voor dit land, vormen de drie hoekstenen van haar recente plastische omzwervingen.
Gefascineerd door het nomadisme – een cultuur die ze hergebruikt in deze installatie met het tifinagh schrift in de vorm van grote groene letters die associaties weven tussen beelden en ideeën - de kunstenares is er zich terdege van bewust dat we ons steeds kunnen bewegen naar nieuwe plaatsen maar we houden dezelfde dingen in onze bagage.
In deze zin zal de huidige installatie, gedicteerd door de configuratie van de kamer, op een andere plaats anders zijn. Gehuld in bezorgdheid, voert ze een complexe, alomtegenwoordige, paradoxale zoektocht naar identiteit. Een beetje zoals de twee fictieve personages Amor & Roma: Amor, het mannelijk personage met de Afrikaanse naam en Roma, de vrouwenfiguur en de stad. Geliefden weerspiegeld zoals hun namen, complementaire wezens tot in de fusie.
De initiatierituelen van voodoo met hun opvallende fasen - van pijn tot zuivering, van straling tot apotheose – worden niet alleen geassocieerd met de amoureuze fantasie, maar ze roepen ook het creatieve proces op in de brede zin en de zoektocht naar zichzelf.
De tentoonstelling bestaat uit een reeks veelzijdige werken, gemaakt met verschillende technieken en materialen: fotografische afdrukken, sculpturen en collages met gevonden materialen, inkttekeningen, olieverfschilderijen en transfers op canvas.

 

 

ALAIN BORNAIN. CHAMPS D’INTERPRÉTATIONS

EXHIBITION #  147
26 May - 14 July 2018

 

Sobres et efficaces, les œuvres d’Alain Bornain tentent de matérialiser et de capturer l’inexorable écoulement du temps, l’effacement, la trace et la disparition. Par ailleurs, l’artiste ancre son travail dans la question de l’image et de la représentation, du statut ambivalent de la peinture, de sa capacité à figurer ou au contraire de sa volonté de s’affranchir de la figure afin « d’affirmer ses caractères propres, sa singularité de medium

(Extrait d’une publication du Mac’s, Grand-Hornu)

Sur les tableaux d’Alain Bornain, l’écriture ne disparait pas : quelques bribes de phrases ou mots apparaissent de temps à autre, souvent presque spontanément, sans intention préalable, suggérant des vagues pistes d’interprétation. A dire vrai, leur justification ne relève pas du lexique. C’est moins le signifié que le signifiant, avec la multiplicité de formulations graphiques, qui intéresse l’artiste. D’ailleurs, c’est bien plus souvent les nombres et les formules mathématiques qui occupent l’espace de la toile. Or, quoi de plus abstrait, de plus indépendant de toute fonction représentative que le chiffre ?

(Extrait d’un texte de Pierre-Olivier Rollin)

 

FR
Champs d’interprétations d’Alain Bornain offre l’occasion d’admirer un ensemble de peintures de grandes dimensions de la série des Blackboards rarement exposées.
Nul doute que les Blackboards d’Alain Bornain sont à inscrire parmi les manifestations les plus originales et radicales de la peinture en Belgique de ces quinze dernières années : l’imitation parfaite de la réalité qu’elles mettent en scène, la justesse de la réflexion sur peinture et représentation qu’elles suscitent, le dialogue très assuré qu’elles mènent avec certaines des expressions majeures de l’art conceptuel du XXe siècle, leur capacité à réinventer la vanitas ancienne et, en fin de compte, celle d’éveiller en nous la charge affective que porte tout tableau noir, tout cela ne cesse de nous étonner à dix-sept ans de leur première apparition.
La série, largement présentée et soutenue par les meilleures institutions artistiques francophones, a toutefois été peu vue tant à Bruxelles qu’en Flandre et à l’étranger, ce qui nous incite à la mettre en valeur et à la diffuser, considérant qu’il s’agit d’un moment fort de l’art belge actuel

NL
Champs d’interprétations biedt de kans om enkele grootschalige – en zelden tentoongestelde - schilderijen van de reeks Blackboards van Alain Bornain te zien.
Blackboards kan beschouwd worden als een originele en radicale uitdrukking van de Belgische schilderkunst van de laatste jaren. De perfecte nabootsing van de realiteit, de nauwkeurigheid van de reflectie over schilderkunst, de zelfverzekerde dialoog met sommige uitdrukkingen van de conceptuele kunst van de 20ste eeuw, de bekwaamheid om de oude vanitas opnieuw uit te vinden en tenslotte, het in ons ontwaken van de emoties achter elke zwart schilderij. Dit alles blijft ons verbazen, zo’n zeventien jaar na de eerste verschijning.
Deze serie is reeds op grote schaal tentoongesteld en ondersteund door de beste Franstalige kunstinstellingen. Het gaat om een sterk moment in de Belgische hedendaagse kunst, wat ons aanzet om haar in het licht te zetten en verder te verspreiden naar Vlaanderen en het buitenland.

 

 

JOHN VAN OERS. MY HANDS SMELL FUNNY

EXHIBITION #  145
13 January - 24 February 2018

EN
Rossicontemporary is proud to present the second individual exhibition of Belgian artist John Van Oers.
A practitioner of sculpture in bronze, plaster, wood, cardboard, found materials, either small scale or in large installations, always in dialogue with the surrounding space, John Van Oers creates architectural scale models where control and precision of the execution go together with the artist’s attitude of light-heartedness, luck, humor, witty criticism. At the intersection of the directly recognizable forms and a non-figurative and frankly abstract aesthetic, John Van Oers engages in playful creative processes, which employ and utilize images from the world around him, inspiration that comes from everyday objects and fragments of child-hood memories. By organizing and archiving personal considerations through the vehicle of sculpture, the artist not only distils a stylized autobiography but also projects and presents a universal self-portrait where the viewer is invited to recognize one’s own past. Thus, from the artist’s personal history collective memories and fantasies can be aroused.

FR
Pour sa troisième exposition individuelle chez Rossicontemporary, l’artiste belge John Van Oers présente sa toute dernière production sous le titre My Hands Smell Funny. A quoi renvoie ce titre ? A un produit qu’il utilise à l’atelier ou à l’odeur d’un fruit exotique qu’il aurait gouté? C’est peut-être l’odeur de son corps ou d’une partie de celui-ci, voire celle d’un poisson qu’il a tenu entre ses mains de pêcheur confirmé. De toute manière c’est physique, sensoriel, instinctuel, jouissif.
Ainsi en est-il dans son atelier : avec le plâtre blanc, qu’il coule, qu’il moule et puis qu’il taille comme si c’était de la pierre précieuse; avec le bronze, solide et définitif, qu’il imagine et patine; ou avec le bois dans toutes ses veines, des plus nobles au plus humbles, qu’il élèvera a une nouvelle dignité. Travail quotidien dans l’atelier, en compagnie de toute une panoplie de fils de fer, de bouts de ficelle, de matériaux divers que - comme les cordes d’un instrument de musique- il utilisera pour traduire l’une ou l’autre sensation, telle ou telle autre impression.

Puis il y a le jeu de proportions et d’équilibres à gérer, ce qui est visuel et mental. A part les grandes sculptures qu’il lui arrive de créer pour l’espace public, sa dimension naturelle, son modus operandi congénital est la petite maquette, l’espace architectural en modèle réduit, car ici, tout peut être embrassé d’un seul regard. La maquette d’architecture, espace hautement humanisé, comme lieu fictif ou revivre une expérience, la faire ressurgir du magma d’impressions qui façonne notre vie.
Il faut que la fiction de l’objet fasse référence au réel. Quoi de mieux que son propre vécu pour donner un ancrage sincère et indiscutable à chacun de ses travaux ? Le souvenir, proche ou lointain, dans le temps ou dans l’espace, la réflexion qui suit la vision de choses de la vie quotidienne, comme autant de déclencheurs. Comment, via une maquette, rendre une sensation éprouvée lors d’un récent voyage en Nouvelle-Zélande, l’émotion suscitée par chaque visite a la maison des grands parents, la confrontation avec un livre qu’il a lu, avec une conversation entre amis ?
Chaque maquette est une réponse sensible à l’un de ces défis de mémoire – arrêt sur image, plan rapproché – que l’artiste s’est lancés à un moment donné. C’est le contentement d’une réussite, un heureux événement : bonheur d’un artiste qui s’amuse en travaillant.

 

 

ETIENNE VAN DOORSLAER. DE WITGEKALKTE KALMTE

EXHIBITION #  144
13 January-24 February 2018

FR
Après une première exposition en 2016 autour de l’œuvre du Père Maur/Etienne van Doorslaer (1925-2013), figure d’exception de l'abstraction en Belgique dans la deuxième moitié du XXème siècle, Rossicontemporary vous invite à un deuxième rendez-vous avec sa peinture qui connaît aujourd’hui un intérêt croissant et se confirme comme un de grands moments de l’abstraction épurée belge. Une sélection d’une vingtaine d’œuvres de la période 1964-2011 est ici présentée parmi lesquelles une grande et rare toile de ses débuts.  Le titre De witgekalkte kalmte - en français Le calme peint à la chaux- paraphrase un vers tiré d'un poème que Roland Jooris lui dédia en 2012. C’est en effet un sentiment de calme et d’équilibre, d’apaisement et de sérénité que nous transmettent ces œuvres. Nous avons voulu le partager encore une fois avec vous.
Moine bénédictin, Etienne van Doorslaer peignit pendant 50 ans dans la quiétude de son atelier baigné de lumière blanche, sous les combles d'un monastère de la campagne brugeoise. Il nous laisse une œuvre d'une beauté intemporelle qui s'abreuve au raffinement de la culture bénédictine et entretient des liens très étroits avec l'art de son temps: au début des années ’60, contacts avec la scène parisienne et amitié avec Alberto Magnelli; dès 1962, compagnonnage avec Dan van Severen, figure de proue de l'abstraction belge et rapports avec une scène picturale flamande très fertile; à partir de 1965, fréquentation de l'art américain (il vit 5 mois par an à l'abbaye de Valyermo, en Californie), ce qui le rapproche des conquêtes picturales de Frank Stella, Ad Reinhardt, Robert Ryman et Agnès Martin, à quoi il faut ajouter la relation d'estime et de familiarité nouée avec l'architecte Frank Gehry durant de longues années.

NL
Na een eerste tentoonstelling in 2016 rond het werk van Père Maur/Etienne van Doorslaer (1925-2013), nodigt Rossicontemporary u uit voor een tweede ontmoeting met zijn werk dat vandaag een groeiende interesse kent en wordt beschouwd als een hoogtepunt in de Belgische abstractie van de tweede helft van de 20ste eeuw. Een selectie van een twintigtal werken uit de periode 1964-2011 wordt gepresenteerd, waaronder een groot en zeldzaam canvas van zijn beginnende jaren. De titel De witgekalkte kalmte is een parafrasering van een vers (De witgekalkte klaarte) uit een gedicht dat Roland Jooris aan hem wijdde in 2012. Zijn werken brengen een gevoel van kalmte en evenwicht, van verzoening en sereniteit over. Etienne Van Doorslaer, Benedictijner monnik, schilderde gedurende 50 jaar in de rust van zijn atelier, badend in een wit licht, op de zolder van een klooster op het Brugse platteland. Hij laat een oeuvre van tijdloze schoonheid achter, dat inspiratie haalt uit het raffinement van de Benedictijnse cultuur en zeer nauwe banden heeft met de kunst van zijn tijd. In de vroege jaren ‘60 had hij contacten met de Parijse scène en sloot hij vriendschap met Alberto Magnelli en vanaf 1962 met Dan Van Severen, boegbeeld van de Belgische abstractie. Hij onderhield zeer vruchtbare banden met de Vlaamse kunstscène. Vanaf 1966 kwam hij in contact met de Amerikaanse kunst (5 maanden per jaar woont hij in de abdij van Valyermo, in Californië), wat hem dichter bij de picturale veroveringen van Frank Stella, Ad Reinhardt, Robert Ryman en Agnes Martin brengt. In deze periode ontstaat ook de jarenlange relatie van waardering en vertrouwen met architect Frank Gehry.

 

 

DAVID QUINN. PAINTINGS

EXHIBITION #  143
13 January-24 February 2018

FR
Rossicontemporary a le plaisir de présenter la première exposition individuelle en Belgique du peintre irlandais David Quinn. Les quelques extraits suivants, d’un texte de 2015 de la critique irlandaise Riann Coulter, sont une excellente introduction de sa démarche artistique :
De petites peintures abstraites, de la taille de vieux livres de poche qui peuvent être tenus au creux de la  main, sont accrochées au mur sur une ligne au niveau des yeux. Chaque tableau est une unité, à la fois unique et faisant partie d'un tout plus grand: mots en phrase, notes en accord, heures d’un jour. À première vue, ces œuvres paraissent simples, minimes et discrètes, mais regardez à nouveau. Focus sur les bords : voyez les couches posées comme des strates dans la roche sédimentaire. Chaque couche est une page, une peinture que Quinn a collée, ajoutée et recouverte. Travaillant sur plusieurs tableaux à la fois, Quinn les considère comme des marqueurs du temps. Ils sont abstraits et pourtant, ils représentent le temps travaillé et le temps passé à la contemplation. Une autre définition de l'abstrait - un résumé du contenu d'un livre, d'un article ou d'un discours - est également pertinente. Les peintures finies sont des résumés du processus de leur création: formes concentrées ou essences.
Bien que David Quinn ait créé des œuvres de dimensions différentes, il ne cesse de revenir au format de 20 x 14,5 cm, la taille des livres de croquis qu'il utilisait lorsqu’il était étudiant en  design. Il trouve que cette échelle lui permet de se concentrer sur ce processus et de travailler sur de nombreuses pièces à la fois. La familiarité de Quinn avec ce format lui permet de passer de la pensée consciente à un état instinctif et méditatif qu'il trouve productif. Son intérêt pour le Wabi-sabi, une approche esthétique qui s'appuie sur le Bouddhisme et la vision du monde japonaise centrée sur l'acceptation de l'éphémère et de l'imperfection et la célébration  de l'imparfait, de l'impermanent et de l'incomplet, est également évident dans ses œuvres basées sur un processus de fabrication, de méditation, de répétition et d'effacement.

NL/EN  
Rossicontemporary heeft het genoegen om u de eerste individuele tentoonstelling in België voor te stellen van de Ierse schilder David Quinn. De volgende fragmenten, uit een tekst van 2015 geschreven door de Ierse kunstcriticus Riann Coulter, lijken ons een uitstekende introductie van zijn artistieke benadering:
Small abstract paintings, the size of old paperbacks that can be nestled in one hand, hang in a line at eye-level on opposite walls. Each painting is a unit, both unique and part of a greater whole: words in sentence, notes in tune, hours in a day. At first glance they appear to be simple works, minimal and understated, but look again. Focus on the edges; see the layers built like strata in sedimentary rock. Each layer is a page, a painting that Quinn has stuck own, added to and covered up. Working on several paintings at once, Quinn considers them as markers of time. They are abstract and yet, they represent time worked and time spent in contemplation. Another definition of abstract – a summary of the content of a book, article or speech – is also relevant. The finished paintings are summaries of the process of their creation: concentrated forms or essences. Although David Quinn has created work of various scales, he keeps returning to the format 8 x 5,5 inches, the size of the sketch books he used as a design student. He finds that this scale allows him to concentrate on this process and work on numerous pieces at once. Quinn’s familiarity with this format allows him to move beyond conscious thought to an instinctive, meditative state that he finds productive. His interest in Wabi-sabi, an aesthetic approach that draws on Buddhism and the Japanese world view centered on the acceptance of transience and imperfection and the celebration of the imperfect, impermanent and incomplete, is also evident in works which are the product of a meditative process of mark making, repetition and erasure.

 

 

JEAN-FRANÇOIS D’OR. LE PAILLASSON DU FUNAMBULE

EXHIBITION #  142
13 January - 24 February 2018

L'idée d'avoir mon propre jardin me rebutait. J'en aurais rêvé et me serais retrouvé fier de mon arbre, mon romarin, mon bourdon. Mon jardin à moi, avec mes mauvaises herbes, mes ombres, mes flocons et mes rires d'été. A cela, je complétais, comblais et ai vite compris l'idée de m'approprier autant de parcs dans autant de villes, dans autant de pays. La diversité des arbres, des espèces et de possibilité de rencontres s'offrait à moi ; jardins d'infini. Il en va de même pour mes occupations et préoccupations ; autant de sujets sur lesquels on trébuche, pulsations spontanées, incendie d'ambitions ; toujours avec un extincteur à proximité. J'ai des fourmis dans le cortex que je cherche à nourrir d'expériences, de récits. Je recherche les fausses routes, les détours, les inconforts. Se perdre, c'est découvrir là où on ne connait pas encore et où la chance d'être maladroit est probable, palpable. Respirer l'envie de busterkeatonner l'existence. Faut-il un métier, une discipline, être spécialiste? Je préfère humblement le chapeau de généraliste, comme un mode de vie à provoquer des rencontres, des moments, des dialogues, des parenthèses. Par imprudence, par insomnie, par doute, par contradiction ; pour espérer décrocher le menu espace d'un sourire, tenter d'éveiller le frisson indécent d'être ému.

Jean-François D'Or

 

FR
Outrepasser les frontières – invisibles mais bien présentes – qui séparent les différentesdisciplines de la création constitue toujours un exercice aussi enrichissant que périlleux. En passant d’un champ à l’autre, on découvre à quel point les codes et les enjeux changent et ce qui est langue vivante chez les uns est langue morte - car dépassée ou pas encore apprise- par les autres. Le contexte de l’art contemporain ne cesse cependant d’attirer des regards venus d’ailleurs ; ce qu’on y apprécie est la grande liberté d’action qu’on reconnaît à l’artiste, la capacité à assimiler toute proposition, pourvu qu’elle soit sérieuse et conséquente, le peu de contraintes matérielles qu’une œuvre d’art comporte si on la compare à une production cinématographique ou à la mise en production industrielle d’un objet. Comme il le dit dans son texte ci-dessus, Jean-François D’Or – designer belge de renom - aime se lancer ce genre de défis: récemment il s’est frotté au monde de l’art contemporain en costume de commissaire d’exposition lors de l’exposition FRArGILE, très réussie, à la Maison des Arts de Schaerbeek. Ici pour notre vitrine fraîchement rénovée sur la rotonde du Rivoli, il propose l’installation inédite Le paillasson du funambule, inaugurant ainsi la nouvelle vocation de cette vitrine, qui accueillera dans le futur des installations in situ d’artistes invités. L’installation s’offre à nous sous ses multiples facettes : elle propose une lecture spatiale inédite du volume donné, elle s’attache de la parfaite finition de l’objet, elle évoque celui-ci via le texte, dans un jeu de renvois entre mot et image qui a quelque chose de la page d’un roman illustré. Une conception qui s’est faite de manière très structurée et organisée, en passant d’une vérification sur le papier à une autre dans l’espace. On sentait à l’œuvre l’homme habitué à suivre pas à pas son projet, de l’esquisse initiale jusqu’à son éventuelle mise en production industrielle, à le nourrir progressivement, tout en lui gardant sa part de poésie. Last but not least, l’installation Le paillasson du funambule introduit parfaitement cette ode à la ligne pure qui pourrait être le trait d’union entre les expositions ici présentées.

NL
De - onzichtbare maar zeker aanwezige - grenzen voorbijgaan die de verschillende kunstdisciplines van elkaar scheiden, is altijd een verrijkende doch gevaarlijke oefening. We ontdekken hoezeer de codes en hun belang verschillen en wat levende taal is bij de een, is dode taal bij de ander, al voorbijgestreefd of te prematuur. De context van de hedendaagse kunst blijft aandacht trekken van elders; men waardeert de grote vrijheid van de kunstenaar, het vermogen om elk serieus en consequent voorstel te assimileren, de weinige materiële beperkingen van een kunstwerk vergeleken met een cinematografische productie of de industriële productie van een object. Zoals hij zegt in de bovenstaande tekst, houdt JeanFrançois D’Or – gerenommeerde Belgische ontwerper ervan om dergelijke uitdagingen aan te gaan. Onlangs heeft hij zich gewaagd in de hedendaagse kunstwereld als curator van de zeer geslaagde FRarGILE-tentoonstelling in het Maison des Arts in Schaarbeek. Hier, in onze pas gerenoveerde vitrine op de rotonde van Rivoli, stelt hij de installatie De deurmat van de koorddanser voor. Hiermee wordt de nieuwe roeping van deze vitrine ingeluid, die in de toekomst in situ installaties zal verwelkomen van uitgenodigde kunstenaars. De installatie biedt ons vele facetten: een nieuwe ruimtelijke lezing van het gegeven volume, de perfecte afwerking van het object en de tekst via een doorverwijsspel tussen woord en afbeelding dat iets wegheeft van een geïllustreerde roman. Een ontwerp dat op een zeer gestructureerde en georganiseerde manier is uitgevoerd, eerst op papier en dan in de ruimte. Men voelt aan dat dit het werk is van een man die gewend is om stap voor stap zijn project uit te voeren, van de eerste schets tot zijn uiteindelijke industriële productie, geleidelijk aan gevoerd, met progressieve verbeteringen maar met behoud van de poëzie. Last but not least, de installatie van Jean-François D’Or introduceert perfect de ode aan de zuivere lijn, de link met de hier voorgestelde tentoonstellingen.

 

FREDDY VAN PARYS. REFLECTION

EXHIBITION # 141
12 January– 24 February 2018

FR
Première exposition individuelle chez Rossicontemporary de l’artiste belge Freddy Van Parys. Sont présentés des travaux historiques datant des années 90 ainsi que ses tout derniers travaux, sur papier. Que l’aspect chaud du papier s’opposant au film PVC industriel ne vous trompe pas : ces deux températures du travail forment un même climat.Lorsque vous entendrez parler l’artiste, il vous mentionnera son intérêt pour une dimension quasi immatérielle de l’œuvre, pour le thème de la subtilité, pour ce « voir et pas voir » qui rime chez lui avec finesse du regard, rigueur conceptuelle, surgissement de la vision.Faire à peine voir. Pour donner libre cours à notre capacité d’imaginer, de générer une vision. Ceci, en résumé pourrait être le sens des quatre œuvres murales en pvc autocollant : comme autant de fenêtres que l’artiste nous invite à ouvrir, à « activer ».

Pour ce qui est des œuvres en papier, elles témoignent d’une longue pratique de la gravure en pointe sèche. Dans ces travaux récents, l’image et le signe se sont radicalement décantés. Pressé contre la feuille, encrées ou pas, le rectangle de la plaque de cuivre enclenche l’acte de voir : il devient fenêtre.Puis sur la feuille viennent la ligne, la section dorée, le tape transparent, le papier calque, la bribe de plan d’architecture : espaces en couches, lieux idéaux à explorer où le regard peut se perdre à loisir.

 

PIERRE SOHIE. DOUCE EST LA LUMIÈRE

EXHIBITION # 140
12 January– 24 February 2018

FR
Retour à l’essentiel
Dépouillement pour aller vers l’essentiel,
Dépouillement jusqu’à soif de lumière et de beauté.
Dépouillement jusqu’à l’émerveillement devant la vision, devant la lumière qui rend possible la vue, l’incroyable fait de voir, de simplement voir.
Emerveillement dans et par le dépouillement, face à l’indicible où se confondent création et vie, lumière et beauté.
Emerveillement déclencheur de l’acte de peindre, qui concrétise ce bonheur.
Emerveillement de créer et de partager joie et sérénité, défiant pessimisme et désespoir. 

NL
Terug naar de essentie
Veelheid opgeven, essentie terugvinden.
Veelheid opgeven tot dorst naar klaarte en schoonheid.
Veelheid opgeven tot verwondering om het zien van het licht, dat te zien geeft.
Verwondering door en in eenvoud: daar waar onuitsprekelijk schepping, leven, licht en schoonheid één is.
In die buurt schilderend verwijlen, kinderlijk geluk, van ontmoediging en wanhoop bevrijd.

 

EMMANUEL TÊTE. JARDINGUE

EXHIBITION # 137
11 November 2017 – 6 January 2018

FR
Depuis deux ans, Emmanuel Tête – qu’on connaît comme peintre et performer, collagiste et dessinateur – s’est concentré sur ce dernier aspect de sa recherche. En ce faisant, son dessin a quitté les images simples et immédiates de ses débuts, dont le contenu poétique se révélait aussi rondement que son message politique, pour évoluer vers des compositions très articulées où un ensemble d'actions et de personnages différents se heurtent, défiant ainsi tout réalisme, toute lecture narrative cohérente.
L'idée du chaos dadaïste ou le souvenir des scénarios inquiétants de souche  surréaliste ne sont jamais loin, même si la tentation véritable de l’artiste - son dessein et secret défi ? – pourrait être celle de ramener à la vie, en s’y mesurant, la magie de certaines prédelles des peintres siennois du Trecento. Dans le texte qui introduit la petite plaquette à tirage limité éditée pour l’occasion, l’artiste présente ainsi cette nouvelle série de dessins :

Enveloppé d’une lumière mélancolique qui n’est pas sans rappeler la peinture d’Antoine Watteau, chaque dessin a pour cadre un jardin où, à l’ombre de grands arbres, des hommes sans gravité et des femmes sans âge jouent et rejouent jusqu’à la folie une histoire aussi mythique que banale. Ce sont des enfantillages sérieux sur lesquels le temps n’a pas de prise, un monde parallèle où chaque scène présente l’action à son paroxysme, précisément au moment où la tension avec l’immobilité du dessin est la plus forte. Au sein de ce paradoxe maniériste par excellence, les figures s’aventurent dans tous les coins de l’espace et cherchent par leurs postures invraisemblables un équilibre éternellement précaire entre la forme et le récit. Dans la multitude des histoires possibles, l’histoire dans sa configuration singulière se détermine alors à quelques millimètres près.

Jardingue est la cinquième exposition individuelle d’Emmanuel Tête dans la galerie.

 

ANE VESTER. ON RED & BLUE

EXHIBITION # 136
11 November 2017 – 6 January 2018

 FR
Les nouvelles œuvres sur bois de l'exposition On Red & Blue sont le résultat d'une recherche sur la combinaison archétypale des couleurs rouge et bleu. Cette association rouge-bleu parle d'opposés généraux tels que chaud-froid, garçon-fille, gauche-droite en politique, etc... Mais, creusant derrière ces généralités, beaucoup d'entre nous  sont capables d'identifier une variété de combinaisons particulières de rouge et de bleu, que nous connaissons à travers la publicité, les marques, la signalisation, le design... Chacune des petites œuvres de l'exposition renvoie à une association précise de rouge et de bleu qui fait appel à notre mémoire collective.
Avec une grande simplicité de moyens et s’imposant sans effort un minimalisme expressif rigoureux, Ane Vester mène depuis de longues années une enquête picturale dans le champ de la couleur. Par celle-ci, l’artiste met intelligemment en jeu notre perception de l’espace, notre connaissance des choses, notre mémoire, touchant ainsi à plusieurs niveaux de notre expérience de la réalité.Pour sa quatrième exposition individuelle chez Rossicontemporary Ane Vester a réalisé une nouvelle série de travaux sur bois, à mi-chemin entre peinture et volume, qui donnent à voir - magistralement - l’espace de la galerie. Dans la vitrine côté rue sont à savourer ses deux derniers Stripe Paintings, si typiques de sa production picturale.

EN
The new wooden works in the exhibition ON RED & BLUE are the results of an investigation into the archetypal colour combination of red and blue. The combination of red and blue speaks of general opposites such as warm-cold, opposites in politics, boy-girl… But digging beyond these generalities most of us are able to identify a variety of specific red & blue combinations known to us through branding, marketing, signage, design etc… Each of the small works in the exhibition recalls a specific red & blue combination calling on our collective memory.

NL
Met eenvoudige middelen en zonder enige inspanning een rigoureus en expressief minimalisme neer te leggen, leidt Ane Vester sinds vele jaren een picturale enquête in het veld van de kleur. Via dit veld, speelt ze op een intelligente manier met onze perceptie van ruimte, onze kennis over dingen, ons geheugen, en dit terwijl ze verschillende niveaus van onze ervaring met de realiteit raakt.
Voor haar vierde solotentoonstelling bij Rossicontemporary heeft Ane Vester een nieuwe reeks houten werken gerealiseerd, ergens tussen schilderij en object, die op magistrale wijze inspelen op de eigenheid van de galerijruimte. In de vitrineruimtes aan de straatkant kunt u genieten van twee recente Stripe Paintings, ook typisch voor haar beeldende productie.

 

EVELYN VANOVERBEKE. A SIZE TOO SHORT

EXHIBITION # 135
11 November 2017 – 6 January 2018

FR
Première exposition solo en galerie et première exposition à Bruxelles de cette jeune artiste flamande, déjà fort appréciée à Gand où elle a vécu et travaillé ces dernières années. La bonne nouvelle est qu’elle vient tout juste de déménager à Bruxelles, à la recherche de nouveaux stimuli, hors des zones de confort.
Son travail se concentre entièrement au sein du « rectangle » de la feuille et de la toile qui, dirait-on, fonctionnent pour elle tels des organes vivants avec une âme, une peau, une ossature. C’est comme un jeu fort sérieux : les moments de plaisir « plastique » ne manquent sans doute pas mais encore plus nombreux doivent être les moments de réflexion quasi méditative sur ce que cette expérience sensorielle peut produire comme ambiance, climat, intensité, profondeur. Forme par la couleur, forme par la ligne, ou bien cadre qui contient et qui parfois se laisse aller au jeu. Peinture et dessin comme lieux d’une tension que l’artiste crée, puis préserve - un quasi débordement que pour finir elle parvient à contenir. Comme si elle était elle-même étonnée de l’univers que peuvent produire une couleur sale, une vieille baguette en bois, un gros trait de crayon et une feuille de papier jauni, si on leur prête attention.

 

 

WIKTORIA SYNAK. CIAŁO

EXHIBITION # 134
11 November 2017 – 6 January 2018

Parmi toutes les pièces, tu as choisi celle qui est vide. Au premier abord, elle semble peu rassurante. Aucun objet ne s’y trouve. Tu m’as déjà parlé de ton angoisse des petits espaces. Crainte de l’étouffement. Autant que moi, tu redoutes de te retrouver ici, confronté à ces murs blancs et à toi-même. Ciało, corps.La neutralité est cassée par des voix. Pas les nôtres. Murmures. Instantanément, la chambre devient occupée. Une certaine présence nous met à l’aise.Les murs ne sont plus blancs. D’épaisses couches de peinture les recouvrent. Le blanc vieilli, sali, une nouvelle couche est posée. Brillante, innocente. Tu remarques que ces couches revêtent les murs de la chambre comme des habits, comme une peau. Blanc dense, voix opaques. La chambre est un corps. Ciało
Aucun meuble dans cette pièce. Seulement des murs blancs. Tu y es confronté à tes angoisses. Les murs sont nus, neutres. Tu entends des voix. Elles y étaient peut-être depuis le début. Etouffées, elles murmurent. Tu n’as plus peur. La chambre est remplie d’une certaine présence. Même la peinture des murs semble plaisante. En t’approchant, tu découvres les multiples couches. La couche salie est recouverte d’une nouvelle couche d’un blanc frais, innocent. Le geste se répète inlassablement. Il fait chaud. Tu as l’impression que les voix se matérialisent, deviennent opaques, prennent de l’ampleur. La peinture dense occupe de plus en plus la pièce. La chambre est un corps.

                                                                                                                                            Wiktoria Synak

FR
La photographie vernaculaire est sans doute la plus représentée dans le patrimoine photographique matériel et celle qui a le plus d'impact dans la sphère individuelle et collective des personnes.Les instantanés domestiques, chargés de codes socioculturels, résultant d'une technologie qui évolue dans le temps,  sont des agents actifs dans le processus de construction de l'identité et de la mémoire d'un groupe, souvent représentés sous la forme d’album - dispositif par excellence qui organise la collection visuelle de l’histoire d'une famille. A partir de cette matière brute, il est possible de construire des champs d'interprétation où l’on se déplacera à volonté entre réalité, fiction et auto-représentation. Il va de soi que de nombreux artistes contemporaines ont fait de ces stratégies de relecture et d’appropriation, le cœur même de leur processus créatif.

A plusieurs reprises Rossicontemporary a présenté le travail d’artistes intéressés par l’image trouvée et la photographie vernaculaire – ne mentionnons ici que les tout derniers en ordre chronologique: David Delruelle, Eva Vermeiren, Chisato Ishiyama, Juan Cañizares. Cette fois-ci, c’est à la jeune artiste Wiktoria Synak de soumettre à notre regard son travail photographique à partir d’images de famille qu’elle a scannées, digitalisées, redécoupées puis imprimées.Pour Ciało (corps en polonais) Wiktoria a travaillé sur les photos, conservées dans l’album familial, de sa première communion en Pologne, son pays d’origine. Une occasion pour elle de se pencher, entre constat et questionnement, sur l’éducation et la religion reçues, sur la dimension symbolique du blanc (des blancs), sur sa relation au corps vis à vis de tout cela. C’est d’ailleurs celui-ci qui revient en force, dans les autoportraits réalisés avec l’ancien appareil argentique de son père (Praktica LTL 3), qui concluent la série.La trentaine des photographies est mise en scène dans une installation qui s’offre à nous comme un paysage non linéaire, comme une invitation lancée au public d’un libre échange dans les territoires de la sensibilité.

 

                                                                                                                                             Juan Cañizares
Commissaire de l’exposition, Bruxelles, Novembre 2017

 

ALAIN BORNAIN. PRÉSENT

EXHIBITION # 133
7 September – 28 October 2017

FR
Pour sa deuxième exposition chez Rossicontemporary, Alain Bornain présentera, sous le titre Présent, un ensemble de peintures, de néons et d'images imprimées sur le thème de notre relation au temps. La notion de temps, énigme immémoriale, est récurrente dans son œuvre. Au cours de ces vingt dernières années, il l'a traduite de manière visuelle par le biais de diverses stratégies, par une recherche constante de l'adéquation entre fond et forme.
Les peintures évoquent le genre de la marine; elles reprennent les procédés formels des Blackboards, emblématiques de sa production. Bien plus que de simples images figurées de la mer, ces Marines, comme tracées au tableau noir, portent en elles une charge poétique et émotionnelle qui suggère une expérience empreinte de calme et de sérénité. Temps présent, temps "suspendu" par la contemplation.
De deux néons, l’un, 2.500.000.000’’, représente le nombre de seconds correspondants à la durée de l'espérance de vie d'un être humain occidental. L'œuvre-néon, de par son clignotement, devient un véritable miroir de notre existence. L’autre, Présent, nous confronte à l'instant, à l'hic et nunc. La polysémie du mot suggère de multiples interprétations: LE présent, ETRE présent, ou UN présent. Aujourd'hui, plus que jamais, le temps ne serait-il pas un véritable cadeau?
Dans les images imprimées- en sérigraphies ou en tirages photographiques - de la série Clock, c'est l’écriture chiffrée du temps qui est mise en scène. Que ce soit le temps d'une journée exprimé en secondes ou celui de plusieurs jours traduit en minutes, le temps ici retranscrit devient, grâce aux segments de la typographie, une image dynamique aux subtiles nuances et aux vibrations palpitantes.

NL
Voor zijn tweede tentoonstelling bij Rossicontemporary, stelt Alain Bornain een ensemble van schilderijen, neonwerken, zeefdrukken en foto’s voor, die onder de titel “Présent” onze relatie met de tijd benadert. De notie van tijd, memorabel enigma, keert steeds terug in zijn werk. Doorheen de voorbije twintig jaar heeft de kunstenaar deze visueel vertaald via diverse strategieën, door het voortdurend zoeken naar de afstemming tussen concept en vorm.
De schilderijen verwoorden het genre van de “marine”; ze hervatten de formele procedés van de Blackboards, kern van zijn werk. Meer dan slechts simpele figuraties van de zee, dragen deze “marines”, zoals op een zwart bord getraceerd, een poëtische en emotionele lading in zich die een ervaring suggereert van kalmte en sereniteit. Tegenwoordige tijd, tijd “opgeschort” door contemplatie.
Van de twee neonwerken, geeft “2.500.000.000” de hoeveelheid seconden weer die overeenkomt met de verwachte levensduur van de westerse mens. Het neonwerk wordt door zijn geknipper een echte spiegel van ons bestaan. Het andere neonwerk, “Présent”, confronteert ons met het heden, met het hier en nu. De polysemie van het woord suggereert in het Frans meerdere interpretaties: het heden, het aanwezig zijn, een gift. Is tijd vandaag, meer dan ooit, niet een heus geschenk?
Met de multipels – zeefdrukken en foto’s – van de reeks “Clock”, wordt het cijferen van de tijd in scène gezet. Of het nu de tijd van een dag uitdrukt in seconden of die van meerdere dagen in minuten, de op papier weergegeven tijd wordt, dankzij het tracé van de typografie, een dynamisch beeld van subtiele nuances en opwindende vibraties.

 

JO DE SMEDT. STILL LIFE GOES ON

EXHIBITION # 132
7 September – 28 October 2017

FR
Insaisissable, le travail de Jo De Smedt ne cesse de nous étonner ; il nous prend toujours à contre-pied. Si c’est une image qui l’inspire en premier lieu, rapidement, c’est un mot qui la court-circuite et rajoute à l’œuvre une nouvelle couche de sens. Ses sources d’inspiration sont à la fois visuelles et nominales, dans la meilleure tradition de Marcel Duchamp. Un libre jeu de renvois à 360° : ici réside toute la magie de cette œuvre, son caractère spirituel et réjouissant, sa fraîcheur iconographique, sa vocation à se renouveler en permanence.
Pour cette deuxième exposition chez Rossicontemporary, Jo De Smedt présente, dans les deux salles principales de la galerie, trois séries de travaux complices et voisins, tant conceptuellement que visuellement, qui abordent des thèmes qui lui sont chers, tels l’histoire et l’identité - d’un peuple ou de tout un chacun – voire une certaine idée de coexistence pacifique et sereine entre les êtres.
Still Life Goes On - la nature morte vit - série qui donne son nom à l’exposition, est née de l’observation d’objets archéologiques au musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam. Ces récipients brisés par le temps et reconstitués ensuite au sein du musée, incarnent aux yeux de l’artiste l’allégorie de la vie et de son cycle. L’artiste les a dessinés à plusieurs reprises, peu à peu l’objet entier a laissé place à des formes éclatées qui elles-mêmes ont généré des formes nouvelles, reliant ainsi passé et avenir. Entre-temps, à l’étalage d’un magasin de décoration, l’artiste avait rencontré une peinture acrylique nommée «Primair zwart», ce qui lui avait semblé parfaitement adapté à sa volonté d’illustrer ces formes originelles. Un jeu de mots avait mené au medium de la peinture !
Puis, Still Life Goes On s’est prolongée dans les œuvres de la série it’s A Good Year For The Roses d’après le titre de la chanson, touchante et mélancolique, du chanteur américain de musique country George Jones. Ce sont des dessins au crayon sur papier, de petit, moyen et grand format. Ici, les objets archéologiques -vases, bols ou cruches- ont été vus et esquissés devant les vitrines du musée du Cinquantenaire de Bruxelles. En phases successives Jo De Smedt s’est ensuite appliqué à transcender la forme initiale par un jeu de lignes juxtaposées, évoquant énergie, vitalité, ardeur, comme si ces objets pouvaient -devaient- être réinventés.
La troisième série est intitulée Herbarium (No Pressure). Chacun de nous (souvenez-vous) a réalisé un herbier à l’école primaire ! Et l’instituteur nous a certainement dit de «bien presser» la plante sur la feuille. No pressure nous dit l’artiste, évoquant ainsi l’état de notre société, où l’homme a parfois de la peine à s’arrêter et à profiter de l’instant présent. Par son dessin, l’artiste exclut la pression et, en dessinant les racines, source de vie des plantes (déshydratées), il imagine y ramener la sève vitale.
Si la racine est dessinée dans le style de la vulgarisation scientifique, la plante elle-même est une explosion de lignes abstraites. Sur ce jeu de lignes, un élément inattendu vient ensuite brouiller les pistes. Il s’agit d’autocollants de petites activités commerciales - un menuisier, un bar de nuit, etc. Quelle est la relation entre ces racines et cette imagerie populaire ? Nous racontent-elles l’attachement au territoire, à une communauté avec toute sa variété d’activités humaines, avec son réseau de liens interpersonnels ? Le monde est beau parce qu’il est varié, dit-on. «Comme un bouquet de fleurs » dit l’artiste, qui dédie cet ensemble à Veerle, sa femme.
Un livre contenant les dessins d’Herbarium (No Pressure) est publié pour l’occasion.

NL
Ongrijpbaar. Het werk van Jo De Smedt blijft ons verbazen; hij weet ons altijd in de luren te leggen. Als een beeld hem in de eerste plaats inspireert, dan is het al snel een woord dat hem kortsluit en een nieuwe betekenislaag toevoegt aan het werk. Zijn inspiratiebronnen zijn zowel visueel als woordelijk, in lijn met de traditie van Marcel Duchamp. Een vrij spel van 360° : hierin schuilt alle magie van dit werk, haar spiritueel en speels karakter, haar iconografische frisheid, haar roeping om zich steeds te hernieuwen.
Voor zijn tweede tentoonstelling bij Rossicontemporary presenteert Jo De Smedt, in de twee hoofdzalen van de galerij, drie verwante series werken die dezelfde thema’s benaderen die hem nauw aan het hart liggen, zoals de geschiedenis en de identiteit – van een volk of van ieder afzonderlijk – en van een zeker idee van vreedzaam en sereen samenleven tussen de mensen.
Still Life Goes On, het stilleven leeft – serie die zijn naam geeft aan de tentoonstelling, is ontstaan uit de observatie van archeologische objecten in het museum Boijmans Van Beuningen te Rotterdam. Deze voorwerpen, gebroken door de tijd en vervolgens gereconstitueerd in het museum, belichamen in de ogen van de kunstenaar de allegorie van het leven en haar cyclus. De kunstenaar heeft ze herhaaldelijk getekend. Geleidelijk aan heeft het volledige voorwerp plaats gemaakt voor ontplofte vormen die op hun beurt weer nieuwe vormen hebben voortgebracht en verleden en toekomst binden. Ondertussen had de kunstenaar , in de etalage van een decoratiewinkel, een acrylverf ontdekt genaamd ‘Primair Zwart’, verf die hem perfect leek om deze oervormen mee te illustreren. Een woordspel had geleid tot het medium van deze schilderijen.
Vervolgens heeft Still Life Goes On zich verdergezet in de werken van de reeks ‘It’s a Good Year For The Roses’, genaamd naar de titel van het ontroerend en melancholisch lied van de Amerikaanse country zanger George Jones. Het zijn tekeningen van potlood op papier, van klein, middel en groot formaat. De archeologische voorwerpen – vazen, kommen, kruiken – werden gezien in de vitrines van het Jubelparkmuseum te Brussel en ter plaatse geschetst. In achtereenvolgende fases heeft Jo De Smedt gewerkt aan het overtreffen van de oorspronkelijke vorm door een ontploffing van lijnen, die energie, vitaliteit, ijver oproepen, alsof deze voorwerpen heruitgevonden kunnen – of zelfs moeten – worden.
De derde serie is getiteld ‘Herbarium (No Pressure)’. Ieder van ons zal zich het herbarium herinneren dat we op de lagere school gemaakt hebben. De leerkracht heeft ons vast wel gezegd de plant goed aan te ‘persen’ op het blad. ‘No pressure’, zegt de kunstenaar ons, verwijzend naar de staat van onze huidige maatschappij waarin de mens soms moeite heeft om te stoppen en om te genieten van het moment. Met zijn tekening sluit de kunstenaar de druk uit en door er de wortels gedetailleerd bij te tekenen, die de bron van leven zijn van alle ‘gedehydrateerde planten’, beeldt de kunstenaar zich in hierdoor het levenssap terug in de wortels te brengen.
Enerzijds is de wortel getekend in een stijl van wetenschappelijke vulgarisatie, anderzijds is de plant zelf een explosie van abstracte lijnen. In dit lijnenspel duikt vervolgens een onverwacht element op dat verwarrend werkt. Het gaat over stickers van kleine commerciële activiteiten, een timmerman, een nachtclub, enz. Wat is het verband tussen de wortels en deze volkse afbeeldingen ? Vertellen ze ons de gehechtheid aan het grondgebied, aan een gemeenschap met haar verscheidenheid van menselijke activiteiten met zijn netwerk van interpersoonlijke verbanden ? De wereld is mooi want hij is gevarieerd zegt men. ‘Zoals een boeket van bloemen’ zegt de kunstenaar, die dit ensemble opdraagt aan Veerle, zijn vrouw.
Een kunstenaarsboek met de tekeningen van ‘Herbarium (No Pressure)’ wordt bij deze gelegenheid gepubliceerd.

 

JEAN-LOUIS MICHA. CONSPIRACY

EXHIBITION # 131
7 September – 28 October 2017

 FR
Conspiracy est un ensemble dessiné incomplet par nature ; j’entends par là qu’il repose sur un effet d’addition semblable à celui de l’espace médiatique, que chaque image est fragmentaire et, dès lors, se refuse à la pleine lisibilité.
Cette incomplétude de l’image réside également dans ma volonté de réduction du dessin, laquelle m’apparaît aujourd'hui comme la condition de possibilité d’un champ d’interprétation élargi.
Sur cette base, cette somme de dessins pourrait s’envisager comme une fraction d’un work in progress inflationniste et interminable.
Mon récit est celui d’un monde inquiet, féroce et complexe, celui d’un modèle sociétal contredit et finissant.
Ce complotisme de l’image, je l’ai construit d’une part sur la nature même des sujets traités – à cet égard, les titres fonctionnent tant sur le mode de l’indice que de la fausse piste – d’autre part sur la mise en tension des différentes images entre elles.
Notre inclination naturelle à construire de la causalité tout autant que la propriété des images à se déployer en réseau de sens nouveau sont aussi les moteurs premiers de ce que je place sous le signe d’une conspiration originelle : l’ensemble des forces qui agissent pour rendre toujours plus ardue notre tentative de définition du réel."

Cinquième rendez-vous avec l’oeuvre de Jean-Louis Micha chez Rossicontemporary, l’exposition Conspiracy se compose d’un livre d’artiste et d’une série d’une vingtaine de nouveaux dessins de petit, moyen et grand format, disséminés sur les murs de la galerie.
Dans le travail de Jean-Louis Micha le dessin est devenu central. Au fil du temps, l’artiste l’a progressivement libéré de la figure humaine, du récit ainsi que de la composition qui les met traditionnellement en scène. Parallèlement il a voulu faire évoluer son dessin vers une relation de plus en plus ponctuelle et pénétrante avec le sujet. Comme si l’image, appréhendée de manière rapprochée – à tel point que le détail laisse parfois la place au flou -, ne pouvait que mieux dire encore sa portée symptomatique, son bilan symbolique.
Ici les actualités d’hier et aujourd’hui ne cessent de refaire surface et l’artiste en raconte sans relâche, tour à tour, la distance qui nous en sépare, leur omniprésence médiatique, leur intolérable addition, l’émotion qu’elles suscitent en lui, le désir d’une fureur qui pourrait être la nôtre.
Dans son livre d’artiste, Jean-Luis Micha revient avec les mots vers ses images. Face à face, écriture et dessin scrutent une pratique, disent une attitude, éclairent une idée.

NL
"Conspiracy is een reeks tekeningen die van nature uit onvolledig is; hiermee bedoel ik dat het berust op een gelijkaardig toevoegingseffect als die van de mediawereld, waar elk beeld gefragmenteerd is en daarom de volledige leesbaarheid weigert.
Deze onvolledigheid van het beeld bevindt zich ook in mijn neiging tot herleiding van de tekening, wat mij vandaag een verbrede interpretatie lijkt te bieden.
Op deze basis kan de som van deze tekeningen gezien worden als een fractie van een inflationistisch, oneindig work in progress.
Mijn verhaal is dat van een zorgwekkende wereld, woest en complex, van een tegenstrijdig en eindigend samenlevingsmodel.
Deze samenspanning van het beeld heb ik enerzijds gebouwd op de natuur zelf van de gekozen onderwerpen – de titels werken zowel als aanwijzingen als valse sporen – en anderzijds op de spanning tussen de verschillende beelden onderling.
Onze natuurlijke neiging om causale verbanden op te bouwen, maar ook de eigenschap van de beelden om elkaar tegemoet te komen en zo nieuwe betekenissen te creëren, zijn de voornaamste aanleiding van wat ik onder het teken van een oorspronkelijke samenzwering plaats: het ensemble van de krachten die zo handelen om onze poging tot een definitie van het reële te vormen, steeds moeilijker maken."

Conspiracy, de vijfde tentoonstelling van Jean-Louis Micha bij Rossicontemporary, bestaat uit een kunstenaarsboek en een groep van een twintigtal nieuwe tekeningen van klein, middel en groot formaat, verspreid over de muren van de galerij.
In het werk van Jean-Louis Micha is de tekening centraal komen te staan. Na verloop van tijd heeft de kunstenaar de tekening losgemaakt van het menselijke figuur, van het verhaal en van de compositie. Parallel hiermee heeft hij zijn tekeningen laten evolueren tot een steeds nauwkeuriger en doordringende relatie met het onderwerp. Alsof het beeld, van dichtbij aangehouden – op zo’n manier dat het detail soms plaatsmaakt voor het wazige – nog beter haar symptomatische en symbolische kracht kan uiten.  
Hier komt het nieuws van gisteren en vandaag voortdurend aan het oppervlak en de kunstenaar vertelt onvermoeibaar en afwisselend, de afstand die ons ervan verwijdert, hun alomtegenwoordigheid in de media, hun ondraaglijke toevoeging, de emoties die ze in hem opwekken, de wens van een woede die de onze zou kunnen zijn.
In zijn kunstenaarsboek komt Jean-Louis Micha terug met woorden naar zijn beelden. Naast elkaar, geschrift en tekening, onderzoeken ze een praktijk, uiten ze een houding, verlichten ze een idee.
 

CAROLINA FERNANDEZ. MAYA

EXHIBITION # 130
Art On Paper, Bozar, Brussels, 6 – 10 September 2017
 

FR
Si au premier abord le dessin et la peinture de Carolina Fernandez semblent légers et insouciants, si on est surtout frappé par la finesse de leur exécution, il suffit de quelques indices pour qu’on entrevoie un monde où il est question de valeurs et de crédos, de positions et d’idées d’une femme forte et altruiste qui désire communiquer.
Par l’éclat des couleurs, l’exubérance des figures et les sujets merveilleux, chaque dessin ou peinture tente d’exprimer - encore et encore - de la manière la plus précise et la plus convaincante, un conseil, une exhortation, un petit message qui pourrait nous réconforter. Ici tout est symbole et parabole, représentation, personnification. Des petites histoires qui veulent toucher, émouvoir, éduquer.
Carolina Fernandez met en scène ce qui lui tient à cœur : le respect et la paix entre les êtres, l’effort pour surmonter la douleur et la maladie, la conquête de la sérénité. Elle le fait avec une spiritualité toute Sud-Américaine, comme l’est son imagination, issue d’un surréalisme très particulier. Ici les objets viennent remplacer les êtres humains – surtout quand l’histoire serait trop triste -, les plantes et les animaux se parlent et se soutiennent, chacun a un petit « démon » qui le protège ou qui l’embête.
Son cinquième projet d’exposition pour Rossicontemporary prend ici la forme d’un solo à Art On Paper. Carolina Fernandez y présentera une toute nouvelle série de dessins au crayon et gouache sur papier.

NL
Als op het eerste gezicht de kunst van Carolina Fernandez licht en zorgeloos lijkt, als we vooral getroffen worden door de fijnheid van uitvoering, vraagt het slechts enkele aanwijzingen voor we een glimp opvangen van een wereld waar er sprake is van waarden en geloofsovertuigingen, van posities en ideeën van een sterke, altruïstische vrouw die wenst te communiceren.
Door de schittering van de kleuren, de uitbundigheid van de figuren en de buitengewone onderwerpen, tracht elke tekening of schilderij zo precies en overtuigend mogelijk een hint, een aansporing, een klein bericht uit te drukken dat ons comfort zou kunnen brengen. Alles is hier symbool en parabel, representatie, personificatie. Kleine verhalen die willen raken, ontroeren, opvoeden.
Carolina Fernandez brengt in beeld wat haar nauw aan het hart ligt: het respect en de vrede tussen de wezens, de inspanning om pijn en ziekte te overwinnen, de verovering van de sereniteit. Dit doet ze met een typische Zuid-Amerikaanse spiritualiteit, net als haar verbeelding, voortgekomen uit een zeer bijzonder surrealisme. Hier worden de menselijke wezens vervangen door voorwerpen – zeker wanneer het verhaal te triest is – de dieren en de planten ondersteunen elkaar, ieder heeft wel een kleine “duivelsgeest” die hem beschermt of lastigvalt.
Deze solo tentoonstelling op Art On Paper is het vijfde project van Carolina Fernandez voor Rossicontemporary. Ze stelt een hele nieuwe reeks potloodtekeningen en gouache op papier voor.

 

TINE GUNS. THE COLLECTOR

EXHIBITION # 128
20 May – 15 July 2017

For her first solo exhibition at Rossicontemporary, Tine Guns presents her new photo work The Collector: A series on voyeurism and photography. The male gaze versus the female one.
Perception and Time are recurring themes in her work. The influence of our memory on how we perceive images results in multiple perceptions and interpretations. Tine Guns focuses on the constant metamorphosis that we experience as human beings and the inability to capture the fleeting reality.
Photography is often seen as freezing time, as crystalizing moments and locking them on paper for eternity. By playing with strategies of cinema and visual storytelling, Tine Guns tries to counter that idea. Photography as a dynamic, ever changing, possibility of multiple perceptions.
Her work at Rossicontemporary is a prequel of Tine Guns’ upcoming photo book of the same title. The artist plays here with suspense techniques à la Hitchcock. A first dummy of the book will be on view at the gallery.
The photographs were taken at ‘Huis Van Wassenhove’ one of the most important examples of brutalist private architecture in Belgium. But if this villa is known for its open structure, the whole photo series of Tine Guns contradictorily emphasizes the feeling of being trapped. You can’t escape the gaze.
We see the shadows of the trees on the outside of the building, inviting us to take a look inside, and the visitors have to become voyeurs themselves to find clues of what’s going on. Time passes, the shadows of the trees are moving. The gallery becomes the house.


CHISATO ISHIYAMA. OH LES BEAUX JOURS

EXHIBITION # 127
20 May – 15 July 2017

 Brussels based, Japanese artist Chisato Ishiyama carefully selects the images to work on. They can either be old images and photos randomly found, or new ones taken by herself. The act of painting is for her an act of progressive appropriation of the image through meticulous reproduction. Oil and tempera meet halfway on a flimsy support: gauze. She likes taking her time on an image, challenging her remarkable skills, until the image, which gained in the meantime a retro appearance, becomes hers.

 Sieste, 2016
« Cette peinture provient d’une image trouvée que j’ai recadrée afin d’accentuer la présence de cette femme allongée. Cette figure à robe blanche se détachant sur un fond sombre m’a évoqué le personnage d’Ophélie. »
Billard, 2016
« Une image que j’ai trouvée au marché aux puces, elle m’a intriguée par la difficulté à la comprendre. Il s’agit d’une photographie de tout petit format avec un jeu de contrastes perturbant. On remarque d’abord au premier plan une table de ping-pong puis à l’arrière plan se cachent des tables de billard avec deux joueurs superposés et flous, en mouvement. L’atmosphère de cet intérieur plongé dans l’obscurité m’a évoqué certaines pages de Dans le labyrinthe d’Alain Robbe-Grillet. »
Jeune femme au verre, 2017
« J’ai trouvé dans la rue des boîtes contenant un ensemble de diapositives en couleur datant des années 70-80. Après avoir projeté et regardé le tout, j’en ai sélectionné quelques-unes. J’ai vu une certaine universalité dans le cliché de cette jeune femme au geste simple. »
Femme au chapeau, 2016
« J’ai trouvé cet objet dans une petite pochette en plastique contenant trois images différentes. Cette image de femme était au dos d’un cliché représentant des soldats au repos. »
Oh les beaux jours (portrait de famille), 2016
« J’ai trouvé cette photographie dans la rue sous la pluie, abandonnée sur le sol. J’ai pris soin de m’arrêter afin de récupérer cet objet et de l’observer. Je l’ai ensuite restauré dans mon atelier et je l’ai peinte. »
Nounours, 2017
« Pour moi, l’énigme de cette image légère reste entière. »


JUAN CAÑIZARES. LE TEMPS EST BON, LE CIEL EST BLEU 

EXHIBITION # 126
20 May – 15 July 2017

EN
One, two, three: flash, photo!
What a leadership moment was that one! Three wishes and a birthday photograph. Mum enjoyed it. Dad was more distant, mainly because he had to keep his tie on until that moment. The moment of the photo.
We all have got a childhood photograph that embarrasses us. Like those with brothers. Together, in the best corner of the house. One next to the other, almost twins. Or those ones when playing in the garden at noon where the most important thing. A Naif engineering work on a bright day which charmed our parents.
I always believed in Sundays sincerity to take photos. Photos with uncles, with cousins and with our unforgettable pets.
I am also convinced that an honest look always gives a good photo, as relaxed people gives funny photos.
It is true that summers bring a lot of them. Without doubt, everything is better during holidays. Photos of tourists, good memories, sometimes blurred and windy.
It turns out that it is difficult for all of us to capture a landscape, and make those wedding photos looks like the magazines’ ones. Anyway, for me, the ones and the others, they are love photos, as those ones taken in Christmas Eve.
Certainly, in Christmas the gift was to do believe in something. Christmas tree was always a good decoration item to make photos, especially during those days, because it was made by mum.
Yellow dress and plenty smile. Aunty is always radiant in the photos. The right capture for a slideshow in a winter afternoon.
On the other hand, I never understood why people take photos of their cars, but always get enchanted with those ones that look at the sea.
Finally, there are beautiful photos. Of summers, of weddings, of birthdays, and of course, there is a photo inside each of us. But I will always like the most those taken instantly, with the camera in the hands. Dad, wide smiles on the table in a backyard in April month, because the time was good and the sky was blue.
(Translated from the original by Iracema Da Silva)

 FR
Chère Madame, cher Monsieur,
dans le cadre son exposition « Une chambre. Le temps est bon le ciel est bleu » du 20 mai au 15 juillet 2017, l’artiste Juan Cañizares effectue chaque jour une performance avec un invité – il refait avec elle/lui l’accrochage de son exposition.
Une chambre, un rideau, deux chaises, une table. Sur celle-ci une boîte en carton contenant des photos trouvées, aux parois huit étagères où se trouvent des boîtes plus petites. Comme vous verrez (et l’effet est particulièrement bluffant) ces photos trouvées ont été superposées aux illustrations d’une anthologie de la photographie de telle sorte que la photo amateur se trouve maintenant couplée à une légende qui n’est pas la sienne, voire à des noms de photographes importants.
Si ce travail suscite des questionnements sur le medium photographique, sur sa légitimité, sur sa manière de s’approprier le réel, c’est avant tout à la force évocatrice de ces images, à leur taux d’émotion et de sentiment « universels » que s’intéresse Juan Cañizares.
Asseyez-vous avec lui, ouvrez la boîte, et la conversation commencera, suivant tantôt vos souvenirs, tantôt les siens et, d’une photo à l’autre, la rencontre suivra le chemin que vous voudrez lui donner.
Peu à peu, les images que vous aurez choisies viendront remplacer celles exposées le jour précédent, et de votre dialogue un nouvel accrochage aura vu le jour.
Juan Cañizares m’a prié de convier à cette performance quotidienne des personnes susceptibles de s’y intéresser, de jouer le jeu. Puis-je vous prier de me faire savoir si vous acceptez l’invitation de l’artiste ? Si oui, Juan prendra contact avec vous pour organiser votre rencontre, votre «performance».
Dans l’attente du plaisir de vous lire, recevez mes très cordiales salutations.


 
CAROLINA FERNANDEZ. RIGPA

 EXHIBITION # 125
18 March – 13 May 2017

FR
Le thème central de la peinture de Carolina Fernandez est la résilience, c’est-à-dire la capacité de surmonter une situation difficile, un chagrin. En effet, Carolina Fernandez déclare volontiers qu’elle admire ceux qui réussissent à trouver la sérénité en dépit d’un contexte douloureux et qu’elle aime peindre les gens dans les moments de calme.
Pleine d’empathie à l’égard de tous les êtres vivants, elle se sert aussi des objets pour, dit-elle, «casser» un peu le sérieux de son penchant à la compassion. Elle utilise parfois des bribes du folklore de son pays d’origine, la Colombie, dont, par ailleurs l’architecture l’enchante par sa simplicité. Elle est très attirée par les métaphores de l’eau, qui tantôt renvoient à l’idée de mouvement, lorsqu’on pense aux vagues et tantôt à celle de plénitude, lorsqu’on imagine de grandes nappes tranquilles.
Selon Gilles Deleuze, toute œuvre d’art est un acte de résistance. Carolina Fernandez résiste à sa manière : sympathie, générosité et méditation, qui rythment sa vie, sont également les clés de sa peinture.

NL
Het centrale thema in het schilderwerk van Carolina Fernandez is de veerkracht, voornamelijk het vermogen een moeilijke situatie, een verdriet, te overwinnen. Inderdaad, Carolina Fernandez geeft openlijk aan dat ze bewondering heeft voor diegenen die erin slagen hun sereniteit terug te vinden ondanks een pijnlijke context en dat ze ervan houdt mensen te schilderen in hun momenten van kalmte.
Vol empathie ten opzichte van alle menselijke wezens, gebruikt ze ook de voorwerpen om, volgens haar, het serieuze van haar neiging tot medelijden te doorbreken. Ze gebruikt soms brokstukken van de folklore van haar land van oorsprong, Colombia, wiens architectuur haar betovert door haar eenvoud. Ze is sterk aangetrokken door de metaforen van water die verwijzen naar beweging wanneer men denkt aan golven en naar volheid wanneer we ons grote rustige oppervlakten inbeelden.
Volgens Gilles Deleuze is elk kunstwerk een bewijs van weerstand. Carolina Fernandez biedt weerstand op haar manier: sympathie, vrijgevigheid en spiritualiteit ritmeren haar leven en zijn de sleutels tot haar werk.


 
LUIS GUZMAN. SILENT HOURS

EXHIBITION # 124
18 March – 13 May 2017

FR
« Ce nouveau groupe de peintures a commencé dans le prolongement de mon exposition précédente où j’avais exploré l’espace clos et sa portée symbolique. On retrouve ce climat dans la plupart de ces tableaux-ci : des espaces dépouillés où la présence humaine est cependant suggérée, un personnage de femme dans un paysage onirique, des portes et des miroirs qui ouvrent sur un monde mystérieux… Quelques tableaux ont une autre tonalité, comme La fête des hommes ou Un portrait de couple, qui font allusion à des situations culturelles différentes.
Ce qui me plaît dans mon travail, c’est la transformation du tableau au cours de son exécution ; j’avance lentement et je dois faire des pauses entre les moments de façonnement où mes idées et mes émotions s’expriment. Je prends alors conscience que chaque image impose sa propre direction et que celle-ci peut être inattendue. Du coup un tableau est fini quand on a fait la paix avec lui. Il peut alors commencer son existence propre et devenir l’objet de multiples interprétations. C’est ce qui me plaît dans la peinture, tout comme ce sentiment du temps suspendu, et ce silence, qui en constituent l’essence même.»

NL
“Deze nieuwe groep schilderijen is begonnen als verlenging van mijn voorafgaande tentoonstelling, waar ik de gesloten ruimte verkend heb met haar symbolische reikwijdte. We vinden dit klimaat terug in de meeste van de schilderijen: beroofde ruimtes waar de menselijke aanwezigheid echt wordt gesuggereerd; een vrouwelijk personage in een dromerig landschap, deuren en spiegels die toegang geven tot een mysterieuze wereld … Sommige werken hebben een andere tonaliteit, zoals La fête des hommes of Un portrait de couple, die verwijzen naar verschillende culturen.
Wat me bevalt aan mijn werk, is de transformatie van het schilderij doorheen zijn uitvoering; ik ga traag vooruit en moet pauzes inlassen tussen de momenten van vorming, waar mijn ideeën en emoties zich kunnen uiten. Ik word me dan bewust dat elk beeld haar eigen richting oplegt en dat deze ook onvoorspelbaar kan zijn. Een werk is af wanneer men er vrede mee vindt. Vanaf dan kan het zijn eigen bestaan gaan leiden en voorwerp van meerdere interpretaties worden. Dat is wat me aanspreekt in de schilderkunst, zoals het gevoel van de opgeschorte tijd en de stilte die de essentie ervan vormen.”
 


BARBARA CARDONE. PERSONA

EXHIBITION # 123
18 March – 13 May 2017

 Chacun sait qu'il y a l'espace
Et que son ultime surface
Est dans nos yeux, et nous ressemble
(Ou qu'il ressemble à nos cerveaux,
comme le modèle au tableau); (..)
Michel Houellebecq

QUELQUES NOTES
Travail autour du masque, forme intermédiaire entre l’empreinte et le portrait, appréhendé par sa face cachée.
L’intérieur du masque comme forme de non-lieu, un espace de conversion entre vie et inanimé, entre corps et objet. C’est un lieu clos et habituellement non exhibé, puisque seul le devant du masque a fonction de représentation. Le dos du masque est un endroit brut qui surgit au hasard du travail sur le côté visible. En l’observant de plus près, nous percevons parfois l’empreinte du moulage d’un visage, une trace de la taille de l’outil qui l’a travaillé. Il se joue de notre perception, en troublant les rendus convexes et concaves des volumes.
Persona, le titre de cette exposition, se réfère au masque antique (en latin persona signifie masque). Le jeu de la linguistique a ainsi voulu que le mot personne qui en découle, signifie tout à la fois la présence et l’absence de quelqu’un.
Le fait de travailler quatre séries de trois masques similaires fait écho au dédoublement d’identités qu’induit le masque.
La peinture est traversée par des plis qui recouvrent indistinctement le sujet et le fond, dans un désir de ramener l’image à sa surface, telle une mémoire. Ces plis ramènent également la peinture figurative à sa propre définition, à savoir une surface peinte qui fait illusion de représentation, comme ces rêves qui s'effilochent au petit matin et dont nous sentons, avec une pointe de mélancolie, que jamais ils ne reviendront ni ne seront racontés. 
Cette série s’inscrit de façon naturelle dans ma recherche, par les dualités que le thème du masque suggère, le visible et l’invisible, le dehors et le dedans, l’apparence et le caché, l’illusion de la représentation.

BEDENKINGEN
Het masker, overgang tussen de afdruk en het portret, benaderd via zijn verborgen zijde.
De binnenkant van het masker als een niet bestaande vorm, een ruimte voor bekering tussen leven en levenloos, tussen lichaam en voorwerp. Het is een gesloten ruimte en meestal niet vertoond, aangezien enkel de voorzijde van het masker een functie van voorstelling heeft. De achterkant van het masker is een ruwe plek die plotseling verschijnt op de zichtbare kant. Als men het van dichtbij observeert, ziet men soms de afdruk van een gezicht, een spoor van de grootte van het instrument dat het bewerkt heeft. De achterkant van het masker houdt ons voor de gek en verstoort onze perceptie.
Persona, de titel van deze tentoonstelling, verwijst naar het antieke masker (in het Latijns betekent persona masker). Het spel van de linguïstiek heeft gewild dat het woord persoon eruit voortvloeide, maar betekent tegelijkertijd de aanwezigheid en afwezigheid van iemand (in het Frans : personne).
De vier reeksen van drie gelijkaardige maskers verwijzen naar de afsplitsing van identiteiten dat het masker induceert.
Het schilderij wordt doorkruist door plooien die zonder onderscheid het onderwerp en de achtergrond bedekken, in een verlangen het beeld weer aan het oppervlak te brengen, zoals een herinnering. Deze plooien brengen eveneens de figuratieve schilderkunst naar haar eigen definitie terug, voornamelijk een geschilderde oppervlakte die verwijst naar vertegenwoordiging, zoals de dromen die uiteenrafelen in de vroege ochtend en waarvan we voelen, met zekere melancholie, dat ze nooit zullen terugkomen noch zullen worden verteld.
Deze reeks maakt deel uit van mijn artistieke zoektocht dankzij de dualiteiten dat het thema van het masker suggereert, het zichtbare en onzichtbare, de binnen- en buitenkant, de verschijning en het verschuilde, de illusie van de verbeelding.
 


PEDRO RUXA. THE MORNING AFTER

EXHIBITION # 122
18 March – 13 May 2017

NL
Het bewustzijn levend te zijn, is het bewustzijn deze planeet te bewonen, in een menselijk lichaam, voor een bepaalde tijd, het is dus ook het bewustzijn een dag te moeten sterven. Dualiteit van alle dingen: dood en leven, dag en nacht, schaduw en licht. Efemeer en fragiel, tegenover de onveranderlijke kosmos, is de mens toch gefascineerd door het leven en wordt ertoe geleid melancholisch te worden door het onvermijdbare verval. In mijn schilderwerk zou ik dit gevoel van melancholisch geluk dat in mij opkomt dankzij een zin, een beeld, een lied, willen vatten.

Everything in Its Right Place
Dit schilderij is gesuggereerd door het lied van Sade Is It A Crime waarin een verliefde vrouw bekent dat haar liefde groter is dan de Empire State Building. Ik was geraakt door de vergelijking van een gevoel met een gebouw, dat beschouwd wordt als de grootste, de machtigste. Om de Empire State te schilderen heb ik mij geïnspireerd op meerdere foto’s van de wolkenkrabber, allen getrokken vanuit verschillende standpunten, tijdens verschillende periodes. Ik heb degene gekozen waar hij het meest verticaal en frontaal in het hart van de stad staat. Deze titel, Everything in Its Right Place, verwijst naar de zogezegde vooruitgang van de wereld waar alles een functie lijkt te hebben en bijdraagt aan een collectieve orde.

Wake up Sleepy Head !
De zon is dominant in deze serie door de kleurkeuze en het licht-en schaduw spel. Ik heb de indruk willen geven dat de zes schilderijen zich op het zelfde moment afspelen, met hetzelfde licht en dezelfde schaduwen, onder een felle zon en blauwe hemel. De ochtend is het moment waar de zon opkomt, net als alle andere dagen. De overgang van dag naar nacht, van de schaduw naar het licht, van de slaap naar de beweging en, in het sociaal leven, is dit de roeping van de mens naar het actieve leven, het werk, de productie. De zon met het gezicht van een zuigeling, het is het licht van de zon, geel, warm, machtig, verblindend, het is de zon zelf als kosmische permanente orde. En het is het licht dat elke avond verdwijnt en elke ochtend herboren wordt. Deze titel suggereert dat de zon glimlacht naar de ontwakende mens alsof hij hem toeroept om hem uit te nodigen in het spel van het leven. De foto die gediend heeft als basis voor het schilderij van de zon is een schermafbeelding van de televisieserie voor kinderen,Teletubbies, die zich afspeelt in een paradijselijke wereld, levendig gekleurd en vrolijk waar het altijd mooi weer is en kinderen eeuwig kinderen blijven.

Always Hard in The Morning
Voor dit schilderij heb ik me gebaseerd op foto’s van ontwakende mensen. Ik heb degene gekozen waarin men meerdere symbolische elementen kon waarnemen: de horloge die klokslag 7 uur aangeeft, het licht dat langs een kant binnenvalt, wat het bestaan van een venster suggereert, het geeuwen van de man die ontwaakt uit zijn slaap, en op het nachtkastje, het boek dat enkele vragen of onderzoek evoceert.

 Quietly Happy
Een tas koffie, een aangestoken sigaret: hiermee wil ik het transitiemoment voorstellen tussen de ontwaking en het begin van de activiteit, het moment van kalmte, dat voorgaat aan de dynamiek van de dag, een moment van reflectie waar men bewust is levend te zijn. De krant waarop de tas en de asbak staan, verwijst naar de buitenwereld, naar het sociale leven en naar de geschiedenis, die nooit stilstaan.

To Look Life in the Front
Een bloemenveld met een klaproos op het voorplan. Deze bloem is intens rood, het is een bloem die mij terugbrengt naar mijn kindertijd in Lissabon. Het is een wilde bloem, die men niet kan kweken in een bloempot. Dit schilderij van bloemen evoceert de schoonheid van de natuur, voorwerp van reflectie, maar het is ook een tegenwicht voor het schilderij van de Empire State Building, de verbeelding van het contrast tussen menselijke, vergankelijke constructies, en de kracht van de natuur die vroeg of laat de overhand neemt. De titel is geïnspireerd op een briefwisseling tussen Virginia Woolf en haar man, voor haar zelfdoding: “Altijd het leven in de ogen kijken, een daarna pas haar aan de kant zetten”. Dit schilderij is ook beïnvloed door het gedicht van Fernando Pessoa “Als ik jong sterf”.

Heartbeat
Het hart: laatste schilderij, zoals een zoom op de ontwakende mens. Het hart, mysterieus en fragiel orgaan, houdt ons in leven zolang het klopt. Dit geklop is de soundtrack van deze reeks schilderijen. Ook al is het vanuit een wetenschappelijk perspectief niet de vestigingsplaats van de emoties, in het imaginaire verwijst het hart naar de gevoelens, namelijk naar de liefde, en naar de dood wanneer het niet meer klopt. Tussen de foto’s van harten die ik verzameld had, heb ik diegene gekozen waarop we de aders zien die het hart verbinden met het hele lichaam en heb het licht van de zon en de hemel eraan toegevoegd.

FR
"La conscience d’être vivant», c’est la conscience d’habiter une planète, dans un corps humain, pendant un certain temps, c’est donc aussi la conscience de devoir mourir un jour. Dualité de toutes choses: vie et mort, jour et nuit, ombre et lumière. Ephémère et fragile face au cosmos immuable, l’homme est tout à la fois fasciné par la vie et porté à la mélancolie à cause de son déclin inéluctable. Dans ma peinture, j’aimerais capter ce sentiment de «félicité mélancolique», qui surgit en moi à partir d’une phrase, d’une image ou d’une musique…

Everything in Its Right Place
Ce tableau a été suggéré par une chanson de Sade, Is it a crime, dans laquelle un amoureux déclare que son amour est plus grand que l’Empire State Building. J’ai été frappé par cette comparaison d’un sentiment avec un bâtiment, considéré comme le plus grand, le plus puissant. Pour peindre l’Empire State, je me suis inspiré de multiples photographies du gratte-ciel, prises de points de vue divers, à différentes époques et j’ai choisi celle où il apparaît le plus vertical et frontal au cœur de la ville. Ce titre, Everything in Its Right Place, fait référence à l’apparent progrès d’un monde où tout semble avoir une fonction et participer à un ordre collectif.

Wake up Sleepy Head !
Le soleil est dominant dans cette série. Par le choix des couleurs et des valeurs lumière-ombre, j’ai voulu donner l’impression que les six tableaux se passent au même moment, avec la même lumière et les mêmes ombres, sous un soleil très puissant et un ciel très bleu.
Le matin est le moment où le soleil se lève, pour une journée de plus. Passage de la nuit au jour, de l’ombre à la lumière, de l’endormissement au mouvement et, dans la vie sociale, c’est l’appel aux hommes pour la vie active, le travail, la production. Le soleil avec une tête de bébé, c’est la lumière du soleil, jaune, chaude, puissante, aveuglante, c’est le soleil lui-même comme ordre cosmique permanent et c’est la lumière qui disparaît chaque soir et qui, chaque matin, est comme un nouveau-né. Ce titre suggère que le soleil sourit à l’homme qui s’éveille, comme s’il l’interpellait pour l’inviter à jouer le jeu de la vie. La photo qui a servi de base à la peinture du soleil est une capture d’écran de la série télévisée pour enfants Teletubbies qui se déroule dans un monde paradisiaque, vivement coloré et joyeux, où il fait toujours beau et où les enfants restent sans fin des enfants.

 Always Hard in The Morning
Pour cette peinture, je suis parti de photographies d’hommes qui se réveillent. J’ai choisi celle dans laquelle on pouvait repérer plusieurs éléments symboliques : la montre qui donne à voir qu’il est 7 h du matin, la lumière qui tombe d’un côté, suggérant l’existence d’une fenêtre, le bâillement de l’homme sortant du sommeil et, dans la table de chevet, le livre qui évoque quelque question ou recherche.

Quietly Happy
Une tasse de café et une cigarette allumée: je veux figurer par là le moment de transition entre le réveil et l’entrée en action, moment de calme qui précède l’agitation de la journée, moment de réflexion, où l’on est le plus conscients d’être vivants. Le journal sur lequel sont posés la tasse et le cendrier renvoie au monde extérieur, à la vie sociale et à l’histoire, qui poursuivent leur cours sans arrêt.

To Look Life in the Front
Un champ de fleurs avec un coquelicot au premier plan. Cette fleur est d’un rouge très intense, c’est une fleur qui évoque mon enfance à Lisbonne. C’est une fleur sauvage, qu’on ne peut cultiver en pot. Cette peinture de fleurs est une évocation de la beauté de la nature, objet de contemplation, mais c’est aussi le contrepoids à la peinture de l’Empire State Building, la figuration du contraste entre les constructions humaines, périssables, et les forces naturelles qui, tôt ou tard, prennent le dessus. Le titre m’a été inspiré par un passage de la lettre de Virginia Woolf à son mari, avant son suicide : «(...) toujours regarder la vie en face, seulement après la mettre de côté». Ce tableau a aussi été influence par le poème de Fernando Pessoa Si je meurs jeune.

Heartbeat
Le cœur : dernière peinture, comme un zoom sur celle de l’homme qui s’éveille. Le cœur, organe mystérieux et fragile, nous tient en vie tant qu’il bat. Ce battement est la bande sonore de cette série de peintures. Même si d’un point de vue scientifique, il n’est pas le siège des émotions, dans l’imaginaire, le cœur renvoie aux sentiments, à l’amour notamment, et à la mort, quand il s’arrête. Parmi les photos de cœur que j’avais récoltées, j’ai choisi celle où l’on voit les vaisseaux qui relient le cœur au corps tout entier et j’y ai ajouté la lumière du soleil et le ciel.



MARIE ROSEN. PAINTINGS
JOHN VAN OERS. THIS NOW AND THEN

EXHIBITIONS 120 – 121
Art Brussels, 20-23 April 2017

Rossicontemporary shows at Art Brussels 2017 new works by two emerging Belgian artists, Marie Rosen and John Van Oers, both represented by the gallery.

In different yet parallel ways, Marie Rosen and John Van Oers share a profound fascination for the architectural space as an archive of personal or collective images. Rosen as a painter and Van Oers as a sculptor, both translate intimacy into something spatial using a precise and particular aesthetic language. Placing their work together in the context of an art fair automatically leads to an interesting interwoven unity, like one of a curated show.
John Van Oers’ sculptures constantly flirt with the architectural model. However, in contrast to the detached quality of the practice, his sculptures are often complete with emotions. Although the spaces created by the artist are deserted, the subtle traces of life give us an insight of a possible past or history.
Similarly, Marie Rosen’s paintings often depict empty architectural rooms. One would say that in her representations of interior spaces, the images gain the consistency of inner thoughts in which one’s soul can restlessly walk around. Sections of walls, narrow corridors, staircases, large rooms… the artist furnishes these places with unique floor tile patterns, startling wall papers and vivid colors faded by iteration. Rosen’s approach to painting is both intellectual and sensual at once.

Marie Rosen. The work of young Belgian artist Marie Rosen – oil paintings on panel, watercolours on plastered canvas - focuses on topics such as the relationship between architectural simulacra and the collective unconscious, the physical and allegorical relation between body and space, and a studied consideration of the art of portraiture. In recent years, Marie Rosen’s painting has been praised for its originality, innovation and refinement, for the enigmatic sensitiveness that emerges from the subtle interplay of diverted scale and objects, decorative patterns, androgynous bodies, timeless and unattainable in their quiet concentration. The sources of her inspiration range from Flemish Primitives to traditional ex-votos, from contemporary painting to early photography. These inspirations function as filters for her more direct impressions and empirical observation of places in her environment – “Evening time in Brussels - I can't resist looking inside the basements of houses when there are no curtains”.

John Van Oers. A practitioner of sculpture in bronze, plaster, wood, cardboard, found materials, either small scale or in large installations, constantly in dialogue with the given space, Belgian artist John Van Oers creates architectural scale models where control and precision of the execution go together with the artist’s attitude of light-heartedness, luck, humour, witty criticism. At the intersection of the directly recognisable forms and a non-figurative, frankly abstract aesthetic, John Van Oers engages in playful creative processes, which employ and utilize images from the world around him, inspiration that comes from everyday objects and fragments of childhood memories. By organizing and archiving personal considerations through the vehicle of sculpture, the artist not only distils a stylised autobiography but also projects and presents a universal self-portrait where the viewer is invited to recognize one’s own past. Thus, from the artist’s personal history collective memories and fantasies can be aroused. 

Marie Rosen presents a new series of oils on panel. John Van Oers presents a new series of scale models in bronze, wood and plaster.


BERT HUYGHE
YAY TEAM. I KNOW I CAN DO IT. JUST PUT ME IN COACH 

EXHIBITION #119
14 January - 11 March 2017

It's probably important to notice that I was raised in a very small town, without hi-brow artistic influences surrounding me. So when I first saw an abstract painting in a museum my immediate reference point was that of football; for instance I saw a black and white striped Daniel Buren painting, and I would think of Juventus. In a way I always liked how my brain worked as a child towards art, and I think this has not changed all that much. I think football jerseys can be art, and art can definitely be about football, and the football game itself is one of the most pure forms of art for me, and in the end the whole exhibition has probably nothing to do with football and everything with painting, or maybe it is the other way around?

Yay Team. I Know I Can Do It. Just Put Me In Coach, le titre que le jeune artiste gantois Bert Huyghe a choisi pour annoncer sa première exposition individuelle en galerie, semble à première vue s’inspirer du langage du sport. Comparer le galeriste à un coach, la galerie et ses artistes à une équipe, et soi-même à un réserviste impatient de jouer, témoigne d’un regard aussi pertinent que spontané sur soi-même face à une scène, celle de l’art, aussi exigeante qu’attrayante, où grandir et se développer peut être aussi passionnant qu’un match de foot.

En outre, lorsqu’on apprend que le titre est en fait une citation de J.D. Salinger - Zooey (1957), nouvelle dans laquelle il est question de jeunes qui grandissent et de projets pour la vie - on comprend encore mieux ce souffle et cette soif, et on apprécie davantage cette capacité joueuse et plaisante de s’entrainer avec sa propre autobiographie. 

Malgré son jeune âge, Bert Huyghe est déjà bien connu et apprécié dans les cercles artistiques. Dans la foisonnante et fertile scène gantoise, depuis des années il pratique écriture et musique, peinture et édition. D’importantes institutions belges telles que le SMAK et le MUZEE ont déjà présenté son travail.

La série de peintures qu’il expose aujourd’hui - et le livre d’artiste qui l’accompagne - jette un pont entre un aspect trivial de la culture populaire et la complexité du langage de la peinture tel que le XXème siècle l’a façonné. Chaque toile possède une forte autonomie. Et d’une oeuvre à l’autre il est question d’un dialogue intense et vivant avec la peinture.

Déjà Raoul De Keiser, dans les années 60, avait trouvé dans le foot une source d’inspiration pour sa recherche picturale et lui-même se plaisait à souligner la relation précise et en même temps elliptique, voire évasive, avec le sujet : « Si quelqu’un me disait que ces lignes étaient celles du terrain de foot, je disais que c’était autre chose. Si quelqu’un me disait que c’était autre chose, je lui disais : ce sont les lignes d’un terrain de foot ».

La peinture et le sujet, la peinture est le sujet…une vielle intrigue qui continue de passionner.


EVA VERMEIREN. DITO

EXHIBITION #118
14 January - 11 March 2017

NL
Elke vermeende doorkijk weer een inkijk in een of andere kelk. Obsceen is het, deze verknipte zwendel van verhullen en onthullen. Friemelen en frutselen wil je – maar je wordt alleen maar teruggestoten, niets van diepgang, enkel platte vlakken. Kruidje-roer-me-niet. De pest heb ik aan dit palimpsest, deze verstrengelde ondergroei. Misselijkmakende vormenpracht. We zitten er te dicht met onze neus op – en toch blijft alles geurloos grijs.
(uit: Ritselstruik, Arne De Winde n.a.v. Aalbes 200, 201 – Zygnema Circumcarinatum 31, 32, een in 2016 herwerkte versie van De grote encyclopedie van het plantenrijk, F.A. Novak, tweede druk in 1969.)

Het herwerkte boek leidt tot nieuwe beelden. Knippen in tekst, herhaling en uiteindelijk ook in het beeld zelf zorgt voor uitgepuurde vormelijke vlakken die op hun beurt mogen spreken. Dito, een reeks tekeningen in rode stift, gaat een interessante dialoog aan met de beelden van bladeren en bloemen. In lagen over elkaar. Evenzo, op dezelfde dag, precies zoals iets anders, als eerder genoemd, ook zulk, desgelijks, hetzelfde als eerder genoemd.

FR
Toute percée supposée est de nouveau un regard à l’intérieur de l’un ou l’autre calice. Elle est obscène, cette arnaque de déchiquetage, de dissimulation et de révélation. Tu veux tripoter et trifouiller - mais tu es tout juste repoussée ; aucune profondeur, que des surfaces planes. Mimosa pudica. J’enrage devant ce palimpseste, ce sous-bois emmêlé. Splendeur de formes qui rendent malade. Nous avons le nez dessus - et pourtant tout reste gris, inodore.
(extrait de: Ritselstruik, Arne De Winde introduction à Eva Vermeiren, Aalbes 200, 201 – Zygnema Circumcarinatum 31, 32, une version retravaillée de De grote encyclopedie van het plantenrijk, F.A. Novak, deuxième edition, 1969.)

Le livre refaçonné mène à de nouvelles images. Couper dans un texte et dans des images, répéter ce geste produit des formes et des surfaces épurées qui à leur tour peuvent parler.
Dito, une série de dessins au feutre rouge, tisse un curieux dialogue avec les images des feuilles et des fleurs. En couches superposées. De cette manière, en une seule journée, pareille à toutes les autres, comme mentionné précédemment, également, de manière analogue, la même que celle mentionnée précédemment.


MANU ENGELEN. BACKGROUND


EXHIBITION #117
14 January - 11 March 2017

Manu Engelen s’intéresse à la dimension plastique de la réalité contemporaine : fragments architecturaux, détails de machineries, corps aux géométries disparates. C’est sa manière d’interpréter la modernité.
Les six dessins en noir et blanc qu’en entrant dans la salle on découvre alignés, introduisent par contraste à l’installation éclatée, en un libre jeu, d’œuvres colorées dans lesquelles il met en scène son langage de formes et de lignes par le crayon, le pastel, l’huile, le feutre, le collage.
L’artiste nous offre ici un accès privilégié à sa manière de voir et de sentir.


PIERRE SOHIE.BRUIT BLANC

EXHIBITION #116
14 January - 11 March 2017

Apaisant l’esprit
Au cœur de la forêt
L’eau s’égoutte.

Haïku de Hôsha, extrait de La Sagesse de l’éveil, Albin Michel, Paris, 1985

 

Met steeds het verre luiden van de zee
Dat stemmenbezwering inleidt
Nooit is luisteren stil genoeg

Nooit wordt werkelijkheid getemd
Op hoge middag
Zo niet het omvattende stem wordt

Kleiner dan ooit is het woord
Zo het niet het middenrijk raakt
Even boven het trotse mensengeluk

Anne Reniers, uit Tussenruimten, Colibrant, Deurle, 1969

Pourquoi ces « quadrillages » dans mes peintures? Par émerveillement pour le postulat 1 + 1 = 3.
En coupant un oignon en deux, j’obtiens 2 parties symbolisées par (1 + 1).  
(1 + 1) montre que j'ai gardé en mémoire l’existence de l’unité première et le postulat devient 1 + (1 + 1) = 3
Pouvoir créer en partageant, sans que la notion d’unité se perde, est une pure merveille pour moi.
 


ALAIN BORNAIN. BLACKBOARDS

EXHIBITION #115
11 November 2016 - 7 January 2017

Informaticien de formation, Alain Bornain se consacre aux arts plastiques dès 1993 et s’interroge à travers ses pratiques plurielles sur l’être au monde et les raisons de l’éphémérité terrestre en mêlant peinture et écriture. Sobres et efficaces, ses œuvres tentent de matérialiser et de capturer l’inexorable écoulement du temps, l’effacement, la trace et la disparition. Par ailleurs, Alain Bornain ancre son travail dans la question de l’image et de la représentation, du statut ambivalent de la peinture, de sa capacité à figurer ou au contraire de sa volonté de s’affranchir de la figure afin « d’affirmer ses caractères propres, sa singularité de medium ». (Extrait d’une publication du Mac’s, Grand-Hornu)

Sur les tableaux d’Alain Bornain, l’écriture ne disparait pas : quelques bribes de phrases ou mots apparaissent de temps à autre, souvent presque spontanément, sans intention préalable, suggérant des vagues pistes d’interprétation. A dire vrai, leur justification ne relève pas du lexique. C’est moins le signifié que le signifiant, avec la multiplicité de formulations graphiques, qui intéresse l’artiste. D’ailleurs, c’est bien plus souvent les nombres et les formules mathématiques qui occupent l’espace de la toile. Or, quoi de plus abstrait, de plus indépendant de toute fonction représentative que le chiffre ? (Extrait d’un texte de Pierre-Olivier Rollin)

FR
C’est un honneur et un plaisir pour Rossicontemporary d’accueillir en ses espaces cette première exposition individuelle d’Alain Bornain.
Nul doute que ses Blackboards sont à inscrire parmi les manifestations les plus originales et radicales de la peinture en Belgique de ces quinze dernières années : l’imitation parfaite de la réalité qu’elles mettent en scène, la justesse de la réflexion sur peinture et représentation qu’elles suscitent, le dialogue très assuré qu’elles mènent avec certaines des expressions majeures de l’art conceptuel du XXe siècle, leur capacité de réinventer la vanitas ancienne et, en fin de compte, celle d’éveiller en nous la charge affective que porte tout tableau noir, tout cela ne cesse de nous étonner à dix-sept ans de leur première apparition.
La série, largement présentée et soutenue par les meilleures institutions artistiques francophones, a toutefois été peu vue tant à Bruxelles qu’en Flandre et à l’étranger, ce qui nous incite à la mettre en valeur et la diffuser, cons idérant qu’il s’agit d’un moment fort de l’art belge actuel.

NL
Rossicontemporary verwelkomt Alain Bornain voor zijn eerste individuele tentoonstelling. Blackboards kan beschouwd worden als een originele en radicale uitdrukking van de Belgische schilderkunst van de laatste jaren. De perfecte nabootsing van de realiteit, de nauwkeurigheid van de reflectie over schilderkunst, de zelfverzekerde dialoog met sommige uitdrukkingen van de conceptuele kunst van de 20ste eeuw, de bekwaamheid om de oude vanitas opnieuw uit te vinden en tenslotte, het in ons ontwaken van de emoties achter elke zwart schilderij. Dit alles blijft ons verbazen, zo’n zeventien jaar na de eerste verschijning. Deze serie is reeds op grote schaal tentoongesteld en ondersteund door de beste Franstalige kunstinstellingen. Het gaat om een sterk moment in de Belgische hedendaagse kunst, wat ons aanzet om haar in het licht te zetten en verder te verspreiden naar Vlaanderen en het buitenland.


DAVID DELRUELLE. PLAN YOUR ESCAPE

EXHIBITION #114
11 November 2016 - 7 January 2017

FR
"Je pense chercher à révéler ces petits moments de vie où nous nous sentons parfois perdus, voire dépassés par ce que nous vivons ou par ce qui nous entoure, mais où, malgré tout, nous continuons à sentir le besoin de construire, de nous rassembler, d'avancer."

Pour sa deuxième exposition individuelle chez Rossicontemporary, le collagiste bruxellois David Delruelle présente sa nouvelle série de collages digitaux et la met en dialogue avec certaines de ses œuvres plus anciennes. En jonglant entre cadrages et associations, couleurs et abstractions, rythme et géométries, dans Plan Your Escape, David Delruelle semble s’amuser à brouiller les pistes. Les protagonistes des scènes sont comme isolés de leur environnement, confrontés à l’immensité. L'espace devient alors un champ des possibles aux horizons indéfinis.
Malgré son jeune âge, David Delruelle est déjà reconnu et apprécié dans les milieux internationaux proches de la pratique du collage. Outre son activité d’expositions en Belgique et à l’étranger, il est invité à développer de nombreuses collaborations avec le monde de la musique, du spectacle, de la presse et de l’édition. Son travail a été repris dans le dernier ouvrage de référence sur l’art du collage, The Age of Collage 2 (Gestalten, Berlin, 2016).

NL
Ik denk te zoeken naar het onthullen van die kleine momenten in het leven wanneer we ons verloren voelen, achterhaald door wat we beleven of door wat ons omringd, maar, ondanks alles, we toch nog de behoefte voelen om op te bouwen, vooruit te gaan en ons te herenigen.

Voor zijn tweede individuele tentoonstelling bij Rossicontemporary, stelt de Brusselse kunstenaar zijn nieuwe serie digitale collages voor en plaatst ze in een dialoog tegenover zijn eerdere werken op papier.
Door het jongleren met de kadreringen en associaties, kleuren en abstracties, ritme en geometrieën, in Plan Your Escape, lijkt David Delruelle zich te vermaken met het vervagen van de sporen. De protagonisten in de taferelen lijken wel geïsoleerd van hun omgeving, geconfronteerd met de onmetelijkheid. De ruimte wordt dan een gebied van mogelijkheden in de oneindige horizonten.
Ondanks zijn jonge leeftijd wordt David Delruelle al erkend en geapprecieerd in de internationale milieus die nauw aansluiten bij de praktijk van de collage. Naast zijn tentoonstellingen in België en in het buitenland, wordt hij ook uitgenodigd voor samenwerkingen met de muziekwereld, theater en de pers. Zijn werk is opgenomen in het naslagwerk over de collagekunst, The Age of Collage 2 (Gestalten, Berlin, 2016).


JO DE SMEDT. GRINDCORE POETRY

EXHIBITION #113
11 November 2016 - 7 January 2017

FR
C’est avec grand plaisir que Rossicontemporary présente en ses murs la première exposition individuelle de l’artiste belge Jo De Smedt dont l’œuvre dessinée et gravée est appréciée depuis une bonne quinzaine d’années pour sa cohérence, sa vigueur et son originalité.
Jo De Smedt a créé pour l’occasion un livre d’artiste, une nouvelle série de gravures sur cuivre et une œuvre en lettrage autocollant. Deux grands dessins récents font aussi partie de l’installation.

LE LIVRE
Le livre d’artiste GRINDCORE POETRY a recours aux ingrédients de la musique Grindcore qui est une variante extrême de la musique punk et/ou métallique. Cette musique se caractérise par le rythme très rapide de la batterie et par le chant hurlé ou grunt.
Surtout au début du genre, ses textes avaient une teinte politique et prenaient la forme de micro chansons qui souvent ne durent que quelques secondes.
Conscience sociale, brutalité, rapidité, énergie et satire sont les moteurs de ce style musical.
Au travers de la fonction BOLD, la machine à écrire tape trois fois chaque lettre. Non seulement cela donne une typo d’un noir intense mais cela souligne aussi la relation à la rapidité et à l’agressivité du rythme de la batterie.Tous les textes sont délibérément brefs mais contiennent plusieurs degrés de lecture.
Le livre est relié à droite de manière telle qu’il se feuillette de la main gauche.
Le design est sobre :
Pas de couverture, pas de couleur, papier A4 standard et un dos simple, en lin blanc.
Au total il y a 40 livres :
30 exemplaires signés et numérotés en chiffres arabes.
10 exemplaires de luxe, signés et numérotés en chiffres romains et accompagnés de l’eau-forte « individu EN MASSE »
Tous les livres sont présentés dans une boite en carton blanc portant le cachet de l’artiste.

LES GRAVURES
Pour faire simple : Acide nitrique
Les gravures sont faites au moyen d'un acide très puissant. C'est un procédé rapide et dangereux. La difficulté consiste à tenir l'acide sous contrôle. Souvent, il prend le dessus et dévore en partie le dessin. Souvent avec un humour mordant.
Le texte et les titres font indissociablement partie des gravures. Ils peuvent fonctionner comme des soutiens de l'image mais également comme images eux-mêmes.
Chaque gravure est imprimée en 5 exemplaires.
Pendant le processus d'impression, l'encre est manipulée de telle sorte que chaque exemplaire obtenu est unique.

LES DESSINS
I Never Promised You A Rose Garden est une suite de dessins au graphite ainsi dénommée d'après le titre d'un morceau de musique country de Joe South.
Les dessins représentent des "mauvaises herbes".
Les mauvaises herbes sont des plantes qui d'ordinaire ne poussent pas à un endroit précis.
Elles peuvent être sauvages ou l'être redevenues.
En principe, toute plante peut être regardée comme une mauvaise herbe, mais quelques-unes le sont plus particulièrement que d'autres.

LE LETTRAGE AUTOCOLLANT
DIKKE NUL + 1 (everyone's a winner) est une édition à tirage illimité d’un autocollant do it yourself.
L’artiste livre le concept (texte).
A vous de choisir l’emplacement, la police de caractère, la couleur, le format.
De cette manière chaque oeuvre devient unique.

NL
Met groot genoegen presenteert Rossicontemporary in zijn ruimte de eerste individuele tentoonstelling van de Belgische kunstenaar Jo De Smedt. Zijn werk wordt al een vijftiental jaar gewaardeerd omwille van de samenhang, energie en originaliteit.
Voor deze gelegenheid maakte Jo De Smedt een kunstenaarsboek, een nieuwe reeks etsen en een ingreep op de vitrine met belettering. Twee recente grote tekeningen maken ook deel uit van het geheel.

HET BOEK
Grindcore is een extreme variant van de punk- en/of metalmuziek. Typerend aan deze muziek zijn de ultrasnelle drums en rauwe krijsende of gruntende zang.
Vooral in de beginperiode van dit muziekgenre waren de teksten politiek getint en verpakt in korte microsongs. Vaak duren deze niet langer dan enkele seconden.
Sociaal bewustzijn, brutaliteit, snelheid, energie en satire zijn de drijvende kracht van deze muziekstijl.
Het kunstenaarsboek GRINDCORE POETRY maakt gebruik van deze elementen.
Door de functie BOLD slaat de schrijfmachine elke letter drie keer aan. Dit geeft een extra vetgedrukt zwart lettertype maar is zo ook verwant aan de snelheid en agressie van de blastbeatdrums.
Alle teksten zijn bewust kort gehouden maar wel met verschillende lagen van betekenis.
Het boek zelf is rechts ingebonden zodat men linkshandig moet bladeren.
De vormgeving is sober:
geen kaft, geen kleur, standaard kopieerpapier en een eenvoudige witte linnen rug.
In totaal zijn er 40 boeken:
30 gesigneerde exemplaren, genummerd in Arabische cijfers.
10 gesigneerde luxe exemplaren, genummerd in Romeinse cijfers + een opgehoogde ets 'individu EN MASSE'.
Alle boeken zijn verpakt in een met de hand gestempelde witte kartonnen doos.

DE ETSEN
hou het simpel : SALPETERZUUR
De etsen zijn gemaakt met zeer sterk salpeterzuur. Een snel en gevaarlijk proces.
De moeilijkheid bestaat erin om het zuur onder controle te houden.
Soms neemt het de overhand en wordt de tekening deels weggevreten.
De aciditeit bepaalt mee de sfeer van elk werk. Vaak met bijtende humor.
Tekst en titels zijn een onlosmakelijk onderdeel van de etsen.
Deze kunnen functioneren als ondersteuning van het beeld maar ook als beeld op zich.
Elke ets wordt gedrukt op 5 exemplaren.
Tijdens het drukproces wordt de inkt gemanipuleerd zodat elke afdruk een uniek karakter krijgt.

DE TEKENINGEN
I NEVER PROMISED YOU A ROSE GARDEN is een reeks grafiettekeningen vernoemd naar het gelijknamige countrynummer van Joe South.
Op de tekeningen is onkruid afgebeeld.
Onkruid zijn planten die op een bepaalde plaats ongewenst zijn.
Deze kunnen wild of verwilderd zijn.
In principe kan elke plant als onkruid beschouwd worden.
Maar sommige soorten worden vaker onkruid genoemd dan andere.

D.I.Y.- STICKER
DIKKE NUL + 1 ( everyone's a winner) is een D.I.Y. (do it yourself) sticker, ongelimiteerde oplage. Enkel het concept (tekst) wordt aangeleverd door de kunstenaar. Kies zelf de plaatsing, lettertype, kleur en formaat. Zo wordt elke sticker uniek en persoonlijk.
 


PATRICK CARPENTIER. AND I TOLD YOU

EXHIBITION #112
11 November 2016 - 7 January 2017

« Lors de recherches autour de la nature morte, je me suis intéressé à une particularité rencontrée dans la peinture de Giorgio Morandi. Il y met en scènes divers objets alignés: bouteilles, bols, parfois un coquillage ou un fruit, dans des tons monochromes, suivant des angles sans cesse renouvelés.
On y trouve un objet récurrent, mystérieux, qui se distingue et qui n’a l’air d’offrir aucune utilité. Une sorte de brique pleine, un parallélépipède mat qui n’a rien à faire avec une nature morte normale. De différentes tailles et couleurs, faux objets contrastant avec les autres.
Est-ce que ces parallélépipèdes n’auraient d’autre utilité que de tromper l’ennui ou d’empêcher la banalité ?
Je me suis mis à reproduire ces parallélépipèdes en terre.
D’une manière ou d’une autre, je voulais rendre ces formes remarquables. Je donnais, comme dans la nature morte, une vertu sensible à des objets. Une « vie silencieuse », reflet de la vie intérieure. Une pratique rituelle d’où naissaient progressivement d’autres formes simples et géométriques
. »

FR
Si les matériaux que Patrick Carpentier utilise dans son oeuvre sont tour à tour différents - photographie, verre, marbre, parole… - ceux-ci sont les instruments d’un regard introspectif et du besoin qui en découle de dire et d’exprimer, de manière nouvelle et précise, des sensations ressenties, les émotions du vécu.
La pratique de la céramique s’est imposée entretemps comme une nouvelle possibilité d’expression et porte avec elle l’intérêt croissant de l’artiste pour l’héritage artistique du XX siècle.
La présente exposition est la deuxième de Patrick Carpentier chez Rossicontemporary. Elle se déroule en parallèle à son exposition Now That I Am Gone dans la Project Room du Wiels du 25 novembre au 4 décembre 2016 où Patrick Carpentier présentera une installation comprenant plusieurs grandes sculptures en grès noir.

NL
Patrick Carpentier gebruikt in zijn werk keer op keer verschillende materialen en kunstvormen – fotografie, glas, marmer, woord…- als instrumenten voor een introspectieve blik en de behoefte die eruit voortvloeit om op een nieuwe en precieze manier de gevoelde sensaties en de beleefde emoties uit te drukken.De praktijk van de ceramiek heeft zich ondertussen opgelegd als een nieuwe uitdrukkingsvorm en draagt bij tot het groeiende belang van de kunstenaar voor het artistieke erfgoed van de 20ste eeuw.
Dit is de tweede tentoonstelling van Patrick Carpentier bij Rossicontemporary. Ze verloopt in parallel met zijn tentoonstelling Now That I Am Gone in de Project Room van het Wiels van 25 november tot 4 december 2016, waar Patrick Carpentier een installatie zal tentoonstellen met meerdere grote beeldhouwwerken in ceramiek.
 


FRANCOIS JACOB. DE L’OMBRE, LA MESURE

EXHIBITION #111
8 SEPTEMBER - 29 OCTOBER 2016

FR
Pour sa deuxième exposition en solo chez Rossicontemporary, François Jacob présente dans la nouvelle salle de la galerie une série de dessins au fusain en lien aussi subtil que pertinent avec trois sculptures en plâtre teinté.

Le registre de ces sculptures renvoie à la tradition de la caricature, de la comédie ou de la farce. Immobiles, ces personnages se présentent comme figés après une ultime représentation théâtrale.

La composition des fusains est une mise en scène à proprement parler. Une dimension ambiguë et dramatique émane de la tension qui se tisse entre personnages, espace et décor. De l'ombre émerge l'essentiel. La lumière est le véritable chef d'orchestre de ces dessins : elle amplifie le récit et invite le regard du spectateur à errer dans leur espace.

En ces mois de septembre et octobre la peinture de François Jacob est aussi mise à l’honneur. Vous pourrez voir un large échantillon de sa production picturale ancienne et récente à l’exposition Des figurations, acte 1 au Musée Ianchelevici de La Louvière.

NL
Voor zijn tweede individuele tentoonstelling bij Rossicontemporary, stelt François Jacob, in de nieuwe zaal van de galerij, een reeks houtskool tekeningen voor die op een subtiele maar precieze manier verbonden zijn met drie beeldhouwwerken in getint gips.

Het stijlregister van deze sculpturen keert terug naar de traditie van de karikatuur, de komedie of de klucht. Onbeweeglijk, de personages lijken als het ware bevroren na een laatste theatervoorstelling.

De compositie van de houtskooltekeningen is strikt genomen een mise en scène. Een ambigue en dramatische dimensie tovert een geweven spanning tussen de personages, de ruimte en het decor. Uit de schaduw komt het essentiële naar voor. Het licht is als het ware de dirigent voor zijn tekeningen: het versterkt het verhaal en nodigt de blik van het publiek uit om te dwalen in zijn ruimte.

Tijdens de maanden september en oktober staan de schilderijen van François Jacob ook in de schijnwerpers. Een brede selectie van zijn oude en recente picturale productie zal te zien zijn op de tentoonstelling Des figurations, acte 1 in Musée Ianchelevici in La Louvière.
 


ETIENNE VAN DOORSLAER. DE WITGEKALKTE KLAARTE

EXHIBITION #110
8 SEPTEMBER - 29 OCTOBER 2016

Dans l’œuvre du Père Maur/Etienne van Doorslaer, ce chemin de tension et d’équilibre – de douceur dans la rigueur, d’intériorité dans la vision précise – semble ne s’être jamais interrompu. Nous le retrouvons de toile en toile, de dessin en dessin, toujours repris et poussé plus avant sans se dégrader, sans éclater, ni se durcir, ni s’affaiblir. C’est vrai de chaque élément singulier, mais aussi de l’ensemble de chaque toile, et du climat de toute une exposition.

Silencieuse et solitaire, l’œuvre du Père Maur s’inscrit en qualité pure, sans référence religieuse directe, dans une des tendances reconnues de l’art contemporain. Nous sommes saisis d’emblée par l’extraordinaire unité d’un art qui semble ne connaître ni écarts ni recherches alternatives. Chaque toile nous ramène simplement au centre d’une vision unique dont elle nous exprime une nouvelle fois l’évidence, avec quelques variations précises. Simplicité des images élémentaires, archétypiques et en même temps, retenue extrême du trait et de la couleur. Ce minimalisme structurel, ce climat de blancheur et de lumière, nous les voyons gérés avec une telle justesse et un tel équilibre que nous le rapportons spontanément à une attitude de vie qui leur corresponde.

…la règle de saint Benoît ? Celle-ci, on le sait, se caractérise à la fois par l’obéissance à des règles strictes, radicales, et par un extraordinaire respect des personnes, des choses, des circonstances – une « discrétion »  à propos de laquelle on a pu parler d’un « héroïsme de la nuance ».

Librement extraits de Frédéric Debuyst, L’œuvre et le moine, dans Maur-Etienne van Doorslaer, Stichting Kunstboek, Brugge, 1994

Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir présenter au public bruxellois une exposition de peintures du Père Maur/Etienne van Doorslaer (1925-2013), figure d’exception de l'abstraction en Belgique dans la deuxième moitié du XXème siècle.

Moine bénédictin, Etienne van Doorslaer peignit pendant 50 ans dans la quiétude de son atelier baigné de lumière blanche, sous les combles d'un monastère de la campagne brugeoise. Il nous laisse une œuvre d'une beauté intemporelle qui s'abreuve au raffinement de la culture bénédictine et entretient des liens très étroits avec l'art de son temps: au début des années ‘60, contacts avec la scène parisienne et amitié avec Alberto Magnelli; dès 1962, compagnonnage avec Dan van Severen, figure de proue de l'abstraction épurée belge et rapports avec une scène picturale flamande très fertile; à partir de 1965, fréquentation de l'art américain (il vit 5 mois par an à l'abbaye de Valyermo, en Californie), ce qui le rapproche des conquêtes picturales de Frank Stella, Ad Reinhardt, Robert Ryman et Agnès Martin; à quoi il faut ajouter la relation d'estime et de familiarité nouée avec l'architecte Frank Gehry durant de longues années.

L'exposition se compose d'une sélection de 18 peintures de la période 1983-2013. Son titre De witgekalkte klaarte, en français La clarté peinte à la chaux, est tiré d'un poème que Roland Jooris lui a dédié en 2012.

Notre souhait était de respecter et de transmettre son humble et rigoureuse poésie.


LORE STESSEL. KORNALIJN

EXHIBITION #109
8 SEPTEMBER - 29 OCTOBER 2016

FR
Kornalijn dirige l'attention sur l'être dans le moment présent et aide à apprécier le terrestre et la beauté.

Lore Stessel recherche la limite entre la photographie et la peinture. Pour cela, elle ne fuit pas la confrontation, tant physique que mentale, avec l'image. Non seulement dans sa manière de travailler, mais aussi comme sujet, le corporel occupe une position importante. L'observation du corps humain, du corps animal et surtout le déploiement de ces corps dans leur environnement, est un sujet récurrent.

Dans Kornalijn, Lore Stessel se focalise en premier lieu plus sur le contexte que sur le corps. Le Copperbelt Zambiën fournit le cadre de cette exposition. La terre de cette zone d'exploitation minière est cruciale pour la richesse de ce pays. Avec beaucoup de labeur et de fouilles dans la terre, on peut en extraire la richesse. Lore Stessel a fixé son attention sur le contact intense entre le corps africain et la terre de couleur cuivrée de Copperbelt. La terre, lieu et matière, est là où on cherche le cuivre, où on trouve des minéraux, sur laquelle on danse et dans laquelle la société peut être déchiffrée. 

Des pieds nus qui marchent, des pas de danse rythmés font flamber la poussière rouge. De fines couches de poussière se déposent sur le paysage et sur les constructions, qui sont souvent bâties en matériaux naturels. Ce sont des structures faites de bois, de clous, de liens en caoutchouc, sur lesquelles le temps laisse son empreinte. Des constructions éphémères investies de beaucoup de travail et d'énergie, qui, malgré leur fragilité, ont beaucoup de sens pour leurs utilisateurs. Ce ne sont pas des objets, mais des éléments signifiants avec lesquels les Zambiens vivent.

Lore Stessel fixe l'authenticité de ce paysage et déconstruit cette image en la développant sur la toile. Les travaux zambiens sont le noyau de cette exposition. Dans les vitrines extérieures des espaces d'exposition, les danseurs Naïma Mazic, Sien Van Dijcke et Wannes Labath apportent une autre dimension au travail. Par leur performance dans la terre rouge, ils font vibrer le contexte africain de manière contemporaine. Les danseurs activent la terre dans laquelle ils dansent. De cette manière, la couleur et le mouvement de l'extérieur embrassent l'exposition de l'intérieur et rendent (à nouveau) vivantes les constructions et la terre de l'Afrique.

NL
Kornalijn richt de aandacht op het zijn in het ‘nu’ en helpt om het aardse en de schoonheid te kunnen waarderen.

Lore Stessel onderzoekt het raakvlak tussen fotografie en schilderkunst. Daarvoor gaat ze de confrontatie met het beeld zowel fysiek als mentaal niet uit de weg. Niet alleen in de wijze van werken maar ook als onderwerp bezet het fysieke, het lijfelijke, een belangrijke positie. De zoektocht naar het menselijke en dierlijke lichaam en vooral de spanning van dat lichaam in zijn omgeving is een terugkerend onderwerp.

In Kornalijn focust Lore Stessel in eerste instantie meer op de context dan op het lichaam zelf. De Zambiaanse Copperbelt biedt het kader voor deze tentoonstelling. De aarde van dit mijnbouwgebied is cruciaal voor de rijkdom van het land. Met hard werk en wroeten in de grond kan men die rijkdom naar boven halen. Lore Stessel heeft haar aandacht gevestigd op het intensieve contact tussen het Afrikaanse lichaam en de koperkleurige aarde van de Copperbelt. De aarde is waar men koper zoekt, mineralen vindt, waarop men danst en waarin de samenleving kan worden afgelezen.

Stappende blote voeten en ritmische danspassen doen het rode stof opstuiven. Dunne laagjes stof zetten zich af op het landschap en op de constructies die vaak met natuurlijke materialen zijn opgetrokken. Het zijn structuren van hout, spijkers en rubberband waar de tijd zijn afdruk op nalaat. Efemere constructies waarin veel arbeid en energie wordt geïnvesteerd waardoor deze, ondanks een inherente fragiliteit, voor de gebruikers heel veel betekenis dragen. Het zijn geen dingen op zich, maar significante elementen waarin Zambianen wonen, van waar ze dingen verkopen en die ze gebruiken in het dagelijkse bestaan.

Lore Stessel fixeert de authenticiteit van dit landschap en deconstrueert dit beeld door het op doek te ontwikkelen. De Zambiaanse werken vormen de kern van de tentoonstelling. Rondom, in de vitrines aan de buitenkant van de tentoonstellingsruimte, introduceren dansers Naïma Mazic, Sien Van Dycke en Wannes Labath een bijkomende gelaagdheid. Door hun performance in de rode aarde doen ze op een hedendaagse manier de Afrikaanse context vibreren. De dansers activeren de grond waarin ze dansen. Kleur en beweging aan de buitenkant omarmen zo de tentoonstelling binnenin en brengen de Afrikaanse aarde en constructies (opnieuw) tot leven.


RITSART GOBYN. INTERLUDE

EXHIBITION #108
8 SEPTEMBER - 29 OCTOBER 2016

EN
At first glance the paintings of Ritsart Gobyn seem to be realized coincidentally. As if rough, unprepared linen with traces and remains of a painting process are mounted on a frame. Specs of dirt, drops and sweeps of paint cover the surface and pieces of tape still have to be removed. Fragments of discarded wooden plates emerge from behind the painting or cover it partially.

These traces and remains are not always coincidental; sometimes they are, but mostly Gobyn puts them there on purpose. He combines and composes all these elements, he erases them and cherishes the leftovers. It looks as if the painting process is still on-going.

Along the way however, the spectator discovers elements that propose the contrary. The pieces of tape and the shreds of paper turn out to be painted, like small trompe-l’oeil. These ordinary and functional objects become image by painting them. This evokes a different experience of the work by the spectator. This causes the painting to be in constant balance between finished and unfinished, coincidental and deliberate, painterly and sculptural.

FR
Au premier regard, les peintures de Ritsart Gobyn semblent réalisées au hasard, comme si des toiles non préparées, brutes, avec des traces et des restes d'un processus pictural, avaient été montées sur un châssis. Des marques de saleté, des gouttes, des coups de pinceau couvrent la surface et des morceaux de scotch doivent encore être enlevés. Des débris de planches en bois de rebut émergent de l'arrière du tableau ou le couvrent partiellement. 

Ces traces et ces restes ne sont pas toujours le fait du hasard. Elles le sont parfois, mais le plus souvent Ritsart Gobyn les place exprès à un certain endroit. Il combine et compose tous ces éléments, il les efface, il est très attaché aux résidus. Cela donne l'impression d'un processus pictural encore en devenir.

Mais en regardant mieux, le spectateur découvre des éléments qui disent le contraire. Les morceaux de scotch et les lambeaux de papier se révèlent être peints en trompe-l'oeil. Ces objets ordinaires et fonctionnels deviennent des images lorsqu'on les peint. Cela suscite chez le spectateur une expérience différente de l'œuvre. Cela place la peinture en constant équilibre entre le fini et le non-fini, l'accidentel et le prémédité, le pictural et le sculptural.


JEAN-LOUIS MICHA. 18 SEASCAPES

EXHIBITION #107
ART ON PAPER, BRUXELLES, 7-11 SEPTEMBER 2016

FR
Je mêle fragments documentaires et mémoriels, observations embrumées et vrais faux souvenirs. Il m’importe ici de tenter de donner à voir cette zone de flottaison, cette forme de pré-narcose où les états premiers s’effacent pour faire place aux états seconds. J’aime à considérer chaque image comme un espace mental particulier; un réel et son double- comme dit Rosset - où viennent se compiler des strates complémentaires. Il s’agit d’un jeu de dupes perceptif et plastique au sein duquel notre rapport au temps devient distendu et où l’illusion est toute puissante dans notre tentative de construction de sens.

Jean-Louis Micha présente à Art on Paper une nouvelle série comportant 18 dessins de petit et moyen format. Cette série, qui évoque une œuvre de Richter datant de 1969 (17 Seascapes), prend pour prétexte la figure du paysage marin et ses codes formels pour faire entrer en collision des images et des problématiques de champs différents; la marine devenant dès lors l’espace simultané et paradoxal du souvenir d’enfance, la surface plissée d’un lit souillé ou le lieu de mort de migrants atteignant nos côtes. Par la métaphore du naufrage, il interroge les liens entre trajectoire individuelle et destinée collective.

Jean-Louis Micha se consacre exclusivement au dessin depuis plusieurs années. S’il traduit incontestablement une vision existentialiste et grave du donné humain, son travail repose sur une figuration qui reste néanmoins ouverte à de multiples interprétations.

NL
Ik meng documentaire fragmenten en gedenktekens, mistige observaties, waar/valse herinneringen. Het is mijn doel om te trachten om de zone van flotatie, deze vorm van pre narcose waarbij de eerste staten verdwijnen om plaats te maken voor de tweede sferen. Ik hou ervan om ieder beeld te overwegen zoals een mentale ruimte op zich; het werkelijke en zijn dubbele – zoals Rosset het zegt – waar er zich complementaire lagen compileren. Dit is een visuele spel van dupe, waarin onze relatie tot tijd wordt opgezwollen en waar de illusie is alles krachtig in onze poging om betekenis te construeren.

Jean-Louis Micha stelt op Art on Paper een nieuwe reeks werken bestaande uit 18 tekeningen van klein en gemiddeld formaat voor. Deze reeks, die terugroept naar een werk van Gerhard Richter uit 1969 (17 Seascapes), neemt als voorwendsel het genre van het zeelandschap en zijn formele codes, om zo beelden en kwesties uit verschillende velden samen te brengen; de marine wordt vanaf dan de gelijktijdige, paradoxale ruimte waar de jeugdherinnering, het geplooide oppervlak van een verontreinigd bed of de plaats van overlijden van migranten die onze kusten bereiken kunnen samenkomen. Via de metafoor van de verdronkene, bevraagt hij de linken tussen het individuele traject en het collectieve doel.

Jean-Louis Micha wijdt zich enkel aan het tekenen sinds enkele jaren. Als zijn werk ongetwijfeld weerspiegelt een existentialistische visie op het menselijke leven, rust hij op een figuratie die open staat voor meerdere interpretaties.


MARIE ROSEN. QUALIA

EXHIBITION #106
21 MAY - 16 JULY 2016

For her seventh solo exhibition with Rossicontemporary, young Belgian artist Marie Rosen will be showing a new series of small and medium oil paintings on panels. They focus on the principal topics of her work, such as the physical and allegorical relationship between body and space, and a re-visitation of the art of portraiture. In recent years, Marie Rosen’s painting has been widely praised for its originality, innovation and unique refinement, for the silent, enigmatic sensitiveness that emerges from the subtle interplay of diverted scale and objects, exquisite decorative patterns, androgynous bodies, timeless and unattainable in their quiet concentration. The sources of her inspiration range from Flemish Primitives to traditional ex-votos, from contemporary painting to early photography. These function as filters for more direct impressions of places in her environment – “Evening time in Brussels - I can't resist looking inside the basements of houses when there are no curtains”.
 


ANE VESTER. NEW STORIES

EXHIBITION #104
12 MARCH - 14 MAY 2016

Even before looking, each colour, each tone and each shade implies a story of the already seen and experienced. What I try to do as a painter of colours is to reveal and unleash this powerful and pleasurable potential thus opening the door to a field of unexpected connections and new stories.
Ane Vester

FR
L’expérience visuelle de la couleur peut établir un lien clair avec un temps et un lieu différents et en même temps nous accrocher au présent, nous faire observer notre environnement avec un regard nouveau.

Avec une grande simplicité de moyens et s’imposant sans effort un minimalisme expressif rigoureux, Ane Vester mène depuis des longues années une enquète picturale dans le champ de la couleur. Par celle-ci, l’artiste va mettre intelligemment en jeu notre perception de l’espace, notre connaissance des choses, notre memoire, touchant ainsi à plusieurs niveaux de notre experience de la réalité.

Pour sa troisième exposition individuelle chez Rossicontemporary Ane Vester présente une nouvelle série de peintures sur aluminium ainsi que des oeuvres recentes sur bois et papier. Aussi, elle réalise in situ une grande peinture murale en dialogue avec l’architecture de la salle.

NL
De visuele ervaring van kleur kan een duidelijke link vestigen tussen een verschillende tijd en plaats, maar ons gelijktijdig ook vasthaken aan het heden en ons onze omgeving laten observeren vanuit een nieuw perspectief.

Met eenvoudige middelen en zonder enige inspanning een rigoureus en expressief minimalisme neer te leggen, leidt Ane Vester sinds vele jaren een picturale enquête in het veld van de kleur. Via dit veld, speelt ze op een intelligente manier met onze perceptie van ruimte, onze kennis over dingen, ons geheugen, en dit terwijl ze verschillende niveaus van onze ervaring met de realiteit raakt.

Voor haar derde individuele tentoonstelling bij Rossicontemporary stelt Ane Vester een nieuwe reeks schilderijen op aluminium, alsook recente werken op hout en papier. Ook realiseert ze in situ een grote muurschildering in dialoog met de architectuur van de zaal.
 


EMMANUEL TÊTE. DESSINNARRER

EXHIBITION #103
12 MARCH - 14 MAY 2016

FR
Dessinarrer est un terme que j’ai inventé pour décrire mon plaisir à dessiner et à raconter des histoires.
Dessinarrer sonne aussi comme un verbe italien qui renvoie à ma passion de toujours pour la peinture de l’époque charnière entre le gothique international et la renaissance italienne, berceau de notre modernité figurative, source de mes émotions artistiques.
Une chasse à la baleine, un combat contre des plantes carnivores, un banquet, un feu de joie…un monde ouvert aux actions des hommes et à leurs intérêts. Un monde pour le plaisir de s’immiscer dans les plis du visible, un monde pour y vivre la démesure, y assouvir ce désir fou de fixer la poussière pour un petit moment d’éternité.

Emmanuel Tête

A travers son attachement à la pratique de la peinture et du dessin, l’artiste français Emmanuel Tête déconstruit le quotidien avec humour et poésie. Déambulant sur un fil tendu entre rêve et réalité, il déploie un univers aux résonances multiples, au sein duquel la tendresse se mêle à l'ironie, le familier rencontre l’insolite. Des figures y projettent une intériorité propice au surgissement d’un moment poétique. La délicatesse de leur dessin évoque la fugacité de leurs songes. Par leur intermédiaire le spectateur entre dans un jardin où se déploie l'imaginaire.

Pour sa quatrième exposition individuelle chez Rossicontemporary, Emmanuel Tête présente une toute nouvelle série de quinze dessins sur papier, résultat de deux ans de recherche.

NL
Dessinarrer is een concept dat ik bedacht heb om mijn plezier voor tekenen en verhalen te vertellen en te beschrijven.
Dessinarrer klinkt ook als een Italiaans werkwoord dat verwijst naar mijn eeuwige passie voor de schilderkunst, van het keerpunt tussen de internationale gotiek en de Italiaanse renaissance. Een wieg voor onze figuratieve moderniteit en eveneens een bron voor mijn artistieke emoties.
Een walvisvangst, een gevecht tegen vleesetende planten, een banket, een vreugdevuur… Een wereld die opstaat voor de acties van de mens en zijn belangen. Een wereld om zich te nestelen in de plooien van het zichtbare, een wereld waar men kan verlangen om stofdeeltjes voor eeuwig vast te leggen.

Emmanuel Tête

Doorheen zijn engagement voor de schilder- en tekenkunst, deconstrueert de Franse kunstenaar, Emmanuel Tête, het alledaagse leven met humor en poëzie. Wandelend op een gespannen koord tussen droom en realiteit creëert hij een universum van meerdere resonanties waarin tederheid zich vermengt met ironie an waar het bekende en het ongebruikelijke elkaar ontmoeten. Figuren projecteren een innerlijkheid, bevorderlijk voor de opkomst van een poëtisch moment. De delicatesse van hun ontwerp lokt de vergankelijkheid van hun dromen uiten komt het publiek terecht in een tuin van fantasie.

Voor zijn vierde, individuele tentoonstelling bij Rossicontemporary, stelt Emmanuel Tête, een volledig nieuwe serie voor van vijftien tekeningen op papier, het resultaat van twee jaar opzoekwerk.


JELENA VANOVERBEEK. VOCABULAIRE MILITAIRE

EXHIBITION #102
12 MARCH - 14 MAY 2016

EN
In the act of writing, an impasse occurs; as soon as one writes, meaning is instantly imposed and inscribed into a collective system of symbols. The author himself is positioned in the middle of this semantic production.
VOCABULAIRE MILITAIRE is part of a linguistic research that contemplates the writing process as a production of reality. It occupies language that is used to manifest desire; a vocabulary that displays strong affinities with a military discourse. This discourse doesn't concern a complex jargon, but common and simple word formations -used everyday- which become remarkable in their isolation. The strict, graphical mise-en-scène through the aesthetics and limitations of letterpress print embodies their semantic ambiguity.
Jelena Vanoverbeek
In her artistic practice, young artist Jelena Vanoverbeek unravels the way cultural heritage generates social ideals, esthetical types, poetical structures and sexual symbols. Her specific interest is how those parameters inevitably control our individual production of reality and complicate modern desire. She adapts different strategies that mainly occupy the field of language and semantics, with a particular notice to her own role as a female author in this process.
VOCABULAIRE MILITAIRE is a series of twelve posters that constitute one inseparable body of work. Both the lay-out as the printed words themselves notify the violent and erotic ambiguity of military language she first discovered in studies of fascist German soldiers' writings.
The specific manufacturing of the posters is essential for the signification of the words. She used one fixed antique font type from an old typesetter office in Italy and made a wooden stencil for every poster that contains the letters very precisely according to the design. Her choice to hand-press shows the need for an artisanal approach and direct engagement with the text.
This labor-intensive process embodies the characteristics of the used language: everything is rigid and solid, but never disregarding the poetical potential of the text to become image.

FR
Ecrire comporte une impasse: le sens de ce que l’on écrit est aussitôt inclus dans un système collectif de symboles et est déterminé par lui. Et celui qui écrit se trouve lui-même à l’intérieur de cette production sémantique.
VOCABULAIRE MILITAIRE s’inscrit dans une recherche qui considère le processus d’écriture comme une production de réalité. Ce travail se rapporte aux mots utilisés pour exprimer le désir, vocabulaire qui présente de grandes affinités avec le langage militaire. Il ne s’agit pas d’un jargon compliqué, mais de termes simples et d’usage courant, qui deviennent remarquables lorsqu’ils sont isolés. Par le moyen de l’esthétique et des limites des caractères d’imprimerie, leur mise en scène graphique dépouillée donne corps à leur ambiguïté sémantique.
Dans son travail, la jeune artiste Jelena Vanoverbeek décortique la façon dont l’héritage culturel engendre des idéaux sociaux, des modèles esthétiques, des structures poétiques et des symboles sexuels. Elle s’intéresse tout particulièrement à la manière dont ces paramètres contrôlent inévitablement notre production individuelle deréalité et dont ils compliquent le désir moderne. Elle adopte diverses stratégies qui occupent principalement le champ du langage et de la sémantique, en mettant l’accent en particulier, dans ce processus, sur son propre rôle en tant de femme-auteur.
VOCABULAIRE MILITAIRE est une série de 12 affiches qui constituent une seule œuvre, indivisible. Tant les dessins préparatoires que les œuvres imprimées font saisir la violente ambigüité érotique du langage militaire que l’artiste a découverte dans des études à propos d’écrits de soldats allemands.
La fabrication même des affiches est essentielle au sens des mots. Pour les imprimer, Jelena Vanoverbeek a utilisé d’anciennes polices de caractères récupérées d’une vieille imprimerie italienne et, pour chaque affiche, elle a fabriqué un pochoir en bois contenant les lettres, très précisément selon le modèle. Le choix d’une presse manuelle a correspondu au besoin d’une approche artisanale et d’un engagement direct à l’égard du texte. Cette manière de procéder exprime les caractéristiques du langage utilisé : tout est rigide et solide, sans jamais négliger toutefois la possibilité poétique que le texte devienne image


THOMAS MAZZARELLA. NEW PAINTINGS

EXHIBITION #101
ART BRUSSELS, 21-24 APRIL 2016

Grown-up together with the revolution of the Sega Master System, Thomas Mazzarella depicts the metropolis as an ambivalent metaphor where modern and post-modern architecture is both the place of all fantasies ? funny, bizarre and intriguing like a video-game ? as well as a highly artificial space where the ability to dream is the way to escape. A sense of nostalgia permeates his paintings as if we all were the amnesic primitives of a new era, forced to accept the conditions of contemporary existence. Here, the viewer occupies an ambiguous position. A voyeur behind a screen, isolated from reality, unable to reach it, but still willing to grasp the meaning of it, to be part of it. Mazzarella?s paintings sophisticatedly combine the formal and chromatic language of video-games with pictorial references, from the naive candor of a folk ex-voto to the two-dimensional distortion of early Renaissance predella or the gentle irony of Brueghelian scenic views.


ERIC CROES. ANCORA TU

ART BRUSSELS, 21-24 APRIL 2016

ARTBRUSSELS, An insatiable collector, a visitor to unlikely museums, a sculptor fascinated by vernacular forms of folk art, Eric Croes has a language that is both raw and extremely refined, oscillating between deliberate clumsiness and accidental virtuosity. Residues of a tale or remnants of a magical action, his ceramic sculptures - masks, totem poles, sticks, monsters, fetishes, anthropomorphic creatures - are the pieces of an emotional puzzle tapping their sources in the personal mythology of the artist. Beyond the subjects, what most counts in this work is the animist metamorphosis into an object that draws its energy from the spontaneity and complicity that the artist builds with the world around him. Here the concepts of play, chance, fantasy, humor, accident and wonderful mastery are the ones that guide the artist in his work, as well as being the keys to interpret it by.


ROEL HEREMANS. DUET A

21 FEBRUARY 2016

Our minds are nests in which reality and fantasy, memories and information, truths and lies co-exist and intermingle. Duet A is a performance for two visitors. They are invited to close their eyes and imagine specific situations, from the abstract to the very personal. Roel Heremans (Brussels, 1990) seeks for hybrid artistic forms found in between performance, sound art, conceptual art, imagination, radio and literature. In 2015, Duet A was performed at Muhka, Antwerpen; Beurschouwburg, Brussels; Moderna Dansteatern, Stockholm; P.A.R.T.S, Brussels; Kunst in het Witte de Withkwartier, Rotterdam


JOHN VAN OERS. SHORT CUTS

EXHIBITION # 99
23 JANUARY - 5 MARCH 2016

EN
I was on the terrace of my house at Borgerhout. I closed my eyes for a few minutes and this is what I heard: a light aircraft approaching, a bus stopping and starting, a car hooting, another plane coming, the clatter of cutlery, an African woman arguing, a squawking parrot, an old woman never-endingly saying ‘oh dear, oh dear, oh dear’, more cars, a chicken laying an egg, a pigeon cooing, my cat, Frieda, meowing, a man coughing, another hen cackling, a baby babbling, birds chirping, leaves rustling…  Small fragments of daily life and scattered happenings that inspire all sorts of intrigues or scenarios. Some humour in the face of the gravity of matters, some seriousness in the face of light-heartedness. That’s why this show is entitled Short Cuts.  

Rossicontemporary has the pleasure of hosting for the first time in Brussels an individual show by the Antwerp artist John Van Oers. A sculptor who uses various materials such as bronze, plaster, wood and cardboard, John Van Oers creates objects where control and precision go together with light-heartedness, luck, humour. At the crossroads between the direct recognisability of forms – he likes to draw on images from the world around him, everyday objects, fragments of childhood memories – and a non-figurative and frankly abstract aesthetic, John Van Oers engages in playful creative processes where space is left to the public’s imagination. Thus, from the artist’s autobiography collective memories and fantasies can be aroused.

FR
J’étais sur la terrasse de ma maison à Borgerhout, j’ai fermé les yeux durant quelques minutes et voici ce que j’ai entendu : un petit avion qui s’approche, un bus qui s’arrête et qui repart, une voiture qui klaxonne, un autre avion qui vient, des couverts qui s’entrechoquent, une Africaine qui au loin se chamaille, une perruche qui jacasse, une vielle femme qui répète sans cesse « aïe, aïe, aïe », encore des voitures, une poule qui pond un œuf, un pigeon qui roucoule, ma chatte Frieda qui miaule, un homme qui tousse, une autre poule qui jubile, un enfant qui babille, des oiseaux qui pépient, des feuilles qui bruissent…. Petits fragments de vie quotidienne et fait épars qui inspirent toutes sortes d’intrigues ou des scenarios. Un peu d’humour face à la gravité des choses, un peu de sérieux face à la légèreté. Voilà pourquoi l’exposition s’intitule « Short Cuts »

Rossicontemporary a le grand plaisir d’accueillir pour la première fois à Bruxelles une exposition individuelle de l’artiste anversois John Van Oers. Sculpteur employant des matériaux divers tels que bronze, plâtre, bois etcarton, John Van Oers réalise des objets où maîtrise et précision vont de pair avec légèreté et humour. Au carrefour entre une identification directe des formes - il aime puiser dans les images du monde qui l’entoure, dans les objets d’usage quotidien, dans les fragments de mémoire de l’enfance - et une esthétique non figurative, franchement abstraite, John Van Oers met en place des processus espiègles de création et de monstration quilaissent place à la fantaisie du public. C’est ainsi que peuvent s’éveiller mémoires et imaginaires pluriels.
 


JUAN CANIZARES. TERCIOPELO

EXHIBITION # 98
23 JANUARY - 5 MARCH 2016

EN 
With great pleasure Rossicontemporary presents Terciopelo (Velvet), the first individual gallery show of Juan Cañizares, an Argentinian artist resident in Belgium since 2013. His conceptual work has developed around photographic documentation that he plunges into the depths, sometimes through collage, sometimes through assemblage, by simple copying or reiteration, or even, as in this case, by subtle pictorial interventions. An examination of family affections, of memories, of their persistence.

(To my parents) 
I remember the power my mother embodied, one of those intimate female powers. My father was a huge mountain, very green, dotted with flowers and filled with peace. Together, they resembled a constellation of emotions, drawn from the deepest feelings.
There is something sacred in the private sphere. Something immense that brings us close, like a mirror. A special place where echoes sound and where, I suppose, something sometimes happens. There are not many differences in the light. In the end, this is how I feel.
It is true that feelings are abstract and nostalgias are emphatic. It is perhaps the chronology of amorous encounters that seduces me. This bluish detail in the memory of those landscapes where sometimes an absolute beauty lies. I usually allow myself to speak to her, kissing her voice, to read her letters so as to then recognize one another and choose ourselves, in all honesty.
I have fired the colours with ambition. The gesture is the same, I have repeated it with the same intention, with the same emotion. Sometimes I try to transform the memories into terciopelo (velvet).                                                                                                                          

FR
C’est avec grand plaisir que Rossicontemporary présente Terciopelo (Velours), la première exposition individuelle en galerie de Juan Cañizares, artiste argentin résidant à Bruxelles depuis 2013. Son œuvre d’orientation conceptuelle se développe autour du document photographique qu’il met en abîme tantôt par le collage, par l’assemblage, par la simple reproduction ou réitération, voire, comme dans le cas présent, par de subtiles interventions picturales. Une interrogation autour des affections familiales, des souvenirs, de leur persistance.  

(À mes parents)
Chez elle, je me souviens de ce pouvoir qu’elle incarnait, un de ces pouvoirs intimes et féminins. Chez lui, il y avait une énorme montagne, très verte, parsemée de fleurs et remplie de quiétude. Ils ressemblaient à une constellation d’émotions provenant des sentiments les plus profonds. 
Il y a quelque chose de sacré dans le domaine privé. Quelque chose d’immense qui nous rapproche tel un miroir. Un lieu spécial où l’écho existe et où je suppose qu’il se passe parfois quelque chose. Il n’y a pas beaucoup de différences dans la lumière. Enfin, c’est ainsi que je le ressens.
Il est vrai que les sentiments sont abstraits et les nostalgies emphatiques. C’est peut-être la chronologie amoureuse des rencontres qui me séduit. Ce détail bleuté présent dans la mémoire de ces paysages où repose parfois une beauté absolue. J’ai pour habitude de me permettre de lui parler, d’embrasser sa voix, de lire ses lettres pour ensuite nous reconnaître et nous choisir, en toute honnêteté.Avec ambition j’ai enflammé les couleurs. Le geste est identique, je l’ai répété avec la même intention, avec la même émotion.   Il arrive parfois que je tente de transformer les souvenirs en terciopelo.


GODELIEVE VANDAMME. ECOUMENAL 

EXHIBITION # 97
23 JANUARY - 5 MARCH 2016

EN
For her second individual show at Rossicontemporary Godelieve Vandamme displays on the two floors of the Stanze a new series of paintings and sculptures on the theme of the Ecumene. In these works, the Brussels-based artist reiterates and further explores her interest in the concept of the landscape – how it is perceived and how it may be rendered materially. Cut steel, aluminium, corrugated iron and a rigorous use of colour are the tools used to explore these questions.

The ancients defined ‘ecumene’ as the inhabited world, as opposed to uninhabited lands. It was a way of localising and representing, on the first maps of the earth, the known and the unknown worlds.
Over the centuries, the relationship between those two worlds had constantly to be readjusted. The ‘terra incognita’ receded, and the inhabited world spread outwards from the rivers and the seas. Whole continents were discovered, explored and exploited. The concept of the ecumene was gradually forgotten. In the 19th and 20th centuries, the French geographers, Vidal de la Blanche and, later, Augustin Berque, reintroduced the term ‘ecumene’, making the identification of those parts of the earth’s surface inhabited by man the central question of human geography. Augustin Berque declared that “to be is necessarily to be somewhere”. He further argued that “To say that the question of being is philosophical, whilst that of being somewhere is geographical, is to drive an abyss through reality which prevents it from ever being properly understood.”
The concept of the ecumene came to me whilst photographing a hut at the edge of a forest. That concept is at the origin of the paintings and sculptures on show here. To think of the ecumene in painting is to think in terms of distinctions, frontiers, limits. The materials, colours and surfaces become the places where those differentiations occur. From there I determine how to occupy the space. By extension, the concept can also signify ‘inhabited’ and ‘uninhabited’ territories of the unconscious, sleep, poetry; it is a broad concept that opens up perspectives. 
Human beings and their environment fashion and shape one another. There is a sort of transaction. In exploring the industrial landscapes by the banks of the Sambre I am impressed (literally) by the forms, the details, the architectures, which I transform and retrace in steel sheets. These sculptures are landscapes: frameworks, structures, bodies, forms, constructions, borrowed from nature.

FR
Pour sa deuxième exposition individuelle chez Rossicontemporary, Godelieve Vandamme investit le double étage des Stanze avec sa nouvelle série de peintures et de sculptures rassemblées sous le nom Ecouménal. Dans ces œuvres l’artiste bruxelloise réitère et approfondit son intérêt pour le concept de paysage, sa perception et la manière d’en rendre compte matériellement. Le découpage de l’acier, de l’aluminium, de la tôle ondulée ainsi qu’un usage très contrôlé de la couleur, sont les outils de ses interrogations. Introduction de l’artiste au projet :

Les Anciens nommaient « écoumène » (oikoumenos) la terre habitée, par opposition aux territoires inhabités. C’était une manière de localiser et de figurer les mondes connu et inconnu sur les premières cartes. Au cours des siècles, le rapport entre ces deux mondes a constamment été réajusté. La «terra incognita» reculait, les terres habitées étaient dessinées à partir des océans et des fleuves. Des continents entiers étaient découverts, explorés et exploités. Le concept d’écoumène sombra progressivement dans l’oubli. Les géographes français, Vidal de la Blache au 19e siècle et Augustin Berque au 20e, ont réintroduit le terme « écoumène » faisant de la détermination de la surface habitée par l’homme la question centrale de la géographie humaine. Augustin Berque affirme que : « être, c’est forcément être quelque part » et il précise : « Dire que la question de l’être est philosophique, tandis que celle du lieu, elle, serait géographique, c’est trancher la réalité par un abîme qui interdit à jamais de la saisir ».
C’est la photographie d’une cabane à la lisière de la forêt qui a fait naître en moi le concept d’écoumène. Il est à l’origine des peintures et des sculptures que je présente ici. Penser l’écoumène en peinture révient à penser la distinction, la frontière, la limite. Les matériaux, les couleurs et les surfaces deviennent le lieu de la différenciation. A partir de là je figure une manière ou une autre d’occuper l’espace. Par extension, ce concept peut aussi signifier les territoires « habités » et « inhabités » de l’inconscient, du sommeil, de la poésie ; il est ample et ouvre des perspectives. 
Dans l’écoumène, l’être humain et son milieu s’engendrent et se façonnent mutuellement. Il s’opère une sorte de transaction. En explorant les paysages industriels des bords de Sambre je suis impressionnée (au sens littéral) par des formes, des agencements et des architectures que je transforme et retrace dans des plaques d’acier. Ces sculptures sont des paysages : des cadrages empruntés à la nature.                                                                                                                    


JEAN-LOUIS MICHA. NIGHT CALL 

EXHIBITION # 96
14 NOVEMBER 2015 - 16 JANUARY 2016
 

L’ensemble des dessins que je présente commence par un processus de télescopage d’images ; j’y mêle fragments documentaires et mémoriels, observations embrumées et vrais faux souvenirs. Je tente de donner à voir cette zone de flottaison, cette forme de pré-narcose où les états premiers s’effacent pour faire place aux états seconds.
J’aime à considérer chaque image comme un espace mental particulier ; un réel et son double comme dit Rosset où viennent se compiler des strates complémentaires. Il s’agit d’un jeu de dupes, perceptif et plastique, au sein duquel notre rapport au temps se distend et où l’illusion est toute puissante.
Night Call est aussi le fruit d’une réflexion sur la présence de l’absence et l’insatiable volonté qui nous anime à dégager des éléments de permanence pour déborder l’ombre ; celle d’unenuit, qui, inexorablement, chasse le jour.
 


BARBARA CARDONE. VANISHING POINT AND OTHER CAMOUFLAGE

EXHIBITION # 95
14 NOVEMBER 2015 - 16 JANUARY 2016
 

Then charm me, that I may be invisible, to do what I please, unseen of any (..)
Christopher Marlow, Doctor Faustus

Vanishing point est le point de fuite, mais traduit littéralement, il signifie le point de disparition, ou d’évanouissement. Il peut tout à la fois indiquer le temps qui passe, l’horizon, ou l’enfant qui, cachant ses yeux, croit se rendre invisible au monde.
Il s’agit ici de mémoire et de représentation (le souvenir comme re-présentation).
Du temps écoulé entre le moment initial et le moment présent surgit une sorte d’écart, que j’essaie de traduire en peinture : manifester l’inévitable trahison des images mémorielles, en donnant à voir les signes de l’illusion de sa représentation.
De façon symbolique, le tissu, tout en faisant disparaître l’objet, le révèle également. Il est souvent employé en magie, il recouvre parfois le mort, et accidentellement, à l’œil incrédule il donne corps au fantôme, ou au fantasme si l’on préfère.
 


CAROLINA FERNANDEZ. THE MIDDLE WAY

EXHIBITION # 94
14 NOVEMBER 2015 - 16 JANUARY 2016
 

Il y a un espace entre nous et le monde où l'on doit vivre. Cet espace nous permet de choisir la façon de voir les circonstances données. C'est là où se passe la vraie vie.
Parcourir la voie du milieu, c'est choisir l'équilibre entre l'indulgence et l'ascétisme, c'est être compatissant à l’égard de tous en commençant par nous-mêmes. C'est ne pas penser aux autres, ne pas penser à soi mais penser à nous tous.
Mes peintures sont peuplées de ces êtres vivants qui ont choisi cette voie. Qu'ils pratiquent une méthode pour apaiser l’esprit, qu'ils vivent un moment de contemplation ou qu'ils fassent des exercices d'empathie, ils nous rappellent que cette voie médiane attend que nous la parcourions.


FRANCOIS JACOB. MASCARADE

EXHIBITION # 93
12 SEPTEMBER - 7 NOVEMBER 2015

FR
Je présente ici de nouvelles œuvres de dessin, de peinture et de sculpture.
Je considère le dessin comme l’axe central et constant de tout mon travail. 
Ma peinture développe une approche plus sensuelle par le biais de la couleur.  
La sculpture me permet de rendre plus concrète la présence du sujet.
Le tout dans un dispositif très proche de celui du théâtre, composant une scène par l'association de trois éléments: un personnage, un décor, notre regard.

Le titre de l'exposition est une référence au jeu des rôles qui est au cœur de la parodie qu'est toute mascarade où le dissimulé se tient derrière le prétendu.
Dans ce cadre, masques, costumes, grimages, sont les moyens de soustraire l’humain à la réalité, transformations et aberrations le rendant plus palpable.

Pour composer mes images j’utilise des sources photographiques diverses, rituels, cultes, carnavals avec leurs cortèges de débordements. Je constitue un stock d’images, souvent anciennes. Classées par sujet, l’une me renvoie à une autre. La composition se fait au fil d’associations successives et donne lieu à un photomontage. Le choix de la technique intervient dès les premiers instants de la composition, chaque médium imposant ses caractéristiques et ses contraintes

NL
Ik stel hier mijn nieuwe tekeningen, schilderijen en beeldhouwwerken voor.Ik beschouw de tekening als het centrale en constante middelpunt in al mijn werk. 
Mijn schilderwerk ontwikkelt een sensuelere aanpak door middel van kleur. 
Het beeldhouwen laat me toe de aanwezigheid van het onderwerp concreter te maken.
Dit alles samengebracht in een inrichting dat sterk aanleunt bij theater, waar de scène samengesteld wordt door het samenbrengen van drie elementen: een personage, een decor en onze blik.

De titel van de tentoonstelling is een verwijzing naar het rollenspel dat de kern is van de parodie die een mascarade is, waar het verborgene zich verschuilt achter het vermeende. In dit kader zijn maskers, kostuums, schmink de middelen om de mens te onttrekken aan de realiteit, maar tegelijkertijd maken vermommingen en aberraties het tastbaarder.

Voor de compositie van mijn werken maak ik gebruik van verschillende bronnen, hetzij beelden van rituelen, van erediensten of van overlopende karnavalstoeten. De beelden zijn geordend volgens onderwerp, het ene beeld verwijst naar een ander. De compositie ontstaat naarmate er associaties worden gemaakt tussen de beelden. De keuze van de techniek intervenieert tijdens de eerste stappen van het samenstellen: elk medium legt zijn kwaliteiten en beperkingen op.
 


LISA GAMBEY. DESSINS

EXHIBITION # 92
12 SEPTEMBER - 7 NOVEMBER 2015

FR
Vous marchez dans la rue, tout est normal.
Au loin, vous apercevez une silhouette qui vous interpelle.
Vous ne voyez que son dos, mais il semble que chaque détail est tourné vers vous. Elle vous est familière, et dans une fraction de seconde vous croyez vous voir vous-même.
Vous voudriez en savoir davantage, mais la silhouette se déplace toujours à la même vitesse que vous.
Vous espérez la voir de profil, elle se maintient parfaitement de dos. Chaque pas est une répétition du pas précédent.
Vous n'en saurez pas plus, cela devient très clair, mais vous ne pouvez renoncer à cette poursuite.
Votre compréhension du monde dépend de cette bribe d'information, celle qui se trouve de l'autre côté de la silhouette.
Vous tentez donc de noter de votre mieux tout ce que vous voyez.
Une fois rentré chez vous, vous observez ce souvenir entier, parfait, d'un dos.
Il faudra vivre avec cette image, car c'est la seule qui vous a paru vraie aujourd'hui. Plus vraie que le reste, plus dense, et pourtant hors de portée.

Ma pratique du dessin s'apparente à cette chasse sans succès.

Je visionne sur internet une grande quantité d’images - des films d’amateurs, des archives d'investigations.
Subitement une image me semble plus vraie, plus dense. C'est une fascination qui va toujours de pair avec une certaine frayeur, qui m'appelle à réagir.
Collectionner les images n'est pas suffisant, il me faut les dessiner, au plus près.

NL
U stapt op straat. Alles is normaal.
In de verte onderscheidt u een silhouet die u aanroept. Het enige wat u ziet is zijn rug, ook al lijkt het alsof elk detail naar U toe is gedraaid.
Het silhouet komt u bekend voor. Tijdens een fractie van een seconde denkt u zichzelf erin te herkennen.
Graag zou u er het fijne van willen weten, maar de gestalte verplaatst zich, steeds aan dezelfde snelheid als u.
U hoopt het profiel van de schim te zien, maar de gestalte blijft echter met zijn rug naar u toe staan. Elke stap die het zet is een herhaling van de vorige stap.
U zal er niet meer over te weten komen, dit wordt al snel duidelijk, maar u kan een achtervolging niet laten.
Heel uw begrip van deze wereld hangt af van de informatie die zich achter dit silhouet verschuilt en u doet dus uw best om alles te onthouden wat u ziet.
Eenmaal thuisgekomen observeert u de scherpe, feilloze herinnering van een rug.
Dit is het beeld waarmee u zal moeten verder leven, het enige dat u reëel leek vandaag. Reëler en vaster dan de rest, maar toch buiten uw bereik.

Mijn beoefening van het tekenen kan vergeleken worden met deze jacht zonder succes.

Op het internet zie ik een enorme hoeveelheid aan beelden – amateurfilms, archieven van onderzoek. Plotseling lijkt een bepaald beeld me reëler, vaster dan de anderen. Dit soort fascinatie gaat altijd gepaard met een zekere schrik, die me roept om te reageren. Beelden observeren volstaat niet. Ik moet ze tekenen, van zo dicht mogelijk.


LUIS GUZMAN. ZONED

EXHIBITION # 91
12 SEPTEMBER - 7 NOVEMBER 2015

FR
J’ai quitté mon pays il y a treize ans, et depuis j’ai vécu dans cinq pays européens. J’ai donc ajouté à la solitude propre à la profession de peintre, l’isolement d’un étranger.
Mes peintures explorent la figure humaine et les espaces qu’elle habite. Dans le processus de conception de ces scènes, où la sphère intime s’ouvre vers l’extérieur, je libère mon inconscient, de sorte que la rencontre de différents éléments (corps, foules, villes ou paysages, jours et nuits) se fasse avec surprise pour moi. Je vous invite à les observer comme on le ferait d’un rêve.
Comment restituer un espace, sa profondeur, son silence, son atmosphère unique, voilà la question qui m’habite constamment. Comme je cherchais à capturer l’espace dans une forme concentrée voire symbolique, la peinture des Primitifs flamands et italiens est venue à mon secours. Eux qui ont si bien su faire vivre ensemble avec une extraordinaire capacité de synthèse, l’intérieur d’une chambre à coucher et la ville qui résonne hors les murs.

NL
Dertien jaar geleden heb ik mijn land verlaten. Sindsdien heb ik in vijf Europese landen gewoond. Ik heb aan de eenzaamheid, die eigen is aan de schilderspraktijk, het isolement van een vreemdeling toegevoegd.
Mijn schilderijen onderzoeken de menselijke figuur en de ruimtes die hij bewoond. In de samenstelling van deze scènes, waar de intieme sfeer zich opent naar de buitenwereld, word ik geleid door mijn onderbewustzijn, op een manier waarop de ontmoeting van de verschillende elementen (lichaam, menigten, steden of landschappen, dag en nacht) mijzelf ook verbaast. Ik nodig u uit ze te observeren op dezelfde manier als men dat met een droom zou doen.
Hoe een ruimte, haar diepte, haar stilte, haar unieke atmosfeer teruggeven, dat is een vraag die ik me blijf stellen. Tijdens het zoeken naar een manier om een ruimte vast te leggen op een geconcentreerde, haast symbolische manier, zijn de Vlaamse primitieven en de Italiaanse schilderkunst mij ter hulp geschoten. Het kunnen samenbrengen van de weerklinkende stad met het intieme interieur van de slaapkamer.


MARIE ROSEN. NOÈMES

EXHIBITION # 90
10 - 13 SEPTEMBER 2015

Noème. [\nɔɛm\]. Nom commun masculin. Du grec ancien νόημα, noêma (« pensée »). En phénoménologie, la noèse (du grec noêsis, intelligence) est l'acte de penser, et un noème (du grec noêma, la pensée) est un objet intentionnel de pensée. [Larousse] 

Que ce soit en peinture ou en dessin, Marie Rosen présente des mises en espace d’idées et d’objets qu’elle puise dans une nomenclature personnelle. Des espaces silencieux, presque solennels, qu’elle compose minutieusement. Des objets analogues à des éléments familiers, mais dont un détail en altère la forme ou la fonction.
D’une technique à l’autre, seule l’approche diffère. Ses dessins ne sont pas des esquisses préparatoires à ses peintures. Aucune primauté de l’un ou l’autre medium. Mais là où ses peintures recherchent des sensations, ses dessins projettent des idées et des pensées, construites de façon architecturale, presque mathématique. Tels des noèmes, ils sont pour elle des objets intentionnels de pensée. « Je sais ce que je veux dire mais je ne sais pas le décrire tant que ce n’est pas peint. Je parviens à le déterminer seulement une fois la toile achevée ». Partant de points de fuite tracés hors du champ, l’artiste élabore une structure au crayon avant de la remplir à l’aquarelle, qui permet de construire les formes en positif là où le trait de crayon n’en définit que les limites. Par couches et traits successifs, mais aussi par gommages et ponçages, entre maîtrise et aléas, l’artiste aboutit au rendu désiré. (Jennifer Beauloye)


ERIC CROES. ICH BIN WIE DU

EXHIBITION # 86
19 MARCH - 16 MAY 2015

Ich bin wie du
Wir sind wie Sand und Meer
Darum brauch ich dich so sehr

Je suis comme toi
Nous sommes comme sable et mer
C’est pour cela que j’ai tellement besoin de toi

Marianne Rosenberg, Ich bin wie du, 1975

FR
Pour sa première exposition personnelle chez Rossicontemporary, l’artiste belge Eric Croes présente une série récente de sculptures élaborées à partir de matériaux divers comme le béton, le papier mâché et la céramique. Des techniques dont le choix n’est pas innocent et qui évoquent tour à tour les constructions vernaculaires qui poussent dans le jardin du voisin, les bricolages d’enfants qui collent à la table de la cuisine ou les jarres que belle-maman fabrique lors de son atelier d’expression créative.

Collectionneur insatiable et visiteur de musées improbables, Eric Croes se délecte de la rencontre magique entre l’art et le quotidien. De cette fascination pour l’art populaire, il tire un langage à la fois brut et extrêmement raffiné, oscillant entre volontaire maladresse et accidentelle virtuosité, comme c’est le cas pour ses céramiques - son médium de prédilection depuis quelques années - dont les émaux sont à la fois baveux et précis.

Résidus d’un conte ou vestiges d’une action magique, différentes masses colorées envahissent l’espace d’exposition. Accrochées au plafond, jaillissant du sol, s’enchevêtrant les unes dans les autres ou disposées de façon hasardeuse sur des étagères, elles sont masques, totems, bâtons, monstres, fétiches, créatures anthropomorphes… Ce sont les pièces d’un puzzle émotionnel que chacun est libre d’interpréter et qui puisent leurs sources dans la mythologie personnelle de l’artiste.

A la manière de ses « cadavres exquis », technique populaire de dessin collectif chère aux surréalistes, qu’Eric Croes réalise avec son compagnon et qu’il retranscrit en céramiques avec les accidents qu’implique la terre, la cuisson et l’émaillage. Ce ne sont pas les sujets qui importent mais leur métamorphose animiste en un objet, qui puise son énergie dans la spontanéité et la complicité que l’artiste construit avec le monde qui l’entoure.

Le titre de l’exposition Ich bin wie du, littéralement Je suis comme toi, renvoie à la chanson populaire de Marianne Rosenberg considérée comme l’hymne de la communauté LGTB germanophone. Elle est ici utilisée par l’artiste pour revendiquer son appartenance à un mouvement créatif spontané et régénérateur que chacun peut pratiquer librement, sans jugements ni contraintes.

David de Tscharner (Paris, mars 2015)

NL
Voor zijn eerste individuele tentoonstelling bij Rossicontemporary presenteert de Belgische kunstenaar Eric Croes een recente reeks skulpturen gemaakt van diverse materialen zoals beton, papier-maché en aardewerk. De keuze van de techniek is een doel op zich. Het telkens opnieuw oproepen van de volksconstructies die opduiken in de tuin van de buren, de kindercreaties die aan de keukentafel blijven plakken of de kruiken die schoonmoeder maakt in haar creatieve atelier.

Verwoede verzamelaar en bezoeker van onwaarschijnlijke musea, Eric Croes vermaakt zich met de magische ontmoeting tussen de kunst en het alledaagse. Door zijn fascinatie voor volkskunst ontwikkelt hij een taal die zowel primitief als extreem geraffineerd naar voor komt, die slingert tussen vrijwillige onhandigheid en toevallige virtuositeit. Zoals voor zijn aardewerk - zijn lievelingsmedium sinds enkele jaren - waarvan de glazuren tegelijkertijd druipend en precies zijn.

Overblijfsels van een sprookje of van een magische gebeurtenis, verschillende kleurenmassas palmen de tentoonstellinsgruimte in. Hangend aan het plafond, ontspruitend aan de grond, in elkaar verweven of lukraak op rekken geplaatst, het zijn maskers, totems, stokken monsters, fetisjen, antropomorfische creaturen. Het zijn emotionele puzzelstukken voor eigen interpretatie vatbaar die hun bron vinden in de persoonlijke mythologie van de kunstenaar.

Zoals in zijn cadavres exquis - de techniek van collectief tekenen geliefd door de Surrealisten - die Eric Croes samen met zijn vriend creeërt en die hij dan overzet in aardewerk met al de oneffenheden van de aarde en het glazuur.

De onderwerpen zijn niet het belangrijkste maar wel de animistische metamorphose in een object die zijn energie vindt in de spontaneiteit en de compliciteit die de kunstenaar opbouwt met zijn omringende wereld.

De titel van de tentoonstelling letterlijk vertaald Ik ben zoals jij refereert naar de populaire schlager van Marianne Rosenberg zowat de hymne van de Duitstalige LGTB gemeenschap. De kunstenaar gebruikt deze titel om zijn samenhorigheid te duiden met een spontane, creatieve en regenererende beweging voor iedereen vrij, zonder beperking of veroordeling.

David de Tscharner (Parijs, maart 2015)

 

SARAH VAN MARCKE. IT NEVER CHANGES TO STOP

 EXHIBITION # 85
19 MARCH - 16 MAY 2015

FR
Sarah Van Marcke balise son travail photographique par une régie et une hygiène très strictes. Elle se concentre rarement sur une nature chaotique mais plutôt sur des situations et des sujets qui sont fortement définis par le filtre humain. La forme des bâtiments et des objets est déterminée culturellement, car elle est soumise à des exigences fonctionnelles, à des paramètres industriels et à des phénomènes de mode. Cette forme est étroitement liée à une époque et à un environnement. Sarah Van Marcke approche ces phénomènes de manière isolée et découpée, de sorte qu’ils virent rapidement vers un calme dense et étrange. 
Les rues belges dédiées aux commerces sont étonnamment changeantes. Routes piétonnes ou à une seule direction de marche où le rez-de-chaussée de maisons existantes abrite des rangées d’établissements de grandes chaînes commerciales et de bureaux d’intérim. Dans les petites villes de province la concurrence de la grande distribution est perceptible le long des voies d’accès et dans les centres commerciaux : les petits commerces typiques de quartier disparaissent, raison pour laquelle des vitrines vides font leur apparition ici et là. Ce sont des endroits où soudain le temps s’arrête. Dérangeants pour l’esprit petit-bourgeois, mais oasis poétique pour ceux qui au moins une fois osent y rêver. Quelques présentoirs vides, de la marchandise restante, des fenêtres poussiéreuses et des pancartes d’agences immobilières forment une sphère congelée et assoupie qui contraste vivement avec l’animation quotidienne. 
Cette tranquillité mentale a intrigué Sarah Van Marcke. Les restes de marchandise ou quelques attributs bien choisis reviennent dans ses photos et dans ses vidéos comme des fétiches immobiles qui nous affectent avec tout à la fois légèreté et oppression. Une chaussure, un cintre, un costume : isolés et séparés du contexte des soldes ou d’une braderie, ils s’offrent à nous comme des sculptures étranges et mélancoliques.
Cette série de travaux a été réalisée en collaboration avec le festival biennal d’art Cuesta.

NL
Sarah Van Marcke beteugelt haar fotografisch werk met een sterk doorgedreven regie en hygiëne. Ze focust zich zelden op een chaotische natuur, maar op situaties en voorwerpen die hard door een menselijke filter bepaald zijn. De verschijningsvorm van gebouwen en voorwerpen is cultureel bepaald, onderhevig aan functionele vereisten, industriële parameters en modeverschijnselen. Die hangen vast aan een tijd en een omgeving. Sarah Van Marcke benadert die verschijnselen op een onthechte en geïsoleerde manier, waardoor ze plots rondtollen in een geconcentreerde en bevreemdende verstilling.
Belgische winkelstraten zijn verbazend inwisselbaar: verkeersvrije of eenrichtingsassen, waarbij het gelijkvloers van bestaande huizen een trits vestigingen van winkelketens en interimkantoren herbergen. In kleinere provinciesteden is de concurrentie van grotere retailers langs invalswegen en winkelcentra voelbaar: kleinere, autonome en typische handelszaken verdwijnen, waardoor hier en daar lege vitrines verschijnen. Het zijn plekken waar de tijd plots stilstaat. Storend voor de middenstandsziel, maar poëtische oases voor wie al eens durft mijmeren. Enkele lege displays, resterend winkelgoed, bestofte ramen en pancartes van immo-kantoren bepalen een bevroren en ingeslapen sfeer die fel contrasteert met de bedrijvigheid van alledag.
Die mentale stilstand intrigeerde Sarah Van Marcke. De resten van het handelswaar of enkele welgekozen attributen keren in haar foto-en videowerk terug als verstilde fetishes, die tegelijk luchtig en beklemmend inwerken. Een schoen, een confectie-kapstok, een maatpak: geïsoleerd en verlost uit de context van tijdelijke solden of braderie komen ze ons voor als een vreemde melancholische sculptuur.
Deze reeks kwam tot stand in samenwerking met het tweejaarlijks kunstfestival, Cuesta.

EN
Sarah Van Marcke controls her photographic work with a highly demanding and refined care. She rarely focuses on a chaotic nature, but rather on situations and objects that are firmly determined by a human filter. How buildings and objects appear to us is culturally determined. They are subject to functional requirements, industrial parameters and fashions. They are linked to time and to their surrounding area. Sarah Van Marcke approaches those phenomena in a detached and uncanny way, so they suddenly start spinning in a framed and strange stillness.
Western European shopping streets are amazingly exchangeable: pedestrian zones or unidirectional axes, the ground floor of existing homes accommodate chain stores and employment offices. In smaller provincial towns competition from larger retailers along highways and malls is manifest: smaller, autonomous and typical shops disappear, leaving empty front shop windows here and there. They are places where time comes to a standstill. These places are disruptive to the entrepreneur’s soul, however a poetic oasis for those who’re open to musing. Empty windows, old posters and calendars, fading colours, dust and real estate agencies placards define a frozen and sleepy atmosphere that strongly contrasts with the bustle of everyday life.
That mental stagnation was intriguing to Sarah Van Marcke. The remains of the commodity or a few well-chosen attributes appear in her photographic work as frozen fetishes, acting simultaneously as lightly and oppressive. A shoe, a coat hanger, a suit: isolated and freed from the context of temporary sales or a seasonal fair they come to us as a strange melancholic sculptures.

 

SARAH VAN MARCKE. LA GRANDE MOTTE

 EXHIBITION # 85
19 MARCH - 16 MAY 2015

FR 
Fil conducteur de cette série de travaux est la Grande Motte, lieu de vacances du Sud de la France, la ville côtière hyper artificielle que Sarah Van Marcke a plusieurs fois visitée et scrutée ces dernières années. C’est l’une de ces rares villes qui ont été complètement planifiées et dessinées par un seul architecte dès la première pierre autour d’un concept bien défini. Dans le cas présent, l’architecte français Jean Balladur en fut le pivot. 
A la fin des années ‘60, sur une courte période, la Grande Motte surgit au milieu d’un marécage méditerranéen. Pour cela, le territoire dut être complètement drainé et reçut une peau de béton, des plantations artificielles, des ziggurats et des pyramides « futuristes » pour l’époque, qui pendant l’été doivent avaler des centaines de milliers de touristes. Le demi million d’arbres non autochtones qu’on planta alors ont exactement le même âge que les constructions. Chaque année, pendant la haute saison, la population des moustiques doit être continuellement réprimée par des avions pulvérisateurs. Hors saison la ville se vide, le contraste est hallucinant et fascinant. Pendant presque dix mois tout est verrouillé. Les routes se vident, les blocs parking sont remontés et les moustiques reprennent le dessus. 
Dans les photos et les vidéos de cette série, Sarah Van Marcke observe et analyse de diverses manières l’urbanisation artificielle de la Grande Motte. Se servant de mises en scènes bien étudiées Sarah travaille autour de l’occupation saisonnière de la Grande Motte ou se moque de l’exotisme fabriqué de la ville. Est également mise sous la loupe la soumission que la nature a subie dans l’ensemble du projet. 
Mais en même temps, ces images sont aussi des odes à nos souvenirs collectifs de vacances à la mer : un matelas gonflable qui se dégonfle, des voitures pleines à éclater ou des bouteilles en plastique avec de la limonade devenue tiède. Parfois aucune intervention de l’artiste n’a été nécessaire, comme quand un arbre embrasse l’architecture, ou comme quand l’architecture transperce un arbre et il se peut que l’artiste ait trouvé par hasard une chaise en plastique à moitié ensevelie par le vent et le sable.

NL 
De leidraad in deze reeks is het Zuid-Franse vakantieoord La Grande-Motte, de hyper artificiële kuststad die Sarah Van Marcke de voorbije jaren verschillende keren bezocht en onderzocht. Het is één van die uitzonderlijke steden die vanaf de eerste steen volledig werden gepland en ontworpen door één architect rond één welomschreven concept. In dit geval werd de Franse architect Jean Balladur de spilfiguur. 
Eind jaren ‘60 is op een korte tijd La Grande-Motte verrezen te midden van een mediterraan zoutwatermoeras. Het gebied moest hiervoor volledig gedraineerd worden en kreeg een betonnen huid, artificiële beplanting en gedateerde futuristische ziggoerats en piramides die tijdens de zomer honderdduizend toeristen moeten slikken. De half miljoen zone-vreemde bomen die men toen plantte zijn exact even oud als de gebouwen. Jaarlijks wordt tijdens het topseizoen de muggenpopulatie continue vakkundig onderdrukt met sproeivliegtuigen. Buiten het seizoen loopt de stad leeg, het contrast is hallucinant en fascinerend. Quasi 10 maanden lang gaat alles op slot, lopen de straten leeg, gaan de parkeersloten omhoog en nemen de muggen het weer over. 
Deze reeks van foto’s en video’s zijn observaties die de artificiële urbanisatie van La Grande-Motte op diverse manieren onderzoeken. Aan de hand van geregistreerde acties werkt Sarah rond de seizoensgebonden bezetting van de stad of wordt er de draak gestoken met het kunstmatige exotisme van La Grande-Motte. Ook de onderdrukte positie die de natuur kreeg in dit hele project wordt onder de loep genomen. 
Het zijn tegelijk ook odes aan onze collectieve herinneringen van vakanties aan zee: de handeling van een luchtmatras leeg laten lopen, volgepropte auto’s of petflessen met lauw wordend frisdrank. Soms zijn interventies niet nodig geweest wanneer een boom de architectuur omhelst of wanneer architectuur een boom doorboort. En misschien vond de kunstenares wel toevallig een stoel die half ingegraven werd door de wind en het zand.

EN 
The leitmotif in this series is the French Mediterranean tourist resort of La Grande-Motte, a super artificial coastal town that Sarah Van Marcke visited and examined several times in recent years. It is one of those rare cities that were planned entirely from scratch and were designed around a well-defined concept by a single architect. In this case, the French architect Jean Balladur was the key figure. 
In the late 60’s, in a very short time, La Grande-Motte rose amid a Mediterranean saltwater marsh. The area had to be completely drained and got coated with a concrete skin, artificial plants and (today) out-dated futuristic ziggurats and pyramids had to swallow hundred of thousands of tourists during summer season. The half a million alien trees planted there are exactly the same age as the buildings. Each year, the mosquito population is skilfully suppressed during the peak season with crop duster planes. During off-season the town is empty, the contrast is hallucinatory and fascinating. During nearly ten months, everything is being locked, the streets are empty, the parking slots go up and the mosquitoes take over.
This series of photos and videos are observations, investigating the artificial urbanization of La Grande-Motte in various ways. Sarah muses over the design of a city whose sole reason for existence is tourism. In filmed and photographed actions, Sarah works with the seasonal occupation of the city or satirizes the artificial exoticism of La Grande-Motte. The oppressed role nature gets to play in this whole urban project is scrutinized. At the same time the works are odes to our collective memories of holidays at sea: the act of deflating an air mattress, stuffed cars or plastic bottles with lukewarm soda. Sometimes interventions haven’t been necessary when a tree embraces the architecture or when architecture pierces a tree. And maybe the artist found a chair that was half buried by the wind and the sand by chance.
 


MARGAUX VALENGIN. MAKE EYES

 EXHIBITION # 84
19 MARCH - 16 MAY 2015

EN
Make Eyes
To look at somebody with sexual attraction. A luxurious world tries to conceal its triviality. 
Make the eye, do the eye: make-up existing eyes or draw eyes.

Este’s Legs 
The use of flash makes the subject stand out of the dark. The flash hooks on the materiality of the car, of the flesh, makes the car shine. A vulgar shininess and a ghastly skin.

Loud Paintings
To upturn the face and frame it tight, make it almost blister. It is not screaming it is laughing. A bright and coarse laugh.

All Head
Standing in the middle, I hope it does not smother you. No one talks, no one hears, no one sees. Heavy smell of perfume, of sparkle and matte powder.

“This second element which will disturb the studium I shall therefore call punctum; for punctum is also: sting, speck, cut, little hole – and also the cast of the dice. A photograph’s punctum is that accident which pricks me (but also bruises me, is poignant to me) (…), "it is this element which rises from the scene, shoots out it like an arrow, and pierces me."
Roland Barthes, Camera lucida

In a photograph, the punctum is a detail or an object that depending on each viewer, attracts and touches him. These paintings are trying to illustrate the punctum. Something « pricks » me in the image, I am drawn to it and I want to paint it. I reframe, I crop a fragment in the image to show what pricked me. Redirecting the viewpoint. The image becomes another one. 
Then the shift from photography to painting. Interpretation. Different methods of painting are used depending on the object represented.
Some parts are smooth, they rely on the photograph. Other parts are more gestural. Seeing them we acknowledge that they had been made with a brush. They are nowhere in real life, in photography or anywhere else. The depiction of certain elements refers to the language of painting or to the drawing (if we believe that image is a language).

Shirley
First: render the shadows, the grades of colours on the skin, make the face stand out, render the three dimensionality. On the surface. Then polish a little harder, a little faster. And then almost erase, reduce the contrasts, flatten the surface. But those terrifying eyes and this mascara!

Elke 
The paint is almost dry, I have to be more rough with the brush. Rough with the face. The eyes are missing. Maybe 3 minutes have passed and calmly, I draw them with the line and pupil eyeliner.

FR
Make Eyes
Faire de l’œil. Regarder quelqu’un avec une attirance sexuelle. Un monde luxurieux tente de maquiller sa trivialité.
Faire les yeux: maquiller des yeux ou bien dessiner des yeux.

Este’s Legs
L’utilisation du flash fait ressortir le sujet, le noir qui l’encadre est renforcé. Le flash accroche la matière de la voiture, de la chair. La voiture réfléchit la lumière tandis que la chair l’absorbe. Eclat vulgaire. Chair blafarde.

Loud Paintings
Retourner le visage et le cadrer très serré, le rendre presque boursoufflé. Il ne crie pas, il rit. D’un rire fort, gras.

All Head
Debout au milieu, j’espère que cela ne vous étouffe pas. Personne ne parle, personne n’entend, personne ne voit. Odeur lourde de parfum, scintillement et poudre mate.

"Ce second élément qui vient déranger le studium, je l’appellerai donc punctum ; car punctum, c’est aussi piqûre, petit trou, petite tache, petite coupure — et aussi coup de dés. Le punctum d’une photo, c’est ce hasard qui me pointe (mais aussi me meurtrit, me poigne) (…), c’est lui qui part de la scène, comme une flèche, et vient me percer."
Roland Barthes, La Chambre claire

Dans une photographie, le punctum est un détail ou un objet qui retient l’attention ou émeut diversement chaque spectateur. Ces peintures tentent d’illustrer le punctum. Quelque chose me pique dans l’image, m’attire et me donne envie de peindre. Je recadre, je découpe un fragment dans l’image afin de montrer ce qui m’a percé. Rediriger le point de vue. L’image devient autre. 
Ensuite, passage de la photographie à la peinture. Interprétation.
Différentes manières de peindre sont utilisées en fonction de l’objet représenté. Certaines parties sont lisses, se réfèrent à la photographie. D’autres morceaux sont plus gestuels. En les observant, on se rend compte qu’ils ont été faits à l’aide d'un pinceau. Ils n’existent pas dans le monde réel, dans la photographie ou autre part. Ils appartiennent au langage propre de la peinture ou du dessin (s’il l’on considère que l’image est un langage).

Shirley
D’abord: rendre les ombres, les nuances de couleur sur la peau, détacher le visage de l’arrière plan, rendre la tridimensionnalité. Sur la surface. Puis polir un peu plus fort, un peu plus vite. Et enfin presque effacer, réduire les contrastes, aplatir la surface. Mais ces yeux terrifiants et ce mascara!

Elke
L’huile est presque sèche, je dois être plus rude avec le pinceau. Rude avec le visage. Il manque les yeux. Peut-être 3 minutes sont passées et, apaisée, je dessine lignes et pupilles avec l’eyeliner.
 


PAULINE MIKO. OLIVIA, PORTRAIT OF A WOMAN IN FOUR SEQUENCES

 EXHIBITION # 83
19 MARCH - 16 MAY 2015
 

FR
Pour épouser l’idée de passage et de mouvement dans la galerie, cette installation in situ de quatre photographies est supposée être vue comme un dialogue entre les spectateurs et l’image. 
La notion de temps ajoutée au médium photographique crée une quatrième dimension autour de l’œuvre. 
Cette interaction suggère une question simple : qui regarde qui ? Sommes-nous également regardés, nous, spectateurs ?

EN
Following the idea of passage and movement in the gallery, this in situ installation of four photographs is meant to be seen as a dialogue between the viewer and the image itself. The notion of time is added to the photographic medium and creates a forth dimension around the piece. 
This interaction suggests a simple question: who’s looking at whom? Are we, viewers, viewed as well?
 


ROMAIN CADILHON. BRISANTS

EXHIBITION # 82
15 JANUARY - 14 MARCH 2015
 

FR
Brisants est le nom que l’on donne aux rochers sur lesquels la mer vient frapper.
J’y vois un phénomène de l’éternité au travail.
Cet ensemble de dessins représentant tour à tour, des fleurs de bananiers, une vaguelette dans le ressac de l’océan, le flux d’une chevelure, traduit mon désir de chercher dans des détails, dans des microcosmes, des traces du divin.
Comme si ces fragments de paysage ou de corps étaient des reflets de l’infini.

EN
Brisants are the rocks that border the sea, where the waves come to crash.
I see there an inkling of eternity at work.
This set of drawings representing alternately the flowers of banana trees, the glowing ondulations of the surf, or a tangled flow of hair, outline my desire to look into details, microcosms, to find traces of the divine.
As if these fragments of landscapes or bodies could be reflections of infinity.


THOMAS MAZZARELLA. DE L'AN 2000

EXHIBITION # 81
15 JANUARY - 14 MARCH 2015

 

We are very pleased to host the fourth solo exhibition of Thomas Mazzarella in our gallery. The artist shows a new series of small-size oils on canvas.

Proceeding from the artist’s iconographic research in old architectural magazines, the series focus on the relation between the individual and the city, in our post-technological era. Grown with the revolution of Sega Master System, Thomas Mazzarella depicts the metropolis as an ambivalent metaphor where the craziness of 20th century architecture is both the place of all fantasies – funny, bizarre and intriguing like a video-game - but also its opposite, an highly artificial space where the human ability to dream is the only way to survive.

Evident in his works, is the ambiguous position he gives to the viewer, becoming a voyeur behind a screen, isolated from reality, unable to reach it, but still willing to grasp the meaning of it, to be part of it. A sense of nostalgia permeates those paintings as if we all were the amnesic primitives of a new era, forced to accept the conditions of contemporary existence.

Thomas Mazzarella’s paintings sophisticatedly combine the formal and chromatic language of video-games with pictorial references, from the naive candour of a folk ex-voto to the two-dimensional distortion of early Renaissance predella or the gentle irony of Brueghelian scenic views.
 


JELENA VANOVERBEEK. NIGHT SHOT

EXHIBITION # 80
15 JANUARY - 14 MARCH 2015

 

Modern desire, caused by an endless wish-production of the individual, is a wound of reality, covered up intensively by cultural industry. My artistic practice focuses on the importance of cinema in this modern condition and occupies the symbolic dimension of the images, types, text and formats that echo from the fiction screen onto reality, identifying universal concepts such as love, happiness, death, truth, etc.

My graphical background is the perspective from which I observe, acknowledge and appropriate the film footage. This process provokes what I would call an interfiction: a vacuum where fiction folds back onto its strategy and purpose. In this way, I see my works as anatomical studies: dissections of the body of a medium, a language, a symbol, a culture. My own experience as a viewer is significant and operates as a metaphor for the Western, collective 'I'.

For the Piazza of Rossicontemporary, I created a site-specific installation that started from the film script of The Graduate (1967). NIGHT SHOT is a collage-like reconstruction of the dialogues and film text without losing the chronology of the scenes. Through isolation of words and types, the installation evokes a poetic dimension that resonates in the mise en scène of the images. A new reading of the film (scene) manifests itself on the four windows. The use of different stickers and layers intensifies the ambiguity of source, original, persona and author.

PLAQUE is a series of eight works on glass in which each piece expands this abstracting process and contains a more irregular and personal appropriation and interpretation of film monologues and imagery. I assemble them into fragile and graphical constructions that are carefully layered on the glass pieces, as if they were monuments or gravestones for the statements and symbols of desire that appear when the familiar context of the film disappears.


LORE STESSEL. GESTURES

EXHIBITION # 79
15 JANUARY - 14 MARCH 2015


Lore Stessel aime les entre-deux; dans chaque situation de création qu’elle invente, elle trouve toujours une posture de contrepoint qui lui permet de passer d’un espace à un autre, d’un comportement à son attitude complémentaire. Toutes les stratégies plastiques qu’elle met en tension s’y emploient. 
Si la surface – peau, paysage ou support image – reste l’objet de sa conquête, d’un projet à l’autre elle ne l’envisage que marquée par sa propre intervention. Celle-ci tend son cadre à partir du viseur, retend la toile où l’image travaillée sera déposée, et sous-tend encore les traits fins de son dessin dans son approche miniature. D’une pratique à l’autre, photo, peinture, dessin ou mixed média la même exigence nous conduit aux lisières du monde sensible. 
Dans ma pratique, le corps humain est à la fois sujet et outil de travail. Il est capturé dans un mouvement du quotidien puis manipulé par mes gestes de peintre. La répétition et la superposition des couches entraînent le sujet dans une illusion intime. 
Bien qu’objets de dualités, son monde n’est pas fragmenté, il est proche de la gourmandise des yeux, le tactile peut saillir de cette juste distance où se fondent respect et intimité. Finesse de saisie, rigueur du cadre, sensuelle appréhension de l’humain.
(Librement extrait de Christian Gattinoni. Les voyages entre-deux de Lore Stessel)

Et l’artiste à propos des travaux exposés :

Les photographies sur toile A même la toile tendue sur son châssis en bois, la photographie et la peinture se confrontent physiquement. Une couche photosensible est enduite au pinceau sur le canevas avant d’être imprégnée par la lumière qui traverse le négatif. Vient ensuite la révélation des sels d’argent amenant une image qui porte en elle sa propre apparition et disparition.

Le livre Les photographies et les dessins de cet ouvrage ont été réalisés pendant mon séjour à New York en mars-avril 2014. A cette occasion des danseurs new-yorkais m’ont emmenée dans des endroits de la ville qu’ils aimaient et dans d’autres qu’ils détestaient. C’est autour de ces chorégraphies urbaines qu’est construit ce livre.


DAVID DELRUELLE. THE BRIDGE

EXHIBITION # 78
6 NOVEMBER 2014 - 3 JANUARY 2015

 

Sous le titre The Bridge, j’ai réuni une série de collages réalisés pendant ces deux dernières années à partir de photographies découpées dans des numéros du National Geographic publiés avant 1980, quand le papier du magazine n’était pas encore glacé. 
Il en ressort une imagerie vintage, intrigante en soi, et dans laquelle je me suis plu à tisser des relations avec le monde présent, pour des réflexions tantôt de l’ordre de l’universel tantôt de l’intime.
Chaque collage a été conçu avec une grande économie de moyens - deux à quatre images au maximum les composent. C’est là, à mon sens, toute la magie de l’art du collage, qui, à l’aide d’un stylet et de colle, produit de nouvelles images par des rencontres inédites.

L’idée du bridge me revient régulièrement à l’esprit. Elle évoque non seulement le pont que le collagiste dresse entre la réalité et l’imaginaire mais aussi les ponts que des artistes jettent entre eux, parfois d’un continent à l’autre ; dans le milieu du collage, les œuvres de collaboration sont fréquentes – c’est un processus créatif intéressant où l’intervention de l’un obligera l’autre à sortir de sa zone de confort. C’est lorsque j’étais étudiant que j'ai découvert les collages de Jesse Treece et de John Stezaker – leur enseignement demeure pour moi fondamental.

Si mes collages éveillent un certain engouement des éditeurs qui les lisent comme illustrations, je tente ici une première mise en espace – dimension constitutive d’une démarche plastique contemporaine.
Le livret en 50 exemplaires signés et numérotés que j’ai entièrement conçu et réalisé, de la mise en page jusqu’à la reliure faite main, fait partie intégrante de l’exposition. J’ai en outre personnalisé la couverture de chaque exemplaire par une image découpée et collée sur le fond noir. La magie du collage est de nouveau au rendez-vous, dans sa forme la plus immédiate : dès qu’une image est isolée de son contexte, tout (re)devient possible.


JEAN-LOUIS MICHA. SOMETIMES DUST ANSWERS

EXHIBITION # 75
11 SEPTEMBER 2014 - 25 OCTOBER 2014
 

FR 
La poussière est constitutive de mon travail à bien des égards. Elle est le matériau stricto sensu de mes dessins ; qu’il s’agisse de fusain, de charbon ou encore des cendres de mes cigarettes patiemment récoltées en absurdie. Elle est le produit d’une combustion, le résultat d’une action fondamentale et irréversible, à l’instar d’une vie. Plus important encore, c’est la noble et moins noble matière que l’on remue à l’examen d’une mémoire dont on est dépositaire.
Par la poussière, je salue aussi les beautiful losers, Etats-uniens ou pas, les obscures trajectoires et la drôlerie accidentelle du tragique.
J’ai voulu mes dessins comme un ensemble de fenêtres particulières, convoquant également par leur format une forme d’intimité où chacun trouverait sens à échelle de ses projections.

NL 
Stof is in vele opzichten wezenlijk voor mijn werk. Het is het materiaal stricto sensu van mijn tekeningen; of het nu gaat om houtskool, steenkool of de assen van mijn sigaretten die ik, tot in het absurde, geduldig heb verzameld.
Het is het product van een verbranding, het resultaat van een fundamentele en onomkeerbare daad, net als het leven.
Belangrijker nog, het is de edele en minder edele stof die we in beweging brengen wanneer we een herinnering oproepen waarvan we de bewaarder zijn.
Met het stof breng ik ook hulde aan de beautiful losers, Amerikanen of niet, en aan de duistere wegen en de soms komische kant van het drama. Ik zie mijn tekeningen als een geheel van bijzondere vensters die, ook door hun formaat, een intimiteit oproepen waarin elk van ons zijn of haar eigen projectie kan maken.


SIMON LAUREYNS. COVER UP THE GREY

EXHIBITION # 74
11 SEPTEMBER 2014 - 25 OCTOBER 2014


What is a Construction Painter?

Construction painters apply paint, stain and coatings to walls, buildings, bridges and other structures.

What does a Construction Painter do?

Construction painters do the following:

- cover floors and furniture with drop-cloths and tarps to protect surfaces
- remove fixtures such as pictures, door knobs, or electric switch covers
- put up scaffolding and set up ladders
- fill holes and cracks with caulk, putty, plaster or other compounds
- prepare surfaces by scroping wire brushing, or sanding to a smooth finish
- calculate the area to be painted and the amount of paint needed
- apply primers or sealers so the paint will adhere
- choose and mix paints and stains to reach desired color or appearance
- apply paint or other finishes, using hand brushes, rollers or sprayers

Applying paint to interior walls makes surfaces attractive and vibrant. In addition, paints and other sealers protect exterior surfaces from erosion caused by exposure to the weather.

Because there are several ways to apply paint, workers must be able to choose the proper tool for each job, such as the correct roller, power sprayer, and the right size brush. Choosing the right tool typically depends on the surface to be covered and the characteristics of the finish.

How to become a Construction Painter

Some construction painters learn their trade through a three- or four-year apprenticeship, although a few local unions have additional time requirements. Through technical instruction, apprentices learn how colors go together; to use and care for tools and equipment, prepare surfaces, mix and match paint, and read blueprints; application techniques; characteristics of different finishes; wood finishing; and safety practices.

After completing an apprenticeship program, construction painters are considered journey workers and may do tasks on their own.

Unions and contractors sponsor apprenticeship programs. The basic qualifications to enter an apprenticeship program are as follows:
•Minimum age of 18
•High school diploma or equivalent
•Physically able to do the work

Although the vast majority of workers learn their trade informally on the job or through a formal apprenticeship, some contractors offer their own training program. There is no formal educational requirement, but high school courses in English, math, shop, and blueprint reading can be useful. Also, some two-year technical schools offer courses connected to union and contractor organization apprenticeships. Credits earned as part of an apprenticeship program usually count toward an associate’s degree.

What is the workplace of a Construction Painter like?

Because construction painters apply finishes to a wide variety of structures—from bridges to the interiors and exteriors of buildings—they may work both indoors and out. Painting requires a lot of climbing, bending, kneeling, and stretching. Those who paint bridges or building infrastructure may be exposed to extreme heights and uncomfortable positions. Construction painters have a rate of injury and illness that is among the highest of all occupations.


MANU ENGELEN. TALLY-HO

EXHIBITION # 73
11 SEPTEMBER 2014 - 25 OCTOBER 2014


FR
Intuition et rationalité sont des termes qui reviennent quand j’analyse mon travail, comme une certaine dualité. Je travaille de manière intuitive - ce que j’appelle une sorte d’interprétation personnelle de la mathématique – mais la rationalité joue aussi un rôle dans la détermination de mon langage formel.

Le jeu du cadrage, profondeur et distance, échelle (plus qu’une simple question de format), rythme et perspective sont des aspects qui me préoccupent constamment.

La recherche inconsciente de création d’atmosphère est également un élément non négligeable, le concept d’unheimlicheit traverse mon travail.

Et encore: le « vivre ensemble » comme un tout construit, pétri et conditionné à travers le temps.

Le « manque comme compréhension », la compréhension du « manque comme sujet » offrent inconsciemment des possibilités.

Le conflit et les solutions positives sont en relation directe.

NL 
Intuïtie en rationaliteit zijn elementen die steeds opduiken als ik mijn werk analyseer, zeg maar een zekere dualiteit van het subject. Ik werk op een intuïtieve manier, een soort van persoonlijke interpretatie van de mathematika, maar ook rationaliteit speelt een rol in het bepalen van mijn formele taal.

Het spel van kadrering, diepte en afstand, schaal (meer dan een kwestie van formaat), ritmering en perspectief zijn aspecten die mij bezig houden.

Ook is een onbewuste neiging naar sfeerschepping geen onbelangrijk element, het koncept van ”unheimlicheit” sluimert doorheen mijn werk.

De samenleving als geconstrueerd geheel, gekneed en geconditioneerd doorheen de tijd. Het “gebrek als begrip”, het begrip van “het gebrek als subject” zorgt onbewust voor mogelijkheden. Conflict en positieve oplossingen staan in directe relatie tot elkaar.
 


BARBARA CARDONE. PHATASMA

EXHIBITION #72
11 SEPTEMBER 2014 - 25 OCTOBER 2014


R 
La première image dont il m’a parlé est celle de trois enfants sur une route, en Islande, en 1965. II me disait que c’était pour lui l’image du bonheur et aussi qu’il avait essayé plusieurs fois de l’associer à d’autres images - mais ça n’avait jamais marché. II m’écrivait : «... il faudra que je la mette un jour toute seule au début d’un film, avec une longue amorce noire. Si on n’a pas vu le bonheur dans l’image, au moins on verra le noir.»*

Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre.
Une image. Elle surgit, traverse les temps et disparaît.
Après, c’est une enquête. On se met sur ses traces.

De combien d’images sommes nous faits?
D’où viennent les images de nos rêves ?

Vous est-il déjà arrivé de voir les yeux fermés?

...
Vos paupières sont lourdes, fatiguées..
Tout à l’heure, vous aurez tout oublié.
Ici. Maintenant.
Une mémoire. Des fantômes.

*Chris Marker, Sans Soleil

NL 
«Het eerste beeld waarover hij me sprak was dat van drie kinderen op een weg, in Ijsland, in 1965.
Hij vertelde me dat dit voor hem het beeld van het geluk was en dat hij verschillende malen getracht had het geluk met andere beelden te associëren, maar dat het hem nooit gelukt was. Hij schreef me: «…ik zou het eens alleen bij het begin van een film moeten plaatsten met een lange zwarte aanloop. Als men het geluk dan niet heeft gezien in het beeld, dan heeft men ten minste het zwart gezien.»*

Niet geheel hetzelfde, niet geheel een ander.
Een beeld. Het duikt op, reist door de tijd en verdwijnt.
Daarna is er het onderzoek naar de sporen ervan.
Uit hoeveel beelden bestaan wij?
Vanwaar komen de beelden uit onze dromen?
Is het u al voorgevallen dat u ziet met gesloten
ogen?
...
Uw oogleden zijn zwaar, moe…
Straks zal u alles vergeten zijn.
Hier. Nu.
Een herinnering. Spoken.
*Chris Marker, Sans Soleil


DANIEL COVES. NEW PAINTINGS

EXHIBITION # 64
14 NOVEMBER 2013 - 25 JANUARY 2014

FR 
« Mon travail révèle mon goût pour un certain type de peinture et pour un certain genre de cinéma. D'une part, la peinture hollandaise du XVIe siècle, ainsi que quelques-uns des peintres d'aujourd'hui qui en perpétuent l'héritage et, de l'autre, les films qui me permettent de me déplacer dans d'autres espaces et d'autres temporalités, sont des sources d'images et d'idées qui élargissent mon expérience et orientent la façon dont je m'exprime dans mes tableaux. 
Mon désir est d'élaborer une représentation différente de ce qu'offre l'instant figé d'une image photographique, une représentation plus énigmatique, comme une capsule de temps prolongé, suspendu, dans laquelle sont suggérés le passé et le futur de l'image représentée. » (Daniel Coves, octobre 2013)

EN 
“My work reveals my passion for a certain kind of painting and a certain type of cinema. In fact, I find a source of inspiration in XVI century Dutch painting and in some contemporary painters that still carry that heritage; and also in the movies which allow me to be displaced in other spaces and times. These sources widen my individual experience, and orient the way in which I express myself in painting.

I wish to create a more enigmatic representation than the frozen moment that a photographic image usually suggest; a painting as a sort of suspended time capsule, evoking the before and after of the represented image.” (Daniel Coves, October 2013)
 


ELEONORE GAILLET. DU BOUT DES DOIGTS

EXHIBITION # 63
14 NOVEMBER 2013 - 25 JANUARY 2014

FR 
Pour cette nouvelle série, j’ai décidé de quitter mon support habituel ; de passer de la rigidité des planchettes de bois à la souplesse du textile. Depuis longtemps, je voulais réaliser des œuvres brodées ; et j’avais commencé par utiliser le papier comme support, mais j’ai été rapidement limitée par la fragilité de cette matière. J’avais besoin d’une toile pour plus de liberté !

Le bout des doigts, c’est l’extrémité la plus sensible du corps. Celle dont on se sert le plus. Celle avec laquelle on tente d’atteindre l’insaisissable. Ce titre, évoque aussi la légèreté d’un simple effleurement.

Le cœur de mon travail : je me sers d’objets qui servent de fond et évoquent le monde ; je les travaille, les embellis, les transforme en y posant peu à peu un « décor ». A l’objet de départ, j’en ajoute d’autres et aussi quelques images, le tout formant un ensemble qu’on peut lire de différentes manières, en questionnant les matériaux à partir des images ou, à l’inverse, les images à partir des matériaux.

Et pour cela, la lenteur est cruciale. La broderie est un travail qui oblige à avancer point après point, qui permet de bien prendre son temps. Le résultat est que, dans ce monde du bout de doigts, on a le temps de se promener avant d’avoir tout vu. (Eleonore Gaillet, octobre 2013)

EN 
For this new series, I decided to abandon my usual support; to move from the rigidity of the wooden crates to the flexibility of fabric. I wanted to realize embroidered works since a long time; I started by using paper as a support, but very soon I found myself limited by this material. I needed canvas to have more freedom!

Fingertips are the most sensible extremities of the body. The ones on which we feel the most. The ones with which we try to reach the intangible. This title also evokes the simple lightness of a gentle touch.

The heart of my work: I set a background with small objects evoking the world; I work on them, embellish them and transform them by slowing creating a “décor”. Then I add on them images, shapes and textures and all this constitute a whole that could be read in different ways: as questioning the materials starting from the images or, the other way around, questioning the images starting from the materials.

For all of this, slowness is essential. Embroidery is a type of work that obliges you to progress point after point, allowing you to take your time. The result is that in this fingertips world I, and you as well, have the time to slowly wonder around. (Eleonore Gaillet, October 2013)
 


JONATHAN ROSIC. LIGHTS OUT

EXHIBITION # 62
14 2013 NOVEMBER - 25 JANUARY 2014

"Le temps n'a qu'une réalité, celle de l'instant. Autrement dit, le temps est une réalité resserrée sur l'instant et suspendue entre deux néants.
Gaston Bachelard, L'intuition de l'instant

FR 
Le travail de Jonathan Rosić s'initie souvent par une collection. Comme dans ces collections d'images trouvées, puis triées, patiemment, pour leurs qualités involontaires, pour les figures qu'elles répètent à leur insu, à l'insu des différents photographes amateurs qui les avaient prises. Ainsi réagencées, ces images oubliées révèlent leur part de deuil, d'incommunicabilité. Pour cette proposition de vitrine, la collection s'effectue à partir d'un autre matériau, le cinéma, les films d'Ingmar Bergman.
Extraire une fraction de seconde de l'espace temporel d'un film, la fixer suffisamment longtemps dans les yeux, dans des yeux éteints ou cachés.
L'image trouvée est ici extraite de la masse narrative, arrêtée, et déposée en de nombreuses couches de lavis à l'encre de chine sur du papier torchon. Le procédé technique, par des couches d'ombres sur des masquages, relève d'une sorte de sténopé inversé, d'une chambre simultanément noire et blanche, qui lentement applique le gris suffisant, le gris nécessaire à l'apparition et à la dissipation de l'image.
Les réminiscences des films de Bergman agissent comme des flashs dans la mémoire du spectateur qui regarde ces images déjà vues, où qu'il imagine peut-être avoir déjà vues, dans l'idée qu'il se fait des films de Bergman, mais qu'il ne peut véritablement avoir vues, car l'instant extrait se fondait dans la continuité diégétique du film.
La sélection de ces images se fait aussi sur des propriétés particulières, des moments où un personnage renonce à la lumière. Le geste qui éteint la lumière, qui littéralement éteint le plan, la main qui cache les yeux... Ce n'est pas seulement la douleur d'être une femme chez Bergman qui se réactualise dans certains plans, c'est aussi la douleur d'être une image sur le point de disparaître, une image qui se fatigue d'être observée de l'intérieur et de l'extérieur.
Eteindre, masquer son regard, comme autant de façons de tenter de n'être plus soi-même.
Face aux travaux, le spectateur hésite, doit se rapprocher, passer à travers la mise à distance de la vitrine. L'image possède une qualité photographique telle qu'il faut sonder les gris pour voir enfin la fatigue du papier et deviner le temps de l'exécution de l'artiste, cet autre temps qui fait durer la béance de l'instant.
Olivier Drouot

"Time has but one reality, that of the instant. In other words, time is a reality narrowed around the instant, and suspended between two instances of nothingness"

Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant.

EN 
Jonathan Rosić’s work often sets off from a collection. Like in these collections of photographs that were found, then patiently sorted, for their involuntary qualities, for the patterns which they repeat, unbeknownst to themselves, unbeknownst to the several amateur photographers who had taken them. Thus rearranged, those forgotten images reveal their share of mourning and incommunicability. For the purpose of these display windows, the collection is gathered from another material, viz. cinema, Ingmar Bergman’s movies. 
Extracting a split second from the time space of a film, staring at it long enough, with eyes shut down or covered. 
The image found is here extracted from its narrative bulk, frozen, then layered in many Indian ink washes upon rough grain paper. The technique, through layers of shades upon masking, is akin to a reverse pinhole camera, a room simultaneously dark and light, which slowly applies the grey sufficient, the grey needed for the revealing and the vanishing of the image.
The reminiscences from Bergman’s movies act like flashes in the memory of the viewers who look at those pictures seen before, or that they think they may have seen before, out of their conception of Bergman’s films, but that they cannot possibly have seen, for the extracted instant was merged into the diegetic continuum of the movie.
The selection of those images is also based on particular properties, moments when a character gives up the light. The gesture that turns off the light, which literally turns off the shot, the hand that covers the eyes… It is not only the pain of being a woman in Bergman which is re-enacted in some shots, it is also the pain of being an image about to fade away, an image weary of being watched from both the inside and the outside.
Shutting down, covering one’s gaze, like so many attempts at not being oneself anymore.
In front of the works, the viewers hesitate, have to step closer, cross the threshold of the display window. The image holds such a photographic quality that one has to fathom the greys so as to finally see the fatigue of the paper and sense the time spent by the artist, this other time which sustains the gap of the instant.

Olivier Drouot


MANON BARA. PROPAGANDA

EXHIBITION # 61
6 SEPTEMBER - 9 NOVEMBER 2013

C'est pas moi c'est les autres

James (l'irlandais)
Je ne trouvais pas de titre pour mon exposition. Je pensais à Junk Parade, Buy Buy America, Chair peintre. C’est alors qu’un nouveau voisin frappe à la porte de l'atelier, tel l'Ange Gabriel. Il s'appelle James, et loue l'appartement du dessus pour trois mois, le temps de réaliser un documentaire sur le Dadaïsme en Belgique. Je l'invite à regarder les peintures en cours. Après un temps, il s'exclame: "It's a new propaganda !".

Wendy
Ensuite, je pose la question à mon amie Wendy qui a un bon bagage philosophique et artistique. Je lui demande son avis sur le titre « Propaganda ». Elle le trouve tout à fait pertinent, puisque dans mon travail je fais référence à la publicité, mais aussi à la religion de l'époque Baroque. Lors de l'explosion du protestantisme, l'Eglise catholique a utilisé le Baroque comme moyen de propagande, pour reconquérir ses adeptes. C’est une esthétique grandiose avec profusion d'or, de nuages et de drapés. Dans ma peinture, il m'arrive aussi d’associer certaines choses comme la "Madone Coca-Cola" ou "le Saint Sandwich", de rechercher de nouvelles icônes de la consommation.

Francesco
J'aime la manière dont Francesco suit très régulièrement les jeunes artistes dans leur atelier. Avant que j’écrive ce texte, il m'envoie le texte de Simon Laureyns "Second Hand Emotions". Son écriture est interpellante, simple, à la première personne. Il nous donne quelques indices sur ce qu'il l'a amené à son travail. Francesco me conseille de suivre ce chemin. Je pense que je vais parler des personnes qui m'ont aidée à comprendre mon travail.

Angelina
C'est la jeune fille qui figure sur le carton d'invitation. Son nom est Angelina Carne. Elle est représentée sur la croix portant l’enfant steak rouge sur un fond vert pâle. Vanité appétissante, Francesco l'a tout de suite remarquée. Wendy m'a rappelé que la religion catholique était beaucoup moins désincarnée qu'on l’imagine, elle peut être très sanguine et charnelle. Je suis particulièrement sensible à la peinture religieuse. Je peux pleurer devant une descente de croix ou un visage de piéta. A Londres, lors de mon exposition sur les tatoués, une femme d’un certain âge m'a confié que sans tatouages, à sa mort, elle ne serait qu’une pièce de viande. Les tatouages sont des récits de vie.

Léa
J'invite Léa à mon atelier. Son avis est important pour moi. Elle apprécie surtout l'arrière de la fête foraine Bingo, ce qui ne m'étonne pas du tout d'elle, c'est une âme sensible aux zones industrielles. A mon anniversaire, elle m’avait même amenée dans ce type d’endroits, comme un voyage dans un paradis perdu, artificiel. Je veux que ma peinture puisse être un va et vient entre le sombre et l'exubérant, une sacre consommation entre le gris et le chatoyant. Francesco, m'a demandé de faire attention à une balance dans ma peinture entre le blanc et le coloré. Le gris est un bon compromis.

Mireille
Ma mère. Je lui ai fait lire mon texte, elle me relit toujours pour les fautes. Elle me parle de l’histoire d'un peintre qu'elle a connu qui avait arrêté la peinture parce qu'il trouvait que l'usage des images amenait forcément au prosélytisme. Je lui annonce que l'expo, proche d’une imagerie religieuse, s'appellera « Propaganda ». Elle me répond que la religion qui devait créer des liens semble aujourd’hui plutôt diviser. Pour moi, notre société a perdu sa spiritualité. Je note que certaines personnes le dimanche matin, ne vont plus à la messe mais vont acheter des légumes bio.

Jérémy
Des Jérémy, il y en a deux, un que j'ai gagné et un que j'ai perdu trop tôt. Celui que j'ai gagné, est connu du milieu de l'art par le Folk art et la création d'une nouvelle culture par des processions ou manifestations organisées : c’est Jérémy Deller, une de mes premières émotions artistiques. L'autre, c'est mon ami d'enfance et d'adolescence, mort à 23 ans. Il est présent dans mon cœur et dans ma peinture pour toujours. A Brooklyn, j'avais remarqué une fresque peinte à la bombe, d'un homme noir, Ben, décédé dans l'avenue Vanderbilt. J’ai été touchée par ce nouveau monument au soldat inconnu.

America
C'est notre grande sœur, pour le pire et le meilleur. On peut l'aimer ou la détester pour les mêmes raisons, elle est pleine de contradictions. Je lui ai rendu visite à New York, en juin, pour voir, comprendre et combattre certains préjugés. Temple du capitalisme, culture du corps et course à la réussite sont bien présents mais rigueur et ambition sont parfois aussi fortes que la soif de liberté et d'expressivité individuelle. Une légende parle de la pierre sur laquelle N.Y a été fondée, comme une pierre magique et énergisante. Je crois en cette légende puisque deux jours après mon retour à Bruxelles, Francesco m'a invitée pour cette expo de rentrée.

Maxime
Personnage de « 1984 », Big Brother Maxime est l'œil qui boit, c’est aussi une photo que j’ai prise en mars dernier lors du carnaval du Canal organisé par Julien Celdran. Une image troublante, cinématographique, qui m'a inspiré cette peinture. En Belgique, les artistes ont beaucoup détourné les objets, apporté du surréalisme et du non-sens à la création. Ici on ne regarde pas l'art, c'est l'art qui nous regarde. Comme au carnaval, l'art c'est ce que l'on abandonne. Dans la peinture, il y a toujours un va et vient entre ce que tu peins et la lecture que les autres peuvent en faire. Il faut piéger le spectateur dans un univers tragi-comique. Avant de peindre « Propaganda », j'avais envie de revisiter le carnaval. J'étais très émue par celui de New York avec le défilé des sirènes obèses, à paillettes, de Coney Island. Finalement, les Madones prennent toujours le dessus, même si on parle encore et toujours de foules sentimentales.

Federico
Ce sont des Fellini ou des Ensor qui nous laissent en mémoire des scènes mythiques telles « L’entrée du Christ à Bruxelles » ou dans « La dolce vita », le Christ en hélicoptère, avec des costumes religieux dignes des plus beaux spectacles de Las Vegas. Aujourd'hui, la culture religieuse n’éduque plus nos enfants, ils le sont par la culture de masse, le cinéma (Scorsese, Tarantino, Harmony Korine) ou par des chanteuses américaines (Rihanna, Béyoncé). Il faut rester vigilants et exigeants. Heureusement la peinture est toujours là pour adoucir les mœurs.

Manon
C'est moi enfin à travers vous.


FRANCESCO CARNEVALI. THE LAST SYMBOLIST

EXHIBITION # 60
6 SEPTEMBER - 9 NOVEMBER 2013


FR 
Bien qu’il ne soit jamais venu en Belgique, l’artiste italien Francesco Carnevali s’est toujours déclaré particulièrement proche du symbolisme belge, tant littéraire qu’artistique. Tout jeune encore, il l’avait découvert à travers les articles -toujours très au fait de l’actualité - de Vittorio Pica, dans la revue Emporium. C’était aux alentours de 1910.
Le Symbolisme belge a porté à son sommet l’art du dessin de tradition classique. Toutefois, après les horreurs de la première guerre mondiale, les jeunes artistes considéreront comme désuet ce langage visuel si parfait et si raffiné, devenu à leurs yeux incapable de traduire la réalité nouvelle. Une langue mourait et des autres, nouvelles, devaient naître. 
Au cours de sa très longue activité de dessinateur - il a dessiné sans interruption du début des années ’10 à 1987, date de sa mort - Francesco Carnevali continuera à pratiquer le dessin dans les formes et dans l’esprit de la première modernité : pour lui c’était une langue toujours vivante lui permettant de rendre compte du réel ou de le transfigurer en représentations imaginaires. 
Francesco Carnevali fut un grand solitaire dans son siècle, une figure secrète dont l’œuvre est encore à découvrir tant par le public que par le marché, en Italie et ailleurs. 
Nous sommes certains que, comme par enchantement, l’œuvre de Francesco Carnevali suscitera l’intérêt à Bruxelles et qu’elle charmera les amateurs d’art et les jeunes artistes.

EN
Even if he was never in Belgium, Italian artist Francesco Carnevali has always claimed his affinity with Belgian Symbolism, both literary and artistic. It was approximately 1910 and he was still very young when he discovered this artistic movement through the articles of the “Emporium” review, which was at the time a point of reference for the Italian art scene.

It is known that Symbolism brought the art of classic drawing to its highest levels. However, after the horror of the I World War, it was precisely the perfection it pursued – an aristocratic idea of beauty and elegance - that made it appear obsolete and unable to interpret the new reality at the eyes of the young generations. One language was dying, while many others were about to rise. 
However, during his long career as an illustrator and drawing artist– he works relentlessly from the beginning of the ‘10s to 1987, when he dies - Francesco Carnevali continues his practice with the methods and the spirit of the first modernity: classic drawing is for him a language still alive, allowing him to understand reality and, the same time, transfigure it in images of a personal reverie. 
Francesco Carnevali can be considered a great outsider of his century; a hidden figure, whose work is still to discover both by the public and the market in Italy and abroad. 
We are sure that Francesco Carnevali’s visual language will draw attention in Brussels, appealing to both art lovers and young artists.


PATRICK CARPENTIER. LEFT

EXHIBITION # 59
6 SEPTEMBER - 9 NOVEMBER 2013

FR
Artiste plasticien formé au théâtre de Jacques Lecoq, cinéaste singulier à la recherche des non-dits de la relation amoureuse, Patrick Carpentier nous offre une installation toute de sobriété et de silences qui puise son inspiration dans les leçons que Roland Barthes tint au collège de France en 1977-1978 autour du « Désir du Neutre ». En juxtaposant des livres, des photographie et des petites sculptures, l’artiste bruxellois se propose ici de donner une forme visuelle au « Neutre » que Barthes indiquait comme étant la tentative de suspendre la structure oppositionnelle, voire conflictuelle du discours.

EN
What is left unsaid in love relationships lies at the heart of the work of Patrick Carpentier, a unique moviemaker grown as an artist at the school of Jacques LeCoq.Successful theatre actor and film director (awarded in 2006 with the Teddy Jury Award at Berlin International Film Festival) he is also a talented photographer and visual artist, much appreciated in artistic circles. For the Piazza, he has conceived an installation made of sobriety and silence, inspired by the famous classes that Roland Barthes held in 1977-1978 at Collège de France on the “Désir du Neutre”. Patrick Carpentier here juxtaposes books, pictures and small sculptures trying to give visual shape to “Le Neutre”, that Barthes described as the attempt to suspend the oppositional, even conflicting structure of the discourse.


ROMAIN CADILHON. HAUNTOLOGY

EXHIBITION # 57 
3 - 6 OCTOBER 2013


FR 
Sous le titre Hauntology, je présente une série de dessins au fusain réalisés d'après diverses sculptures.
L'hantologie, terme inventé par Jacques Derrida, a été appliquée à partir des années 2000 à certaines pratiques artistiques, afin de mettre en évidence cette manière particulière de construire des œuvres à partir de traces, d'éléments du passé pour se les réapproprier, pour en réveiller les spectres.
Dans les sources ici présentes, l'on pourra retrouver plusieurs bustes exécutés par Auguste Rodin, ainsi que des figurines de la période Apulienne (environ 300 av J.C, Italie).
Je tente de déchiffrer ces visages, de me confronter à la matière sculpturale, d'en donner de nouvelles lectures en jouant des textures et des effets du temps.

Outre la série "Hauntology", je présente 6 nouveaux dessins issus de la série "Heritage". 
Il s'agit ici de dialoguer avec certaines œuvres de l'histoire de l'art occidentale, de rendre hommage à ces tableaux de maîtres qui m'ont marqué. 
J'en redessine l'encadrement qui s'ouvre dès lors sur un vide.

EN 
With the title Hauntology, I present a series of charcoal drawings inspired by different sculptures. The word hauntology, coined by Jacques Derrida, has been used since 2000 to describe certain artistic practices and underline a peculiar way of producing artworks, starting from a re-appropriation of traces and elements of the past; a way to arouse ghosts.
Between the sources of inspirations here presented, different busts by August Rodin can be found, together with some figurines of the Apulian period (Italy, ca. 300 b.c.).
With my work, I try to decipher these faces, to confront myself with the sculptural matter, to give new interpretations by playing with the textures and the effects of time.

In addition to the Hauntology group of works, I present six new drawings of the Heritage series. Here, it’s a matter of dialoguing with some works of the Western art history; of paying homage to the paintings of the great masters that left a mark on my work. 
I redraw the frame that, since then, opens on the emptiness.

 


GERARD HERMAN. NIOUE OUERQUEN

EXHIBITION # 56
25 MAY - 31 AUGUST 2013

 


FR 
« Je pratique un large éventail de disciplines : je chante des rengaines populaires, je fais de longues balades conceptuelles à vélo, je dessine, j’ai une émission hebdomadaire à Radio Centraal à Anvers, je publie des livres, des strips et des bandes dessinées, je recherche des sons et je fais du bruitage, je joue dans le groupe de free jazz Sheldon Siegel, j’écris des poèmes d’une affligeante banalité.

Je recherche aussi des gens à l’esprit ouvert, ce que j’ai trouvé chez Gunther et Stadslimiet - les locaux de Vaast Colson et de Dennis Tyfus à Anvers -, où j’ai joué plusieurs fois et où je me rends souvent, mais aussi dans le vacarme de Radio Centraal, voire dans les bonnes ambiances musicales de De Player à Rotterdam et d’Extrapool à Nijmegen, où je rencontre des gens charmants qui me donnent, en plus de la bonne nourriture, l’occasion de me produire sur scène, ou encore à la maison d’édition Kraak, pour qui j’ai créé deux albums (…) »

A ce jour Gerard Herman a publié pas moins de 35 livres d’artiste. Suite à sa première exposition solo chez Maes en Mattijs à Anvers en 2011, il a figuré en 2012 dans Un-scene -exposition sur la jeune scène artistique belge - au Wiels. L’hiver prochain il sera l’invité du musée M de Louvain.

Pour les vitrines de la Piazza, Gerard Herman a créé un important ensemble de nouveaux dessins à l’encre noir (les Nioue oeurquen ) où son univers personnel se donne à voir à travers l’image et le mot: vigueur moqueuse, humour noir, joyeuse impertinence…. Ces mêmes dessins, transposés en sérigraphie sont rassemblés dans le nouveau livre d’artiste qu’il présente pour l’occasion.

Gerard Herman a en outre accepté l’invitation du JAP (Jeunesse et Arts Plastiques) à exposer dans les toutes nouvelles vitrines de l’asbl, consacrées au livre d’artiste, dans la galerie Rivoli, juste en face de la Piazza. Il y présentera son Catalogue Raisonné.


SARAH VAN MARCKE. RITES ARE IN TIME WHAT HOME IS IN SPACE 

EXHIBITION # 55
25 MAY - 31 AUGUST 2013
 

FR 
Sarah Van Marcke a souvent travaillé autour de l'héritage moderniste en architecture et elle a creusé sa réflexion à propos de la relation du corps à l'architecture par une stratégie très personnelle de mimétisme ironique. Dans son nouveau projet de photographie et de vidéo, Sarah Van Marcke aborde les architectures sobres et puissantes du moine et architecte bénédictin Hans Van der Laan (1904-1991). Tel un Le Corbusier au service de l'Eglise, Van der Laan conçut une théorie très stricte selon laquelle les formes du modernisme devaient se plier aux exigences et aux usages de la règle bénédictine la plus sévère. Un aphorisme de Saint-Exupéry, qui plaisait beaucoup à Van der Laan, donne son titre à l'exposition et constitue en même temps une clef pour entrer dans ses conceptions: de même que chaque moment de la vie monastique est ritualisé, chaque élément d'un bâtiment a son rôle dans l'espace.

Hans Van der Laan est en fait à la recherche de l'essence de l'espace architectural. La base de sa théorie est un système mathématique de mesures et de proportions qu'il appelait le nombre plastique. Il s'agit d'un concept tridimensionnel basé sur la perception du rapport entre ce qui est petit, ce qui est moyen et ce qui est grand. Toutes les parties d'un bâtiment -les fenêtres, les colonnes, les surfaces, l'épaisseur des murs- sont déterminés en longueur, largeur, hauteur et profondeur par ce système de proportions. L'ameublement intérieur et les objets sont conçus dans le même esprit par Van der Laan sans que rien ne soit transformé pour les rendre plus agréables. On a ainsi affaire à un design presque ascétique, sans détails. Solidité des blocs bruts de maçonnerie et de béton. Espaces silencieux invitant à la contemplation.

Les photos et les vidéo-installations de Sarah Van Marcke approchent le travail de Hans Van der Laan sous l'angle de ce dépouillement rigoureux: une lumière douce met l'accent sur les matériaux naturels et les couleurs complémentaires. Mais l’artiste apporte aussi une touche inédite à ces lieux austères et ce par de minuscules actions et des mouvements subtils. Par ce biais, Sarah Van Marcke exprime sa vision de l'œuvre et de l'héritage spirituel du moine-architecte.

NR 
Sarah Van Marcke werkt vaak rond het erfgoed van de architectuur van de 20ste eeuw. Via een persoonlijke en lichtvoetige benadering van mimesis geeft ze vorm aan haar onderzoek in de relatie tussen het lichaam en architectuur. In haar nieuwe project benadert Sarah Van Marcke de sobere en krachtige architectuur van benedictijner monnik en architect Hans van der Laan (1904-1991). Als een Le Corbusier ontwikkelt Van der Laan – die volledig ten dienste staat van de kerk - een zeer strikte theorie waar omheen zijn strakke vormen zich moeten plooien en in functie staan van de veeleisendheid en het gebruik van de strenge Benedictijnen regels. Een uitspraak van Saint-Exupéry die voor Van der Laan van groot belang is geweest is de titel geworden van deze tentoonstelling en biedt tegelijk ook een sleutel tot haar ontstaan: zoals elk moment in het ascetische leven onderhevig is aan rituelen, heeft elk element van een gebouw ook haar rol in de ruimte.

Dom Hans Van der Laan was op zoek naar de essentie van de architectonische ruimte. De basis van zijn theorie is een stelsel van maten en verhouding, het plastisch getal. Het plastisch getal is een driedimensionaal systeem dat gebaseerd is op gevoelsmatige verhoudingen van klein, middel en groot. Alle onderdelen van een gebouw zoals ramen, kolommen, muren en muurvlakken... worden in lengte, breedte of hoogte en diepte door dit stelsel van verhoudingen bepaald. Ook de interieurs en meubelen zijn van zijn - wiskundige - hand en zijn navenant strak en ogen log. Niets wordt ‘verfraaid’ of gemanipuleerd om het voor de gemiddelde leek ‘aanschouwelijk’ te maken. De vormgeving is haast ascetisch, zonder details. Robuuste blokken van metselwerk en beton met ruwe afwerkingen. De ruimtes verstillen en nodigen uit tot contemplatie.

De beelden en video-installaties van Sarah Van Marcke benaderen het werk van Van der Laan juist vanuit deze hoek. Het monumentale, het tijdloze van deze elementaire ruimte wordt benadrukt door het in beeld brengen van rustige composities met zacht licht die de natuurlijke materialen en complementaire kleuren benadrukken. Wat zij daarin aanbrengt zijn subtiele bewegingen en verschuivingen binnen deze strenge architectuur, kleine acties. In haar video’s brengt Sarah elementen in het interieur van het klooster tot leven. De positionering tegenover de kleine fragiele elementen maakt dat ze zich engageren met de strengheid van Van der Laan. Alsof ze opgaan in hun eigen kleine rituelen. Het tijdloze wordt gebracht naar het hier en nu.


CHRISTOPHER GILMOUR. SUSPENSION OF DISBELIEF

EXHIBITION # 54
25 MAY - 31 AUGUST 2013


EN 
In his first solo-show in Belgium, Suspension of Disbelief, British artist Christopher Gilmour presents an investigation of image versus meaning in relation to craftsmanship and industry, as well as spirituality and materialism. “Using a hyper-realistic approach, I explore in minute detail both the objects themselves and their roles and meaning.” Gilmour exposes two bodies of works to his thematic: large religious sculptures and a set of smaller sculptures representing mechanical tools. All works are made of scrap cardboard boxes, as this is the only material Christopher Gilmour uses in his pieces.

The large sculptures are based on ancient representations of religious imagery. They suggest, imply and advocate themes such as: sacrifice and suffering, obedience and knowledge, or the conflict between good and evil. The contrast of the well-known religious iconography, the unexpected virtuous quality of the sculptures and the ubiquitous packaging material creates a sort of ‘short-circuit’. On the other side, the tools, which appear to serve as construction instruments perhaps for the sculptures themselves, are disconcerting as they are dysfunctional and in reality, they would never be used to shape such artisanal and fragile reproductions. Finally, the unpredicted refinement of the piece paired with the manufactured nature of the tools is almost disorienting in its disparity.

Gilmour questions our ability to shape our own world. “In a secular and commercial world, the content of these cardboard sculptures becomes a question about where our beliefs lie and the criteria we use to attribute value. » Thus, the tools and instruments are means to create materialism, means that we cannot manipulate as well anymore. The artisanal feel of the sculptures also brings about this idea, as it showcases the skill and control of ancient artisanal techniques – techniques that we have perhaps lost, or at least devaluated.

The exhibited works touch upon real versus not real, value and belief, authenticity and ephemerality. The sculptures question how we choose to represent ourselves, and how much the powerful well-known images, of religion for instance, are anchored into our society. Gilmour states: “The skill of the artisan seems incongruous in these modern interpretations, applying great craft to a cheap material. This valorization of the material is itself a question about our system of values. Cardboard boxes are containers, and where they once contained products, this new use contains ideas and memories of what those products might mean: the container, in this case, becomes the content.”

FR 
Pour sa première exposition individuelle en Belgique, Suspension of Disbelief, l’artiste Britannique Christopher Gilmour présente un travail sur l’image et son sens, en rapport avec l’artisanat et l’industrie, la spiritualité et le matérialisme. “J’utilise une approche hyperréaliste et j’explore en détail à la fois l’objet lui-même, son rôle et sa signification”. Gilmour expose deux séries d’œuvres : de grandes sculptures à sujets religieux et des petites qui représentent des outils mécaniques. Toutes sont en carton, matériau exclusif du travail de l’artiste.

Les grandes sculptures se référent à l’iconographie religieuse autour de thèmes comme le sacrifice et la souffrance, l’obéissance et le savoir, ou le conflit entre bien et mal. Le contraste entre cette imagerie bien connue, le choix d’un matériau banal et la virtuosité de la réalisation provoque une sorte de court-circuit.

D’autre part, les « outils » qui semblent pouvoir servir à fabriquer les sculptures sont déconcertants car ils ne sont pas fonctionnels et, en outre, dans la réalité, jamais ils ne seraient employés pour façonner d’aussi fragiles reproductions artisanales. En fin de compte, la disparité entre le raffinement inattendu de l’objet et la nature industrielle des outils est presque déstabilisante.

Gilmour interroge notre capacité à façonner le monde. Dans un monde profane et commercial, le contenu de ces sculptures en carton devient une question à propos de nos croyances et de nos critères de valeur. Ainsi, les outils et les instruments sont des moyens pour créer des objets matériels dont d’ailleurs nous ne savons plus nous servir. C’est ce que met en évidence l’aspect artisanal des sculptures qui démontre l’habileté et la maîtrise des anciennes techniques peut-être perdues ou à tout le moins dévalorisées.

Les œuvres exposées parlent de réel et de non réel, de valeur et de croyance, d’authenticité et d’éphémère. Les sculptures questionnent la façon dont nous choisissons de nous représenter et l’importance de l’ancrage des images religieuses, par exemple, dans notre société. Gilmour note: « Le talent de l’artisan semble incongru dans ces interprétations modernes, application d’une technique d’excellence à un matériau sans valeur. Cette valorisation du matériau est en soi une question concernant nos systèmes de valeurs. Les boîtes en carton sont des contenants de produits ; à présent, la place des produits qu’elles contenaient est occupée par des idées et des souvenirs de ce que ces produits pouvaient signifier. Le contenant devient ici le contenu”.


SIMON LAUREYNS. FAIR ENOUGH

EXHIBITION # 53
18 APRIL - 21 APRIL 2013


EN 
I have been asked about the relationship between my work and the context of Brass. It's simple. During the fair, the organizers give a building with a long history a new role. My work is quite similar: I take images and give them a new life. 
Being the artist represented by a gallery, I show this relationship in the work itself, putting it on the wall. It is as if the visitor was in front of the gallery on the sidewalk. And as it happens in reality, there is garbage on the sidewalk. 
If today art approaches fashion once it has been seen as a trendy event, in this installation I focus on the fact that every artistic expression was marginal at its origin. When I was 15 or 16 years old, we were out painting graffiti. This was seen as a practice for poorly educated young people but we actually felt like we were doing, at risk of being caught by the police, what commercial brands were doing for profit by covering the walls of the city with their billboards.
I find very interesting that now we talk about “street art” instead of vandalism and how we finally have this label to make it acceptable. Especially in America, street art is now definitely seen as cool.
In my installation Fair Enough I deal with all this but also with what I observed in South America when I lived there: poor people, street dogs eating out of garbage bins…and the fact that the dogs, as well as people, become more creative when they have fewer resources. It is another way of being rich if you can adapt to the most extreme situations through creativity. This is why characters and objects in my installation are painted gold.
I love people like Francis Picabia and Martin Kippenberger. No style is also a style, and you get nourished by change. It's like always wanting to try a new route to get to the same place. And even if you are sometimes forced to turn back, you still saw something new.

FR 
On me demande quelle est la relation entre mon travail et le contexte du Brass. C’est simple. Le temps d’une foire, les organisateurs de Poppositions donnent une destination nouvelle à ce bâtiment qui a une longue histoire. Dans mon travail c’est pareil: je prends des images et je leur donne une nouvelle vie. 
L’artiste étant représenté par une galerie, je manifeste cette relation de manière directe, dans l’œuvre même, sur le mur. C’est comme si le visiteur venait à se trouver devant la galerie, sur le trottoir. Et comme il arrive dans la réalité, sur le trottoir il y a des poubelles.
Si aujourd’hui l’art s’approche de la mode une fois qu’il est perçu comme un événement qui fait tendance, dans cette installation je mets l’accent sur le fait que toute expression artistique a été marginale à l’origine. Comme lorsque j’avais 15 ou 16 ans et qu’on peignait des graffitis. C’était perçu comme une occupation pour des jeunes mal éduqués alors que nous les jeunes, au risque d’être attrapés par la police, avions l’impression de faire ce que les grandes marques faisaient pour le profit en couvrant les murs de la ville de leurs publicités.Et je trouve fort que maintenant on parle de street art au lieu de vandalisme et comment on a dû étiqueter tout cela pour l’accepter. Et en Amérique encore plus qu’ici, le street art est aujourd’hui perçu comme décidément cool. Dans mon installation Fair Enough, je traite de tout cela mais aussi de ce j’ai observé en Amérique du Sud lorsque j’y ai séjourné : la pauvreté des gens, les chiens de la rue se nourrissant des déchets qu’ils sortent des poubelles, mais aussi le fait que les chiens aussi bien que les gens deviennent inventifs lorsqu’ils ont moins de moyens. Ils ont véritablement une autre richesse et c’est grâce à la créativité qu’ils s’adaptent aux situations les plus extrêmes. C’est pour cela que les personnages et objets de mon installation sont peints en or. J’aime des gens comme Francis Picabia ou Martin Kippenberger. Pas de style c’est aussi un style, et dans le changement tu te nourris. C’est comme toujours vouloir essayer une nouvelle route pour te rendre au même endroit. Et si tu es obligé de faire demi-tour tu auras tout de même vu autre chose. 
J’ai conçu l’ensemble d’œuvres ici présenté en étroite relation avec mon installation Fair Enough à voir actuellement à Poppositions Off-Fair. J’y parle de la disparition des frontières entre la mode et l’art, et aussi de « Sex, Fashion, Violence », décidément omniprésent.


ROMAIN CADILHON. LE BLEU DU CIEL EST SANS POURQUOI 

EXHIBITION # 52
23 FEBRUARY - 4 MAY 2013


En ce début de saison 2013, la galerie Rossicontemporary, fidèle à son rôle de promotion de jeunes talents belges et étrangers, présente au public bruxellois la première exposition solo en Belgique de l’artiste français Romain Cadilhon. 
Trois séries de dessins, surprenantes de précision, de finesse et d’audace, sont au centre de cette exposition intitulée Le bleu du ciel est sans pourquoi. Dans chacune d’elles, l’artiste a voulu suggérer une approche contemporaine de ce medium ancestral qu’est le dessin. 
La série L’Eternelle idole se compose de grands dessins au fusain réalisés à partir de bustes d’Auguste Rodin. Confrontation à la matière sculpturale, réinterprétation de ces œuvres du passé. 
Les dessins de la série Liminals sont exécutés avec des pigments soufflés sur le papier. Par le biais de cet acte minimaliste, l’artiste sort du geste traditionnel du dessinateur, pour parvenir à un traitement inédit des surfaces, particulièrement subtil. 
Dans les dessins de la série Heritage Romain Cadilhon s’approprie les cadres de certains tableaux clés de l’histoire de l’art occidental. Les cadres s’ouvrent sur un vide. Ambivalence entre hommage et négation de cette tradition.


JEAN-LOUIS MICHA. NON MADAME, TOUT NE VA PAS SI MAL

EXHIBITION # 51
23 FEBRUARY - 4 MAY 2013


Intro
Je ne pense pas avoir affiché une émotion particulière lorsque Francesco Rossi me fit la singulière proposition de me "mettre en vitrine", dans la Piazza, qui impose son cadre rigoureux et traduit sans détour la nécessité de conquérir un espace - ce que suppose toute tentative picturale.Ce qui m'apparut d'abord comme une contrainte se mua en condition de possibilité d'une mise en abyme. L’ensemble ici présenté repose sur l’exploration progressive de différentes modalités de l’enfermement, celles-ci opérant dans un espace où s’articulent champ social, mythologie personnelle et névrose collective.J'aime à penser que dans ma peinture les gris ont l'élégance de tempérer la violence d'une esthétique de l'immédiateté où le souvenir embrumé se mêle au drame à venir.

Repeat After Me, 2013
Le code social bien vécu, celui du consensus souriant mais aussi de la rhétorique cotonneuse, construit autant qu’il fige. Interroger les zones d’ombre, c’est déjà vivre dangereusement et cela ne sauve pas des prédateurs.

We Take Care of You, 2013
La peur au ventre, on me l’a bien vendue. Nous sommes avides. Chacun chez soi, dans sa vérité ou entre nos murs.

Non madame, tout ne va pas si mal, 2013
Des allers-retours. Le grand écart entre l’imagerie du désastre, nos propres chaînes et une simple cigarette d’atelier. Et puis... Une entité autonome, un organisme vivant. A ce jour, je ne saurais dire si la fumée émane de ce corps ou si elle s’y introduit. En peinture, on ne contrôle pas tout et il arrive que la contrainte libère.

No Prisoners, 2013
De mes guerres enfantines de fond de jardin, j’ai retenu qu’un tuyau d’arrosage était une rivière infranchissable, que les Américains étaient verts, les Allemands gris et que je ne faisais pas de prisonniers. Les temps changent. Planter un drapeau dans la terre ou dans la tête, c’est désigner, cerner et parfois clôturer. Il n’y a rien de tel que la propriété, me disait-on l’autre jour.

Un éventail de possibilités, 2013
Paradoxalement, alors occupé à réfléchir à une imagerie de l’entrave, je me suis surpris à conquérir des territoires nouveaux dans ma pratique picturale. Cette pièce en témoigne à mes yeux; je n’avais jusqu’alors guère l’habitude d’investir l’inanimé.

Sunday, 2013
C’est un credo religieux et économique. Le dimanche, les oiseaux chantent et c’est liberté surveillée. 
Jusqu’à lundi. L’évadé de ma cage.

Sans titre, 2013
Adam sans nombril m’a-t-on dit. Fallait continuer.


SIMON LAUREYNS. SECOND HAND EMOTIONS

EXHIBITION # 50
23 FEBRUARY 2012 - 13 APRIL 2013


Intro
Huit heures. Deux individus pénètrent dans l’enceinte d’un hôpital psychiatrique où se trouve une chapelle. Ils entrent dans la chapelle et dérobent la statue de la Vierge Marie qui orne l’autel. Huit heures dix. Deux individus s’esquivent avec la statue, prennent le train et emportent la statue au restaurant, où ils mangent un steak et des frites. Pendant le dîner, ils décident de faire une copie en chocolat de la statue et d’aller la placer sur l’autel de la chapelle.

Untitled (Don’t Lock Your Demons Battle Them)
Dans un café, un soir, conversation avec une copine. Elle a ces gros problèmes. Je dis cette phrase. Quelques temps après, dans mon atelier, j’ai envie de l’écrire, mon doigt dans la peinture fraîche, sur la toile.

Blood, Tears and Gold
Une peinture comme souvenir, un tableau comme une porte photo. Le titre fait reference au proverbe: Blood tears and gold won’t make any better.

The Gift
Cette peinture je l’ai peinte d’emblée, c’était comme un cadeau.Lorsque j’étais à l’Académie, mon professeur de peinture, Philippe Vandenberg, m’avait accordé le droit de travailler à mon atelier plutôt qu’en classe. De temps à autre il me rendait visite et on parlait peinture: parfois, par bonheur, il me disait, tu ouvres la porte et la peinture s’invite; plus souvent tu t’acharnes à la retenir mais elle a déjà quitté la pièce, tu as juste le temps de la voir disparaître derrière le coin de la rue. Voilà pourquoi j’ai appelé ce tableau « The Gift ».

Cut the Crap
Lorsque j’étais au Chili, un jour, dans un bus, un sourd m’approche et pour communiquer avec moi, il me montre une carte avec ces signes. Puis j’ai appris que c’’est aussi le langage des gangs. Ils les utilisent pour marquer leur territoire, de loin.

Your Studio Your Line
Une image qui est dans ma tête depuis l’enfance. Je voyais cet emballage dans la salle de bain de mes parents. Plus tard, j’ai fait le lien avec Mondrian. Expérience du même genre, à Londres, je découvre chez Saatchi les Dots Paintings de Damien Hirst, puis, en sortant de là, je vois les mêmes motifs dans des magasins de mode, des stylistes l’ayant utilisés pour leur collections. ; Art, mode, art. Le thème de la contamination a fort changé ma façon de regarder la peinture

As Seen On TV
C’est le langage des « Commercials » que je regardais à la télé, la nuit.: « Arrête-toi, achète »!

Vulgar Display of Power
Nous ne sommes pas seulement confrontés avec les déchets ménagers ou industriels. Notre société produit aussi une énorme quantité d’images-déchets. J’aime réutiliser les images et leur donner une nouvelle vie. J’espère réduire mon empreinte écologique au moins de cette manière. Ici c’est l’histoire d’un logo entrevu an Amérique du sud dans une petite échoppe de t-shirts. De retour en Europe, je veux le peindre en grand, sur toile. Ce jour-là j’utilise la flamme pour viellir le support mais mes toiles brûlent, sauf une. C’est sur celle là que je peins l’image et c’est parfait ainsi. Destruction, création.


LIONEL VINCHE. PETITS TRUCS POUR BEAUX TRICOTS

EXHIBITION # 49
15 DECEMBER 2012 - 26 JANUARY 2013


FR 
En cette fin d’année 2012 nous sommes très heureux de pouvoir présenter l’exposition «Petits trucs pour beaux tricots» réunissant une centaine d’œuvres inédites de Lionel Vinche, toutes réalisées entre 1966 et 1972. Vous y verrez des encres de Chine, des collages, des gouaches, des créations textiles (Amour, 1966 et Le Scorpion, 1967), des peintures sous verre, des marionnettes et, impossible de les rater, deux toiles géantes qui firent jadis le décor de sa maison à Braine-l’Alleud au début des années Septante.

Vinche, c’est avant tout du dessin
Du matin au soir, le trait de Vinche se déploie, joyeux et songeur, pour nous dire tant de choses: 
Les heures qui passent («Il commence à faire noir»), 
les bruits de la rue
les nouvelles à la radio («Aujourd’hui départ pour la lune»)
les mouvements de l’âme et ceux du corps, 
le tout devenant matière d’une narration libre et fantaisiste - les faits de la vie y prennent souvent un éclairage nouveau.
«Petits trucs pour beaux tricots», onze collages et encres de 1969: alors que deux mains tricotent un fil de laine, à l’autre bout s’agitent des figures allègrement monstrueuses. Sans doute veulent-elles se libérer du fil qui les tient…
«L’animal qui fume» aussi de 1969: sur dix-sept pages d’un petit agenda, des corps et des fumées en un magma indissociable.

Animaux, plantes, minéraux, hommes et machines 
Chez Vinche la confusion de rôles est structurelle et généralisée. Il peut arriver que:
une plante menace des poules
une chaussure mange un lapin
une armoire bouge toute seule («Mouvement interne de l’armoire»)
une branche d’arbre pousse en angle droit
un oiseau descende en parachute
Eve tente le serpent
l’animal surveille «son» homme
la balle emporte le pied qui la frappe
le garçon chasse les avions de guerre avec un filet à papillons. 
Qui apprivoise qui? Dans ses «rencontres d’animaux de différentes espèces» Vinche remet tous et tout sur pied d’égalité. N’est-ce pas l’ancien jeu du bouffon de la cour pour se moquer du roi?

La morale, la religion, l’autorité 
Vinche s’amuse.
Il dessine des instruments contre la «sensure» (rien de plus que des vêtements, au fond)
il se moque du fouet de Léopold II et de sa virilité
il informe que même « l’évêque rencontre le serpent déguisé en bipède» 
et rassure: «les impurs seuls iront en paradis»

Magie
Chez Vinche il y aussi toute une histoire de magie («astucieux bronzage aux herbes fines»): 
de douces télépathies («Transmission de pensée dans le dos d’une femme»)
des regards électriques («Flirt d’électrons dans une prairie de moutons»)
des coups de foudres:
entre une tasse et une cafetière
entre l’homme et la nana («Coup de foudre dans le bassin gonflable»)
entre l’ivrogne et sa bouteille
entre le garçon et son ombre
entre l’homme et ses désirs aussi vieux que l’homme.

L’homme de Vinche est primitif et sauvage par essence, dans un mélange de douces menaces et incantations. Et voilà donc:
la «distraction qui empêche la concentration»
le doute du « pouvoir de l’esprit sur les membres»
le «rapasse dans le ventre».

Mais tout cela sans pessimisme, bien au contraire, avec une radieuse acceptation de la vie comme un carnaval sans fin qui nous garde jeunes: 
«Hommage au Carnaval de Binche»
«Apollo XI, mon admiration pour les grands américains» 
Le progrès pour cet artiste «inspiré par une machine IBM» 
ne peut que rendre « la lune encore plus poétique»
«Une nouvelle vie commence».

Et puis il y a Jésus, qui revient parfois.
Ici «Jésus marche sur l’eau autour du château de Beersel»
Là, tout simplement «il se repose».

«C’est presque Noël».

NL
We zijn zeer verheugd u aan het einde van dit jaar de tentoonstelling "Petits trucs pour beaux tricots" te kunnen presenteren, die een honderdtal werken bevat van Lionel Vinche, gemaakt in de periode tussen 1966 en 1972. U zal er Chinese inkttekeningen zien, collages, gouaches, textielcreaties (Amour, 1966 en Le Scorpion, 1967), schilderijen onder glas, marionetten en -onmogelijk om er naast te kijken- twee enorme doeken die vroeger zijn huis decoreerden in Eigenbrakel, in het begin van de jaren zeventig.

Vinche, dan denken we in de eerste plaats aan tekeningen
Van 's morgens tot 's avonds ontwikkelen de lijnen van Vinche zich vrolijk en dromerig met de bedoeling ons een heleboel dingen te zeggen:
de uren die verstrijken ("het begint donker te worden")
het lawaai van de straat
het nieuws op de radio ("vandaag vertrek naar de maan")
de bewegingen van de geest en die van het lichaam
alles wordt het voorwerp van een vrije en fantasierijke vertelling - de dagdagelijkse dingen in het leven worden op een nieuwe manier belicht.
Petits trucs pour beaux tricots, elf collages en inkttekeningen uit 1969: terwijl twee handen breien met een wollen draad , maken aan de andere kant vrolijke monsterachtige figuren zich druk. Wellicht wensen ze zich los te maken van de draad die hen vasthoudt…
L'animal qui fume, ook uit 1969: gespreid over zeventien pagina's van een kleine agenda, lichamen en rook in een niet te onderscheiden magma.

Dieren, planten, mineralen, mens en machine
Bij Vinche is de rolverwarring structureel en veralgemeend. Het kan zijn dat:
een plant kippen bedreigt
een schoen een konijn opeet
een kast op haar eentje beweegt (“inwendige beweging van de kast")
een boomtak in een rechte hoek groeit
een vogel in parachute neerdaalt
Eva de slang in verleiding brengt
het dier "zijn" man bewaakt
de bal de voet, die haar trapt, wegdraagt
de jongen op oorlogsvliegtuigen jaagt met een vlindernetje.
Wie temt wie? Met zijn "ontmoetingen tussen dieren van verschillende soorten" zet Vinche alles en iedereen weer op gelijke voet. Is dat niet het oude spel van de hofnar die de koning te kijk zet?

De moraal, de religie, de autoriteit
Vinche maakt plezier.
hij tekent instrumenten tegen de "sensuur" (eigenlijk niets meer dan kleding)
hij lacht met de zweep van Leopold II en zijn mannelijkheid
hij deelt mee dat zelfs "de bisschop de slang, vermomd in tweevoeter, ontmoet"
en verzekert: "alleen de onzuiveren zullen naar het paradijs gaan".

Magie
Bij Vinche vinden we ook een hele geschiedenis aan magie ("slim bruinen met fijne kruiden"):
zachte telepathie ("overdracht van een gedachte achter de rug van een vrouw")
elektrische blikken ("flirt van elektronen in een wei vol schapen")
liefde op het eerste gezicht:
tussen een tas en een koffiepot
tussen de man en het meisje ("liefde op het eerste gezicht in een opblaasbaar bad")
tussen de dronkaard en zijn fles
tussen de jongen en zijn schaduw
tussen de mens en zijn verlangens die zo oud zijn als de mensheid

De mens bij Vinche is in wezen primitief en wild, in een mengeling van zachte bedreigingen en bezweringen. En dus:
de "verstrooidheid die de concentratie verhindert"
de twijfel over "macht van de geest op de ledematen"
de "roofvogel in de buik".

Maar dat alles zonder pessimisme, wel in tegendeel, met een stralende goedkeuring van het leven als een carnaval zonder einde dat ons jong houdt:
"Eerbetoon aan het Carnaval van Binche"
"Apollo XI, mijn bewondering voor de grote Amerikanen
De vooruitgang kan voor deze kunstenaar die "wordt geïnspireerd door een machine van IBM"
"de maan alleen maar poëtischer" maken
"een nieuw leven begint".

En dan is er Jesus, die soms terug komt.
Hier "wandelt Jesus op het water rond het kasteel van Beersel"
Daar, "rust hij" gewoon.

"Het is bijna Kerstmis".


DIALOGIST-KANTOR. TRAITE DE FAUCONNERIE

EXHIBITION # 48
15 DECEMBER 2012 - 26 JANUARY 2013


Traité de fauconnerie

La deuxième manière de procéder est infiniment plus spectaculaire. 
Le f. commence par prendre de l'altitude au point de devenir quasiment invisible. De son poste d'observation aérien, il surveille les o. évoluant en contrebas. Lorsqu'il a repéré sa p., il se laisse tomber en repliant partiellement les a., augmente sa vitesse de chute par quelques b. puis ferme tout à fait les a. (..)

quelques exemples:

1. le m. à m.
2. le b. sorti de c. ou vidéo b.
3. les archives m.
4. le ramasse f.
5. les w. sticks
6. le c. d'or
7. l'art du l.
8. les chapeaux p.

D'une façon générale, la surprise est un élément déterminant de la réussite.

Dialogist-Kantor


LISA BLAS. STILL LIFES, SOMETIMES REPEATED

EXHIBITION # 47
15 DECEMBER 2012 - 26 JANUARY 2013


EN
Echoing the title of the exhibition Singular Forms, Sometimes Repeated at the Guggenheim Museum in 2004, in which I photographed folded sheets of paper viewers had removed and reshaped from the Felix Gonzalez-Torres work “Untitled” (Passport), my exhibition, Still Lifes, Sometimes Repeated, is an engagement with the recycling of materials, works of art by artists I admire experienced in specific places and times, and the larger framework of history.

Encountering FGT’s “Untitled” (Passport) again in the exhibitionSpecific Objects without Specific Form, at Wiels in 2010, I decided to take sheets of paper from this sculpture and use them as the support of the two large collage works seen here. The palette of color chips was generated from meticulously cut fragments of paper stock originating from exhibition announcements and mass-produced paint swatches from hardware stores. Working with bright, flat and metallic colors, I built compositions that juxtapose density with areas of blankness.

The same technique was used again in a series of small collages on music paper that I made while artist in residence in the French village of Ors, where the British poet Wilfred Owen died in the last battle of WWI. They play out a variation on the Armistice poppy as well as a homage to Matisse, whose birthplace, Cateau-Cambrésis, is only a few miles away from Ors. These works were exhibited at the Musée Matisse in Cateau during the summer of 2011.

Belonging to the series entitled Agrarian Pavements, the horizontal collages on vellum evoke other still lifes, landscapes and art historical motifs. Although the works are abstract, they make reference to light reflecting on the pavement, barbed wire, and negative space as a magnetic field. Inspired by the radicality of Matisse’s work during WWI, and the minimalist compositions of the New Topographics photographers from 1970s California, they envision space as alive, transparent and inclusive. I see them as blueprints for social and political reflection.

The composition of images and ephemera occupying the vitrine in the hallway is a roadmap to the show, where I quote my sources and provide connections between them, in the form of a wall-work: a photo of a newspaper in front of my neighbor’s door announcing the 2002 loss of the space shuttle Columbia, a rubbing of the maxim “Study the Past” on the base of a monument in front of the National Archives in Washington, photo fragments of various museum wall texts, including one from Marthe Wéry’s retrospective in The Hague in 2011, photos of folded sympathy cards I made during the Iraq war, a protest poster I designed in response to the rise of the Tea Party and, to bring Still Lifes, Sometimes Repeated full circle, an installation photograph of “Untitled” (Passport) in the 2010 Wiels exhibition (courtesy of Sven Laurent).

Lisa Blas 
November 2012

FR
Comme en écho au titre de l’exposition Singular Forms, Sometimes Repeated au Musée Guggenheim en 2004, où j’ai photographié des cocottes en papier que des visiteurs avaient faites en pliant les feuilles empilées que leur offrait la sculpture de Felix Gonzalez-Torres, “Untitled” (Passport), mon exposition,Still Lifes, Sometimes Repeated, se confronte au recyclage des matériaux, aux œuvres d’artistes que j’admire rencontrées dans des endroits et à des moments précis, et au cadre plus large de l’histoire.

Ayant retrouvé “Untitled” (Passport) dans l’exposition Specific Objects without Specific Form, au Wiels en 2010, j’ai décidé d’en prélever des feuilles de papier pour en faire le support des deux grands collages montrés ici. La palette de copeaux de couleur a été engendrée à partir de fragments de papier découpés dans des cartons d’invitation à des expositions et dans des échantillons de couleur provenant de quincailleries. Travaillant avec des couleurs brillantes, unies et métalliques, je construis des compositions qui juxtaposent densité et zones de blanc.

La même technique a donné lieu à une série de petits collages sur du papier à musique que j’ai faits durant une résidence d’artiste dans le village français d’Ors, où le poète anglais Wilfred Owen mourut lors de la dernière bataille de la guerre 14-18. Ils “jouent” une variation sur le thème du coquelicot de l’Armistice et sont un hommage à Matisse, dont le lieu de naissance, Cateau-Cambrésis, est à dix kilomètres d’Ors. Ces œuvres ont été montrées au Musée Matisse de Cateau durant l’été 2011.

Inclus dans une série intitulée Agrarian Pavements, les collages horizontaux sur papier calque évoquent d’autres natures mortes, paysages et motifs tirés de l’histoire de l’art. Bien que les œuvres soient abstraites, elles font référence à la lumière réfléchie par les pavés, au fil de fer barbelé, à l’espace négatif comme champ magnétique. Inspirées par la radicalité des œuvres de Matisse pendant la grande guerre et par les compositions minimalistes des photographes californiens des années 70 appartenant au mouvement New Topographics, elles envisagent l’espace comme vivant, transparent et inclusif. Je les vois comme des esquisses pour la réflexion sociale et politique.

La composition d’images et de souvenirs qui occupe la vitrine dans le couloir est une carte routière pour l’exposition. J’y cite mes sources et j’établis des rapports entre elles, sous la forme d’un ensemble mural : la photo d’un journal de 2002 annonçant la perte de la navette spatiale Columbia, par terre devant la porte de mon voisin ; un frottage de la maxime “Study the Past” sur le socle d’un monument devant les Archives Nationales à Washington ; des photos de fragments de textes muraux dans des musées, dont l’une prise dans la rétrospective Marthe Wéry à La Haye en 2011 ; des photos de cartes de condoléances pliées que j’ai prises durant le guerre d’Irak ; une affiche que j’ai conçue en riposte à la montée en puissance du Tea Party ; et, pour ramener Still Lifes, Sometimes Repeated à son point de départ, une photo d’installation de “Untitled” (Passport) dans l’exposition de 2010 au Wiels (merci à Sven Laurent).

Lisa Blas 
Novembre 2012


THOMAS MAZZARELLA. EN VOITURE SIMONE 
JULIEN MEERT. PAINTINGS
EMMANUEL TETE. LE SOMNAMBULE (LA PEINTURE A QUITTE SON LIT)

EXHIBITIONS # 40 # 41 # 42
15 SEPTEMBER - 27 OCTOBER 2012


FR
Après la session estivale largement consacrée aux pratiques post-conceptuelles: rentrée chez Rossicontemporary
La peinture (dernière génération) reprend sa place aux cimaises. Thomas Mazzarella dans la galerie et Julien Meert à la mezzanine proposent leur nouvelle production, alors que dans la Piazza, même si la peinture stricto sensu y est absente, Emmanuel Tête lui rend hommage par ses costumes d’artiste et par ses performances. 
Tous trois sont de jeunes artistes actifs à Bruxelles: Rossicontemporary souhaitent encore et toujours en ce début de cinquième année d’activité, suivre et valoriser une scène artistique émergeante, à vocation internationale, pétillante et d’excellent niveau.

Sous le titre «En voiture Simone»Thomas Mazzarella présente un ensemble d’une vingtaine de peintures sur panneau. Dans un souci de liberté picturale, l’artiste les a réalisées en jouant sur des formats très différents; il propose une mise en espace plus libre que par le passé. Petits récits de fantaisie, ses tableaux mettent en scène des situations parfois rocambolesques, parfois touchantes, entre rêve, vision et réalité. Toutes les couleurs de l’humour y sont présentes.

«Paintings» de Julien Meert est un suite de 15 peintures sur bois qui sont à lire comme autant de défis que l’artiste s’est lancé, en un duel joyeux avec la Peinture, en franche confrontation avec la grande tradition de la modernité. L’artiste y a travaillé sans exclusions de coups - de pinceau ou de spray – dans une alternance de gestes violents et de détails méticuleusement peints, entre chaos et dosage ; Il profite des repentirs successifs pour donner substance et profondeur à l’image.

A l'occasion de sa nouvelle exposition, Emmanuel Tête, délaissant un instant le dessin, occupe la vitrine de la Piazza pour nous proposer une œuvre de poésie textile, accompagnée de ses accessoires, d'objets et de collages, de photos et de performances. Deux somptueux costumes ont été réalisés à partir de peintures populaires et de broderies dénichées sur le Marché aux Puces. Une étonnante planche à repasser et des collages s'y ajoutent, rendant hommage tant au travail domestique de la ménagère qu’à la famille royale. De cet ensemble se dégage une poésie à la fois tendre et burlesque, mélancolique et désuète, typique de son art. Après les avoir déjà portés en diverses occasions de Belgique jusqu’en Finlande, Emmanuel Tête, revêtira ses costumes lors de deux actions poétiques pendant l'exposition : l’une -«Tout le monde n'est pas Cézanne» conçue pour rendre hommage à «ceux d'en haut», au Musée d'art ancien le 7 octobre- et l’autre, «CHT-652», imaginée pour saluer «ceux d’un bas», dans le quartier du Marché aux Puces le dimanche suivant, 14 octobre. 
Le programme exact des deux performances vous sera communiqué très prochainement. 

NL
Na de zomerperiode die grotendeels gewijd was aan postconceptuele praktijken: een nieuw seizoen bij Rossicontemporary.
De schilderkunst van de laatste generatie neemt opnieuw een prominente plaats in. Thomas Mazzarella in de galerie en Julien Meert op de mezzanine tonen hun nieuw werk, terwijl Emmanuel Tête in de Piazza, zelfs indien de schilderkunst in zijn werk stricto sensu afwezig is, haar hommage brengt met zijn artiestenkostuums en zijn performances.
Het zijn alle drie jonge artiesten die in Brussel actief zijn: Rossicontemporary zal, bij aanvang van dit vijfde werkingsjaar, de opkomende artistieke scene die een internationale uitstraling heeft, sprankelend en van hoog niveau, verder opvolgen en in de verf zetten.

Onder de titel "En voiture Simone", toont Thomas Mazzarellaeen twintigtal schilderijen op paneel. Met picturale vrijheid als bedoeling, heeft de kunstenaar deze gemaakt door op verschillende formaten te werken; tevens maakt hij vrijer gebruik van de ruimte dan in het verleden het geval was. Net als in verhaaltjes, beelden zijn werken situaties uit die soms onwaarschijnlijk, soms aangrijpend zijn, tussen droom, visie en realiteit. Alle kleuren van de humor zijn erin aanwezig.

"Paintings" van Julien Meert is een reeks van 15 schilderijen op hout die bekeken moeten worden als evenveel uitdagingen die de kunstenaar is aangegaan, in een vrolijk duel met de Schilderkunst, in een open confrontatie met de grote traditie van de moderniteit. De kunstenaar heeft eraan gewerkt met allerlei middelen -met de borstel of de spray- afwisselend tussen heftige bewegingen en uitermate precies geschilderde details, tussen chaos en dosering; hij maakt gebruik van de opeenvolgende overschilderingen om het beeld materie en diepte te geven.

Ter gelegenheid van zijn nieuwe tentoonstelling, bezet Emmanuel Tête, die even het tekenwerk achter zich laat, de vitrine van de Piazza om ons poëtische werk in textiel te tonen, vergezeld van accessoires, voorwerpen en collages, foto's en performances. Twee weelderige kostuums werden gemaakt met volkse schilderijen en borduurwerk die op de kop werden getikt op de vlooienmarkt. Een verbazingwekkende strijkplank en collages vervolledigen het geheel en brengen hommage aan zowel de huisvrouw als aan de koninklijke familie. Van dit geheel gaat een poëzie uit die zowel zacht als komisch is, melancholisch en ouderwets, eigen aan zijn werk. Nadat hij de kostuums reeds bij verschillende gelegenheden heeft gedragen van België tot Finland, zal Emmanuel Tête ze nogmaals aantrekken voor twee poëtische acties tijdens tentoonstellingen, de ene "Tout le monde n'est pas Cézanne", bedacht om hulde te brengen aan "deze van hierboven", in het Museum voor Oude Kunst op 7 oktober en de andere "CHT-652" die werd uitgedacht om "deze van beneden" te groeten, in de buurt van de vlooienmarkt de zondag nadien op 14 oktober. Het precieze programma van deze twee performances zal u heel binnenkort worden meegedeeld.

EN 
After a summer session largely devoted to post-conceptual practices, a new season starts at Rossicontemporary.
New generation painting takes back its place on the gallery walls. Thomas Mazzarella on the ground floor and Julien Meert at the mezzanine show their new painting series, while at the Piazza, even if painting stricto sensu is absent, Emmanuel Tête pays his tribute to it with his costumes and performances.
Three young artists, all active in Brussels: at the beginning ot its fifth year of activity, Rossicontemporary continues to explore the Brussels’ scene, full of emerging personalities at a level of excellence.

Under the title «En voiture Simone»Thomas Mazzarella presents a group of twenty acrylics on panel. In a concern of pictorial freedom, the artist created them by playing on very different sizes and shows them in an aerial setting. Tiny fantasy tales, his works put in scene situations that are sometimes romanesque, sometimes touching, in delicate balance between dreamy visions and reality. Here all the colors of humor are definitely present.
«Paintings» by Julien Meert is a series of fifteen paintings also on wood, which can be read as the joyful duels between the young artist and the great tradition of Painting and Modernity. The artist worked on them with no holds, with brush and spray, alterning fierce gestures and minute details, negociating with chaos and order. You will see how he likes to take advantage of repeated overpainting to give body and depth to the image.

Emmanuel Tête, leaving drawing aside for a while, occupies the windows of the Piazza with a work of textile poetry as well as with objects, collages, photos and performances. Two grand costumes are patchworked with popular paintings and embroideries from flea markets. A surprising ironing board and collages are added to it, celebrating Belgian housewives and the royal family. A poetry both tender and burlesque, but also melancholic and a bit old-fashioned, exudes from the installation.
Having already worn the costumes in several occasions, from Belgium to Finland, Emmanuel Tête will wear them for two performances during the exhibition: in «Tout le monde n'est pas Cézanne» the artist in his uniform will honor “those from above” at the Musée d'art ancien on October 7th, and with «CHT-652», he will greet “those from beneath” in the district of Marché aux Puces, on the following Sunday, October 14th. The detailed program of the two performances will be communicated soon.


ALAIN GERONNEZ. 100 ANS APRES J.C.
ERIC VAN HOVE. IN SPITE OF THE UNHEROIC TIMES
PIERRE LAUWERS. A LUA
NINA GRGIC. JARDINS FANTASTIQUES

EXHIBITIONS # 35 # 36 # 37 # 38
9 JUNE - 8 SEPTEMBER 2012


FR
Rossicontemporary
 propose pour l’été 2012 quatre expositions individuelles. 
Alain Géronnez investit la galerie principale avec un saisissant ensemble de travaux nouveaux ou inédits dans un brillant montage d’images et de mots, d’idées et de couleurs. A voir absolument : Jaguar tapis, une création textile, véritable première pour cet artiste bruxellois. A la Mezzanine, Eric Van Hove expose les Suaires et les Egéries, deux nouvelles séries de travaux particulièrement percutants. Dans les vitrines, exposant tous les deux pour la premières fois chez Rossicontemporary, Pierre Lauwers nous fait découvrir sa série de sérigraphies sur toile A Lua créée au Brésil où il réside actuellement alors que Nina Grgic, artiste croate résidant à Paris montrera ses Jardins fantomatiques, dont l’imagerie et la technique en intrigueront plus d’un.

Ci-dessous, un mot des quatre artistes à propos de leur projet d’exposition:

100 ans après J.C., Alain géronneZ

Le titre de l’exposition, 100 ans après J.C. doit se comprendre comme un rapport temporel et non thématique. Faire de l’art après John Cage est aussi difficile que de faire de l’art après Duchamp et oblige à réinventer les procédures qui permettent de faire œuvre. Que vaudrait de la part d’A.gZ un hommage à J.C. ? Il est grand ! Et je sais à quel point les grands artistes savent fermer les portes derrière eux : après moi, débrouillez-vous !

Depuis cent ans, on s’entend à réinventer l’art en solitaire ou en groupe et comme John Cage aurait eu 100 ans cette année, il m’a paru intéressant de marquer ce centenaire de petits événements : le jour du vernissage avec deux jeunes artistes et le 5 septembre, date anniversaire de sa naissance, un « presque finissage » sous sa figure tutélaire.

A part ça, il faut s’entendre, ce qui est à voir dans l’expo n’a rien à voir avec J.C. : Mini Top-and-Tail (1975-2012), Calais au Leica (2008), Jaguar tapis (2012), etc., des travaux dont certains revisitent les années Trente à Cinquante et d’autres, des années Septante, qui paraîtront peut-être Pop mais sont nés d’un jeu conceptuel. (Alain géronneZ)

In Spite of the Unheroic Times, Eric Van Hove

In Spite of the Unheroic Times est une phrase de l’artiste symboliste croate Emanuel Vidović. Je l’ai retrouvée dans un texte de catalogue de 1962 de Vesna Novak-Oštrić sur la Medulić Society, dont Vidović avait été le fondateur en 1907.

Les Suaires. Ce sont des transferts de tombeaux d’artistes sur toile de lin, par frottage à la mine de plomb. Vous y verrez deux suaires que j’ai réalisés récemment à Brooklyn : « Piet Mondrian, 1872-1944 » exécuté sur sa tombe au Cypress Hills Cemetery, et « Jean-Michel Basquiat, 1960-1988 » exécuté au Green-Wood Cemetery. Le troisième - qui est aussi le dernier réalisé à ce jour – est le transfert du tombeau d’un artiste mort le jour de son anniversaire, « Marcel Broodthaers, 1924-1976 », qui est enterré au cimetière d’Ixelles.

Les Égéries. Dans ces travaux je réitère et magnifie un geste de libération et de censure populaire. Ce geste, pratiqué sur des affiches publicitaires de femmes dénudées et aperçu en divers endroits du globe, m’a paru d’emblée signifier beaucoup. Vous y retrouverez des icones contemporaines : Claudia Schiffer photographiée par Max Vadukul, Filipa Hamilton par Patrick Demarchelier et Sophie Dahl, comme une sorte de Sainte Thérèse de Bernini contemporaine, sur la photo de Steven Meise pour Yves Saint-Laurent. (Eric Van Hove)

A Lua, Pierre Lauwers

Quand on la regarde, la lune a une sorte de côté obstiné. Toujours la même face tournée vers nous, seulement le rythme de ses croissances et décroissances. À São Paulo, j’ai découvert une lune étrange, une lune que je ne connaissais pas. Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre que de ce côté de l’hémisphère, je la voyais à l’envers. Je l'ai donc suivie dans sa phase décroissante, jusqu'à son ultime sourire. (Pierre Lauwers)

Jardins fantomatiques, Nina Grgic

Mes œuvres sont comme une sorte de fenêtre sur un monde insaisissable, ni tout à fait extérieur ni tout à fait intérieur, si abstrait qu'il en devient concret, si réel qu'il se prête aux traversées les plus imaginaires. Cela n'a rien de mystique dans mon esprit. J'essaie simplement de faire apparaître la dimension d'énigme qu'il y a dans les choses, qui est aussi la source de leur poésie. Aucune influence directe dans mon travail mais, en revanche, des affinités fortes et instinctives, avec quelques figures tout à fait singulières, apparemment sans rapport entre elles, comme Bosch, Mondrian, Pollock. Ou bien Borges, et notamment cette pièce de dix centimes dans son Aleph qui cache en elle la totalité et l'infini. La musique - en général une musique assez énergique: en cela je me sens proche de Claude Lévêque - me donne aussi des idées. (Nina Grgic)

NL
Rossicontemporary biedt deze zomer vier individuele tentoonstellingen aan. 
Alain Géronnez neemt bezit van de hoofdgalerij met een verrassend geheel van nieuw of nog nooit vertoond werk in een schitterende opbouw van beelden en woorden, ideeën en kleuren. Niet te missen: Jaguar tapis, de allereerste creatie in stof van deze Brusselse kunstenaar. Op de Mezzanine stelt Eric Van Hove zijn Suaires en Egéries voor, twee nieuwe series van bijzonder opzienbarende werken. In de uitstalramen, allebei voor het eerst bij Rossicontemorary, zien we Pierre Lauwers en Nina Grgic. Pierre Lauwers laat ons kennis maken met zijn reeks zeefdrukken op doek A Lua , die hij in Brazilië maakte waar hij momenteel verblijft, terwijl Nina Grgic, Kroatische kunstenares die in Parijs woont, ons haar Jardins fantomatiques toont, waarvan de verbeeldingskracht en de techniek meer dan een onder ons zal intrigeren.
Hierna een woordje van elk van de vier kunstenaars bij hun tentoonstellingsproject:

100 ans après J.C., Alain géronneZ

De titel van de tentoonstelling, 100 ans après J.C. wijst op een tijdsverband, geen thematisch verband. Kunst maken na John Cage is even moeilijk als kunst maken na Marcel Duchamp en verplicht ons om de werkwijzen opnieuw uit te vinden. Wat zou een hommage aan J.C. vanwege AgZ waard zijn? Hij is zo groot, en ik weet hoezeer grote kunstenaars de deuren achter zich weten te sluiten: na mij, trek uw plan! 
Op de tentoonstelling toon ik werken die voor sommigen pop zullen lijken, maar die allemaal voortvloeien uit een concept en waarvan bepaalde dateren van de jaren zeventig of herinneren aan de jaren dertig tot vijftig.
Sedert honderd jaar tracht men, in zijn eentje of samen, de kunst opnieuw uit te vinden en omdat de datum eraan komt, John Cage wordt honderd, leek het me interessant om dit in de verf te zetten met een aantal kleine gebeurtenissen, meer bepaald op de dag van de vernissage samen met twee jonge kunstenaars en op zijn verjaardag op 5 september, ter vervanging van een bijna finissage, onder de bescherming van John Cage zelf.
Voor de rest, begrijp me goed, zal wat op de tentoonstelling te zien is, niets te maken hebben met John Cage: 
Mini top-and-tail (1975-2012), Calais au Leica (2008), Jaguar tapis, enz…(Alain géronneZ)

In Spite of the Unheroic Times, Eric Van Hove

In Spite of the Unheroic Times is een zin van de Kroatische symbolist Emanuel Vidović. Ik heb deze teruggevonden in een catalogustekst van 1962 van Vesna Novak-Oštrić over de Medulić Society, gesticht door Vidović in 1907. 
De 
Suaires. Ze brengen graftomben van kunstenaars over op linnen doek door wrijving met grafieterts. U zal twee lijkwaden zien die ik recentelijk in Brooklyn heb gemaakt: "Piet Mondriaan, 1872-1944", uitgevoerd op zijn graf in het Cypress Hills Cemetery, en "Jean-Michel Basquiat, 1960-1988" uitgevoerd op het Green-Wood Cemetery. De derde -de laatste tot nu toe- brengt het graf over van een kunstenaar die gestorven is op zijn verjaardag, "Marcel Broodthaers, 1924-1976", begraven op de begraafplaats van Elsene.
De 
Egeries. Met deze werken herhaal en verheerlijk ik een gebaar van bevrijding en van algemene afkeuring. Dit gebaar op publiciteitsaffiches van naakte vrouwen hebben we allemaal op verschillende plaatsen in de wereld kunnen waarnemen. U zal hedendaagse iconen terugvinden: Claudia Schiffer gefotografeerd door Max Vadukul, Filipa Hamilton door Patrick Demarchelier en Sophie Dahl, als een soort hedendaagse Heilige Theresa van Bernini, op de foto van Steven Meise voor Yves Saint-Laurent.(Eric Van Hove)

A Lua, Pierre Lauwers

Wanneer men naar haar kijkt, heeft de maan een soort koppig kantje. Steeds dezelfde zijde naar ons gericht, alleen het ritme van haar toenemen en afnemen.
In Sao Paulo, heb ik een vreemde maan ontdekt, een maan die ik niet kende. Het heeft me wat tijd gekost om te begrijpen dat, van die kant van de wereldbol, ik haar omgekeerd zag.
Ik heb haar dus gevolgd in haar afnemende fase, tot aan haar uiterste glimlach.
 (Pierre Lauwers)

Jardins fantomatiques, Nina Grgic

Mijn werken zijn als een venster op een ongrijpbare wereld, niet helemaal open noch helemaal gesloten, zo abstract dat zij er concreet door wordt, zo echt dat zij zich leent tot de meest denkbeeldige reizen. Voor mij heeft dit niets mystieks. Ik probeer alleen maar de dimensie van het mysterie in de dingen te tonen, hetgeen ook de bron is van hun poëzie. Geen enkele rechtstreekse invloed in mijn werk maar wel sterke en gevoelsmatige affiniteiten met enkele heel bijzondere figuren die ogenschijnlijk geen verband hebben met mekaar, zoals Bosch, Mondriaan, Pollock. Of ook Borges en meer bepaald dit stuk van tien centiemen in zijn Aleph dat in zich de totaliteit en de oneindigheid verbergt. Muziek - veelal vrij energieke muziek: hierbij voel ik me verwant met Claude Lévêque - geeft me ook ideeën. (Nina Grgic)


MICHEL LEONARDI. THREE COLOUR ENVIRONMENTS

EXHIBITION # 30
28 JANUARY - 17 MARCH 2012


CHEERFUL, VITAL PAINTINGS (1985 - 1995)
@ Rossicontemporary
THE AUTONOMY OF COLOUR (1997 - 2011)
@ The Mezzanine
SKIES, SEAS, FIELDS OF COLOUR (2008 - 2011)
@ Piazza Project Space

FR
Michel Leonardi est un artiste transdisciplinaire. Il est non seulement peintre et dessinateur, mais aussi plasticien 3D, lithographe expérimenté, designer de mobilier contemporain, auteur de très nombreuses réalisations picturales monumentales et d’aménagements architecturaux pour des espaces publics et privés.

En guise de départ de sa collaboration avec Michel Leonardi, Rossicontemporary présente dans ses trois espaces, sous le titre Three Colour Environments, trois aspects majeurs de l’art de Michel Leonardi et lui donne d’ores et déjà rendez-vous l’année prochaine pour dévoiler une autre facette étonnante de son travail.

Dans la galerie principale :

Au rez-de-chaussée, une sélection d’œuvres de grand format de la période 1985-1995. Dans un renvoi symbolique à la vie et à la fertilité, ces toiles sont animées par les formes de l’œuf et de la coquille qui font l’objet d’une mise en espace où forme et couleur s’associent librement. « Espaces couleurs », où le jeu chromatique influence la perception de la profondeur et pallie le manque de construction tridimensionnelle. Flottantes sur la toile, diluées dans leur contour, condensées en leur noyau, les formes de prédilection de Michel Leonardi prennent l’apparence de cellules en suspension qui, au cours des années, se sont développées jusqu’à couvrir presque entièrement le support.

A la mezzanine :

Changement de décor dans la nouvelle salle au niveau mezzanine : ici, les formes de la décennie précédente se voient repoussées vers les bords pour finalement être tronquées, laissant de ce fait de plus en plus de vigueur à l’espace coloré. L’aplat revendique ici sa propre autonomie, la valeur intrinsèque de la couleur. Ces « tableaux couleurs » que l’artiste considère comme autant d’informations injectées dans l’espace, modifient celui-ci, lui donnent une âme et une vie. « Je veux inciter le regardeur à plus de plaisir, à une prise de conscience du phénomène physique et psychologique engendré par la couleur »

A la Piazza :

La passion de Michel Leonardi pour la couleur a toujours trouvé confirmation dans ses voyages. En Inde comme au Nouveau Mexique, en Malaisie comme au Maghreb, en Turquie ou au Portugal, Michel Leonardi s’est laissé emporter par des cultures où la couleur joue un rôle déterminant. Chaque voyage a été l’histoire d’une rencontre renouvelée avec la couleur, car « à chaque contrée elle se décline différemment ». Cette poésie de la couleur du voyage, Michel Leonardi la rend dans des travaux photographiques où la prise de vue est ensuite dédoublée en un monochrome. Un choix de ces « diptyques de voyage » occupera les vitrines de la Piazza.

(Source bibliographique : Cécilia Bezzan, Michel Leonardi, 1999)

NL
Michel Leonardi is een multidisciplinaire kunstenaar. Hij is niet alleen schilder en tekenaar maar ook een ervaren steendrukker, 3d kunstenaar, ontwerper van hedendaags meubilair en auteur van zeer veel monumentale muurwerken en architecturale ingrepen voor publieke en privéruimtes. 
Als vertrekpunt van de samenwerking met Michel Leonardi, presenteert Rossiocontemporary in zijn drie ruimtes, onder de titel “Three Colour Environments”, drie belangrijke aspecten van het werk van Michel Leonardi en stelt hier en nu al een nieuwe afspraak voor het volgende jaar voor die een ander verbazend aspect van zijn werk zal tonen.

In de hoofdgalerie
Op het gelijkvloers, een selectie van werken van groot formaat van de periode 1985 - 1995. In een symbolische link met het leven en de vruchtbaarheid, zijn deze doeken bepaald door ei- en schelpvormen. Ze zijn het onderwerp van een spectaculaire vormgeving waar vorm en kleur vrij met elkaar worden geassocieerd. “Kleurruimtes” waar het chromatische spel de waarneming van diepte beïnvloedt en ook de afwezigheid van een driedimensionele constructie uitwist. Zwevend op het doek, verdund in hun omtrek, gecondenseerd in hun knop, de vormen van Michel Leonardi transformeren tot zwevende cellen die zich gedurende de afgelopen jaren hebben ontwikkeld en die bijna de volledige oppervlakte bedekken.

In de mezzanine
Decorwissel in de nieuwe zaal op het mezzanine niveau : hier worden de vormen van de schilderkunst van de voorgaande decennia weggedrukt en afgebroken. Hierdoor wordt de kleuroppervlakte meer en meer belangrijk. Het platte vlak eist hier zijn eigen autonomie op, de intrinsieke waarde van de kleur. Deze ‘kleurschilderijen’ die de kunstenaar ziet als informatie die in de ruimte wordt uitgestrooid, wijzigen die en geven hen ziel en leven. “Ik wil de kijker tot meer genot aan zetten, met een bewustwording van de fysieke en psychologische fenomenen die de kleur veroorzaakt”.

In de Piazza
De passie van Michel Leonardi voor de kleur heeft altijd zijn bevestiging gevonden in reizen. In Indie zoals in Nieuw Mexico, in Malaisie, zoals in de Maghreb, in Turkije of in Portugal, laat Michel Leonardi zich meenemen door culturen waar de kleur een bepalende rol speelt. Elke reis is het verhaal van een hernieuwde ontmoeting met de kleur, want “in elke contrei is die anders”. Deze poetica van de kleur van de reis, verwerkt Michel Leonardi in fotografische werken waar de beeldopname wordt aangevuld met een monochroom. Een selectie van deze “Reisdiptieken’ wordt getoond in de vitrines van de Piazza.

(Bibliografische bron: Cécilia Bezzan, Michel Leonardi, 1999)


VIS A VIS

EXHIBITION # 29
3 DECEMBER 2011 - 21 JANUARY 2012


Fiona Banner Jean-Daniel Berclaz Oliver Breitenstein Franz Burkhardt Geoffrey de Beer Luc Deleu Willy De Sauter Johan De Wilde Sean Edwards Ceal Floyer gerlach en koop Alain géronneZ Paul Goede Stefan Gritsch Alexander Heaton Bruno Jacob Sam Kautsch Klaas Kloosterboer WJM KOK Peter Liversidge Emilio Lòpez- Menchero Cildo Meireles Dawn Mellor Thomas Müllenbach Michalis Pichler Bernhard Schreiner Eric Van Hove Lukas Vandenabeele Lawrence Weiner. 
Curated by Philippe Braem

FR
Depuis l’explosion de l’internet, on ne peut plus regarder l’art de la même manière. Mais la base de toute bonne observation en la matière est toujours pareille : une insatiable curiosité. Regarder l’art depuis plus de 30 ans, c’est-à-dire visiter des ateliers, des expositions et des foires d’art en Belgique et à l’étranger, a exercé mon œil. Je feuillette également tout catalogue qui me tombe entre les mains et, où que j’aille, je ne peux m’empêcher de regarder les dépliants, les invitations et tout document de cette espèce, hélas souvent à ma grande déception. Je navigue tous les jours sur l’internet, à la recherche de territoires nouveaux et inconnus, dans l’espoir de me faire surprendre.

L’occasion de tirer parti de toute cette information s’est présentée lorsque Francesco Rossi, avec qui je partage une déjà longue amitié et diverses collaborations, m’a proposé d’organiser une exposition de groupe dans sa galerie.

L’idée du titre et du thème est sortie du dictionnaire. «Vis-à-vis» est un terme constitué de deux parties identiques. Il signifie «face à face», mais aussi «en relation avec». C’était précisément là mon objectif : choisir des travaux qui, accrochés sur deux murs opposés, puissent engager un dialogue. L’exposition s’est ainsi développée d’un artiste à l’autre, sautant d’une œuvre à l’autre, sans distinction de style, de matériau utilisé, de forme, de contenu, de présentation, suscitant un réseau de (cor)relations, de (dis)similitudes et de confrontations entre différentes générations. L’exposition mêle dessins, peintures, photos, objets et sculptures, gravures et multiples d’une trentaine d’artistes.

J’ai découvert les dessins et les peintures minimalistes et philosophiques de Bruno Jacob ainsi que les petites peintures très matérielles de Stefan Gritsch l’été passé, à Art Basel -les deux étaient un peu cachés dans le stand de leur galerie respective. L’œuvre de Gritsch m’a mené de nouveau vers Willy De Sauter, dont je connais la peinture essentielle et puriste depuis des années.

J’étais parvenu aux sculptures subtiles de Sean Edwards en prospectant sur l’internet. C’était l’artiste que je voulais absolument voir à l’exposition Radical Autonomy au Netwerk à Aalst. Cette visite me mit également en contact avec l’œuvre de gerlach en koop . Ils ont réagi de manière enthousiaste à ma proposition de participation à Vis à Vis et ont aussi réalisé un travail in situ.

Les sites de vente peuvent être aussi une source d’inspiration. Sur Ebay j’avais acheté un travail de Samuel Kautsch, un artiste très discret qui travaille dans la lignée de Fluxus et je suis allé à la recherche d’autres informations à son propos. Ceci me mena vers Olivier Breitenstein, qui dans sa Münsterse Berliner Kunstverein avait exposé la même œuvre de Kautsch et qui me sembla être à son tour un artiste intéressant, comme en témoigne sa série Art Noir.

L’attitude critique de Kautsch et Breitenstein face à la société et au monde de l’art se retrouve aussi chez Cildo Meireles, dont leZero Dollar et le Zero Cruseiro sont à voir dans l’expo. Ce sont deux œuvres emblématiques de cet important artiste brésilien.

De Fiona Banner, j’avais déjà souvent vu des œuvres dans des expositions, mais ce fut la visite de son site qui m’amena à montrer en cette occasion une œuvre en particulier.

Au dernier Art Brussels, j’avais remarqué les petits travaux pleins d’ironie de Geoffrey de Beer et je suis très content que deux de ceux-ci sont à voir dans l’exposition.

J’ai vu pour la première fois les peintures de Dawn Mellor chez un excellent artiste et ami; après quoi, j’ai investigué sur le net à propos du travail de cette femme peintre.

Frank Burkhardt aussi fut une découverte sur l’internet. Quand je découvris qu’il vivait en Belgique, j’ai immédiatement cherché son adresse. Cela a marché tout de suite entre nous et les 5 magnifiques dessins ici exposés sont le fruit de cette rencontre.

L’amitié et la collaboration avec Lukas Vandenabeele remonte à 1994, quand je vis son travail original lors de la préparation de mon exposition Prospectus. Depuis lors, je montre son travail dès que je le peux.

J’ai un lien semblable avec Emilio Lopez Menchero, qui pour cette exposition, montre une grande photo de la série Trying to be… Alain Géronnez est aussi un artiste avec qui j’ai collaboré maintes fois. C’est à lui qu’on doit l’image du carton d’invitation de Vis à Vis ainsi qu’une œuvre remplaçant l’enseigne de la galerie.

Alain fait partie, autant qu’Eric van Hove et Luc Deleu, des artistes représentés par Rossicontemporary.
De l’intelligent travail de Michalis Pichler, j’avais déjà pris connaissance par-ci par-là sur l’internet. Je n’ai pas hésité à acquérir une édition de lui à la dernière Art Cologne.

A la même foire, je fus agréablement surpris par les photos spirituelles de Bernhard Schreiner.

Dans la même galerie où je découvris l’art ludique et radical deWJM KOK, je trouvai aussi un magnifique multiple de Lawrence Weiner. C’était ensuite agréable d’apprendre que Klaas Kloosterboer, dont j’apprécie beaucoup la peinture à trois dimensions, exposait lui aussi dans la même galerie.

Les dessins subtils de Johan De Wilde m’étonnent depuis des années. Je suis donc très heureux que ceux-ci fassent partie de l’exposition.

Le print de Ceal Floyer pour le projet Bilboard for Edinburghentrait parfaitement dans le thème de l’exposition. Sur le même site de Floyer, je découvris aussi le travail de Peter Liversidge, dont les deux néons forment le point de départ et le point final de l’exposition.

Sur un site suisse, j’appris l’existence des Halboriginalen deThomas Müllenbach, versions peintes à la main des illustrations de cartons d’invitation. J’invitai alors l’artiste à en réaliser de nouveaux à partir des invitations de Rossicontemporary.

Le travail d’Alexander Heaton, peintre et alpiniste, actualise dans ses tableaux la peinture romantique de Caspar David Friedrich et d’autres peintres de la même veine. Pour conclure,Jean-Daniel Berclaz est un artiste suisse que j’ai connu lors du jury de la Canvas Collectie - La Collection RTBF. Sous le nom fictif de Musée du Point de Vue, il a déjà organisé plus de quatre-vingt manifestations. Ces événements sont conservés par de magnifiques photos.

P.S.

Ma curiosité n’était pas encore désaltérée. J’ai alors proposé à Francesco Rossi deux expositions dans les deux espaces récemment inaugurés : The Mezzanine et la Piazza.

J’ai connu le travail de Sarah Westphal grâce à mon cher ami Marc avec qui je visite des expositions depuis des années. Il me montra un magnifique catalogue que l’artiste avait édité à l’occasion de son exposition au Musée des Beaux-Arts de Gand; le même soir, je visitai son site et je sus tout de suite que je voulais lui offrir une exposition individuelle. La visite d’atelier vint un peu plus tard et confirma complètement ma première impression.

Klaus Verscheure me contacta via un réseau d’internautes dont nous faisons partie tous les deux. Bien que je sois réticent à ce type de contacts – un commissaire d’exposition préfère toujours découvrir l’artiste plutôt que le contraire- je pris rendez-vous dans son atelier et j’en ressortis convaincu.

NL
Kunst kijken is sinds de boom van w.w.w. niet meer hetzelfde. Maar de basis van alle goede kunstobservatie is wel dezelfde gebleven: een onverzadigbare nieuwsgierigheid. Meer dan 30 jaar kunst kijken, tentoonstellingen en ateliers bezoeken en kunstbeurzen afdweilen in binnen- en buitenland heeft mij een min of meer geoefend oog ontwikkeld. Maar evengoed blader ik door elke catalogus die ik in handen krijg en kan het nooit laten om overal waar ik kom folders, uitnodigingen en soortelijke documenten te bekijken en helaas vaak ook mee te sleuren. Ik surf ook bijna dagelijks naar alweer nieuwe en onbekende kunstterreinen in de hoop mij te laten verrassen.
De gelegenheid om iets met al die opgeslagen informatie te doen, kwam er toen Francesco Rossi, met wie ik al een jarenlange vriendschap en diverse samenwerkingsmomenten deel, mij vroeg een groepstentoonstelling te organiseren in zijn galerie.
De inspiratie voor de naam en thema kwam uit het woordenboek. Vis à vis is een bijwoord met gelijke delen. Een van de betekenissen is face-to-face maar ook in relatie tot. Dat was precies de bedoeling: werken kiezen die op twee tegenoverstaande muren een dialoog kunnen aangaan met elkaar. De tentoonstelling ontwikkelde zich van kunstenaar tot kunstenaar, van het ene werk overspringend naar een ander idee, onderwijl zonder onderscheid van stijl, materiaalgebruik, vorm, inhoud, presentatie en van uiteenlopende generaties een netwerk van (cor)relaties, (on)gelijkenissen en confrontaties in het leven roepend. De tentoonstelling combineert tekeningen, schilderijen, foto’s, objecten en sculpturen, prints en multiples van een 30-tal kunstenaars.

Bruno Jacob 's minimale, filosofische tekeningen en schilderijen en Stefan Gritsch 's materiaal-schilderijtjes ontdekte ik afgelopen zomer op Art Basel. Beide stonden een beetje verscholen opgesteld op de stand van hun respectievelijke galeries. Gritsch leidde dan weer naar Willy De Sauter, wiens strakke, fundamentele schilderkunst ik al jaren ken en die net als Gritsch met dezelfde Nederlandse galerie werkt.
Sean Edwards 's subtiele sculpturen was ik door prospectie op internet tegengekomen. Het was de kunstenaar die ik absoluut wou zien in de tentoonstelling Radical Autonomy in Netwerk Aalst. Dat bezoek bracht me ook in contact met het werk van gerlach en koop. Ze reageerden enthousiast op mijn voorstel tot deelname en stelden zelfs een werk in situ voor . 
Ook koopsites zijn een bron van inspiratie. Op Ebay had ik werk van Samuel Kautsch gekocht, een weinig publiek kunstenaar die werkt in het verlengde van de Fluxusbeweging en was daarna op zoek gegaan naar meer informatie over deze kunstenaar. Dat leidde dan weer naar Oliver Breitenstein, die in zijn Münsterse Berliner Kunstverein diezelfde Kautsch had tentoongesteld en zelf ook een interessant kunstenaar bleek te zijn, waarvan de Art Noir serie kan getuigen .
De maatschappij- en kunstkritische ingesteldheid van Kautsch en Breitenstein is ook terug te vinden bij Cildo Meireles, van wieZero Dollar en Zero Cruseiro te zien zijn. Beide werkjes zijn iconische beelden in het oeuvre van deze belangrijke Braziliaanse kunstenaar.
Van Fiona Banner had ik al vaker werk gezien op tentoonstellingen, maar het was een bezoek aan haar website die mij er toe bracht deze specifieke unieke print te tonen.
Op Art Brussels laatst vielen mij de heerlijk ironische werkjes vanGeoffrey de Beer op en ik ben blij dat er twee in de tentoonstellingen terecht gekomen zijn.
De schilderijen van Dawn Mellor zag ik vooreerst bij een goede kunstenaar en vriend en daarna heb ik het internet afgespeurd naar werk van haar.
Ook Franz Burkhardt was een internet ontdekking. Toen ik las dat hij in België woonde ben ik meteen naar zijn adres op zoek gegaan. Het klikte meteen tussen ons en vijf prachtige tekeningen zijn het gevolg daar van.
Vriendschap en samenwerking is er sinds 1994 met Lukas Vandenabeele, wiens eigenzinnig werk ik tijdens de voorbereiding van Prospectus zag. Sindsdien toon ik het werk van Lukas wanneer het kan.
Die band heb ik ook met Emilio Lopez Menchero, die voor deze tentoonstelling terugkeert naar zijn oude liefde, de schilderkunst. Ook Alain Geronnez is een kunstenaar met wie ik herhaaldelijk heb samengewerkt. Emilio schilderde een beeld speciaal op verzoek voor de tentoonstelling en Alain leverde niet alleen de uitnodigingskaart, hij bedacht ook het enseigne voor de galerie.
Alain maakt net als Eric Van Hove en Luc Deleu deel uit van de kunstenaars van Rossicontemporary.
Over Michalis Pichler ' intelligente appropration art had ik al één en ander op internet vernomen. Ik aarzelde niet de editie, die ik hier ook toon, op Art Cologne te kopen.
Op diezelfde beurs werd ik aangenaam verrast door de geestige fotowerken van Bernhard Schreiner.
In dezelfde galerie waar ik de speelse en radicale schilderkunst van WJM KOK ontdekte zag ik ook de prachtige multiple vanLawrence Weiner. Dat ook Klaas Kloosterboer, wiens driedimensionele schilderkunst ik zeer apprecieer, bij diezelfde galerie zat, was mooi meegenomen
Johan De Wilde’s subtiele tekeningen boeien mij al jaren. Ik ben dan ook blij dat er twee in de tentoonstelling zullen hangen. 
Ceal Floyer’s print voor het Billboard for Edinburgh project paste perfect in deze tentoonstelling.
Op dezelfde website ontdekte ik het werk van Peter Liversidge, wiens neonwerk & als begin- en eindpunt van de tentoonstelling aanwezig is.
Op een Zwitserse website leerde ik de Halboriginalen, geschilderde versies van afbeeldingen op uitnodigingskaarten vanThomas Müllenbach kennen. Ik nodigde de kunstenaar uit om er enkele te maken uit de selectie uitnodigingen van de galerie, uitnodiging waar de kunstenaar gretig op inging.
Het werk van Alexander Heaton, schilder en bergbeklimmer actualiseert in zijn schilderijen de romantische schilderkunst van oa Caspar David Friedrich. Jean-Daniel Berclaz ten slotte is een Zwitsers kunstenaar die ik leerde kennen tijdens de jury van deCanvascollectie-la collection RTBF. Onder het alias Musée du Point de Vue heeft hij al een tachtigtal manifestaties georganiseerd. Deze evenementen krijgen een neerslag in prachtige foto’s.


SARAH WESTPHAL. GEHIRN, GESTIRN, GESTEIN

EXHIBITION # 28
3 DECEMBER 2011 - 21 JANUARY 2012


EN
By invitation of guest curator Philippe Braem, Sarah Westphal presents a solo exhibition in one of the new gallery spaces, showcasing both brand new and recent sculptures and photographs.

The historic way of talking about haunted houses perhaps suggests that interior spaces are part of people, and that when moving into an old place you must ensure that the previous occupants have moved all parts of themselves out with them. If not, some parts of the previous occupants will continue to live there and haunt the new occupants. Given the fact that interior spaces can be seen as part of a person, an abrupt move (eviction) is problematic; if, on the other hand, you move voluntarily, you should do so with care and, where possible, try not to suddenly tear yourself and your loved ones away from your familiar environment. However, in the event that people are unexpectedly and involuntarily removed from their environment, parts of them will stay behind. Homesickness effectively means the desire to gather together the lost parts of one’s self again.(from Matthias C. Müller, ‘Das Zimmern der Zeit, Essay zur Selbst-Entstehung durch die Innen-Außen-Spannung’ [‘The building of time, an essay on the formation of the self through the tension between interior and exterior’]. In: Marc Jongen (ed.), Philosophie des Raumes, Standortbestimmungen ästhetischer und politischer Theorie [Philosophy of Space, Locations of Aesthetic and Political Theory], München, Vink Verlag, 2008, p.47)

Sarah Westphal’s work explores the relationship between people, objects and their surroundings. How are we affected by a particular location, how does a room reflect its occupants, what does an object say about its user, what traces have been left and what story do they tell?

Every time we leave a room some small part of us is left behind. The act of appropriation implicit in staying somewhere creates not only material layers of dust and traces of use, but also immaterial ones such as mental pictures. The history (Geschichte) of a place is about events that have come to pass there (geschehen) as well as a ‘layered history’ (geschichtete Zeitgeschichte). The solo exhibition ‘Gehirn, Gestirn, Gestein’ is all about things that are left behind, that become entrenched, that linger, contaminate or irritate, about things that haunt us, but also about configurations of washed-up relics in which history lodges itself both literally and metaphorically.

The works in the exhibition all touch upon getting stuck, clinging, collecting, hanging and supporting: a dusty curtain, an empty wooden shelf, a built-in cupboard with anthropomorphous tendencies, a suspended twin sculpture with an eiderdown nest. These images become lodged in our minds; we carry them inside ourselves and, like the houses we once inhabited, they are reflected or duplicated within us. Writing about such images (nest, corner, cupboard) in La Poétique de l'Espace (The Poetics of Space, 1958), Gaston Bachelard describes them as archetypal images that stay with the viewer because they are rooted deep inside of us. These isolated fragments of the familiar surface in distorted form, like some kind of memory trace. They appear to be fixed or ossified, like ‘fossils of time’ in the gallery space.

FR
A l’invitation de Philippe Braem, commissaire de l’exposition, Sarah Westphal présente, dans le nouvel espace de Rossicontemporary, des photographies et des sculptures récentes et nouvelles.

La manière historique de parler des maisons hantées suggère peut-être que les espaces intérieurs sont une partie des gens et que, lorsqu’on emménage dans un lieu ayant déjà été habité, il faut être sûr que les occupants précédents ont emmené avec eux toutes les parties d’eux-mêmes. Sans quoi, certaines d’entre elles continueront à y vivre et à hanter les nouveaux occupants. Etant donné ce fait, il est problématique d’expulser des personnes d’une habitation, car, éloignées de manière inattendue et involontaire, elles y laissent une part d’elles-mêmes. Le sens réel de la nostalgie est le désir de réunir à nouveau les parties perdues de soi-même. Matthias C. Müller, ‘Das Zimmern der Zeit, Essay zur Selbst-Entstehung durch die Innen-Außen-Spannung’ [‘The building of time, an essay on the formation of the self through the tension between interior and exterior’]. In: Marc Jongen (ed.), Philosophie des Raumes, Standortbestimmungen ästhetischer und politischer Theorie [Philosophy of Space, Locations of Aesthetic and Political Theory], München, Vink Verlag, 2008, p.47

Le travail de Sarah Westphal explore la relation entre les gens, les objets et leur environnement. De quelle manière sommes-nous touchés par un certain lieu, comment une pièce est-elle le reflet de ses occupants, que dit un objet sur ceux qui l’utilisent, quelles traces laissent-ils et quelle histoire nous racontent-ils ?

Chaque fois que nous quittons une chambre, de petites parties de nous y demeurent. L’acte d’appropriation qu’implique le fait de séjourner quelque part, crée non seulement des couches de poussières et des traces d’usure, mais aussi des couches immatérielles, telles des images mentales. L’histoire (Geschichte) d’un lieu est faite d’événements qui s’y sont passés (geschehen), c’est comme une histoire en strates (geschichtete Zeitgeschichte). L’exposition individuelle Gehirn, Gestirn, Gestein traite des choses abandonnées qui se retranchent, s’attardent, contaminent ou irritent ; elle traite des choses qui nous hantent mais aussi des configurations de reliques délavées dans lesquelles l’histoire se loge, littéralement et métaphoriquement.

Tous les travaux exposés font référence à l’idée d’être coincé, accroché, collecté, pendu et soutenu. Un rideau poussiéreux, une étagère vide, un placard à tendance anthropomorphique, deux sculptures jumelles suspendues avec un édredon en forme de nid… Ces images se logent dans notre esprit. Nous les portons en nous et comme les maisons que nous avons habitées, elles se reflètent et se reproduisent en nous. En écrivant à propos de ces images (nid, coin, garde-robe) dans La Poétique de l’espace (1958), Gaston Bachelard les décrit comme des images archétypales qui nous accompagnent car elles ont en nous de profondes racines. Ces détails isolés d’une surface familière à la forme tordue sont comme une sorte de tracé de la mémoire. Ils apparaissent fixés et ossifiés, comme des « fossiles du temps » dans l’espace de la galerie.


KLAUS VERSCHEURE. UTO(P)YA

EXHIBITION # 27
3 DECEMBER 2011 - 21 JANUARY 2012


NL
De ochtend van vrijdag 22 juli 2011 is Utoya nog even een onbekend minuscuul klein eiland in de Noorse Tyrifjord. Het eiland wordt sinds de jaren 50 gebruikt als locatie voor de zomerkampen van de jeugdbeweging van de Noorse Arbeiderspartij. Tijdens die kampen wordt er veel gepraat, wordt er luidop gedroomd van een mooiere wereld, worden de krijtlijnen uitgezet voor het Utopia van deze jongeren. 495 jaar na de gelijknamige dromen van Thomas More over de ideale wereld.

495 jaar. Zo lang heeft de geschiedenis tijd nodig gehad om een parallel te vinden tussen de droom over een ideale wereld en de oorverdovende geweersalvo’s van een zonderling die beslist heeft om net op dat eiland, Uto(p)ya, zijn startschot af te vuren dat de aanvang moest betekenen van het uitbouwen van zijn ideale wereld.

Utoya – Utopia – UTO(P)YA. Cynisme is niet ver af. Toch wil deze installatie geenszins de cynische toer op gaan, noch op één of andere manier een boodschap uitdragen. UTO(P)YA wil wel een schrijn zijn. Een achter glas bewaarde herinnering. Een soort gedenkmuur die de negenenzestig (69) dodelijke slachtoffers levend wil houden. De installatie wil hen een plaats geven die los staat van een journalistieke of documentaristische benadering. Is UTO(P)YA dan geen politie werk? Uiteraard is het dat wel. Wil het dat zijn? Het is niet deze insteek die op de eerste plaats komt. Wat primeert is de zoektocht naar een manier om alle slachtoffers een laatste glimp van schoonheid te schenken. Het is de zoektocht naar een mooie manier van herinneren.

FR
Le matin du vendredi 22 juillet 2011, Utoya est encore une île minuscule et inconnue du Tyrifjord norvégien. Depuis les années 50, c’est là que se tiennent les camps d’été des mouvements de jeunesse du parti travailliste norvégien, au cours desquels on discute et on rêve à un monde meilleur ; c’est là que se tracent les grandes lignes de l’utopie de ces jeunes, 495 ans après l’«Utopie» de Thomas More.

495 ans ! L’histoire a eu besoin de tout ce temps pour trouver un parallèle entre ce rêve d’un monde idéal et l’assourdissante rafale d’un étrange personnage qui, sur cette île, Utoya, a décidé de donner le coup de feu qui devait signifier le début de la construction de son monde idéal.

Utoya – Utopia – UTO(P)YA. Cette installation ne veut ni jouer la carte du cynisme ni délivrer un message. UTO(P)YA veut plutôt être un écrin. Un souvenir bien conservé sous verre. Une sorte de mémorial qui veut maintenir vivantes les soixante-neuf victimes. L’installation veut leur donner une place qui diffère de l’approche journalistique et documentaire. UTO(P)YA n’est-elle pas une œuvre politique ? Elle l’est, par essence. Veut-elle l’être? Ce n’est pas la première intention de son auteur. Ce qui prime pour lui, c’est la recherche d’une manière de rappeler toutes ces victimes en leur offrant une dernière lueur de beauté.


EMMANUEL TÊTE. IMAGES DU MONDE FLOTTANT. PEINTURES ET DESSINS

EXHIBITION # 26
22 OCTOBER - 26 NOVEMBER 2011


A travers son attachement à la pratique de la peinture et du dessin, l’artiste français Emmanuel Tête propose une transposition du quotidien dans le rêve où humour, poésie et contestation s'amusent à déconstruire le monde. Déambulant sur un fil tendu entre rêve et réalité, il déploie un univers aux résonances multiples, au sein duquel la tendresse se mêle à l'ironie, le familier rencontre l’insolite. Des figures solitaires y projettent une intériorité propice au surgissement d’un moment poétique. La délicatesse de leur dessin évoque la fugacité de leurs songes. Au gré de leurs méditations, la peinture devient l'expression d'un jardin secret où la culture de fleurs étranges est comme un acte de résistance à l'uniformisation de l'imaginaire.(Inbal Yalon)
Pour sa première exposition chez Rossicontemporary, Emmanuel Tête présentera une série de douze peintures sur toile et une trentaine d'oeuvres sur papier.


ANE VESTER. PIAZZA WALL PAINTINGS

EXHIBITION # 25
22 OCTOBER - 26 NOVEMBER 2011


FR
«Fondamentalement mon travail est une enquête dans le champ du souvenir des couleurs. Je suis fascinée par le fait que l’expérience visuelle d’une certaine couleur peut établir un lien clair avec un temps et un lieu différents et en même temps nous accrocher au présent, nous faire observer notre environnement avec un regard nouveau. Si pour d’autres ce processus d’abstraction passe par un parfum, par le goût ou par une autre sensation, chez moi c’est la couleur qui est le déclencheur le plus fort. »
Dans des travaux plus anciens Ane Vester a utilisé des souvenirs personnels de la couleur (un crayon jaune, une chaise bleue, une robe rouge foncé…) comme matière brute pour un nombre important de peintures murales, peintures sous verre, collages et projections de diapositives. 
Les peintures murales pour la Piazza sont basées sur le même principe. Ici, toutefois, les couleurs choisies découlent plus directement de l’observation des couleurs employées dans la galerie commerciale autour de la Piazza. De cette manière l’artiste entend « activer » les couleurs environnantes, et établir ainsi un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des vitrines. Ane Vester présentera quelques compositions simples, chacune consistant en deux couleurs et deux mots. Le choc visuel entre les deux couleurs et le choc poétique entre les deux mots vont ouvrir ce lieu mental où les interprétations personnelles sont possibles.

EN
“Basically my work investigates the field of colour recollections. I am fascinated by the fact that a visual experience of a certain colour can establish a clear link to other times and places (for other people this abstraction process may be initiated by a smell, a taste or another sensation – for me colour is the strongest trigger) and at the same time fix you in the present and make you observe the surroundings with fresh eyes”. 
In her early works Ane Vester used personal colour recollections (e.g. a yellow pencil, a blue chair, a dark red dress etc.) as raw material for a number of wall paintings, glass paintings, collages and slide projections. The new wall paintings for the Piazza are based on the same ideas. 
The colours for the Piazza come from her observations of the colour scheme in the shopping area around the Piazza. Like this she wants to establish a dialogue between inside and outside the windows in an effort to “activate” the colours of the surroundings.
Ane Vester will present a few simple compositions, each consisting of two colours and two words. The visual clash between the two colours and the poetic clash between the two words open up for a mental space with room for personal interpretations.


ELEONORE GAILLET & LIONEL VINCHE. RETOUR AU FUTUR. PEINTURES, DESSINS, COLLAGES, CARNETS

EXHIBITION # 24
22 OCTOBER - 26 NOVEMBER 2011


Sous le titre Retour au futur, Rossicontemporary réunit pour l’occasion deux artistes belges appartenant à deux générations différentes : Lionel Vinche, qui fête ses 75 ans ce 21 octobre et la jeune Eléonore Gaillet.

De Lionel Vinche sera présenté un superbe ensemble d’œuvres sur papier pour la plupart inédites datant de la période 1965-1973. Il avait alors plus ou moins l’âge qu’a Eléonore Gaillet aujourd’hui… Ces dessins à l’encre, projets d’éditions, collages et gouaches dévoilent la genèse du style Vinche tel que nous le connaissons : au travers d’une étonnante phase dans l’esprit de COBRA en relation avec Christian Dotremont, grâce à la découverte de la nouvelle figuration anglo-saxonne, (Hockney, Blake) et flamande (Raveel, De Keyser, Elias, Roobje), Lionel Vinche se découvre, invente son répertoire et libère son humour. C’était le début des années 70.

Il y a une petite dizaine d’années, Eléonore Gaillet, alors étudiante en peinture à la Cambre, trouve sur une poubelle, au pied d'un arbre, "sa première » caisse à fruit. Elle est marquée LIBEL en bleu, avec 3 papillons rose fluo, la jeune artiste ne résiste pas, elle « s’encombre ». Depuis lors, Eléonore Gaillet a collecté par dizaines des caisses à fruits et légumes et a fait de ces planchettes imprimées le support et la source d’inspiration de ses peintures. Au pyrographe elle y grave une nature de fantaisie, une imagerie psychédélique, puis à la gouache elle ajoute un pointillé très dense, des milliers de pixels faits main d’où surgissent ses récits. A découvrir, sa toute nouvelle série de douze peintures sur bois.


THOMAS MAZZARELLA. MINUTE PAPILLON

EXHIBITION # 23
17 SEPTEMBER - 15 OCTOBER 2011


« Minute papillon ! Une expression que j’ai souvent entendue dans mon enfance » T.M.

Thomas Mazzarella est un jeune homme taciturne. Chez lui, ce sont plutôt les peintures qui parlent. Celles-ci racontent des micro-histoires sous forme de tableaux aux traits simplifiés et à l’humour burlesque. On y rencontre pêle-mêle stripteaseuses et motards, super héros et simples badauds qui se côtoient dans un microcosme urbain programmé à la manière d’un jeu vidéo. Le ton employé par l’artiste est celui d’un adolescent espiègle pour qui la réalité est subordonnée à l’imaginaire. On dirait que ses petites fables présentent une certaine filiation avec les scènes de genre de Pieter Bruegel, quelque chose d’une vision omnisciente, à vol d’oiseau, permettant d’embrasser le monde d’un seul coup d’œil. De la même manière que chez le maître flamand, ces petites scènes grouillantes de vie fonctionnent comme de mystérieuses paraboles. L’image est ainsi faite pour que le spectateur s’y introduise comme dans un rêve, en couleur. (Septembre Tiberghien)

C’est à Thomas Mazzarella qu’il revient d’inaugurer la nouvelle galerie à la mezzanine. Une serie de nouveaux tableaux de petit format seront présentés dans celle qui est sa deuxième exposition individuelle chez Rossicontemporary.


KURT RYSLAVY. FACTURES DECORATIVES 1983-2008

EXHIBITION # 22
17 SEPTEMBER - 15 OCTOBER 2011


NL 
In de galerie wordt u geconfronteerd met het picturale werk van de Oostenrijkse, in België verblijvende kunstenaar Kurt Ryslavy (Graz, 1961 - leeft in Brussel sinds 1987).
De geselecteerde werken illustreren een bijzonder origineel beeldend œuvre waar op onnavolgbare wijze twee esthetische nationaliteiten, de Oostenrijkse met zijn expressionistische en actionnistische, psychische en fetisjistische componenten en de Belgische met zijn conceptuele benadering van de artistieke daad, mekaar ontmoeten. Schilderkunst met een internationaal elan, met talrijke overeenkomsten met kunstenaars als Martin Kippenberger en Franz West waarmee Kurt Ryslavy goed bekend is. De tentoonstelling toont de verschillende etappes van zijn parcours.

DE 
Der Hauptraum der Galerie konzentriert sich auf ein Zusammentreffen besonderen Zuschnitts mit dem in Belgien lebenden österreichischen Künstler Kurt Ryslavy (Graz, 1961-in Brüssel seit 1987): sein bildnerisches Schaffen zwischen 1983 und heute.
Die Ausgewählten Werke aus einem Zeitraum von mehr als 25 Jahren führen uns die besondere Originalität dieser Malerei vor Augen : die Konfrontation zweier, wenn man so möchte, « nationalen » Ästhetiken besonderer Ausprägung (Harald Szeemann) in einem Oeuvre. Seinen konzeptuellen Zugang, den künstlerischen Akt könnte man etikettieren als expressionistisch, aktionistisch, psychologi(sti)sch, fetischistisch à la Belge, brutal, regressiv, etc. Das ist Malerei mit internationalem Flair und dem unwiderstehlichen Charme der Konvergenz lokaler Bekümmertheiten und Peinlichkeiten ; Resultat, auch geprägt aus der Erfahrung temporärerer joint-vetures mit Künstlern wie Martin Kippenberger, Franz West, Dieter Roth und anderen. Jedenfalls Malerei ; ohne Scham, und ausgestellt im Überblick.

FR 
Rossicontemporary vous propose un rendez-vous d’envergure avec l’œuvre picturale de l’artiste autrichien résidant en Belgique Kurt Ryslavy (Graz, 1961- vit à Bruxelles depuis 1987).
S’échelonnant sur une période de 25 ans entre 1983 et 2008, les œuvres sélectionnées illustrent un travail pictural particulièrement original où se rencontrent de manière inédite deux esthétiques nationales, l’autrichienne, dans ses composantes expressionniste et actionniste, psychique et fétichiste et la belge dans son approche conceptuelle de l’acte artistique. Une peinture au souffle international, aux convergences nombreuses avec les recherches d’artistes tels que Martin Kippenberger et Franz West, dont Kurt Ryslavy a été familier. L’exposition retrace les différentes étapes de son parcours.

Si les peintures des années 80 réalisées entre Vienne, la Styrie et la Ligurie trahissent un héritage expressionniste, au début de la décennie suivante Kurt Ryslavy s’ouvre à un questionnement de l’objet pictural qui engendrera de nombreux glissements sémantiques. Ainsi, dans les Projectionen l’artiste réduit sciemment l’intensité expressive du geste et introduit dans le travail des éléments hétéroclites: écritures sur banderoles en papier calque, étuis en verre acrylique, tentures… Le questionnement conceptuel se fait encore plus percutant dans la série Reden Wir über die Bedigungen où l’artiste met face à face la peinture et son modèle et dans les Burobilder, mise à l’épreuve des limites entre tableau et objet.

Vers 1995 voient le jour les premières Factures décoratives, les premiers Monochromes avec leur arrière plan économique et aussi les Reminders, à savoir les trois séries qu’il continue de développer encore aujourd’hui.
Inspirées par l’activité d’importateur/distributeur de vins autrichiens en Belgique que Kurt Ryslavy a entrepris vers 1990, les Factures décoratives sont des toiles de formats différents où sur une couche de peinture pétillante et pleine de brio l’artiste peint à la main, dans une écriture picturale nerveuse et rapide, les textes de factures envoyées à ses clients. Entourées d’étuis en verre acrylique, voire de véritables vitrines faites sur mesure à encastrer dans les intérieurs contemporains, elles jouissent d’un statut hybride, entre peinture, objet et décoration.

Complémentaire aux Factures décoratives, la série des Reminders est conçue comme une suite de tableaux intermédiaires renvoyant à d’autres encore à peindre. L’artiste y met en scène une sorte de mnémotechnique personnelle visuelle aux couleurs vives et à la gestuelle étonnamment libre.

Version minimaliste des Factures décoratives, les Monochromes avec leur arrière plan économique - dont les surfaces vibrent sous les coups de pinceau expéditifs et les écritures comptables - sont l’apport personnel de Kurt Ryslavy au penchant conceptuel des milieux belges à vocation internationale. Et c’est dans ces œuvres plus qu’ailleurs que se dessine, via les noms des destinataires des factures, le réseau de contacts et connaissances avec les collectionneurs (Annick et Anton Herbert, Herman Daled, etc.) et les artistes internationaux de premier plan (Anne-Mie Van Kerckhoven, Jan Vercruysse, Tobias Rehberger, Heimo Zobernig, Erwin Wurm) que Kurt Ryslavy a développé au long des années.

Outre son travail de peintre, Kurt Ryslavy est écrivain et performer, auteur de livres d’artistes et de multiples et collectionneur d’art contemporain.


ALAIN GÉRONNEZ. RECORDS BY NUMBER

EXHIBITION # 21
17 SEPTEMBER - 15 OCTOBER 2011


Exposer une collection de nonante 33 tours de 30 cm est ce que j'aurai fait de plus simple dans ma vie.

Musique et nombre s'éclairent l'un l'autre. Collecter des pochettes de disques présentant des nombres est sans doute très éloigné du message musical ; toutefois, même si les tentatives de lier l'image au son sont le fruit d'un rapport arbitraire, cela stimule particulièrement les artistes. D'ailleurs, pour ma part, j'achète des pochettes de disques qui ne m'intéressent pas (pur matériau visuel), mais aussi d'excellents disques dont la pochette est laide…

L'art de la vitrine exige de faire étalage de beaucoup d’astuce. Entre ma collection de pochettes et moi, comme entre image et musique, il m’a fallu un passeur. J'ai demandé à Luc Dembour, dont les vitrines pour les ex-magasins Disc-O-Sold m'ont toujours fasciné, d'être ce passeur. Il m’a prêté son talent pour Piazza Rossi et a accepté de mélanger ses LP’s aux miens. Outre Luc Dembour, je tiens à remercier Juan d'Oultremont, un excellent artiste fouineur qui m'a déniché de nombreux numéros.

Il n'est pas nécessaire d'apprécier le travail d'Alain géronneZ, ni même d'aimer la musique, ni les disques, ni le graphisme, ni les mathématiques... le plaisir sera celui du lèche-vitrine... sans magasin derrière, pure surface. Aucun semblant.

Enfin, alors que j'étais en repérage sur les lieux, dans deux casiers situés à droite des boîtes aux lettres, face aux vitrines de Piazza Rossi, j'ai trouvé, abandonnés, quelques 33 tours: j'ai emporté ceux qui contenaient des numéros. Considérons ces casiers comme une zone de dépôt où vos 33, 25 et 17 cm. peuvent être déposés pour enrichir l'œuvre, toujours "in progress".

Oh lucky day. La suite dans 4'33" ou plus... » A.G.


MARTIN MEERT. ET HOP

EXHIBITION # 20
10 JUNE - 10 SEPTEMBER 2011


C’est à Martin Meert qu’il revient d’inaugurer la Piazza, le tout nouveau Project Space de Rossicontemporary. Jeune élève de La Cambre, il a été selectionné par son professeur de peinture Bénédicte Henderick.


BENEDICTE HENDERICK. LES FANTOMES DE CAMINA ANDO (...)

EXHIBITION # 19
10 JUNE - 10 SEPTEMBER 2011


FR
«(…) Le travail avance avec deux nouveaux petits tableaux validés (un troisième en bonne voie), ce qui devrait bientôt conclure le travail plus pictural et faire place à des questions/résolutions davantage liées à la monstration du travail. Terminer la grande structure et la petite sculpture plus la part plus graphique du travail (les six dessins, les quatre tableaux-objets et le multiple afin de donner à la proposition une lecture ouverte (vivante) et complexe (dans le brassage des différents medias), néanmoins porteuse d'un univers poétique singulier et cohérent. Quant au titre, je me suis réveillée ce matin dans les bras énigmatiques de Mr... Ando ? Demain est un autre jour. A vivre... »

A une époque où les correspondances des artistes, desormais éléctroniques, sont inévitablement destinées à être perdues, il nous a paru utile de sauver ce passage tiré d’un courrier que Bénédicte Henderick nous a adressé il y a quelques semaines. 
Ici, recensées comme dans la page d’un journal, on lit les préoccupations de la plasticienne face à son travail – l’expérimentation sur supports et médias différents, l’effort vers une orchestration chorégraphique à atteindre absolument. Puis, entre les lignes, toute sa fougue créative, le rythme soutenu de création qu’elle s’impose, son sens aigu de l’organisation.

Les fantômes de Camina Ando (...) est un projet qu’elle a médité pas à pas, après la réalisation de la trilogie de Laetitia B., sorte de fouille minutieuse des tourments du corps d’un enfant sans visage, qui l’a occupée entre 2005 et 2009. Du concept de cheminement personnel qui lui est cher, elle a voulu garder une trace dans « Camina Ando », son nouvel alter ego fictif.

Présentée pendant tout l’été 2011 jusqu’à la rentrée, l’expositionLes fantômes de Camina Ando (...) est l’occasion de découvrir une vingtaine de nouvelles œuvres de Bénédicte Henderick : sculptures et dessins, comme précédemment, mais aussi estampes, peintures, tableaux-objets, multiples. Ce sera la première fois que l’artiste, de formation restauratrice de tableaux anciens et professeur de peinture à la Cambre, montre des peintures. 

NL
Het werk gaat vooruit, twee nieuwe, geslaagde schilderijtjes gemaakt (een derde gaat in de goeie richting), wat binnenkort het meest picturale werk moet afronden en plaats maken voor de vragen/oplossingen die verbonden zijn met de presentatie.
De grote structuur en de kleine sculptuur afwerken en ook het meest grafische van het werk (de zes tekeningen, de vier schilderij-objecten en de multiple) om aan het voorstel een open lezing (levendig) en complexiteit te geven (door de vermenging van de diverse media) en toch drager te zijn van een eigen en samenhangend poëtisch universum. Wat de titel betreft, ik ben deze morgen ontwaakt in de armen van de raadselachtige Mr… Ando. Morgen is een nieuwe dag. We zien wel.

In een tijdperk waarin de briefwisseling van kunstenaar, voortaan electronisch, gedoemd is om verloren te gaan, leek het ons nuttig om dit fragment uit de post die Bénédicte Henderick ons enkele weken geleden toestuurde, te bewaren.

Hier, als in een uittreksel van een dagboek, leest men de bekommernissen van de beeldend kunstenaar met haar werk, het experiment met dragers en diverse media, de inspanning om ten allen prijze een orchestrale choreografie te bekomen. En bovendien ontdekken we tussen de regels, haar ganse onstuimige creativiteit, het ondersteunende ritme van de creatie die zij zich opgelegd, haar scherpe organisatiezin.

Les fantômes de Camina Ando (...) is een project dat ze stap voor stap bedacht heeft, na de realisatie van de trilogie rond Laetitia B, een soort minutieus onderzoek van de kwellingen van het lichaam van een gezichtloos kind, dat haar van 2005 en 2009 bezig hield. Van het concept van de persoonlijke ontwikkeling dat haar dierbaar is, heeft ze in “Camina Ando”, haar nieuwe alter ego, een spoor willen behouden.

Gedurende de ganse zomer 2011 en dit tot na de vakantie, biedt de tentoonstelling Les fantômes de Camina Ando (...) de mogelijkheid om een twintigtal werken van Bénédicte Henderick te ontdekken : sculpturen en tekeningen, zoals voorheen, maar ook etsen, schilderijen, schilderij-objekten, mutiples. Het zal de eerste keer zijn dat de kunstenares, van opleiding restauratrice van oude schilderijen en docent schilderkunst aan La Cambre, schilderijen tentoonstelt.

EN
“(…) Work progresses with two new small validated paintings (a third well on track), which will soon wrap up the more pictorial work, and make way for questions/resolutions more linked to the showing of the work.. Finish the large structure and the small sculpture plus the more graphic works (the six drawings, the four tableaux-objets and the multiple, to give to the proposition a reading that is open (living) and complex (in the brew of different media), yet carrier of a singular and coherent poetic universe. As for the title, I woke up this morning in the enigmatic arms of Mr… Ando? Tomorrow is another day. To live… ”

In an age when artists’ correspondence, now mainly of the electronic variety, are inevitably destined to be lost, it seemed to us useful to save this passage from a mail we received from the artist a few weeks ago.

Here, inventoried as from a diary page, one can read the preoccupations of an artist confronted with the work at hand – the experimentation with different media and supports, striving to attain an integral choreographic orchestration. Then, between the lines, all her creative ardour, the sustained rhythm of creation that she asserts, her acute sense of organisation.

Les fantômes de Camina Ando (…) is a project that she has mused over step-by-step, after the realisation of the Trilogy of Laetitia B., emerging from a minutely detailed examination of the body of a faceless child, which she devoted herself to between 2005 and 2009. As for the concept of personal progression, one that she holds dear, the artist wished to retain an echo in “Camina Ando”, her new fictive alter-ego.

On show throughout the entire summer of 2011, the exhibitionLes fantômes de Camina Ando (…) is the chance to discover some twenty new works from Bénédicte Henderick: sculptures and drawings, as previously, but also prints, paintings, tableaux-objets and multiples. This will be the first time that the artist, who trained in painting restoration and teaches painting at La Cambre, shows her painted oeuvre.


GUY GIRAUD. LIMINAIRES

EXHIBITION # 18
7 MAY - 4 JUNE 2011


FR
Dans le dictionnaire je trouve cette définition pour le mot "liminaire": "Qui atteint le seuil exigé pour provoquer une excitation sensorielle". N'est-ce pas ce qu'on peut attendre des œuvres d'art de façon générale? Qu’elles atteignent un seuil exigé pour nous chatouiller les sens et l'esprit ? Et, bien sûr, dans les images que j’expose, il y a les grilles, la porte cadenassée, le pont levé, la ville, toutes ces choses au seuil desquelles on reste.*

Nous sommes heureux d’accueillir en ce mois de mai la deuxième exposition individuelle de l’artiste français Guy Giraud dans notre galerie. Une vingtaine de nouveaux tirages photographiques seront présentés.

NL
(…) In het verklarend woordenboek vind ik de omschrijving van ‘liminaire’: « Qui atteint le seuil exigé pour provoquer une excitation sensorielle ». Is dit niet wat we van elk kunstwerk verwachten? De eis dat ze onze geest en zintuigen prikkelen? En natuurlijk tref je in de beelden die ik gemaakt heb, dingen aan, als hekkens, een vergrendelde deur, een opgehaalde brug, de stad, al die zaken die ondoordringbaar zijn.(...)*

Wij zijn verheugd u uit te nodigen, in deze meimaand, op de tweede solotentoonstelling van de Franse kunstenaar Guy Giraud in onze galerie. Een twintigtal nieuwe fotowerken zullen te zien zijn.

EN
(...) In the dictionary, there appears this definition for the word «liminaire»: «That which attains the threshold required to provoke an excitation of the senses». Is this not what one might expect from works of art in general ? That they reach the required threshold to tickle our senses and minds. And, of course, in the images that I exhibit, there are fences, padlocked doors, the raised bridge, the city… all those things on whose thresholds we remain (…)

We are happy to host during this month of May, the second one-man show of the French artist Guy Giraud in our gallery. Some twenty new photographic prints will be presented.

***

Un entretien avec l'artiste Guy Giraud

Y a-t-il unité de lieu et de temps dans la nouvelle série que vous allez presenter chez Rossicontemporary?

Non, pas vraiment, et il ne s'agit pas à proprement parler d'une série ni d’une variation même sur un thème. Plutôt un ensemble de photos réalisées en divers territoires et diverses saisons. Je ne classe d'ailleurs jamais les images par genre : les végétaux d'un côté, l’architecture de l'autre, etc. Mes dossiers d’images correspondent au travail réalisé en une journée et le plus souvent, ils contiennent des photos prises sur un même territoire.
Dans cet ensemble, les photos les plus anciennes ont été faites il y a deux ans, les plus récentes il y a tout juste quelques mois. Mais cet assemblage n'est pas une fin en soi, il reste en devenir. D'autres images pourraient s'y additionner avec le temps, certaines pourraient permuter, l'important étant qu'à la fin j'obtienne une sorte de ligne musicale, un certain rythme, une qualité de timbre donnant une cohérence à l'ensemble.

Comment s’est fait le processus de sélection des images en vue de l’exposition ?

Je choisis des images qui me semblent de prime abord avoir une qualité intrinsèque, un langage visuel et formel qui tienne par lui-même, au delà si possible de leur caractères documentaire ou anecdotique, au delà du fait de pouvoir m'en servir pour illustrer un quelconque propos. Ce sont souvent les images les plus quelconques, celles qui au départ semblent avoir le moins d'intentions qui me retiennent, celles qui demandent un certain temps pour qu’on en comprenne l’intérêt. 
Ensuite, je m'aperçois que dans l'ensemble des images que je retiens peu à peu, il y a des récurrences, des rapports analogiques qui se tissent, des images clefs : ici par exemple le buste de l'architecte bruxellois Poelaert, la vue des tours de Bruxelles depuis la friche, le moellon de construction sous la neige, ce type de clin d'œil très discret et de loin à l'histoire de Bruxelles. Le travail de montage peut alors commencer. La situation spatiale et les dimensions du lieu d'exposition sont prises en compte dès ce moment et elles orientent mon choix sur le nombre et le format des photos qu'il me faut.

Dans quelle(s) direction(s) aimeriez-vous faire progresser votre recherche actuelle ?

J'ai fait quelques petits essais en vidéo, un jour j'aimerais développer cela. Faire un film par exemple avec des images fixes et de la vidéo ou avec des images fixes et du texte. Les derniers temps, j'ai revu un grand nombre de films, ceux de Debord, Godard, Cavalier, Pollet, Kiarostami, Eisenstein entre autres. Un cinéma qui est à la limite de ce qu'on appelle communément cinéma, je pense notamment aux films de Jean-Daniel Pollet « Méditerranée » et « Jour après jour », ainsi qu’à certains films de Godard « JLG/JLG », « Eloge de l'amour », « Histoires du cinéma ».

L’autre fois vous nous aviez parlé de poésie et de philosophie à propos de votre œuvre. Y-a-t-il des lectures particulières à mentionner à propos de ces nouvelles images ?

Ces images ont des liens souterrains assez multiples, « rhizomatiques », comme pouvait le formuler le philosophe Deleuze. J'ai relu aussi récemment un ensemble de textes de Didi-Huberman à propos de l'image, et de son concept d’ « image symptôme ». La feuille d’abutillon que j’ai inséré dans l'ensemble des images verticales de l’exposition fait en quelque sorte symptôme, cette feuille ayant été photographiée en studio contrairement aux autres qui sont des prises de vue extérieures. Elle introduit une autre échelle. C'est son incongruité qui fait symptôme.
A propos de la poésie, j’aime conclure avec une phrase du poète et essayiste romantique Friedrich Schlegel tirée de son "Entretien sur la poésie": « Une est la raison, et la même chez tous: mais de même que chaque homme a une nature et un amour qui lui sont propres, chacun porte en soi sa propre poésie. Il est bon, et il faut que celle-ci reste sienne, aussi sûr qu'il est celui qu'il est, aussi sûr qu'il a en lui, si peu que ce soit, de l'originel; et aucune critique n'a le droit ni la faculté de lui ravir son être propre, sa force la plus intime, pour le ramener à coups de clarifications et de purifications à une image banale dépourvue de sens et d'esprit, comme s'y évertuent les fous qui ne savent pas ce qu'ils veulent ».

D’où vient le titre de l’exposition ?

Dans le dictionnaire je trouve cette définition pour le mot "liminaire" : « Qui atteint le seuil exigé pour provoquer une excitation sensorielle". N'est-ce pas ce qu'on peut attendre des œuvres d'art de façon générale? Qu’elles atteignent un seuil exigé pour nous chatouiller les sens et l'esprit ? Et, bien sûr, dans les images que j’expose, il y a les grilles, la porte cadenassée, le pont levé, la ville, toutes ces choses au seuil desquelles on reste.


MARIE ROSEN. PEINTURES

EXHIBITION # 17
3 MARCH - 30 APRIL 2011


FR
Du 3 mars au 30 avril 2011 Rossicontemporary expose la nouvelle série de peintures de l’artiste belge Marie Rosen, lauréate du prix Collignon en 2009 et depuis lors très remarquée à chaque présentation de son travail (Galerie Triangle Bleu, Stavelot, 2009, Prix Libre Arts, 2010, Art Brussels, 2010, Lineart, 2010).

Les images de Marie Rosen, peintes sur des petits supports en bois finement préparés, évoquent un monde intérieur où le souvenir se réorganise tout en subtilité et délicatesse, en énigme et mystère, au travers d’une symbolique étonnante.

Un paravent ou une haie, une tapisserie fleurie ou un mur de faïences à motifs géométriques, voire une pelouse qu’un ravin interrompt abruptement sous un ciel de plomb définissent le lieu mental constituant le décor idéal pour ces petits événements.

Ici, des personnages androgynes s’attardent à méditer, on dirait, sur leur corps et la relation de celui-ci à l’espace. Là, dans un jeu secret, ils serrent un anneau ou manient une boule, suscitant ainsi les phantasmes de chacun.

NL
Van 3 maart tot 30 april 2011 stelt Rossicontemporary de nieuwe reeks schilderijen van de Belgische kunstenares Marie Rosen tentoon. Ze werd laureate van de ‘Prix Collignon’ in 2009 en daarna bij elke nieuwe presentatie van haar werk zeer opgemerkt (Galerie Triangle Bleu, Stavelot, 2009, Prix Libre Arts, 2010, Art Brussels, 2010, Lineart, 2010).

De beelden van Marie Rosen, geschilderd op kleine, zorgvuldig voorbereide dragers, roepen een innerlijke wereld op waarin de herinnering op een subtiele en delicate maar ook mysterieuze en raadselachtige wijze door een wonderlijke symboliek wordt opgevoerd.

Een wandscherm of een haag, een gebloemd tapijt of een tegelmuur met geometrische motieven of ook nog een grasperk abrupt onderbroken door een ravijn onder een loden hemel, het zijn voorbeelden van mentale plekken die het ideale decor vormen voor deze kleine gebeurtenissen.

De androgyne personnages lijken te mediteren over hun lichaam en de relatie ervan tot de ruimte. Als in een geheim spel wordt een ring vasthouden of een bal betast en op die manier wordt onze fantasie in gang gezet.

EN
From March 3rd to April 30th 2011, Rossicontemporary is exhibiting the new series of paintings by Belgian artist Marie Rosen. She is the 2009 Laureate of the Prix Collignon, and since then each presentation of her work has evoked much comment and notice (Galerie Triangle Bleu, Stavelot, 2009, Prix Libre Arts, 2010, Art Brussels, 2010, Lineart, 2010).

The images of Marie Rosen, painted on small supports of finely prepared wood, elicit an interior world where remembrance is re-organized in subtlety and delicacy, in enigma and mystery, through means of an astonishing symbolic vocabulary.

A folding screen or a hedge, a flowered tapestry or a wall of faience with geometric motifs, to a lawn abruptly interrupted by a ravine beneath a leaden sky, all go to define the mental terrain constituting the ideal setting for these small happenings.

Here, the androgynous protagonists linger to meditate, one might say, on their bodies and the relationship of these to space. There, in a secret game, they tighten a ring or handle a ball, so kindling the fantasies of each and all.


ALMIGHTY GOD. STREET PAINTING

EXHIBITION # 16
29 JANUARY - 27 FEBRUARY 2011


Au Ghana, la peinture des rues fait preuve d'une extraordinaire créativité. Comme le fait remarquer l'artiste et intellectuel ghanéen Atta Kwami, sa contribution aux arts visuels du Ghana d'aujourd'hui revêt une telle importance que toute distinction entre peintres populaires et peintres académiques doit être définitivement abandonnée.

Rossicontemporary a le plaisir de présenter, pour la première fois en Belgique, une sélection des travaux d’Almighty God, qui est sans aucun doute le représentant le plus connu de cette peinture des rues. On l'a découvert en Europe et en Amérique au début des années '90 par la grande exposition itinérante Africa Explores, ainsi que par l'ouvrage d' André Magnin, Contemporary Art of Africa. Au cours de la dernière décennie, diverses expositions lui ont été consacrées: en France (Musée Dapper, Paris), en Italie (Palazzo Pubblico, Sienne) et Pays Bas (Tropenmuseum, Amsterdam).

Au début des années '60, Almighty God, de son vrai nom Kwame Akoto, a appris son métier comme peintre d'enseignes de taxis et de camions. En 1974, il ouvre son atelier en plein air dans un des lieux les plus fréquentés de la ville de Kumasi. Cet atelier, à présent le plus fameux de la ville, est organisé comme celui d'un maître du temps passé, avec des dizaines d'assistants et d'apprentis chargés d'exécuter les commandes locales: enseignes pour des commerces, des bureaux ou des moyens de transport, signalisation pour divers lieux publics, portraits officiels, propagande électorale, créations éphémères pour des fêtes ou des funérailles... le tout sous la houlette du patron, Almighty God.

Exécutées à l'huile sur panneaux de bois, les images créées par Almighty God sont tantôt surréelles et pleines d'humour, tantôt hyperréalistes et délibérément effrayantes, chargées d'inscriptions et de mises en garde à caractère didactique ou moralisant. Ce faisant, il assigne au peintre des rues un rôle social d'utilité publique. Son pseudonyme Almighty God est à cet égard tout un programme.

Ce n'est pas que l'artiste se prenne pour un dieu omnipotent; il a choisi ce nom éclatant pour remercier Dieu de l'avoir sauvé. Almighty God fait le récit de son épiphanie religieuse (et artistique) comme un véritable mythe de résurrection. L'artiste raconte comment, dans sa jeunesse, il menait une vie errante et dissolue, vouée aux petits boulots et aux relations coupables avec les femmes et l'alcool. De sa formation de peintre, il ne savait encore que faire. Il était tourmenté par la maléfique et tentatrice sirène Mami Wata ainsi que par Tata Buita, le roi des esprits de la forêt. Il reconnut enfin le diable dans un gros bouc qui l'obsédait de sa présence, et ce fut le début de sa palingénésie. Par la suite, la rencontre avec sa future épouse, Faustina, l'aide de Saint Antoine Abbé (son saint préféré) et l'entrée dans une église pentecôtiste lui ouvrirent de nouvelles perspectives: aujourd'hui, Almighty God a une double casquette de peintre et de prédicateur évangélique ("je prêche et je chante comme un authentique performer"). Dans ses peintures, la veine chrétienne et les croyances autochtones côtoient des thèmes de santé publique : invitation à cesser de fumer, mise au ban de la prostitution, mise en garde contre le sida et les maladies contagieuses en général, aussi bien que contre les sept péchés capitaux. Il dit aussi: "Je veux agir davantage pour l'environnement. Vois comme on détruit la terre! Je veux éduquer les gens pour qu'ils respectent la création divine". Et il conclut: "Je ne peins pas pour moi, mais pour les autres".


PAUL BARSCH TILMAN HORNIG STEPHAN RUDERISCH. THREE GERMANS

EXHIBITION # 15
11 DECEMBER 2010 - 22 JANUARY 2011


FR
La galerie Rossicontemporary est heureuse de présenter pour la première fois en Belgique trois jeunes artistes allemands : Paul Barsch, Tilman Hornig et Stephan Ruderisch, tous les trois sortis de la classe de peinture de l’Académie des Arts de Dresde.
Grâce à eux, nous prendrons la température de la scène artistique de la capitale de la Saxe et nous capterons les mots-clés du débat artistique qui agite les esprits de ces contrées. Nous aurons aussi le plaisir de partager la découverte de trois œuvres picturales surprenantes.

Dans ses peintures Paul Barsch puise dans un large réservoir d’influences et d’impressions venant de la culture pop contemporaine. Il se fait l’interprète notamment de toute une série de sujets sensibles aux yeux des jeunes d’aujourd’hui. L’image de la moto personnalisée revient souvent : dans son enfance l’artiste la dessinait déjà en mille variations. Par ailleurs, les peintures sur toile ne représentent qu’un aspect de son travail dans lequel on trouve aussi collages, installations, photographies et gravures.

Tilman Hornig, le « Neoromanzer ». Par cette épithète qui accompagne souvent sa signature, l’artiste exprime un « point de vue esthétique », voire sa volonté de « déviance stylistique ». Un thème récurrent de ce travail est la rose, symbole de promesse éternelle d’authenticité, souvent représentée dans une canette en alu recroquevillée ou dans ds bouts de bouteilles en plastique. Suivant les mots de l’écrivain Norman Spinrad, « la sensibilité néoromantique se construit parallèlement et en opposition à l’évolution technologique de notre société ». Tilman Hornig, aussi excellent sculpteur, procède à toutes sortes de variations stylistiques et à des expérimentations dans des médias souvent liés au kitsch ou aux pratiques artistiques des amateurs. C’est sa manière de défier l’esprit contemporain et la typologie des genres. Seront présentées des peintures sous verre, fort représentatives de sa démarche.

Stephan Ruderisch traque l’âme profonde de sa terre d’origine, la Saxe. La forêt allemande et ses sapins, les chemins de fer qui la traversent et le paysage environnant d’arrières maisons, remises et petits potagers sont parmi ses thèmes de prédilection. Dans sa peinture, ses sculptures et ses vidéos il tisse des liens particuliers entre grand art et formes de la culture populaire. Il vit isolé, en se protégeant, dit-il « de la vitesse et de la confusion du monde ». S’il pouvait lancer un « massage » il dirait: “Stop the global warming and save the wood”.

NL
Rossicontemporary is blij voor de eerste keer in België drie jonge Duitse kunstenaars te presenteren : Paul Barsch, Tilman Hornig en Stephan Ruderisch, alle drie komend uit van de schilderklas van de Hochschule für Bildende Künste uit Dresden.
Dankzij hen, kunnen wij de temperatuur van de artistieke scene van de hoofdstad Sachsen meten en leren wij de sleutelwoorden van het artistieke debat dat de geesten van die streek doet bewegen…Wij krijgen ook de gelegenheid om drie verrassende picturale oeuvres te ontdekken.

In zijn schilderijen put Paul Barsch uit een grote reservoir van invloeden en impressies van hedendaagse popcultuur. Hij interpreteert onder andere een reeks onderwerpen die gevoelig zijn voor jongen van vandaag. Het beeld van een gepersonaliseerde moto komt vaak terug : in zijn kindertijd heeft de kunstenaar duizenden variaties van getekend. De werken op doek zijn slechts een aspect van zijn oeuvre waarin men ook collages, installaties, foto’s en etsen terugvindt.

Tilman Hornig, de « Neoromanzer ». Met deze epitheton die vaak zijn aantekening vergezeld, wil de kunstenaar een esthetisch standpunt innemen zoals zijn wil om een afwijkende stijl te creëren. Een terugkerende thema in zijn werk is de roos, symbool van de eeuwige belofte tot authenticiteit vaak in een verfrommeld blik of in stuk plastieken flessen voorgesteld. Volgens de woorden van de schrijver Norman Spinrad, “ontwikkeld de neoromantische gevoeligheid gelijk en in tegenstelling tot de technologische evolutie van onze maatschappij”. Tilman Hornig, tevens en uitstekend beeldhouwer, maakt gebruik van alle mogelijke soorten van stijl variaties en experimenteert met media die vaak verbonden zijn met kitsch en zondagskunst. Het is zijn manier om de hedendaagse geest uit de dagen. In de tentoonstelling zullen achterglas schilderijen voorgesteld die zeer representatief zijn voor zijn werkmethode.

Stephan Ruderisch spoort naar de ziel van zijn geboorte grond Sachsen. Het Duitse woud en zijn dennen, de spoorwegen die het doorkruisen en het omgevende landschap met achterhuizen, bergplaatsen en moestuintjes behoren tot zijn lieveling thema’s. In zijn schilderkust, zijn sculpturen en video’s weegt hij eigen verbindingen tussen kunst en vormen van volkscultuur. Hij leeft geïsoleerd, zoals hij zegt, “om zich te beschermen tegen de snelheid en de verwarring van deze wereld”, Als hij een boodschap kon lanceren, dan zou hij zeggen: “Stop the global warming and save the wood”.

EN
Rossicontemporary is pleased to present the first exhibition in Belgium of three young German artists: Paul Barsch, Tilman Hornig and Stephan Ruderisch, all graduates of the painting section of Dresden’s Academy of Arts.
Thanks to them, we can gauge the temperature of the artistic scene in the capital of Saxony, and delve into some of the principal themes that drive current artistic debate there. We also have the pleasure to share the discovery of three remarkable bodies of pictorial work.

In his paintings, Paul Barsch mines a large reservoir of influences and impressions originating from contemporary pop culture. He notably interprets this through a whole series of subjects finding resonance with today’s youth. The image of the customized motorcycle is one he often comes back to: growing up, the artist already treated this theme in countless drawings of manifold variation. For that matter, paintings on canvas represent just one aspect of his oeuvre, where we also find use of collages, installations, photography and engraving.

Tilman Hornig, the “Neoromanzer”. In this epithet that often accompanies his signature, the artist expresses an “aesthetic point of view,” or indeed even his will for “stylistic deviance”. A recurrent theme is the rose, symbol for the eternal promise of authenticity, often represented in a crushed aluminum can or in cut-off plastic bottles. Following the words of the writer Norman Spinrad, “the neo-romantic sensibility constructs itself in parallel and in opposition to the technological evolution of our society”. Tilman Hornig, excellent sculptor as well, proceeds to all manner of stylistic variation and experimentation with media often related to kitsch or to the artistic practice of amateurs. It is his way of defying the contemporary wave and the typology of genres. Presented here are reverse glass paintings, very much representative of his artistic pursuit.

Stephan Ruderisch delves into the deep soul of his native ground, Saxony. The German forests with its pines, the railways that traverse the countryside in close proximity to out-buildings, sheds and small allotments are among his favorite themes. In his paintings, his sculptures and his videos, he weaves the particular links between high art and forms of popular culture. He lives in isolation, so protecting himself, in his words, from “the world’s speed and confusion”. If he could launch a “massage”, it would say: “Stop the global warming and save the wood”.


ALAIN GERONNEZ. SLALOM

EXHIBITION # 14
2 OCTOBER - 4 DECEMBER 2010


EN
What to do in the white cube of an art gallery? Even at Rossicontemporary, where the space is in fact a (white) polyhedron with a trapezoidal base, the artist Alain géronneZ asked himself the question…
The work of this artist, in no way a trapeze acrobat, has nevertheless always oscillated between concept and image, in a continual balancing act. With Alain géronneZ, an image can only exist in the frame of a conceptual discourse, whilst the conceptual proposition always tends to crystallize in image. Visual, to be sure, but then targeted. Conceptual, but then iconically so. 
The exhibition will slalom its way between the artist’s different periods, old work and recent work in echo exchange (Chocolours, French Diptychs, Flux d’airS, Tenso…). What we get is a certain sense of permanence within an oeuvre where appearance is wide-ranging.
The piece Retardt Shop, presented in 1994 at the Palais des Beaux-Arts will be again seen, in augmented version. Around this central work, naturally evoking the collection, the quest, the inquest, will hang other plastic works, encouraging viewers to slalom their way between several of the artist’s visual proposals, and to again find Time, turning back on itself - to be sure - in keeping with the notion of perpetual motion.
On the afternoon of the exhibition’s opening, at 4 pm, a performance of the artist (Devenir Sculpture) will take place on the sidewalk by chaussée de Waterloo 690, just a few steps away from the gallery.

FR
Que faire dans le « white cube » d’une galerie d'art? Même chez Rossicontemporary, où l’espace est en fait un polyèdre (blanc) à base trapézoïdale, l’artiste Alain géronneZ s’est posé la question…
Le travail de cet artiste, nullement trapéziste, a toujours oscillé entre le concept et l'image, sans que le mouvement de balancier ne s'arrête. Chez Alain géronneZ, une image ne peut exister que moyennant un arrière-plan conceptuel et une proposition conceptuelle se cristallise en image. Visuel avec une visée. Conceptuel en icônes.
L'exposition fera du slalom entre différentes périodes de l'artiste, travaux anciens et travaux récents se faisant écho (Chocolours, French Diptychs, Flux d’AirS, Tenso…). Sera ainsi révélée une permanence certaine dans un travail d'apparence éclatée. 
La pièce Retardt Shop présentée en 1994 au Palais des Beaux-Arts sera ici revue et augmentée. Autour de cette œuvre centrale, évoquant naturellement la collection, la quête, l'enquête, seront accrochés différents travaux plastiques, suggérant au spectateur de slalomer entre différentes propositions visuelles de l'artiste, et de retrouver le temps, en le retournant, bien sûr, selon un mouvement perpétuel.
L'après-midi du vernissage, à 16h, une performance de l’artiste (Devenir Sculpture) se déroulera à front de la chaussée de Waterloo à quelques pas de la galerie.

NL
Wat te doen in de white cube van een kunstgalerie? Zelfs bij Rossicontemporary, waar de ruimte in feit een veelvlak met trapezoïdale basis is, stelt de kunstenaar Alain géronneZ zich de vraag…
Het werk van deze kunstenaar, geenzins een trapezeacrobaat, heeft niettemin altijd tussen concept en beeld geschommeld zonder dat de schommel ooit stil stond. Bij Alain géronneZ kan een beeld niet bestaan zonder een conceptuële achtergrond en een conceptueel voorstel kristalliseert zich tot beeld. Visueel met een visie. Conceptueel door iconen.
De tentoonstelling maakt een slalom tussen de verschillende periodes van de kunstenaar, waar oudere werken en recentere zich weerspiegelen (Chocolours, French Diptychs, Flux d’AirS, Tenso…). Op die manier wordt een zekere continuiteit gebracht in wat een versnipperde manier van werken lijkt.
Het werk RetardtShop, in 1994 in het Brusselse Paleis voor Schone Kunsten voor het eerst voorgesteld, wordt hier opnieuw getoond en aangevuld. Rond dit centraal werk dat op een natuurlijke wijze het verzamelen, het zoeken en het onderzoek evoceert, zullen verschillende werken tentoongesteld worden die de toeschouwer suggereren te slalommen tussen diverse visuele voorstellen van de kunstenaar en de tijd in zijn voortdurende beweging terug te vinden.
De namiddag van de opening op 16 uur zal een performance (Devenir Sculpture) op de Waterloosesteenweg plaatsvinden, op wandelafstand van de galerie.


THOMAS MAZZARELLA. PAINTINGS

EXHIBITION # 13
10 JUNE - 4 SEPTEMBER 2010


EN
Rossicontemporary has the great pleasure to host all through the summer of 2010, the first solo exhibition of the young Belgian painter Thomas Mazzarella.
Having already come to the attention of art lovers both here and abroad, as well as in the art-press and diffused on the Net by numerous enthusiastic bloggers, the painting of Thomas Mazzarella surprises and seduces by its freshness and vigor. Like so many tales penned in a popular vein, where a pitiless gaze combines with a vivid imagination, the small tableaux of Thomas Mazzarella compose their brief narratives with aptness and delight.
At Rossicontemporary, the artist will present his new series of paintings on wood. 

FR
C’est avec très grand plaisir que Rossicontemporary accueillera tout au long de l’été 2010 la première exposition personnelle du jeune peintre belge Thomas Mazzarella. 
Déjà remarquée en Belgique et à l’étranger par les amateurs de peinture et par la presse spécialisée, et aussi librement diffusée sur le net par de nombreux bloggeurs enthousiastes, la peinture de Thomas Mazzarella étonne et séduit par sa santé et sa fraicheur. Comme autant de récits menés sur un registre populaire où un regard sans merci s’associe à une vive imagination, les tableautins de Thomas Mazzarella composent des histoires brèves, avec justesse et bonheur. 
Chez Rossicontemporary Thomas Mazzarella exposera une toute nouvelle série de peintures sur bois.

NL
Met groot genoegen zal Rossicontemporary de ganse zomer van 2010 de eerste solo tentoonstelling van de jonge Belgische schilder Thomas Mazzarella tonen.
Het werk van Thomas Mazzarella, dat verrast en verleidt door zijn frisheid en vitaliteit is reeds onder de aandacht gekomen van zowel kunstliefhebbers van hier en in het buitenland als in de kunstpers . Het werk is ook door tal van enthousiaste bloggers op internet bekend gemaakt. Zoals in tal van verhalen met een volkse inslag , waar een genadeloze blik zich vermengt met een levendige verbeelding , zijn de schilderijtjes van Thomas Mazzarella schrandere en levenlustige taferelen.
De kunstenaar laat bij Rossicontemporary zijn nieuwe reeks schilderijen op hout zien.


XAVIER MARTIN. RECENT PAINTINGS

EXHIBITION # 12
PRIVATE VIEWING AT THE ARTIST'S STUDIO, SUMMER 2010


EN
“How subtle, how fresh!”... This was, no doubt, the most often heard exclamation at the Rossicontemporary stand during the last contemporary art fair in Ghent, when visitors encountered the masterful ensemble of paintings by Xavier Martin. We felt great satisfaction in seeing the intrigued look on art lovers faces - be they natives of Flanders or Brussels, France or Holland - as they meticulously inspecting the refined works of this young painter of ours.

A born painter, “an orchestrator, sensitive and sentient”, Xavier Martin was already an artist of surprising maturity when he was chosen finalist in the Jeune Peinture Belge competition some years ago. Today, at the age of 35, he is still young, but his painting, which has acquired deeper roots and an enhanced consciousness of itself, has taken on a broader field-of-action.

As the most natural and serious of activities, for Xavier Martinpainting is an invitation to a poetic fiction around landscape - conjured at the edge of abstraction, in ungraspable locations where senses and intellect find room to converse.

This summer, at the artist's studio, lovers of painting may discover a suite of canvasses from 2009-2010 by Xavier Martin. A series in which new mediums are combined with oils: spray-can paint and colored felt pen enrich his work with new effects, where each square-inch evokes surprise, amazement, delight. It amounts to the start of new step in his oeuvre, musical, full of brio, with vivid and radiant colors, and with a gesture that is both free and unpredictable.
 

FR
« Oh, que c’est subtil, que c’est frais! »… C’est sans doute l’exclamation la plus fréquente qu’on a pu entendre sur le stand de Rossicontemporary lors de la dernière foire d’art contemporain de Gand, face à un ensemble magistral de peintures de Xavier Martin. Nous avons éprouvé une immense satisfaction à la vue du visage ravi des amateurs - flamands ou bruxellois, français ou hollandais- parcourant du regard, centimètre par centimètre, les œuvres raffinées de ce jeune peintre de chez nous.

Peintre de race, «orchestrateur sensible et sensé», Xavier Martin était un artiste déjà étonnement mûr lorsqu’il fut finaliste d’une édition de la Jeune Peinture Belge il y a quelques années. Aujourd’hui, à 35 ans, il est toujours jeune, mais sa peinture, qui a acquis un enracinement plus profond et une conscience accrue d’elle-même, s’offre un champ d’action plus large.

Comme la plus naturelle et la plus sérieuse des activités, la peinture est pour Xavier Martin invitation à une fiction poétique autour du paysage – évoqué à la lisière de l’abstraction, dans ces lieux insaisissables où le sensible et l’intellect aiment à dialoguer.

Cet été, les amateurs de peinture pourront découvrir dans l'atelier même de Xavier Martin, une suite de toiles datée 2009-2010. Une série dans laquelle de nouveaux mediums viennent rejoindre la peinture à l’huile: bombes spray et feutres de couleur enrichissent son travail d’effets nouveaux qui, à chaque centimètre carré, suscitent une surprise, un étonnement, un plaisir. C’est une nouvelle étape de son œuvre qui vient de commencer, musicale, pleine de brio, avec des couleurs vives et éclatantes et une écriture libre et imprévisible.


LUC DELEU. SECTOR X

EXHIBITION # 11
29 APRIL - 6 JUNE 2010


FR
De fin avril à début juin, Rossicontemporary présente les nouvelles réalisations de Luc Deleu (1944), figure marquante de la scène artistique belge contemporaine.

Diplômé en architecture en 1969, Luc Deleu a développé au fil des années un discours personnel et original dont le but est de concevoir des modèles «démocratiques» pour la ville de demain.

Sector X est la nouvelle phase du projet Orban Space, étude ambitieuse et de longue haleine débutée en 2006 visant à analyser l’espace public des 5 continents à ses différents niveaux, de l’échelle planétaire jusqu’à l’échelle de la rue.

Si un premier aboutissement d’Orban Space fut exposé fin 2008 à la Brussels Biennial sous forme d’une multitude de graphiques réunis dans le tirage numérique géant Orban Space Analytics, le développement suivant d'Orban Space est sa transposition tridimensionnelle en une suite de projets architecturaux et urbanistiques à libre échelle. Présentant ces toutes premières transcriptions spatiales, l’exposition Sector X est l’occasion de découvrir sept étonnantes maquettes en plexiglas coloré.

Sector X et Orban Space s’inscrivent pleinement dans l’oeuvre de Luc Deleu & T.O.P. Office et constituent le développement logique de tout ce qui les a précédés, à savoir l’approche écologique de la ville des années septante, les concepts typologiques Echelle et Perspective et les projets infrastructurels des années quatre-vingt, le travail cartographique des années nonante, puis La Ville Inadaptée jusqu’au Mille Nautique.

NL
Van eind april tot begin juni toont Rossicontemporary nieuw werk van Luc Deleu (1944), een toonaangevende figuur binnen de hedendaagse artistieke scène in België.

Sinds hij 1969 het diploma van architect behaalde heeft Luc Deleu in de loop der jaren een persoonlijk en origineel discours ontwikkeld met als doel “democratische” modellen voor de stad van morgen te bedenken.

Sector X is de nieuwste fase van het project Orban Space, een langdurige en veelomvattende studie die in 2006 werd gestart en een analyse wil maken van de publieke ruimte van de vijf continenten op alle niveaus, van de planetaire schaal tot op de schaal van de straat.

Een eerste resultaat van Orban Space, een veelvoud van grafieken samengebracht in een enorme digitale afdruk, Orban Space Analytics, werd getoond op de Brussels Biennial. De volgende stap in de ontwikkeling van Orban Space is de driedimensionele omzetting naar een reeks van architectonische en stedenbouwkundige projecten. Met deze eerste ruimtelijke weergaven zal de tentoonstelling Sector X een gelegenheid bieden om zeven wonderlijke schaalloze maquettes in gekleurd plexiglas en/of karton te ontdekken.

Sector X en Orban Space kaderen volledig binnen het oeuvre van Luc Deleu & T.O.P.office en zijn de logische ontwikkeling van al wat voorafging, zoals de ecologische benadering van de stad in de jaren zeventig, de typologische concepten Schaal & Perspectief en de infrastructurele projecten van de jaren tachtig, het cartografisch werk van de jaren negentig, en daarna De Onaangepaste Stad tot en met De Zeemijl.


MICHEL COUTURIER. LE BOIS SUR L'AUTOROUTE

EXHIBITION # 10
21 JANUARY - 6 MARCH 2010


FR
C’est principalement par la photographie, la vidéo ou le dessin que l’artiste belge Michel Couturier poursuit un travail qui a trait au paysage et à l'espace public. Depuis quelques années, il aborde la ville et ses périphéries par le biais du récit mythologique et de ses résurgences, souvent inattendues.

Pour sa première exposition individuelle chez Rossicontemporary, Michel Couturier présente un ensemble de photographies en noir et blanc et d’œuvres sur papier, sous le titre Le bois sur l’autoroute, citation tirée du roman Marcovaldo ou les saisons en ville d’Italo Calvino. On peut aussi y découvrir Riviera, un portfolio de 4 photographies en couleurs prises dans le Sud de la France.

Les photographies de Michel Couturier montrent les paysages contemporains comme ensevelis sous les signes du spectacle, du consumérisme ou de leur propre représentation. Une réflexion poétique sur le commerce immédiat des apparences et notre rapport à la durée et à l’histoire.

«Je trouve les centres commerciaux, les parkings ou les stations à essence des lieux particulièrement révélateurs. Peut-être ai-je voulu interroger le malaise que j'éprouve quand je m'y trouve, ou plutôt le sentiment que dans ce genre d'endroits certaines questions se posent avec davantage d'acuité qu'ailleurs. Des questions qui ont trait au rapport individuel à l'espace ou au sentiment de liberté, comme si la société, mais surtout notre condition, notre existence, s'y révélaient d'une manière plus claire et plus violente».

Dans ses dessins, les panneaux publicitaires ou de signalisation, les lampes d’autoroute, les pylônes et autres objets apparemment anodins qui peuplent nos villes et que nous côtoyons souvent sans y prêter attention deviennent des tours dressées à la gloire de l’urbanisation croissante, comme une jungle à la fois familière, hostile et enchantée. Ces fragments urbains isolés de leur contexte deviennent signes ou indices d’une ville invisible.

«Le comique n’est pas si éloigné du tragique (Chaplin, Keaton ou Totò chez Pasolini…). Les corruptions du paysage, je les appellerais simplement des signes qu’il faut lire, c’est-à-dire reconnaître et comprendre. Le comique c’est peut-être la joie de les débusquer, comme à la guerre, à la chasse ou tout simplement dans un jeu».

NL
De Belgische kunstenaar Michel Couturier werkt voornamelijk met fotografie, video en tekenkunst, warbij hij op verschillende wijzen speelt met het landschap en de publieke ruimte. Sinds enkele jaren, behandelt hij de stad en zijn omgeving via het mythologische verhaal en zijn vaak onverwachte oprispingen.

Voor zijn eerste solotentoonstelling bij Rossicontemporary. presenteert Michel Couturier een reeks van zwart/wit foto’s en werken op papier onder de titel Le bois sur l’autoroute, een citaat uit “Marcovaldo of de seizoenen in de stad» van Italo Calvino. Men kan er ook Riviera ontdekken, een portfolio van vier kleurfotos gemaakt in het Zuiden van Frankrijk.

De foto’s van Michel Couturier tonen hedendaagse landschappen die onder de tekens van hun eigen afbeelding of die van het spektakel en van de consumptiemaatschappij zijn bedolven. Een poëtische bespiegeling over het dagelijkse handel in nepbeelden en onze verhouding met tijd en geschiedenis.

«Ik vind commerciële centra, parkings en tankstations bijzonder verrassende plekken. Misschien wou ik het nare gevoel die ik onderga wanneer ik mij daar bevindt analyseren”.

In zijn tekeningen, worden publiciteit- en signalisatie panelen, autoweg lampen, pylonen en andere objecten die onze steden bevolken en die wij vaak zien zonder acht op te slaan, monumenten opgericht ter glorie van de groeiende urbanisatie als en jungle die terzelfder tijd gemeenzaam, vijandig en magisch is. Die stedelijke fragmenten uit een context verwijderd , worden tekens en aanduidingen van een onzichtbare stad.

«Het komische is niet ver verwijderd van het tragische (Chaplin, Keaton of Totò bij Pasolini…). Wat voor anderen het verval van het landschap is, noem ik eerder tekens om te lezen, het is te zeggen te herkennen en te begrijpen. Het komische is misschien het plezier om die tekens te ontmaskeren, zoals in een oorlog, of tijdens een jachtpartij of gewoon als in het spel.”


GUY GIRAUD. DANS LA CHUTE LA LUMIERE

EXHIBITION # 9
26 NOVEMBER 2009 - 9 JANUARY 2010


FR
Déjà connu dans les cercles d’amateurs comme l’un des plus incisifs parmi les artistes néo-conceptuels français des années ’90, Guy Giraud revient, après plusieurs années d’une recherche aussi fructueuse qu’isolée, avec un travail photographique tout imprégné du calme et du silence dont l’artiste a voulu s’entourer, loin des projecteurs, loin de la scène de l’art: «C'est peu à peu, à mon insu, que la photographie s’est immiscée dans ma vie pour devenir une pratique quotidienne et centrale depuis maintenant cinq ans. Les circonstances, ma façon de vivre à cette époque ont été favorables à l’accueil de ce médium. Je l’ai laissé glisser. Question donc d’ouverture, de ductilité, plus que de raison».

Rossicontemporary accueille la première exposition de ces images. Nous sommes heureux de vous présenter de superbes vues de la nature et d’autres d’un microcosme domestique de fleurs, de plantes et de reflets de lumière sur tissus et velours, verres et porcelaines. 
Se disposant naturellement en séquences harmonieuses (mais le choc visuel surgit ça et là), ces images semblent se recomposer devant nos yeux, pour nos oreilles, en une musique intérieure annonçant l’éternelle épiphanie, secrète et intense, de la nature et des objets. Dans la chute, la lumière, nous dit Guy Giraud, qui aime nourrir son art de lectures philosophiques, de Nietzsche à Debord, en passant par les Cinq méditations sur la beauté de François Cheng.

«Je suis attentif à ce qui va surgir dans l’image par le choix de son cadrage. Un découpage du réel qui fera voir ce qu’habituellement on ne voit pas et qui pourtant nous était paradoxalement si familier. Par exemple, dans la photographie des lys japonais (photo reproduite sur le carton d’invitation de l’exposition, n.d.l.r.), ce qui est en jeu dans sa construction même, ce sont des rapports de forces entre des lignes, des formes qui s'arque-boutent, se cabrent, se tendent, se heurtent, se livrent bataille. Une bataille sensuelle. 
Entre ce que je suis en tant que sujet et les choses que je montre, j’essaie d’instaurer un certain rapport d’échelle, une harmonie, une poétique qui m’est propre. J’aime les artistes poètes et les philosophes artistes qui fouinent dans le petit, les redoutables «micrologues» comme les appelle le philosophe Peter Sloterdijk, car ils peuvent beaucoup avec très peu et créent de vastes espaces sur une tête d’épingle.»
 

NL
Guy Giraud is reeds bekend in een kring van amateurs als één van de meest scherpzinnige Franse neo-conceptuele kunstenaars van de jaren 90.
Na verschillende jaren van zowel vruchtbaar als geïsoleerd onderzoek, komt deze kunstenaar vandaag naar buiten met een fotografisch werk dat baadt in de kalmte en de rust waarmee hij zich wou omringen, ver van de schijnwerpers, ver van de kunstwereld.

“Beetje voor beetje, zonder dat ik mij ervan bewust was, heeft de fotografie zich in mijn leven geïnstalleerd om een dagelijkse en centrale praktijk te worden en dat sinds 5 jaar. De omstandigheden, mijn levenswijze van toen waren voordelig bij de ontvangst van dit medium. Ik heb het laten gebeuren. Kwestie dus van openheid, van smeedbaarheid, meer dan rationaliteit”

Rossicontemporary presenteert de eerste tentoonstelling van deze beelden. Wij zijn trots u deze prachtige natuurbeelden alsook een huiselijke microcosmos van bloemen, planten en weerspiegeling van licht op stoffen, fluweel, glas en porselein te kunnen tonen.
Deze beelden ontvouwen zich op natuurlijke wijze in harmonieuze sequenties (maar de visuele shock steekt hier en daar de kop op). Ze lijken zich samen te stellen voor onze ogen en voor onze oren als een intieme muziek die de eeuwige wedergeboorte aankondigt, geheim en intens, van de natuur en van de dingen. 
Dans la chute, la lumière, zegt Guy Giraud, die zijn kunst graag voedt met filosofische lectuur van Nietzsche en Debord tot en met de Cinq méditations sur la beauté van François Cheng.

“Ik ben aandachtig voor wat in het beeld opduikt door de keuze van de cadrage. Het verknippen van de realiteit laat ons zien wat we normaal niet waarnemen en wat paradoxaal gezien nochtans zeer familiair is. Bijvoorbeeld in de foto van de Japanse lelies (foto die gebruikt werd voor de uitnodiging, nvdr) wat in deze constructie belangrijk is, zijn de krachtverhoudingen tussen de lijnen, vormen die overhangen, zich ontvouwen, zich buigen, mekaar raken en met mekaar in conflict komen . Een sensuele veldslag.
Tussen mij als subject en de dingen die ik wil tonen, probeer ik een zekere schaalverhouding en poëtiek, die mij eigen is, aan te brengen. Ik hou van poëtische en filosofische kunstenaars die rondneuzen in het kleine, de geduchte “micrologen” zoals de filosoof Peter Sloterdijk hen noemt, want ze kunnen veel met heel weinig en ze crëeren grote ruimtes op een speldenkop”.


COUPS DE COEUR & AUDIOGUIDES

EXHIBITION # 8
10 OCTOBER- 21 NOVEMBER 2009


Pour marquer la conclusion de sa première année d’activité, la galerie Rossicontemporary a souhaité regrouper en une seule exposition tous les artistes qu’elle soutient et promeut. Coups de cœur & Audioguides présentera des œuvres marquantes de dix-sept artistes belges ou vivant en Belgique, chacun approchant peinture, photographie ou sculpture dans un esprit libre et contemporain. Vous aurez ainsi l’occasion d’apprécier leurs divers talents.

Artistes invités: Jan(us) Boudewijns - Alexandre Christiaens - Michel Couturier - Luc Deleu - Pierre-Etienne Donnet - Robert Dragot - Eleonore Gaillet - Meera George - Alain Geronnez - Guy Giraud - Manfred Jade - Nicolas Kozakis - Wannes Lecompte - Xavier Martin - Thomas Mazzarella - Julien Meert - Eric Van Hove

«Coup de cœur ou l’émotion immédiate et préverbale qui captive le spectateur face à l’œuvre». «Audioguide ou l’instrument d’une approche didactique de l’art, se faisant pas à pas, à l’aide d’une voix préenregistrée». C’est avec un certain plaisir sarcastique que cette combinaison inédite nous est venue à l’esprit un jour d’été. Comme un slogan publicitaire détonant, tant les deux composants semblent se rejeter.

Et pourtant, au fond, ce binôme inattendu n’aurait-il pas quelque consistance sociologique? Il pourrait évoquer deux modes de réception actuels de la création artistique, voire ce que l’homme contemporain demande encore et toujours à l’art: étonnement et surprise, information et connaissance.


ERIC VAN HOVE.METRAGRAM SERIES

EXHIBITION # 7
30 JUNE - 27 SEPTEMBER 2009


NL
Gedurende de zomer 2009 presenteert Rossicontemporary de eerste solotentoonstelling in België van Eric Van Hove, Belgisch kunstenaar en zelfgekozen nomade, zowel uit overtuiging als deel uitmakend van een artistieke attitude. Er wordt een selectie getoond uit de nooit eerder in België vertoonde beelden uit de reeks Metragrammen.
In de lijn die van de Anthropométries van Yves Klein leidt naar de Logogrammes van Christian Dotremont en naar de Levende sculpturen van Piero Manzoni, situeren de Metragrammen van Eric Van Hove zich op het kruispunt van twee media : beeld en schriftuur, foto en kalligrafie.
Metragrammen of het beinkten van de baarmoeder. Of hoe, door het zwart maken met kalligrafische inkt van het hypogastrium (baarmoeder), een symbolische en spiritueel verband te leggen met de oorsprong van de wereld. 
In 2005, na vijf jaar kalligrafische studies bij de Japanse meester Hideaki Nagano in Tokyo, voert Eric Van Hove, tijdens een verblijf in België zijn eerste metragram uit op zijn moeder in het salon van zijn ouderlijk huis in de buurt van Leuven. (Métragramme sur une femme Wallonne, Val d'or, Pecrot, Grez-Doiceau, Wallonie). Van de echte moeder naar de allegorische moeder, sindsdien heeft Eric Van Hove deze handeling reeds 52 keer uitgevoerd op evenveel vrouwen uit de vier windstreken, in ver afgelegen gebieden als Polynesië, Finland, Madagascar en Kirgizië. Naar gelang de plek waar de handeling zich afspeelt wordt dit gebaar anders begrepen. 
Als hedendaagse allegorie, tussen Vanitas en Memento Mori, tussen portret en zelf-portret, kunnen deze Metragrammen op verschillende wijzen uitgelegd worden. In deze ’queeste’ brengt Eric Van Hove een reeks spirituele, culturele en politieke gegevens over onze snel evoluerende wereld bij elkaar. Een eerste sleutel tot de lezing van dit werk is de titel van elk metragram dat de ‘groep’ waartoe de vrouw waarmee hij op dat moment werkt, de naam van de plek en de datum onthuld.
« Iets wat mij ter harte gaat is het feit dat geen enkel werk in deze reeks fictie is : alle afgebeelde situaties zijn echt en de vrouwen waarmee ik werk zijn enkel zichzelf, in hun eigen culturele en sociale realiteit ; geen enkel « model » (…) Het is een introspectieve kaleidoscoop van klassieke elementen en hedendaagse clichés waarin ethnologische satire, fotojournalistiek, toeristisch voyeurisme, religieuze symboliek en politieke perspectieven mekaar ontmoeten (…). De reeks van de Metragrammen vindt onder andere zijn oorsprong in mijn interesse voor de geschiedenis van de Westerse voorstelling van de niet-Europeanen". (Voor andere teksten van de kunstenaar , zie www.transcri.be)
De conceptuele kunstenaar, dichter en reiziger Eric Van Hove werd in 1975 in Guelma (Algerije) geboren en groeide op in Kameroen. Vandaag leeft hij in Brussel en Tokyo. Na zijn studies aan de Ecole de Recherche Graphique in Brussel bekwam hij een meesterdiploma in de tradionele Japanse kalligrafie aan de Tokiose Gakugeiuniversiteit en in 2008 behaalde hij een PhD aan de Kunstuniversiteit van Tokio. Zijn interventies bestaan keer op keer in de vorm van installaties, performances, videos, fotos en teksten. De Metragrammen zijn een reeks die onophoudelijk wordt aangevuld, een levenswerk.


FR
Pendant l’été 2009, Rossicontemporary accueille la première exposition individuelle en Belgique d’Eric Van Hove, artiste belge «nomade», par parti pris et par attitude artistique. On pourra découvrir une sélection d’images de la série des Métragrammes, encore peu connue chez nous.
Dans la filière qui, depuis les Anthropométries d’Yves Klein mène aux Logogrammes de Christian Dotremont, voire aux Dactylogrammes de Piero Manzoni, les Métragrammes d’Eric Van Hove se situent au croisement de deux mediums: image et écriture, photographie et calligraphie.
Métragrammes ou encrage de la matrice. Ou comment amener, par le noircissement à l’encre calligraphique de l’hypogastre d’une femme, un lien symbolique et sacré à l’origine du monde.
C’est en 2005, au bout de cinq ans d’études de calligraphie auprès du maitre Japonais Hideaki Nagano à Tokyo, qu’Eric Van Hove, lors d'un passage en Belgique, réalise son premier métragramme sur sa mère dans le salon de la maison familiale près de Leuven (Métragramme sur une femme Wallonne, Val d'or, Pecrot, Grez-Doiceau, Wallonie). De la vraie mère à la mère allégorique, depuis lors Eric Van Hove a répété cet acte 52 fois sur autant de femmes aux quatre coins du monde, dans des lieux aussi éloignés que la Polynésie et la Finlande, Madagascar et le Kirghizstan. Selon l’endroit de la terre où cela se passe, le geste est reçu de manières multiples. 
Allégorie contemporaine, entre Vanité et Memento Mori, entre portrait et autoportrait, les Métragrammes s’offrent à différents degrés de compréhension. Eric Van Hove catalyse notamment dans ce pèlerinage toute une série de données spirituelles, culturelles et politiques de notre monde en rapide transformation. Première clé de lecture, le titre de chaque métragramme mentionne le « groupe » de la femme, le nom du lieu, ainsi que la date:
«Un élément qui me tient à cœur est le fait qu’aucun travail dans la série n’est une fiction: toutes les situations représentées sont réelles et les femmes avec lesquelles je travaille ne sont autres qu'elles-mêmes, dans leur réalité culturelle et sociale ; aucun « modèle ». (…) Il s'agit d'un kaléidoscope introspectif d’éléments classiques et de clichés contemporains où se croisent satire ethnologique, photo journalistique, voyeurisme touristique, symbole religieux et perspective politique. (…) La série des Métragrammes trouve entre autre son origine dans mon intérêt pour l’histoire de la représentation occidentale des non européens". 
(Pour d’autres textes de l’artiste, voir www.transcri.be )
Artiste conceptuel, poète et voyageur, Eric Van Hove est né à Guelma en Algérie en 1975 et a grandi au Cameroun. Il vit aujourd’hui entre Bruxelles et Tokyo. Après ses études à l’Ecole de Recherche Graphique à Bruxelles, il a obtenu une maitrise en calligraphie Japonaise traditionnelle à l’Université Tokyo Gakugei et en 2008 un PhD à l’Université des Arts de Tokyo. Ses interventions prennent tour à tour la forme d’installations et de performances, de vidéos, de photographies et d’écritures. Les Métragrammes, quant à eux, sont une série en constant devenir, un projet «


ALEXANDRE CHRISTIAENS. POST-IT ZONES

EXHIBITION # 6
28 MAY – 27 JUNE 2009


FR
(…) Me voici à Delhi d’où ce soir je prendrai le train pour descendre dans le Gujarat. J’y retrouverai ports, dockers, marins, travailleurs, ferrailleurs, vagues et marées. Et puis, et surtout –je l’espère – cette chose avec laquelle j’aime avancer, les imprévus que je ne connais ni soupçonne. (…)

Ainsi que l’écrit Emmanuel d’Autreppe, critique de la photographie et responsable du Centre de documentation «Les Brasseurs-Annexe» à Liège, l’œuvre d’Alexandre Christiaens constitue, pour sa capacité de «constater, certifier, émouvoir» «l’un des travaux photographiques contemporains les plus passionnants et complexes en Belgique».

Farouchement attaché au medium argentique et aux tirages manuels, tant pour la couleur que pour le noir et blanc,Alexandre Christiaens travaille depuis plusieurs années sur divers fronts récurrents tout au long de ses voyages en Roumaine, en Grèce, en Chine, en Inde: l’urbanisation galopante, le métissage de la vie naturelle et de la friche industrielle, mais aussi les grottes, les nocturnes et les marines. Autant de «Post-It Zones», ou thèmes de prédilection.

Tout se tient dans ce travail: si les images des grottes captent un temps universel, sans début ni fin, où au bout d’interminables prises de vue, la caméra parvient à séparer la lumière de l’obscurité la plus dense, les travaux qui se présentent sous le nom de «Paysages portuaires, voyages et escales», sont une façon de refaire surface après la quête des origines. Ville en transformation, bateaux sillonnant les mers, océans en mouvement expriment alors l’idée du transit ou l’image d’une solidité douteuse.

Pour cet artiste, ébéniste de formation, autrefois plasticien et sculpteur, pratiquant l’aïkido, l’action est un besoin et «photographier engage tout le corps». Il en ressort une photographie de très grand impact visuel, presque physique, mais qui sait dialoguer comme peu d’autres avec «l’inconnu, l’impénétrable, l’indéfinissable», notamment la mer et le ciel.

C’est «un savant dosage, précisément – ou plutôt une intense confrontation – d’ordre et de désordre», comme écrit d’Emmanuel d’Autreppe dans le beau texte qui accompagne l’exposition. Tout se joue dans la dualité de densité de la matière et de légèreté des airs, d’obscurité et de lumière, ou encore, de profonds silences vis-à-vis de l’activité frénétique des hommes et des machines.

«Des déambulations passagères d’un voyageur débordé du monde», Alexandre Christiaens résume ainsi l’histoire de ses images. Son goût pour l’accident et le non-maîtrisé, pour la rencontre imprévue nous disent beaucoup sur le courage et sur la difficulté de sa démarche. Des images qui ne veulent pas saisir l’instant décisif, mais qui se situent plutôt dans un temps suspendu, ouvert sur ce qui précède et ce qui suit.
 

NL
“Hier ben ik dan in Delhi waar ik vanavond de trein neem om af te stappen in de Gujarat. Ik vind er havens, dokwerkers, zeelui, ijzerhandelaars, golven, eb en vloed en bovendien - en vooral - hoop ik, dat waarin ik vooruit wil gaan : het onvoorziene dat ik niet ken ,nog vermoed…”

Zoals Emmanuel D’Autreppe fotocriticus en verantwoordelijke van het documentatie centrum “Les Brasseurs/Annexe” in Luik schrijft, is het werk van Alexandre Christiaens omwille van zijn vermogen om “waar te nemen, te bevestigen en emotie op te wekken” “een van de meest gepassioneerde en complexe hedendaagse fotowerken in België”.

Met overtuiging gebonden aan de praktijk van de analoge fotografie en met de handgemaakte afdrukken, zowel in kleur als in zwart- wit, werkt Alexandre Christiaens sinds meerdere jaren op verschillende terugkerende fronten, tijdens zijn reizen in Roemenie, Griekenland, China en Indie: de galoperende urbanisatie, de verweving van het natuurlijke en het industriële leven, maar ook de grotten, nacht- en zeezichten. . Evenveel Post-It Zones, of lievelingsthemas.

Alles houdt steek in dit werk: enerzijds vatten de beelden van de grotten een universele tjid, zonder begin nog eind (waar na de oneindige opnames de camera erinslaagt het licht van de meest intense duisternis te scheiden), anderzijds de werken die zich onder de naam “Paysages portuaires, voyages et escales “ worden voorgesteld, zijn een manier om terug in de realiteit te komen. Steden in ontwikkeling, boten die deinen op zee, oceanen in beweging, drukken op die manier het idee van de doorreis, of het beeld van een twijfelachtige stabiliteit.

Voor deze kunstenaar, meubelmaker van opleiding, voorheen beeldende kunstenaar en beeldhouwer, beoefenaar van aikido, is beweging een noodzaak en “fotograferen gebeurt met het ganse lichaam”. Het resultaat is een fotografie met een zeer groot visueel impact, haast fysisch, maar dat in dialoog treedt zoals weinig andere beelden met “het onbekende, het ontoegangelijke, het ondefinieerbare” zoals de zee en de lucht.

“Het is een bedachte dosering of eerder een intense confrontatie van orde en chaos” zoals Emmanuel D’Autreppe in zijn tekst schrijft die de tentoonstelling begeleid. Alles speelt zich af in de dualiteit tussen de dichtheid van de materie en de lichtheid van luchten, duisternis en licht, of nog in de diepe stiltes tegenover het frenetieke gejakker van mens en machines.

“Voorbijgaande zwerftochten van een reiziger die door de wereld is overweldigd “ zo vat Alexandre Christiaens de geschiedenis van zijn beelden samen. Zijn zin voor het toeval en het onbeheerste, voor de onverwachte ontmoeting vertellen ons veel over de moed en de moeilijkheid van zijn strategie. Beelden die niet het “beslissende moment” willen grijpen maar zich eerder bevinden in het tijdsvacuum, open voor alles wat voorafging en wat volgt.


LUCKY TRAPEZIUM. FOUR PAINTERS IN GOOD SHAPE
JAN(US) BOUDEWIJNS, LIEVEN HENDRIKS, WANNES LECOMPTE, XAVIER MARTIN

EXHIBITION # 5
24 APRIL - 23 MAY 2009


FR
Avec l’exposition Lucky Trapezium, Four Painters in Good Shape Rossicontemporary a voulu présenter au public bruxellois l’œuvre de quatre jeunes peintres contemporains - trois belges et un hollandais. 
Dès le début du projet, la forme géométrique du trapèze a semblé exprimer parfaitement la rencontre de ces quatre langages picturaux différents mais complémentaires, mais elle dit aussi le défi de les montrer tous simultanément dans le petit espace trapézoïdal de la galerie.

Ici, les quatre peintres ont exploité les murs en largeur et en hauteur, comme dans un moderne cabinet d’amateur de tableaux, dans une confrontation voulue entre «empires puissants mais amis». Un peu comme quatre fenêtres donnant sur des saisons différentes. Le résultat en est un accrochage serré et concis, où ces quatre approches de la peinture, sans aucune concession aux tendances tape à l’œil et aux effets faciles, développent une silencieuse réflexion sur la peinture, sa spécificité, son essence.

Et quand on arrive à réunir quatre peintres pur-sang en un espace épuré et baigné d’une magnifique lumière froide du nord, on est en droit de se dire chanceux, voire heureux: Le «Trapezium» a alors mérité l’appellation de «Lucky».

Dans ses œuvres, Lieven Hendriks (Amsterdam, 1970) réintroduit subtilement le concept de trompe l’œil. Au lieu de miser sur des effets hyperréalistes, il le rajeunit et le transforme en une image autre où la figuration propre au trompe l’œil semble se dissoudre en images abstraites de grande force visuelle. C’est là une approche intellectuelle très fine de ce problème éminemment pictural: la peinture met en scène l’illusion et se réserve le droit de la dévoiler, si elle le souhaite. Un hollandais dans le pays de Magritte, ou la première exposition en galerie de Lieven Hendriks en Belgique.

Xavier Martin (Séoul, 1974), Prix de la jeune peinture en 2003, montre ici une série de 11 nouveaux petits tableaux, des paysages. C’est une peinture qui tend au monochrome, où une vibration de couleur, une touche de pinceau ou un brin d’image reconnaissable créent la sensation du paysage, sa profondeur, son atmosphère. C’est une approche résolument minimaliste où tout est suggéré plus que dit. Beaucoup de classe et d’élégance chez ce peintre qui continue à surprendre pour le contrôle qu’il sait s’imposer sur tous ses instruments. Les tons bruns, verts et mauves, les ambiances vaguement orientales qu’il aime susciter en hommage à ses origines, lui valent la reconnaissance d’une grande originalité et une place de premier plan dans le panorama de la peinture belge actuelle.

L’artiste gantois Jan(us) Boudewijns (1977) crée ses peintures sur des panneaux signalétiques. Si les dernières années, il avait réalisé un joyeux langage de formes mi-abstraites mi-naturalistes sur ses signaux tantôt carrés, tantôt ronds, tantôt rectangulaires, la nouvelle série, qu’il montre ici pour la première fois, isole des images de la route – trottoirs, passages piétons, rotondes…-. Le signal devient ici miroir qui isole et intensifie, comme si sur les panneaux on ne voyait reproduite qu’une image essentielle de la route elle-même et de ses composants. À proprement parler, Jan(us) Boudewijns ne peint pas. D’après ses dessins, des films autocollants sont découpés au laser puis assemblés par l’artiste sur la surface métallique du signal. C’est là la grande réussite de cette série qui recrée, de manière tout à fait inédite et avec des matériaux industriels, le climat de la meilleure peinture belge, de Khnopff à Tuymans, en passant par Raoul De Keyser. Un art de grande sensibilité qui ne doit pas passer inaperçu.

Wannes Lecompte (1979), le plus jeune des quatre artistes, évolue librement dans une dimension expérimentale, à la recherche de nouvelles frontières pour sa propre peinture, pour la peinture. Pour ce faire il met en jeu le hasard, l’invite à collaborer, à remplacer le «goût» du peintre ou à lui dicter la voie. Autour du hasard, Wannes Lecompte conçoit des systèmes qu’il teste ensuite sur la toile pour que l’image picturale en sorte renouvelée et rafraîchie. La série qu’il présente chez Rossicontemporary se compose de toiles tendues sur le châssis seulement sur deux côtés. À la lumière de l’atelier, les plis et les ondulations de ces toiles ont indiqué des ombres. Le peintre a peint suivant leur tracé. La peinture est alors ce que le hasard a voulu, à un moment et en un lieu donné. L’effet est d’une grande délicatesse, et raconte à l’œil attentif un amour aussi retenu que total pour le «moindre» acte pictural.
 

NL
Met de tentoonstelling Lucky Trapezium, Four Painters in Good Shape wil Rossicontemporary het Brusselse publiek confronteren met het werk van vier jonge hedendaagse schilders - drie Belgen en één Nederlander.

Vanaf het begin van dit project leek de geometrische vorm van het trapezium perfect de ontmoeting tussen vier verschillende maar eveneens complementaire schilderstijlen uit te drukken. Het is evenwel ook de uitdaging om die te tonen in de kleine trapezoidale ruimte van de galerie.

De vier schilders hebben de ruimte gebruikt in de hoogte en in de breedte , als een modern schilderijenkabinet, in een gewilde « titanenclash » maar evengoed onder vrienden. Het resultaat is een strenge en beredeneerde ophanging waarin vier benaderingen van de schilderkunst, zonder enige concessie aan gemakkelijke effecten en opzichtigheid een verstilde reflectie over de schilderkunst, haar specificiteiten en essentie mogelijk maken. 
En als je vier rasechte schilders kan verzamelen in een uitgepuurde ruimte die baadt in een prachtig koud noorderlicht dan mag je aan « Trapezium » het begrip « Lucky » koppelen.

Lieven Hendriks (Amsterdam, 1970) herintroduceert op subtiele wijze het begrip » trompe l’œil » In plaats van te mikken op hyperrealistische effecten, verjongt en vervormt hij het beeld waardoor de figuratie eigen aan « trompe l’œil’ » lijkt op te lossen in sterk visueel abstracte beelden. Het is een fijne intellectuele benadering van een gekend picturaal probleem : hoe de schilderkunst de illusie in scène zet en zich voorbehoudt haar te ontsluieren als zij dat wenst.
Een Nederlander in het land van Magritte, of de eerste galerietentoonstelling van Lieven Hendriks in België

Xavier Martin (Seul, 1974), toont hier een serie van 11 nieuwe, kleine schilderijen, landschappen. Het is een schilderkunst die naar het monochrome neigt, waar een kleurvibratie, een borstelstreek of een even herkenbaar brokje werkelijkheid de sensatie van het landschap, van zijn diepte, zijn atmosfeer weergeeft. Het is een duidelijke minimalistische benadering waarin meer wordt gesuggereerd dan getoond. 
Een werk van heel wat klasse en elegantie bij deze schilder die blijft verrassen en in het gebruik van bruine, groene en paarse tonen en de vage oosterse sferen als hommage aan zijn origines een originele bijdrage levert tot de hedendaagse Belgische schilderkunst.

De Gentse kunstenaar Jan(us) Boudewijns (1977) maakt zijn schilderijen op signalisatieborden. De voorbije jaren heeft hij een vrolijk spel van half abstracte, half naturalistische vormen ontwikkeld, nu eens op vierkante, dan weer ronde of rechthoekige borden. 
Zijn recent werk, dat hier voor het eerst getoond wordt , toont beelden van de weg –stoepen, voetgangerszones, rotondes… Wat we te zien krijgen zijn geisoleerde, versterkte en geabstraheerde fragmenten van de werkelijkheid.
Om eerlijk te zijn, Jan(us) Boudewijns schildert niet. Van zijn tekeningen worden zelfklevende films gemaakt die daarna door de kunstenaar op metalen signalisatieborden worden gekleefd.
Het grote welslagen van deze reeks bestaat er in dat de kunstenaar op een zeer eigen wijze en met de hulp van industriële materialen er in slaagt het beste van de Belgische schilderkunst van Khnopff tot Tuymans, en zeker ook Raoul De Keyser in zijn werk te betrekken.

Wannes Lecompte (1979), is de jongste van de vier. Hij evolueert vrij binnen een experimentele dimensie op zoek naar nieuwe grenzen voor zijn eigen schilderkunst, voor de schilderkunst. Daarin betrekt hij het toeval, nodigt het uit tot samenwerking, laat het keuze en wil van de schilder bepalen. Rond het toeval ontwikkelt Wannes Lecompte systemen die hij daarna uittest op doek om een nieuw en fris beeld te bekomen. De reeks die hij bij Rossicontemporary toont zijn doeken die slechts aan twee kanten op het raam zijn opgespannen.
In het licht van het atelier, geven de plooien en golven in het doek hun eigen schaduw weer. De schilder brengt dan in dat spoor zijn verf aan. Het schilderij wordt daarbij volledig onderworpen aan het toeval, op een gegeven tijdstip en plaats. Het resultaat is van een grote verfijnheid en reveleert voor het aandachtige oog een zowel ingehouden als totale overgave voor de «geringste » picturale daad.


STEFAN SERNEELS. L’URGENCE DE L’INCONNU

EXHIBITION # 4
19 MARCH - 18 APRIL 2009

FR
Rossicontemporary a le plaisir de vous convier le jeudi 19 mars à 18 h dans son espace rue de Praetere (Bascule, Uccle) au vernissage de l’exposition personnelle de Stefan Serneels, l’un des peintres les plus talentueux de la nouvelle scène belge. À voir: deux encres de Chine géantes, huit pièces choisies de format moyen et une série de 40 dessins au crayon de dimensions plus réduites.

En heureux équilibre entre peinture et signe graphique, c’est à l’encre noire que Stefan Serneels peint et dessine à la fois, dans un registre et un medium qui font penser à Léon Spilliaert. Et, en effet, Spilliaert est un artiste exemplaire sur lequel Stefan Serneels a longtemps médité et avec qui il partage bien plus qu’une simple similitude de moyens techniques.

L’urgence de l’inconnu, titre de cette exposition, exprime parfaitement l’élan vital qui anime la recherche de Stefan Serneels, toujours en quête d’une spontanéité totale du geste pictural, dans le petit comme dans le grand format. Dans l’atelier, assidûment, Stefan Serneels apprend à gérer les noirs intenses de l’encre et ses tonalités de gris, pour les mettre au service de figures en fluide métamorphose sur le papier; il y apprend surtout à exploiter les potentialités du blanc de la feuille et à les utiliser en éclats de lumières qui rythment les compositions de signaux abstraits.

L’urgence de l’inconnu est aussi pour Stefan Serneels le goût véritable de ce théâtre de l’absurde qu’il met en scène. Regarder ses œuvres (encres, dessins, mais aussi sculptures et vidéos), c’est entrer dans une réalité fictionnelle, un temps bloqué, où des objets et des lieux autrefois domestiques sont subitement traversés par le rêve, comme dans un éternel déjà vu. Tension et suspens règnent entre portes, balustrades et rampes d’escalier de maisons devenues «magiques». Peut-être ces maisons (où même les ombres font peur) sont-elles celles que chacun de nous porte en soi dès l’enfance.

Stefan Serneels se passionne pour le film noir, les thrillers, les horror movies. La perspective comme symptôme pictural de la peur. L’urgence de l’inconnu comme rencontre et catharsis de soi.

NL
Rossicontemporary nodigt U uit op donderdag 19 maart vanaf 18 uur voor de opening van de solotentoonstelling van Stefan Serneels, één van de meest talentvolle schilders van de nieuwe Belgische scène. Er worden tentoongesteld twee grote en acht midden formaat werken op papier en een serie van 40 potloodtekeningen van kleinere dimensies.
In een geslaagd evenwicht tussen schilder- en tekenkunst, werkt Stefaan Serneels met zwarte inkt, met een techniek die ons doet denken aan Léon Spilliaert. Stefaan Serneels heeft lang gemediteerd op deze kunstenaar en er bestaan tussen hen meer vergelijkingen dan een éénvoudig gebruik van hetzelfde medium.
L’urgence de l’inconnu, titel van de tentoonstelling, drukt perfect de zoektocht uit van Stefaan Serneels naar een totale spontaniteit van de picturale beweging. Met volharding, zoekt Stefaan Serneels in zijn atelier naar het expressieve potentieel van het intense zwart en de grijze tonaliteiten van de inkt om ze dan ten dienste te stellen van figuren in fluïde metamorfose op het papier. Hij experimenteert vooral de kracht van het wit van het blad als taal van abstracte signalen die de compositie ritmeren.
L’urgence de l’inconnu is voor Stefan Serneels ook de weerspiegeling van het absurde theater dat hij in scene brengt. Naar zijn werken kijken (tekeningen, schilderijen maar ook sculpturen en video’s) is binnentreden in een fictieve realiteit waar de tijd stilstaat, waar de huiselijke objecten en plaatsen zijn doorkruist door de droom zoals in een eeuwige déjà vu. Spanning en suspens heersen tussen de deuren, de balustrades en trapleuningen die een magische dimensie krijgen. Misschien zijn deze huizen (waar zelfs de schaduwen angst aanjagen) degenen die ieder van ons sinds zijn kindertijd in zich draagt. 
Stefaan Serneels is gepassioneerd door horror movies en de film noir. Het perspectief als picturaal angstsymptoom. Het binnendringen van het onbekende als ontmoeting en catharsis van zichzelf.
kwaliteitsnormen voldoen, nodigt Rossicontemporary U uit om onze galerij regelmatig te bezoeken om zo de hedendaagse kunst te blijven volgen en te ontdekken.


PENCIL TOWERS, STONE FISH, RISING SUNS, GHOSTS, AURAS AND OTHER DELICIOUSLY EMERGING ENTITIES. (THINGS THAT APPEAR ARE GENERALLY FRIENDLY, BUT THEY TEND TO ESCAPE US)

EXHIBITION # 3
5 FEBRUARY - 14 MARCH 2009


FR
A propos de tourelles en forme de crayon et autres levers de soleil

Personne ne sait ce qu’est l’aura d’une œuvre d’art. Le terme vient hélas d’un brillant auteur qui avait l’habitude de penser en écrivant de sorte que ses textes sont difficiles non seulement parce que l’homme était tellement intelligent, mais aussi parce qu’il exposait les choses de manière si pénible et équivoque qu’elles en devenaient encore plus énigmatiques et incompréhensibles qu’elles ne semblaient l’être au départ. Heureusement cela ne dérange que les gens qui veulent tout comprendre. Il s’agit apparemment de ceci: les choses peuvent se dresser devant notre nez et en même temps nous sembler insaisissables, comme si elles étaient très éloignées. Ou au contraire elles sont très lointaines, mais en même temps elles nous prennent à la gorge. Lorsque nous nommons quelque chose une crise, nous savons que cette appellation n’enlève rien à la nature inconnaissable et incontrôlable des apparences que nous croyons percevoir. Le grand critique Roger Fry a exprimé cela en ces termes: « Si je devais expliquer comment il est possible qu’une œuvre d’art éveille dans notre cœur et dans notre esprit quelque chose de plus grand, alors je devrais devenir mystique. Je préfère alors ne rien expliquer ».

Chacun des cinq artistes réunis pour cette exposition est, de manière passionnée et subtile, préoccupé par le faire artistique.Bart Lodewijks dessine à la craie sur des façades, fragilement, le dos tourné aux habitants du quartier qui lui demandent des explications et l’invitent aussi à faire des dessins dans leur maison. Faites connaissance avec ce dandy délicat et généreux. A partir de ses dessins, la ville se profile, avec son architecture et ses habitants. Tamara Van San fait des sculptures singulièrement libres qui, comme le dirait Tarkowski, ont un effet poétique, émouvant et parfois inquiétant, parce qu’elles semblent être le miroir de la réalité qui nous entoure, incongrue, se régénérant et se dépassant continuellement. À travers ses dessins, ses films et ses sculptures, Fia Cielen évoque l’image d‘une réalité qui semble pouvoir changer d’aspect sans répit.Lieven Segers touche, dans ses dessins et divers autres travaux, à ce lieu secret où l’obscur rencontre le rigolo. Par ses interventions piquantes comme des coups d’épingle, Stijn Van Dorpe oblige notre monde à décrocher légèrement.

Frank Maes et moi-même sommes heureux que Francesco Rossi ait mis à disposition le bel espace de sa nouvelle galerie afin de rendre possible cette rencontre.

NL
Over potloodtorentjes en andere zonsopgangen

Niemand weet wat het aura van een kunstwerk is. Jammer genoeg is de term afkomstig van een briljant auteur, die de gewoonte had al schrijvend te denken, zodat zijn teksten niet alleen moeilijk zijn omdat de man zo slim was, maar ook omdat hij alles nogal sukkelachtig en dubbelzinnig uiteenlegt en de dingen daardoor nog raadselachtiger en onbegrijpelijker maakte dan ze voordien al leken te zijn. Gelukkig is dit alleen jammer voor mensen die alles willen begrijpen. Waar het om lijkt te gaan is dit: de dingen kunnen voor onze neus staan en toch onvatbaar lijken, alsof ze heel ver weg zijn. Ofwel zijn ze ver weg, maar grijpen ze ons met echte handen bij de keel. Wij noemen iets een crisis, maar we weten dat die naamgeving niets afdoet aan de onkenbaarheid en de stuurloosheid van de verschijnselen die we menen waar te nemen. De grote criticus Roger Fry formuleerde het als volgt: ‘Als ik moet verklaren hoe het mogelijk is dat een kunstwerk iets groters in ons hart en in onze geest lijkt op te roepen, dan moet ik een mysticus worden. Daarom verklaar ik liever niets.’

De vijf kunstenaars die wij ter gelegenheid van deze tentoonstelling hebben samengebracht zijn elk afzonderlijk op een gedreven en fijnzinnige manier bezig met het maken van kunst. Bart Lodewijks tekent met krijt op gevels, kwetsbaar, met zijn rug gericht naar de onbekende buurtbewoners, die hem aanspreken en hem uitnodigen ook binnenshuis tekeningen te maken. Maak kennis met een delicaat dandy (iemand die het elegante struikelen beheerst), op zoek naar heldere weerstand, graag gevend. Vanuit zijn tekeningen doemt de stad op, met haar architectuur en haar bewoners. Tamara Van San maakt wonderlijk vrije sculpturen die, zoals Tarkovski het uitlegt, een poëtische, ontroerende en soms verontrustende werking hebben omdat ze een spiegel lijken te zijn van de incongruente, zichzelf voortdurend vernieuwende en overstijgende werkelijkheid die ons omringt. Fia Cielen roept met haar tekeningen, films en sculpturen het beeld op van een werkelijkheid die onafgebroken van gedaante lijkt te veranderen. Lieven Segers tast met zijn tekeningen en andere werken naar de geheime ontmoetingsplek van het duistere en het hilarische. Met zijn speldenprik-achtige, gevoelige interventies trekt Stijn Van Dorpe onze wereld lichtjes uit zijn haak.

Frank Maes en ikzelf zijn blij dat Francesco Rossi zijn nieuwe, mooie galerieruimte heeft aangeboden voor het mogelijk maken van deze ontmoeting.


LUC DELEU. WORKS 1974-2008

EXHIBITION # 2
27 NOVEMBER 2008 – 24 JANUARY 2009


FR
La galerie Rossicontemporary a le plaisir de présenter au public bruxellois une sélection d’œuvres anciennes et récentes de Luc Deleu (1944), l’une des figures les plus originales et les plus marquantes de la scène artistique belge contemporaine.
Diplômé en architecture en 1969, Luc Deleu a développé au fil des années un discours urbanistique personnel et original dans le but de concevoir des modèles «démocratiques» pour la ville de demain. Après une quarantaine d’années de travail, Luc Deleu et son bureau T.O.P. Office poursuivent encore et toujours leur idéal avec cohérence et liberté. Si un réseau de liens et rappels se tisse sans cesse entre les différentes phases et projets, l’œuvre de Deleu apparaît surtout comme un crescendo spectaculaire dans sa volonté de confrontation avec des phénomènes de plus en plus complexes. Manifestes et propositions théoriques pour la ville, surprenantes sculptures monumentales, projets d’infrastructures, conception de villes entières…le tout scandé par des voyages d’étude par terre et par mer. Dans le passage continu entre le proche et le lointain, entre le minuscule et le gigantesque, Luc Deleu donne libre cours à sa soif de spéculation intellectuelle.
A ses débuts, vers 1970, alors qu’il œuvre dans le contexte très ouvert de l’art contemporain où les disciplines se croisent dans un esprit expérimental, Luc Deleu approche de manière très polémique les rouages de la pratique architecturale. Déjà dans son Manifeste Orbaniste de 1980, il met les architectes et les urbanistes face aux problèmes qui s’annoncent: accroissement exponentiel de la population mondiale, rétrécissement de l’espace disponible, menace d’épuisement des ressources, nécessité de recyclage des produits et des structures existantes. Il donne le nom d’Orbanisme à cette architecture globale qu’il envisage et il avance une série de propositions aux accents libertaires pour que la ville soit un lieu de démocratie pour tous ses habitants - humains, animaux, végétaux: il imagine des vergers urbains, la protection des mauvaises herbes, les midis sans circulation automobiles, les transports publics comme patrimoine par excellence…. 
Dans les années 80, sous le nom d’Echelle & Perspectives, Luc Deleu réalise des interventions sculpturales au moyen des grues et des pylônes à haute tension qu’il couche au sol, créant ainsi des effets de perspective inédits. C’est la «teneur en maquette» des choses qui le passionne, car elle lui permet le saut vers les terres vierges de la théorie. 
Toujours dans les années 80, à côté de sculptures à partir de conteneurs (dont il fait des ponts, des arcs ou des monuments), il développe des projets d’infrastructures (le TGV à Bruxelles, l’arrivée du TGV à Anvers et bien d’autres) dans lesquelles se précise l’idée que le bien public doit être pensé comme la colonne vertébrale de la ville afin de garantir une grande qualité de vie à ses habitants et à ses visiteurs.
Dans les années 90, fort critique à l’égard du para-urbanisme des promoteurs privés aussi bien qu’envers l’intérêt presque exclusif des architectes moderniste pour l’habitation, Luc Deleu amplifie sa recherche théorique. Il commence une longue collecte et une classification minutieuse de données, de chiffres et d’informations qui débouchent sur ce qu’il appelle La Ville Inadaptée. Au bout d’un nombre important de déductions et calculs relatifs au besoin en infrastructures de «l’organe urbain» (effectués dans le cadre des projets Usiebenpole et Halfweg), il parvient à définir un générateur de structure urbaine, le DOS. Celui-ci, continuellement mis à jour car toujours «inadapté» à la réalité changeante, lui permet de générer des modèles de villes de tailles différentes qu’il appellera Brikabrak, Dinkytown, Octopus, NotforYou, Vipcity. Bien que différents l’un de l’autre, ces modèles évoquent la possibilité de villes à développement linéaire, en ponts superposés, où le trafic automobile est organisé au sous-sol, où le sol est réservé à la nature et au temps libre, et où les transports en commun sur rail en hauteur deviennent, tant au niveau symbolique que visuel, l’élément unificateur de la ville et de ses services. 
Depuis 2006, le travail du T.O.P. Office est entré dans une nouvelle phase, «planétaire». Dans une présentation graphique très élaborée et originale, Orban Space est une étude approfondie de l’espace public dans le monde entier. Un autre «tour du monde» a commencé…

NL
Met genoegen toont de galerij Rossicontemporary een selectie van oud en recent werk van Luc Deleu (1944), een van de meest originele en toonaangevende figuren van de artistieke scène, aan het Brusselse publiek.
Afgestudeerd als architect in 1969, heeft Luc Deleu in de loop der jaren een persoonlijk en origineel stedenbouwkundig discours ontwikkeld met de bedoeling “democratische” modellen voor de stad van morgen te bedenken. Na ongeveer veertig jaar zetten Luc Deleu en zijn bureau T.O.P. office hun streven nog steeds coherent en in alle vrijheid verder. Altijd zit er een netwerk van verbanden en verwijzingen verweefd in de verschillende fasen en projecten, maar het werk van Deleu lijkt vooral een spectaculair crescendo, ontstaan vanuit de wil om de confrontatie aan te gaan met steeds complexere fenomenen. Manifesten en theoretische voorstellen voor de stad, verrassende monumentale sculpturen, infrastructurele projecten, ontwerpen voor volledige steden... dit alles ondersteund door studiereizen te land, ter zee en in de lucht. Door de voortdurende wisselwerking tussen het nabije en het verre, tussen het minuscule en het reusachtige, laat Luc Deleu zijn dorst naar intellectuele speculatie de vrije loop.
In het begin, rond 1970, toen hij werkte in de zeer open context van de hedendaagse kunst waar de verschillende disciplines elkaar ontmoeten in een experimentele sfeer, benadert Luc Deleu het raderwerk van de architectuurpraktijk op een zeer polemische manier. Al in zijn Orbanistisch Manifest van 1980 confronteert hij de architecten en stedenbouwkundigen met de problemen die zich aankondigen: exponentiële groei van de wereldbevolking, de inkrimping van de beschikbare ruimte, de dreiging van uitputting van de grondstoffen, de noodzakelijkheid om producten en bestaande structuren te recycleren. En hij geeft deze globaal gedachte architectuur in wording de naam Orbanisme. In die jaren poneert Luc Deleu een serie voorstellen met libertaire accenten om van de stad een democratische plaats te maken voor al haar inwoners – mensen, dieren, planten: hij denkt aan stadsboomgaarden, bescherming van het onkruid, verkeersvrije middagen, openbaar vervoer geklasseerd als monument...
In de jaren 80, realiseert Luc Deleu onder de noemer Schaal & Perspectief sculpturale interventies met behulp van kranen en hoogspanningsmasten die hij plat op de grond legt, wat ongekende effecten van perspectief oproept. Het is de “dimensie maquette” die hem fascineert omdat die het hem mogelijk maakt de sprong naar de onbetreden paden van de theorie te wagen.
Nog altijd in de jaren 80, en naast containersculpturen (waarmee hij bruggen, poorten of monumenten bouwt) ontwikkelt hij infrastructurele projecten (de TGV voor Brussel, het TGV-station voor Antwerpen en vele andere), waarmee hij de idee naar voor wil brengen dat het algemeen belang moet gezien worden als de ruggengraat van de stad, om aan haar inwoners en bezoekers een grote levenskwaliteit te bieden. 
In de jaren 90, zeer kritisch tegenover het para-urbanisme van de privé-projectontwikkelaars zowel als tegenover de bijna exclusieve interesse van de modernistische architecten voor de huisvesting, breidt Luc Deleu zijn theoretisch onderzoek verder uit. Hij begint een langdurige inzameling en minutieuze classificatie van data, cijfers en informatie die uitmonden in wat hij La Ville Inadaptée noemt. Aan het eind van een belangrijk aantal berekeningen en afleidingen met betrekking tot de behoefte aan infrastructuren van het “stedelijk orgaan”, zie Usiebenpole en Halfweg, komt hij tot de definitie van een generator van stedelijke structuur, D.O.S. Deze, voortdurend up to date, want altijd “onaangepast” aan de steeds veranderende realiteit, laat hem toe stadsmodellen van verschillende grootte te genereren die hij Brikabrak, Dinkytown, Octopus, Not4You, Vipcity zal noemen. Alhoewel verschillend van elkaar, roepen deze modellen de mogelijkheid op van lineaire ontwikkelingen, met opeengestapelde bruggen, waar het autoverkeer ondergronds verloopt, het maaiveld voor de natuur en voor de vrijetijdsbesteding voorbehouden wordt en waar het openbaar vervoer, over een monorail in de hoogte, zowel symbolisch als visueel verheven wordt tot het element dat de stad en haar diensten verenigt.
Sinds 2006 is het werk van T.O.P. office in een nieuwe “planetaire”, fase beland. In een zeer uitgewerkte en originele grafische presentatie, is Orban Space een doorgedreven studie van de publieke ruimte over heel de wereld. Een andere “wereldreis” is begonnen...

EN
The gallery Rossicontemporary is pleased to present a selection of early and recent works of Luc Deleu (1944), a leading and one of the most original personalities of the Belgian artistic scene.

Since he graduated in Architecture in 1969, Luc Deleu has developed a highly personal and unique urbanistic discourse with the intention to create “democratic” models for the city of tomorrow. After approximately forty years of activity, Luc Deleu and his studio T.O.P. Office continue pursuing their ideals with coherence and independence. While a network of connections and recollections continue intertwining with the different phases of his work and projects, Deleu’s work appears above all to be an increasingly spectacular crescendo aimed at confronting ever more complex phenomena. Manifestos and theoretical proposals for the city, suprising monumental sculptures, infrastructural projects, concepts for entire cities ... all marked by study trips on land, at sea and in the air. By the continuous interaction between the near by and the distant, the tiny and the gigantic, Luc Deleu gives free play to his thirst for intellectual speculation.

In the 1970’s, while working in an open context of contemporary art characterised by experimental interactions between a variety of artistic disciplines, Luc Deleu approaches the mechanisms of architectural practice in a very polemic way. Already in his Orbanistic Manifesto of 1980, he confronts architects and urban planners with the problems to come : exponential increase of global population, shrinking of available space, threat of exhaustion of natural resources, necessity of recycling products and existing structures. And he calls this architecture on a global scale Orbanism. In those years, Luc Deleu makes a series of proposals with libertarian accents aiming at making the city a democratic place for all its inhabitants – humans, animals, plants: he thinks of urban orchards, the protection of weeds, traffic-free lunch-times, public transport classified as heritage ...

Throughout the 1980’s, Luc Deleu creates sculptural interventions called Scale & Perspectives using cranes and high-tension pylons which he lays on the ground, creating unknown effects of perspective. It is the “dimension of model” that fascinates him because this allows him to walk the unbeaten tracks of theory.

During the same period, in addition to container sculptures (with which he builds bridges, arches or monuments), he develops infrastructural projects (the high-speed train for Brussels, the high-speed train station for Antwerp and others), with which he wants to introduce the idea that the public interest must be considered the backbone of the city, so as to provide its inhabitants and visitors with a high quality of living.

During the 1990’s, very critical toward the “para-urbanism” of private real estate developers and the almost exclusive interest for housing of modernist architects, Luc Deleu continues developing his theoretical research. He starts a long collection and meticulous classification of data, numbers and information, resulting in what he calls The Unadapted City. After an important amount of calculations and deductions with respect to the need for infrastructure of the “urban organ”, cfr. Usiebenpole and Halfweg, he develops a definition for a generator of urban structure, the “D.O.S.”. This generator, always up to date because always “unadapted” to the ever changing reality, allows him to generate city models of different dimensions, which he will call Brikabrak, Dinkytown, Octopus, Not4You, Vipcity. Though different, these models evoke the possibility of linear developments, with superposed bridges, where car traffic is underground, the ground level is reserved for nature and leisure and where public transport, over an elevated monorail, is symbolically as well as visually upgraded as the element that unites the city and its services.

Since 2006, the work of T.O.P. office has reached a new, “planetary” phase. In a very elaborate and original graphic presentation, Orban Space is a thorough study of public space all over the world. Another “journey around the world” has begun..


MANFRED JADE. NEW PORTRAITS

EXHIBITION # 1
18 SEPTEMBER – 2 NOVEMBER 2008


FR
« Mes photos sont libres de toute narration, de tout message, de toute composition, sans aucun des trucs usuels de la photographie. Je ne me suis jamais vu comme un photographe. Je n’ai jamais éprouvé le besoin de faire des images, ou de contribuer à la pollution sans fin que produit l’information.

Pour moi, prendre une photo est un acte presque religieux. Je veux être prudent. Mon discours ne concerne ni la réalité ni la subjectivité ni l’objectivité. Pour moi, réalité et spectateur, monde intérieur et monde extérieur, ne font qu’un.

Mes photos ont un caractère méditatif, proche du Zen ; leur propos est d’arrêter le temps, de produire un calme profond en opposition à l’acte de saisie de l’image. Mes photos neutralisent la mentalité de la précipitation : elles sont contemplation pour un esprit éclairé.

J’utilise la série et la répétition, mais pas dans un but documentaire. Je me vois faire des portraits toute ma vie sans chercher l’innovation, mais plutôt la perfection ».

Pour son exposition d’ouverture, la galerie Rossicontemporary est heureuse de présenter au public bruxellois le travail récent du photographe allemand Manfred Jade (Düsseldorf, 1961).

Depuis la moitié des années 90, c’est dans les métropoles d’Europe et d’Amérique Latine que Manfred Jade réalise ses portraits de jeunes filles et de jeunes garçons. Que ce soit à Barcelone ou à Odessa, à La Havane ou au Brésil, il installe son atelier ambulant dans des centres culturels, des écoles ou des lieux privés. Sa procédure est simple et classique : négatif 6 x 8, éclairage direct, figure isolée sur un fond blanc ou noir, en position frontale.

C’est là une distanciation esthétique savamment cultivée, une approche de l’image résolument minimaliste, comme si celle-ci ne pouvait atteindre sa pleine puissance qu’après une soustraction progressive de tout ce qui est superflu. De son atelier Manfred Jade bannit le contingent, la monumentalité, la mise en scène, le regard intimiste ou documentaire…

Tout est alors prêt pour que cette rencontre avec l’autre puisse avoir l’intensité d’un moment de vérité. Le paradoxe est là : comment obtenir une image intemporelle mais à haute densité corporelle, ou, autrement dit, comment atteindre en même temps le maximum d’abstraction et le maximum de présence physique. Il n’est pas alors sans intérêt de savoir que la magie des portraits romano-égyptiens du Fayoum constitue une référence fondamentale du travail de ce photographe allemand sorti de l’école des Becher.

Manfred Jade se dit mû par une grande curiosité pour les personnes. Il ne vise pas à réaliser un portrait socioculturel de la jeunesse contemporaine, ni un travail « ethnique » sur les identités. Son travail, méditatif et profond, est une quête presque obsessionnelle de l’énigme du visage au moment où éclot la personnalité (et son corollaire de sensualité). Manfred Jade connaît la discipline nécessaire pour capturer cet instant.

NL
« Mijn foto’s zijn zonder verhaal, zonder boodschap, zonder compositie, zonder de typische trucjes van fotografie. Ik heb mezelf nooit bekeken als een fotograaf. Ik heb nooit de behoefte gehad om beelden te maken of bij te dragen aan de oneindige vervuiling van de informatiestroom.

Voor mij is een foto nemen bijna een religieuse daad. Mijn werk gaat niet over realiteit, niet over objectiviteit of subjectiviteit. Voor mij zijn de werkelijkheid en de toeschouwer, de binnenwereld en de buitenwereld, één.

Mijn foto’s hebben een meditatief karakter dicht bij Zen, met de bedoeling om de tijd stil te zetten, om een diepe rust te produceren in tegenstelling tot de actie om het beeld vast te leggen. Mijn foto’s neutraliseren de mentaliteit van de gehaastheid. Ze zijn de contemplatie voor een verlichte geest.

Ik gebruik de serie en de herhaling maar niet voor een documentair doel. Ik zie mij mijn ganse leven portretten maken zonder op zoek te gaan naar innovatie maar eerder naar perfectie »

De nieuwe galerij Rossicontemporary stelt aan het Brusselse publiek de openingstentoonstelling voor van recente werken van de Duitse fotograaf Manfred Jade (Dusseldörf, 1961).

Sinds het midden van de jaren negentig, realiseert Manfred Jade zijn portretten van jonge meisjes en jongens in Europese en Zuid-Amerikaanse metropolen. Hij installeert zijn ambulant atelier in culturele centra, scholen of privé verblijven in Barcelona, Odessa, Havana of Brazilië… Zijn manier van werken is eenvoudig en klassiek: negatief 6 x 8, directe belichting, geïsoleerde figuren op een witte of zwarte achtergrond, in frontale positie.

Het is een sterk gecultiveerde estetische distanciëring, een resoluut minimalistische benadering van het beeld alsof het beeld zijn volledige kracht pas kan bereiken nadat al het overbodige op een progressieve manier is weggelaten. In zijn atelier verwerpt Manfred Jade het dagelijkse detail, de enscenering, de monumentaliteit, de intimistische en dokumentaire blik.

Alles is dan klaar opdat de ontmoeting met de andere een moment van waarheid kan worden. De paradox: hoe kan je een tijdloos beeld bekomen met een hoge lichamelijke dichtheid, of anders gezegd, hoe kan je op hetzelfde moment een maximum van abstractie en van fysieke aanwezigheid bereiken. Het is niet zonder belang te weten dat de Romeins-Egyptische Fayoum-portretten een fundamentele referentie zijn in het werk van deze Duitse fotograaf opgeleid aan de school van Bernd & Hilla Becher.

Manfred heeft een grote nieuwsgierigheid naar mensen. Zijn doel is niet om een sociocultureel portret te realiseren van de hedendaagse jeugd nog om een etnisch werk te maken over identiteiten. Zijn werk, meditatief en verdiept is een bijna obsessieve zoektocht naar het raadsel van het gezicht op het moment dat de personaliteit - met zijn corollarium van sensualiteit - naar buiten komt. Manfred Jade bezit de gave en de discipline om juist dit moment op te vangen.